gahila, le tome deux
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gahila, le tome deux
bonjour,
j'ai tenté de vous faire un petit résumé succinct du tome un pour que vous puissiez comprendre le récit de la suite.
le premier post tentera de ne point vous perdre et le second est le début du tome deux. (merci pour votre future lecture)
Résumé succinct du tome un de Gahila : deux naissances
j'ai tenté de vous faire un petit résumé succinct du tome un pour que vous puissiez comprendre le récit de la suite.
le premier post tentera de ne point vous perdre et le second est le début du tome deux. (merci pour votre future lecture)
Résumé succinct du tome un de Gahila : deux naissances
« Aucun corps n’enferme ces deux essences spirituelles, elles évoluent librement dans l’espace. Sur une planète aujourd’hui éteinte, un prêtre éclairé les nomma Bahass et Araya. Ces « existences » séduisent les âmes pour étendre leur psyché comme un voile sur l’univers. »
Leur arrivée sur Gahila, petite lune gravitant autour d’une planète de gaz, change le destin de ses habitants.
L’explosion de la centrale principale sonne la fin de l’ère moderne et celle de Mori, troisième promis d’Araya.
Trois cents ans plus tard, le livre d’incantations de Bahass ressuscite sur le ventre de Salia grâce à ses tantes dotées d’une mémoire atavique. Forte de ses nouveaux pouvoirs, la jeune fille envoûte le roi, l’épouse et lui donne un héritier qu’elle nomme Thora.
Arrivé à la fin de l'adolescence, Thora enlève une Herrienne pour engendrer un fils capable de recevoir l’entité en son corps et esprit. Dans le même temps, il constitue une armée pour ravir le trône que son demi-frère occupe depuis la mort de leur père.
La bataille s’annonce difficile et surtout peu équilibrée.
Deux enfants naitront durant cette bataille. Talah, fils de Thora et promis de Bahass et Ayrial, promis d’Araya que le grand mage enverra, à dos d’Ailé, de l’autre côté de la chaine de montagnes infranchissables.
Leur arrivée sur Gahila, petite lune gravitant autour d’une planète de gaz, change le destin de ses habitants.
L’explosion de la centrale principale sonne la fin de l’ère moderne et celle de Mori, troisième promis d’Araya.
Trois cents ans plus tard, le livre d’incantations de Bahass ressuscite sur le ventre de Salia grâce à ses tantes dotées d’une mémoire atavique. Forte de ses nouveaux pouvoirs, la jeune fille envoûte le roi, l’épouse et lui donne un héritier qu’elle nomme Thora.
Arrivé à la fin de l'adolescence, Thora enlève une Herrienne pour engendrer un fils capable de recevoir l’entité en son corps et esprit. Dans le même temps, il constitue une armée pour ravir le trône que son demi-frère occupe depuis la mort de leur père.
La bataille s’annonce difficile et surtout peu équilibrée.
Deux enfants naitront durant cette bataille. Talah, fils de Thora et promis de Bahass et Ayrial, promis d’Araya que le grand mage enverra, à dos d’Ailé, de l’autre côté de la chaine de montagnes infranchissables.
Dernière édition par extialis le Lun 9 Avr - 11:25, édité 2 fois
Re: gahila, le tome deux
et voici le petit prologue et le premier paragraphe du tome deux :
Introduction
Introduction
Aucun corps n’enfermait ces deux essences spirituelles, elles évoluaient librement dans l’espace. Sur une planète aujourd’hui éteinte, un prêtre éclairé les nomma Bahass et Araya. Ces « existences » séduisaient les âmes pour étendre leur psyché.
« Gahila appartient à l’Asham. S’il nait deux promis, la nature protégera le premier. Aucun sort ne saura inverser cette décision. »
Cet écrit de Râad, premier Asham, devint une prophétie qui s’inscrivit à jamais dans le Pacte, car Araya ressentait la conscience de cette lune.
Voilà pourquoi le grand-mage désirait que l’enfant de Sylah voie le jour en premier.
Bahass, concentrée sur ses sujets, n’entendit cette pensée primitive qu’au moment de choisir son premier promis : Talah.
« Gahila appartient à l’Asham. S’il nait deux promis, la nature protégera le premier. Aucun sort ne saura inverser cette décision. »
Cet écrit de Râad, premier Asham, devint une prophétie qui s’inscrivit à jamais dans le Pacte, car Araya ressentait la conscience de cette lune.
Voilà pourquoi le grand-mage désirait que l’enfant de Sylah voie le jour en premier.
Bahass, concentrée sur ses sujets, n’entendit cette pensée primitive qu’au moment de choisir son premier promis : Talah.
Chapitre un
Amma
Amma
Orion profita des vents. De courants ascendants en couloirs descendants, il louvoya vers l’atok faiblement éclairé par les dernières lueurs de Zaïa. Lorsque la nuit noire enveloppa cette partie de Gahila, l’ouïe remplaça la vue désormais inutile. Il siffla et l’écho que renvoyèrent les montagnes lui permit de les situer, donc de les éviter. Il slaloma entre les pics avec précision… et célérité, car il devait sortir du piège avant le retour de Zaïa, sinon, en une bourrasque, les tempêtes qui l’accompagnaient l’écraseraient sur le roc.
Sur son dos, l’enfant ne bougeait pas, Orion espéra que le froid ne l’avait pas tué.
Il franchit la limite juste à temps. Déjà, le ciel pâlissait d’orangé, le vent ne tarderait plus. Il observa d’un œil distrait les grands arbres du territoire miobé, puis la toundra blanchie de celui des Namris, cette longue plaine infertile sur laquelle s’entremêlait tant d’épineux qu’on ne pouvait voir le sol. Au-delà, l’orée de la haute forêt formait un rempart contre les vents.
Trouver un abri pour laisser passer les rafales meurtrières… Orion fila vers elle. Il louvoya entre les ols aux branches dénudées. Il savait où se rendre, Cochise et lui avaient soigneusement travaillé l’itinéraire. Bientôt, les ruines d’une ville namri engoncée dans la neige apparurent au détour de quelques arbres. Silencieuse, déserte, mais habitée des âmes des anciens locataires, il les ressentait. Poussé par les premières bourrasques, Orion vola vers un vieil entrepôt à cargos et se posa sur une poutre horizontale, au plus près du toit. Le vent balaya les rues, secoua les tôles restantes de son refuge, mugit entre les ouvertures béantes du long hangar, projetant les durs flocons qui pétillèrent sur le métal.
Protégé par les hauts bords de la traverse, l’Ailé sortit un sac minuscule de la fourrure de son abdomen. Il puisa ses graines qu’il grignota lentement. Reprendre des forces. Dès que ce blizzard faiblirait, il poursuivrait son voyage, forcerait sur ses muscles pour amener l’enfant en vie à destination. Orion savait qu’il avait été malmené par ce vol violent, pourtant, il ne pleurait pas, ne bougeait pas. Il aurait aimé s’assurer de son bien-être, mais, incapable de se dégager seul de son carcan, le désarroi le gagna. Alors, dans son langage sifflant, il lui demanda s’il allait bien. Le vent dispersa les sons, pourtant le bébé poussa deux petits cris qui calmèrent les battements inquiets de son cœur.
Sur son dos, l’enfant ne bougeait pas, Orion espéra que le froid ne l’avait pas tué.
Il franchit la limite juste à temps. Déjà, le ciel pâlissait d’orangé, le vent ne tarderait plus. Il observa d’un œil distrait les grands arbres du territoire miobé, puis la toundra blanchie de celui des Namris, cette longue plaine infertile sur laquelle s’entremêlait tant d’épineux qu’on ne pouvait voir le sol. Au-delà, l’orée de la haute forêt formait un rempart contre les vents.
Trouver un abri pour laisser passer les rafales meurtrières… Orion fila vers elle. Il louvoya entre les ols aux branches dénudées. Il savait où se rendre, Cochise et lui avaient soigneusement travaillé l’itinéraire. Bientôt, les ruines d’une ville namri engoncée dans la neige apparurent au détour de quelques arbres. Silencieuse, déserte, mais habitée des âmes des anciens locataires, il les ressentait. Poussé par les premières bourrasques, Orion vola vers un vieil entrepôt à cargos et se posa sur une poutre horizontale, au plus près du toit. Le vent balaya les rues, secoua les tôles restantes de son refuge, mugit entre les ouvertures béantes du long hangar, projetant les durs flocons qui pétillèrent sur le métal.
Protégé par les hauts bords de la traverse, l’Ailé sortit un sac minuscule de la fourrure de son abdomen. Il puisa ses graines qu’il grignota lentement. Reprendre des forces. Dès que ce blizzard faiblirait, il poursuivrait son voyage, forcerait sur ses muscles pour amener l’enfant en vie à destination. Orion savait qu’il avait été malmené par ce vol violent, pourtant, il ne pleurait pas, ne bougeait pas. Il aurait aimé s’assurer de son bien-être, mais, incapable de se dégager seul de son carcan, le désarroi le gagna. Alors, dans son langage sifflant, il lui demanda s’il allait bien. Le vent dispersa les sons, pourtant le bébé poussa deux petits cris qui calmèrent les battements inquiets de son cœur.
Dernière édition par extialis le Mar 6 Mar - 10:59, édité 3 fois
Re: gahila, le tome deux
Globalement, je n'ai pas grand chose à dire.
Juste qu'on voit que du chemin a été fait depuis les premiers textes que j'ai lu de toi sur Gahila
Juste une phrases qui mériterait selon moi d'être un peu retravaillée:
Juste qu'on voit que du chemin a été fait depuis les premiers textes que j'ai lu de toi sur Gahila
Juste une phrases qui mériterait selon moi d'être un peu retravaillée:
Je ne sais pas, peut-être juste la séparer en 2.Lorsque la nuit noire enveloppa cette partie de Gahila, il siffla et les obstacles absorbèrent les sons ou les en détournèrent.
Re: gahila, le tome deux
d'accord. merci pour ton avis, je dois réfléchir à comment la retravailler parce que je voulais faire comme les chauves souris . orion leur ressemblent beaucoup d'ailleurs. peut-être qu'une docu me débloquerai la phrase.
Re: gahila, le tome deux
Comme Gallingham je trouve ton paragraphe réussi. L'écriture est claire, précise, il y a seulement quelques noms propres que je ne comprends pas mais je pense que cela vient du fait que je n'ai pas lu le tome 1... encore!
En revanche je pense que tu devrais rendre ton prologue un peu plus explicite, peut-être en rappelant d'avantage les grands évènements du tome 1, en les rattachant à ce que tu annonces... Si certaines personnes s'essayent à la lecture du tome 2 sans avoir lu le 1, il faut qu'ils parviennent à comprendre l'histoire au moins dans les grandes lignes. Il y a toujours des gens qui commencent les sagas en cours de route (j'en ai connu en ce qui concernait Harry Potter par exemple).
j'adore cette phrase ça donne vraiment froid dans le dos^^
En revanche je pense que tu devrais rendre ton prologue un peu plus explicite, peut-être en rappelant d'avantage les grands évènements du tome 1, en les rattachant à ce que tu annonces... Si certaines personnes s'essayent à la lecture du tome 2 sans avoir lu le 1, il faut qu'ils parviennent à comprendre l'histoire au moins dans les grandes lignes. Il y a toujours des gens qui commencent les sagas en cours de route (j'en ai connu en ce qui concernait Harry Potter par exemple).
Ces « existences » séduisaient les âmes pour étendre leur psyché.
j'adore cette phrase ça donne vraiment froid dans le dos^^
Re: gahila, le tome deux
d'accord, bonne idée, je vais travailler ça (synthétiser un tome, ce n'est pas ce qui a de plus facile )
merci pour ton avis, alissa
merci pour ton avis, alissa
Re: gahila, le tome deux
voilà, j'ai mis en bleu ce que j'ai modifié et pour un prologue plus explicite, j'ai renoncé et distillé plutôt des retours sur le tome un dans la suite en fait.
une petite partie d'explication ici (c'est la suite du premier post).
La bûche se déposa doucement sur les dernières flammes provoquant un nuage d’étincelles. La main ridée se détendit et plana vers le verre posé sur un guéridon jouxtant le fauteuil.
D’ordinaire, Amma n’avait pas besoin de désigner les objets qu’elle désirait déplacer. Elle se contentait de les regarder et la magie opérait, mais ce soir son esprit peinait à se concentrer sur le quotidien. Quelque part entre le territoire du temple et sa petite maison perdue dans les bois namris, un Ailé bravait le froid, son précieux chargement sur le dos.
Amma soupira de fatigue. Elle patientait sans oser dormir. Elle ne pouvait pas rater l’arrivée d’Orion, la survie de Gahila dépendait de ce rendez-vous.
Elle songea à Axiam. Tristesse et culpabilité gonflèrent son cœur en un sanglot qu’elle ne chercha pas à étouffer. Tristesse, car elle ne sentait plus son esprit désormais vidé des essences Araya. Après la mort violente du roi et de la reine des Arzacs, il les avait obligés, eux les mages, à s’associer à ce suicide mental pour protéger la fuite de l’enfant de Sylah, le promis d’Araya. Aurait-elle dû refuser de prononcer l’incantation de l’oubli ? Le grand-mage était-il mort ? Que leur apporterait ce nouveau promis à eux, les Namris ? Elle avait participé au sacrifice de son ami, son instructeur, et s’en voulait terriblement. Comme il lui manquait !
Amma renifla puis laissa son esprit remonter le temps jusqu’au « grand soulèvement », cette guerre qui s’était terminée brutalement deux cent quatre-vingt-douze ans auparavant.
Chaque ville namri avait réquisitionné les starks[1] et les cargos pour aller combattre aux côtés des grands. Ils avaient apporté leurs armes de chasse plus sophistiquées que celles des Arzacs. Leurs
sarbacanes électroniques, même minuscules, puisque proportionnelles à leur taille, explosaient les cockpits et déstabilisaient l’ennemi, le rendant accessible aux Arzacs, au Herriens et aux Zorous. Les Namris avaient travaillé de concert avec les Ailés.
Cent douze d’entre eux avaient survécu à l’explosion de la centrale. Cent douze… un chiffre ridicule comparé aux milliers de starks qui avaient noirci le ciel le jour du départ, de cargos emplis de combattants par centaines.
Le taux de natalité en chute libre ne leur avait pas permis de repeupler les villes.
Après cette tragédie, Amma avait voyagé afin d’aider les chefs de clan à redistribuer les richesses du territoire. Enfin, ce qu’il en restait. Tirant parti des livres de ses prédécesseurs, elle avait formé, conseillé, tranché parfois.
Peu à peu, son peuple avait réappris à vivre comme les ancêtres.
Amma versa le contenu de la théière dans une tasse de bois, but une gorgée puis reprit le cours de ses pensées.
Cent ans de calme plus tard, Iona avait surgi. Ce mal s’était attaqué surtout aux femmes et au peu d’enfants qui parvenaient à naitre. Il avait vidé trois villes, tué deux millions d’habitants. Amma avait
ordonné l’isolement de cette région et l’épidémie s’était enrayée d’elle-même.
De cet évènement, une légende perdurait dans les récits des veillées ; Gahila les avait punis de leurs excès en écroulant les tours, perçant les rues, éclatant les alternateurs. Elle avait poussé le peuple
hors des cités à coups de drames.
– La forêt récupère son territoire, murmura-t-elle dans ce demi-sommeil.
Le son de sa voix l’en tira, la main ridée saisit la tasse et la porta lentement à la bouche de ce corps épuisé par deux nuits de veille. Le thé froid la revigora légèrement, une autre bûche se déplaça vers le
foyer.
Aujourd’hui, le peuple namri avait repris des forces. Des marchands à dos d’olak[2] parcouraient les bois pour échanger le fruit de leurs cultures avec les Herriens sur la rôla et avec les Zorous à Rama, ville érigée sur les rives du marais.
Amma cessa de songer au passé et ouvrit ses sens à son environnement.
Le premier s’attarda sur les chaudes senteurs boisées que lui envoyaient les bûches dévorées par les flammes. Au-delà de ces étincelles odorantes, pétillantes à son ouïe, elle ressentait le silence du
dehors, les sons de la forêt amortis par l’épaisse couche de neige.
Petit « poc » étouffé par le froid manteau blanc… elle ouvrit les yeux et comprit aussitôt. Alors, elle se leva et courut vers la porte.
– Entre vite !
Orion ne se fit pas prier. Il s’approcha du feu, laissa le mage le délivrer délicatement de son fardeau puis s’étendit sur le tapis élimé étalé devant le foyer et s’endormit.
Amma, son petit paquet dans les bras, s’assit dans son fauteuil. Elle ôta la calotte et découvrit une fine crinière aux tons vert et marron, comme si le fils du printemps se dévoilait à ses regards impatients. Elle coucha le sac sur ses genoux, le pencha légèrement et le bébé glissa hors de sa cachette. Il ouvrit les yeux sur elle et les iris blancs piqués d’étoiles et cerclés d’or touchèrent son âme. Le souffle coupé, elle y lut l’espoir de manger.
– Quelle sotte ! s’exclama-t-elle.
Le nourrisson lui répondit par deux « hé…hé ».
– Ne t’inquiète pas, fils de Sylah, on file à la grotte et t’auras ton lait.
Elle l’enveloppa dans une chaude couverture et le plaça doucement dans sa besace. Elle quitta sa petite maison tandis qu’une autre bûche lévitait vers le feu.
[1]
Stark : petit engin volant d’une ou deux places.
[2]
Olak : ruminant à corne unique.
une petite partie d'explication ici (c'est la suite du premier post).
La bûche se déposa doucement sur les dernières flammes provoquant un nuage d’étincelles. La main ridée se détendit et plana vers le verre posé sur un guéridon jouxtant le fauteuil.
D’ordinaire, Amma n’avait pas besoin de désigner les objets qu’elle désirait déplacer. Elle se contentait de les regarder et la magie opérait, mais ce soir son esprit peinait à se concentrer sur le quotidien. Quelque part entre le territoire du temple et sa petite maison perdue dans les bois namris, un Ailé bravait le froid, son précieux chargement sur le dos.
Amma soupira de fatigue. Elle patientait sans oser dormir. Elle ne pouvait pas rater l’arrivée d’Orion, la survie de Gahila dépendait de ce rendez-vous.
Elle songea à Axiam. Tristesse et culpabilité gonflèrent son cœur en un sanglot qu’elle ne chercha pas à étouffer. Tristesse, car elle ne sentait plus son esprit désormais vidé des essences Araya. Après la mort violente du roi et de la reine des Arzacs, il les avait obligés, eux les mages, à s’associer à ce suicide mental pour protéger la fuite de l’enfant de Sylah, le promis d’Araya. Aurait-elle dû refuser de prononcer l’incantation de l’oubli ? Le grand-mage était-il mort ? Que leur apporterait ce nouveau promis à eux, les Namris ? Elle avait participé au sacrifice de son ami, son instructeur, et s’en voulait terriblement. Comme il lui manquait !
Amma renifla puis laissa son esprit remonter le temps jusqu’au « grand soulèvement », cette guerre qui s’était terminée brutalement deux cent quatre-vingt-douze ans auparavant.
Chaque ville namri avait réquisitionné les starks[1] et les cargos pour aller combattre aux côtés des grands. Ils avaient apporté leurs armes de chasse plus sophistiquées que celles des Arzacs. Leurs
sarbacanes électroniques, même minuscules, puisque proportionnelles à leur taille, explosaient les cockpits et déstabilisaient l’ennemi, le rendant accessible aux Arzacs, au Herriens et aux Zorous. Les Namris avaient travaillé de concert avec les Ailés.
Cent douze d’entre eux avaient survécu à l’explosion de la centrale. Cent douze… un chiffre ridicule comparé aux milliers de starks qui avaient noirci le ciel le jour du départ, de cargos emplis de combattants par centaines.
Le taux de natalité en chute libre ne leur avait pas permis de repeupler les villes.
Après cette tragédie, Amma avait voyagé afin d’aider les chefs de clan à redistribuer les richesses du territoire. Enfin, ce qu’il en restait. Tirant parti des livres de ses prédécesseurs, elle avait formé, conseillé, tranché parfois.
Peu à peu, son peuple avait réappris à vivre comme les ancêtres.
Amma versa le contenu de la théière dans une tasse de bois, but une gorgée puis reprit le cours de ses pensées.
Cent ans de calme plus tard, Iona avait surgi. Ce mal s’était attaqué surtout aux femmes et au peu d’enfants qui parvenaient à naitre. Il avait vidé trois villes, tué deux millions d’habitants. Amma avait
ordonné l’isolement de cette région et l’épidémie s’était enrayée d’elle-même.
De cet évènement, une légende perdurait dans les récits des veillées ; Gahila les avait punis de leurs excès en écroulant les tours, perçant les rues, éclatant les alternateurs. Elle avait poussé le peuple
hors des cités à coups de drames.
– La forêt récupère son territoire, murmura-t-elle dans ce demi-sommeil.
Le son de sa voix l’en tira, la main ridée saisit la tasse et la porta lentement à la bouche de ce corps épuisé par deux nuits de veille. Le thé froid la revigora légèrement, une autre bûche se déplaça vers le
foyer.
Aujourd’hui, le peuple namri avait repris des forces. Des marchands à dos d’olak[2] parcouraient les bois pour échanger le fruit de leurs cultures avec les Herriens sur la rôla et avec les Zorous à Rama, ville érigée sur les rives du marais.
Amma cessa de songer au passé et ouvrit ses sens à son environnement.
Le premier s’attarda sur les chaudes senteurs boisées que lui envoyaient les bûches dévorées par les flammes. Au-delà de ces étincelles odorantes, pétillantes à son ouïe, elle ressentait le silence du
dehors, les sons de la forêt amortis par l’épaisse couche de neige.
Petit « poc » étouffé par le froid manteau blanc… elle ouvrit les yeux et comprit aussitôt. Alors, elle se leva et courut vers la porte.
– Entre vite !
Orion ne se fit pas prier. Il s’approcha du feu, laissa le mage le délivrer délicatement de son fardeau puis s’étendit sur le tapis élimé étalé devant le foyer et s’endormit.
Amma, son petit paquet dans les bras, s’assit dans son fauteuil. Elle ôta la calotte et découvrit une fine crinière aux tons vert et marron, comme si le fils du printemps se dévoilait à ses regards impatients. Elle coucha le sac sur ses genoux, le pencha légèrement et le bébé glissa hors de sa cachette. Il ouvrit les yeux sur elle et les iris blancs piqués d’étoiles et cerclés d’or touchèrent son âme. Le souffle coupé, elle y lut l’espoir de manger.
– Quelle sotte ! s’exclama-t-elle.
Le nourrisson lui répondit par deux « hé…hé ».
– Ne t’inquiète pas, fils de Sylah, on file à la grotte et t’auras ton lait.
Elle l’enveloppa dans une chaude couverture et le plaça doucement dans sa besace. Elle quitta sa petite maison tandis qu’une autre bûche lévitait vers le feu.
[1]
Stark : petit engin volant d’une ou deux places.
[2]
Olak : ruminant à corne unique.
Dernière édition par extialis le Jeu 29 Mar - 21:00, édité 2 fois
Re: gahila, le tome deux
Les modifications du 1er donnent mieux, je trouve.
Juste un petit truc qui me dérange
Pas encore eu le temps de lire le 2e post
Juste un petit truc qui me dérange
J'aurais plutôt vu un truc du genre: "sinon il suffirait d'une simple bourrasque aux tempêtes qui l'accompagnaient pour l'écraser contre le roc"sinon les tempêtes qui l’accompagnaient l’écraseraient sur le roc en une bourrasque
Pas encore eu le temps de lire le 2e post
Re: gahila, le tome deux
Voilà, j'ai enfin pris le temps de lire la suite.
Donc, je confirme ce que je disais la dernière fois: l'écriture me semble beaucoup mieux qu'avant. Faut dire que ça faisait longtemps que je ne t'avais pas lue
Bon, il y a quand même quelques phrases qui me font bizarre:
Donc, je confirme ce que je disais la dernière fois: l'écriture me semble beaucoup mieux qu'avant. Faut dire que ça faisait longtemps que je ne t'avais pas lue
Bon, il y a quand même quelques phrases qui me font bizarre:
Ecrouler n'est pas très bien employé. "Renversant"...Gahila les avait punis de leurs excès en écroulant les tours
Je ne sais pas, encore en activité, je trouve que ça ne va pas très bien avec la ville. "encore debout/habitée..."?La seule encore en activité
Là, c'est l'enchaînement qui ne me plait pas trop: "Elle l’enveloppa dans une chaude couverture et le plaça doucement dans sa besace pendant qu'une autre bûche lévitait vers le feu." Par exempleElle l’enveloppa dans une chaude couverture, le plaça doucement dans sa besace… une autre bûche lévita vers le feu.
Re: gahila, le tome deux
merci pour ta lecture. et tes avis.
renverser, pour moi, ça veut mettre à l'envers. donc il faudra que je trouve un troisième verbe pour faire passer la pillule.
en fait, pour les trois, je vais revoir, c'est vrai que détaché du contexte, ça fait bizarre.
renverser, pour moi, ça veut mettre à l'envers. donc il faudra que je trouve un troisième verbe pour faire passer la pillule.
en fait, pour les trois, je vais revoir, c'est vrai que détaché du contexte, ça fait bizarre.
je prends si tu permetsElle l’enveloppa dans une chaude couverture et le plaça doucement dans sa besace pendant qu'une autre bûche lévitait vers le feu.
Re: gahila, le tome deux
en affaissant les tours, en ruinant les tours? je vais prendre le premier, je crois
Re: gahila, le tome deux
Anéantissant les tours, non?
Réduisant en poussière?
Réduisant en poussière?
Demi-Tour- Date d'inscription : 13/09/2011
Age : 51
Re: gahila, le tome deux
pulvériser est un peu trop fort, je pense. en réduisant les tours en poussière? pas mal du tout. détruisant... faut que je réfléchisse du coup
Re: gahila, le tome deux
Salut!
perso j'ai bien aimé à part ce passage que je trouve très confus, personnellement j'ai du mal à comprendre ce qu'il se passe. Sinon le reste je n'ai rien à dire.
Bon weekend!
perso j'ai bien aimé à part ce passage que je trouve très confus, personnellement j'ai du mal à comprendre ce qu'il se passe. Sinon le reste je n'ai rien à dire.
Lorsque la nuit noire enveloppa cette partie de Gahila, il envoya de longs sifflements à la manière d’un sonar aérien. Les obstacles absorbèrent les sons ou les en détournèrent et dans son cerveau, les pics se transformèrent en lignes verticales. Il slaloma entre eux avec précision… et célérité, car il devait sortir du piège avant le retour de Zaïa, sinon les tempêtes qui l’accompagnaient l’écraseraient sur le roc en une bourrasque.
Bon weekend!
leonlio- Date d'inscription : 11/07/2011
Age : 31
Re: gahila, le tome deux
rooh! décidément, c'est toujours sur le même paragraphe que vous bloquez. bon ça veut bien dire qu'il faut absolument que je réfléchisse là dessus. y a pas... au boulot donc. merci pour ton avis
Re: gahila, le tome deux
voilà, j'ai édité le texte et teinté de bleu mes corrections suivant vos avis (et c'est vrai que je trouve ça moins nébuleux)
dites moi ce que vous en pensez, chers amis
dites moi ce que vous en pensez, chers amis
Re: gahila, le tome deux
voilà, j'ai relu et corrigé. une petite suite donc (pour ceux qui le veulent) :
Éclairée d’un flambeau, le pas facilité par la magie, Amma affronta la nuit glaciale et les pentes enneigées de la forêt. Elle arriva en vue de la grotte aux premières bourrasques qui soufflèrent sa torche.
Les ancêtres l’avaient choisie avec soin, cette résidence d’hiver, Amma se souvenait des critères de sélection. Un temps de marche raisonnable, de l’eau et aucun courant d’air.
Il en existait d’autres, plus vastes, mais éloignées ou trop exposées aux tempêtes hivernales. Ici, l’espace suffisait à la centaine d’habitants que comptait Komba. Un large boyau permettait aux chariots d’entrer pour entreposer les récoltes de l’été et, au fond, coulait une petite rivière qui rejoignait le grand fleuve par des détours souterrains.
Les familles s’étaient aménagé des appartements séparés par des cloisons de bois tressé. Le matin, ils se retrouvaient devant le foyer central afin d’organiser leur journée et le soir ils y dînaient avant la nuit noire.
Guidée par le feu principal entretenu jour et nuit, Amma s’avança vers la sentinelle et s’assit en silence à ses côtés.
– Amma ! Enfin ! chuchota-t-elle, sortant de sa torpeur. Je commençai à m’inquiéter sérieusement.
– Tana ? Le chef de Komba joue les veilleurs, à présent ?
– Un olak* a mis bas pendant la nuit.
– Bonnes nouvelles ?
– Les deux vont bien.
– Et Akiri ?
– Tu avais raison, c’est un garçon. Elle l’a prénommé Alis.
Elle a survécu à l’accouchement.
– Elle produit du lait ?
– Oui.
– Regarde.
Elle évasa sa besace et sortit l’enfant de Sylah.
– Il est le fils du roi arzac. Axiam me l’a confié et il n’a reçu aucune nourriture depuis deux nuits.
– Je vais réveiller Akiri, dit Tana en se levant.
La jeune maman, emmitouflée dans un épais manteau brun, les yeux gonflés de sommeil, s’assit auprès d’Amma et ouvrit son lainage sur une poitrine enflée.
– Ils ne mordent pas encore à cet âge là ?
– Ses dents n’ont pas encore poussé, répondit le mage en lui tendant son paquet de couvertures.
Akiri découvrit son visage et l’inséra sous ses vêtements, le bébé trouva le sein et se mit à téter goulûment.
– Ses yeux sont extraordinaires ! Tous les Arzacs ont les mêmes ?
– Non.
– Il vibre ! Il fait du bruit ! On dirait…
– Il ronronne, sourit Amma. Les Herriens expriment leur plaisir ainsi.
– Mais tu as dit que…
– Ce nouveau-né est Sharzac, Tana. Sa mère descend de la lignée du grand-mage.
– C’est un enfant important, donc.
– Plus que tu crois. Son nom est inscrit dans le Pacte.
– Le tien ?
– Tous les Pactes.
– Il succèdera à Axiam ?
– Je ne peux t’en révéler davantage, tu le sais.
– Comment a-t-il fait pour arriver si vite ? s’étonna Akiri. Il est très jeune, non ?
– Il a sept jours. Un Ailé me l’a apporté.
– Tu penses produire assez de lait pour nourrir deux bébés ? s’inquiéta Tana.
– Oh, oui. Je devrai boire beaucoup d’eau, voilà tout.
– Nous voilà avec deux enfants, dit Baramh qui venait de les rejoindre.
Dans ses bras, Alis couinait de faim.
– Donne-le-moi par ici.
Baramh s’exécuta avec délicatesse puis s’installa derrière elle pour lui permettre de se détendre le dos en s’appuyant sur lui. Il observa le nouvel arrivant.
– Les autres vont envier notre grande famille.
– Nous participerons tous à son éducation, rétorqua Tana. Il faudra partager ton bonheur, mon vieux.
– Toujours pas d’autres grossesses ? s’enquit Amma.
Le chef hocha la tête.
Lentement, le village sortit du sommeil. Tésah se rendit auprès de la femelle olak et son petit pour s’assurer de leur santé. De là, il remarqua Amma qui discutait avec Tana et les nouveaux parents. Les seuls de Komba depuis six ans. Il marcha vers eux et comprit en chemin qu’Akiri allaitait deux enfants.
Baramh saisit le petit inconnu enfin repu tandis qu’Alis mâchouillait encore le sein maternel. Calé sur son épaule, l’étranger ronronnait toujours de satisfaction.
– Ces vibrations me plaisent, sourit-il.
– Qu’est-ce que…
– Salut, Tésah. Tu peux faire activer le petit-déjeuner, s’il te plait ?
Galettes d’asia, thé de lozena, fruits séchés s’étalèrent devant le feu que Tana ranima. Les gens se pressèrent autour d’Amma et de Baramh qui avait découvert le visage de l’enfant. Le brouhaha étonné s’amplifia au fil des spéculations sur la race du petit, les raisons de son arrivée. Ceux qui vivaient de l’autre côté de l’atok n’étaient connus que grâce aux descriptions des marchands voyageurs. À Komba, personne n’avait jamais vu de Herrien, ni d’Arzac.
– Installez-vous et mangez, s’il vous plait ! tonna Tana.
Ils obéirent bruyamment et l’indescriptible désordre se changea en effervescence organisée. Les gestes quotidiens calmèrent l’assemblée, les bouches pleines se turent.
Amma prit le temps de se restaurer aussi. Ensuite, elle leur conta la mort de Sylah et Graam, le retour de Bahass à travers Thora et Salia à la tête du pays arzac depuis ce jour. Le sauvetage de l’enfant.
– Il se nomme Ayrial, conclut-elle. Son nom est inscrit dans le Pacte des mages.
– Que dit-il ?
– Ajarh… je ne peux vous révéler que ceci : les Arzacs ne doivent pas franchir la rôla.
– Pourquoi viendraient-ils chez nous ? demanda une femme.
– Thora convoite le savoir des Jayas. Il cherchera à tuer cet enfant aussi.
– Pourquoi devrait-on risquer nos vies pour lui ? lança un adolescent sur sa droite.
– Notre futur dépend de sa survie. Depuis quand n’avez-vous plus confiance en moi ?
De nouveau, la foule s’anima.
Amma se tourna vers Baramh pour lui prendre Ayrial et se pencha vers Akiri.
– Je suis fatiguée. Pour te laisser le loisir d’organiser ton intérieur, il dormira avec moi aujourd’hui. Ne t’éloigne pas de nous, car j’ignore le rythme de ses tétées.
Akiri hocha la tête.
– Nous lutterons pour le futur ! cria un homme en se dressant.
– Pour Amma ! ajouta un second en brandissant le poing.
Un troisième renchérit, puis un quatrième… et Komba se leva hurlant son espoir.
Amma regarda Ayrial toujours endormi.
– On a besoin de récupérer, nous, soupira-t-elle.
Et tandis que les habitants de la grotte reprenaient peu à peu le calme exigé par Tana, elle s’éloigna vers sa petite case.
*olak : ruminant à corne unique
Éclairée d’un flambeau, le pas facilité par la magie, Amma affronta la nuit glaciale et les pentes enneigées de la forêt. Elle arriva en vue de la grotte aux premières bourrasques qui soufflèrent sa torche.
Les ancêtres l’avaient choisie avec soin, cette résidence d’hiver, Amma se souvenait des critères de sélection. Un temps de marche raisonnable, de l’eau et aucun courant d’air.
Il en existait d’autres, plus vastes, mais éloignées ou trop exposées aux tempêtes hivernales. Ici, l’espace suffisait à la centaine d’habitants que comptait Komba. Un large boyau permettait aux chariots d’entrer pour entreposer les récoltes de l’été et, au fond, coulait une petite rivière qui rejoignait le grand fleuve par des détours souterrains.
Les familles s’étaient aménagé des appartements séparés par des cloisons de bois tressé. Le matin, ils se retrouvaient devant le foyer central afin d’organiser leur journée et le soir ils y dînaient avant la nuit noire.
Guidée par le feu principal entretenu jour et nuit, Amma s’avança vers la sentinelle et s’assit en silence à ses côtés.
– Amma ! Enfin ! chuchota-t-elle, sortant de sa torpeur. Je commençai à m’inquiéter sérieusement.
– Tana ? Le chef de Komba joue les veilleurs, à présent ?
– Un olak* a mis bas pendant la nuit.
– Bonnes nouvelles ?
– Les deux vont bien.
– Et Akiri ?
– Tu avais raison, c’est un garçon. Elle l’a prénommé Alis.
Elle a survécu à l’accouchement.
– Elle produit du lait ?
– Oui.
– Regarde.
Elle évasa sa besace et sortit l’enfant de Sylah.
– Il est le fils du roi arzac. Axiam me l’a confié et il n’a reçu aucune nourriture depuis deux nuits.
– Je vais réveiller Akiri, dit Tana en se levant.
La jeune maman, emmitouflée dans un épais manteau brun, les yeux gonflés de sommeil, s’assit auprès d’Amma et ouvrit son lainage sur une poitrine enflée.
– Ils ne mordent pas encore à cet âge là ?
– Ses dents n’ont pas encore poussé, répondit le mage en lui tendant son paquet de couvertures.
Akiri découvrit son visage et l’inséra sous ses vêtements, le bébé trouva le sein et se mit à téter goulûment.
– Ses yeux sont extraordinaires ! Tous les Arzacs ont les mêmes ?
– Non.
– Il vibre ! Il fait du bruit ! On dirait…
– Il ronronne, sourit Amma. Les Herriens expriment leur plaisir ainsi.
– Mais tu as dit que…
– Ce nouveau-né est Sharzac, Tana. Sa mère descend de la lignée du grand-mage.
– C’est un enfant important, donc.
– Plus que tu crois. Son nom est inscrit dans le Pacte.
– Le tien ?
– Tous les Pactes.
– Il succèdera à Axiam ?
– Je ne peux t’en révéler davantage, tu le sais.
– Comment a-t-il fait pour arriver si vite ? s’étonna Akiri. Il est très jeune, non ?
– Il a sept jours. Un Ailé me l’a apporté.
– Tu penses produire assez de lait pour nourrir deux bébés ? s’inquiéta Tana.
– Oh, oui. Je devrai boire beaucoup d’eau, voilà tout.
– Nous voilà avec deux enfants, dit Baramh qui venait de les rejoindre.
Dans ses bras, Alis couinait de faim.
– Donne-le-moi par ici.
Baramh s’exécuta avec délicatesse puis s’installa derrière elle pour lui permettre de se détendre le dos en s’appuyant sur lui. Il observa le nouvel arrivant.
– Les autres vont envier notre grande famille.
– Nous participerons tous à son éducation, rétorqua Tana. Il faudra partager ton bonheur, mon vieux.
– Toujours pas d’autres grossesses ? s’enquit Amma.
Le chef hocha la tête.
Lentement, le village sortit du sommeil. Tésah se rendit auprès de la femelle olak et son petit pour s’assurer de leur santé. De là, il remarqua Amma qui discutait avec Tana et les nouveaux parents. Les seuls de Komba depuis six ans. Il marcha vers eux et comprit en chemin qu’Akiri allaitait deux enfants.
Baramh saisit le petit inconnu enfin repu tandis qu’Alis mâchouillait encore le sein maternel. Calé sur son épaule, l’étranger ronronnait toujours de satisfaction.
– Ces vibrations me plaisent, sourit-il.
– Qu’est-ce que…
– Salut, Tésah. Tu peux faire activer le petit-déjeuner, s’il te plait ?
Galettes d’asia, thé de lozena, fruits séchés s’étalèrent devant le feu que Tana ranima. Les gens se pressèrent autour d’Amma et de Baramh qui avait découvert le visage de l’enfant. Le brouhaha étonné s’amplifia au fil des spéculations sur la race du petit, les raisons de son arrivée. Ceux qui vivaient de l’autre côté de l’atok n’étaient connus que grâce aux descriptions des marchands voyageurs. À Komba, personne n’avait jamais vu de Herrien, ni d’Arzac.
– Installez-vous et mangez, s’il vous plait ! tonna Tana.
Ils obéirent bruyamment et l’indescriptible désordre se changea en effervescence organisée. Les gestes quotidiens calmèrent l’assemblée, les bouches pleines se turent.
Amma prit le temps de se restaurer aussi. Ensuite, elle leur conta la mort de Sylah et Graam, le retour de Bahass à travers Thora et Salia à la tête du pays arzac depuis ce jour. Le sauvetage de l’enfant.
– Il se nomme Ayrial, conclut-elle. Son nom est inscrit dans le Pacte des mages.
– Que dit-il ?
– Ajarh… je ne peux vous révéler que ceci : les Arzacs ne doivent pas franchir la rôla.
– Pourquoi viendraient-ils chez nous ? demanda une femme.
– Thora convoite le savoir des Jayas. Il cherchera à tuer cet enfant aussi.
– Pourquoi devrait-on risquer nos vies pour lui ? lança un adolescent sur sa droite.
– Notre futur dépend de sa survie. Depuis quand n’avez-vous plus confiance en moi ?
De nouveau, la foule s’anima.
Amma se tourna vers Baramh pour lui prendre Ayrial et se pencha vers Akiri.
– Je suis fatiguée. Pour te laisser le loisir d’organiser ton intérieur, il dormira avec moi aujourd’hui. Ne t’éloigne pas de nous, car j’ignore le rythme de ses tétées.
Akiri hocha la tête.
– Nous lutterons pour le futur ! cria un homme en se dressant.
– Pour Amma ! ajouta un second en brandissant le poing.
Un troisième renchérit, puis un quatrième… et Komba se leva hurlant son espoir.
Amma regarda Ayrial toujours endormi.
– On a besoin de récupérer, nous, soupira-t-elle.
Et tandis que les habitants de la grotte reprenaient peu à peu le calme exigé par Tana, elle s’éloigna vers sa petite case.
*olak : ruminant à corne unique
Dernière édition par extialis le Dim 1 Avr - 8:29, édité 1 fois
Re: gahila, le tome deux
Y avait longtemps qu'on n'avait pas eu du Gahila.
Il y a à mon avis quelques maladresses et des passages que je ne suis pas sûr de comprendre.
D'ailleurs, je me suis un peu perdu dans ton univers. Un olak, c'est un animal, du bétail ou c'est une des races?
Et c'est qui Tana dans tout ça? Le chef du village? Ca a l'air, mais au départ c'est un peu confus quand même.
Voilà, c'est tout ce que je vois pour le moment.
Il y a à mon avis quelques maladresses et des passages que je ne suis pas sûr de comprendre.
Petite répétition "Cette... Cet". Ensuite, je pense que le temps pourrait être changé. Là, on a l'impression qu'ils sont encore en pleine migration et qu'ils ne sont pas installés. Je proposerais plutôt un truc du genre "... leur avait évité... avait préservé..."Cette migration leur évitait les coups du sort. Une maison arrachée d’une rafale, des glaçons destructeurs… cet exode préservait les vies.
"... a mis bas" ?– Un olak mis bas pendant la nuit.
D'ailleurs, je me suis un peu perdu dans ton univers. Un olak, c'est un animal, du bétail ou c'est une des races?
Et c'est qui Tana dans tout ça? Le chef du village? Ca a l'air, mais au départ c'est un peu confus quand même.
Voilà, c'est tout ce que je vois pour le moment.
Re: gahila, le tome deux
d'accord, merci. une faute en effet dans la phrase "a mis bas" et quelques termes à préciser, c'est noté
Re: gahila, le tome deux
c'est vrai que sans avoir lu le tome un, t'as du courage de me lire encore.
j'ai modifié le texte suite à tes avis et surligné en bleu ce que j'ai changé. et j'ai ajouté une note de bas de page pour expliquer ce qu'est un olak (les notes de bas de page word ne passent pas en copier/coller)
voilà, encore merci d'être passé par ici
j'ai modifié le texte suite à tes avis et surligné en bleu ce que j'ai changé. et j'ai ajouté une note de bas de page pour expliquer ce qu'est un olak (les notes de bas de page word ne passent pas en copier/coller)
voilà, encore merci d'être passé par ici
Re: gahila, le tome deux
Tu n'es pas forcément obligée de mettre une note de bas de page.
Si c'est expliqué ou décrit à un moment dans le texte, ça n'est pas la peine (que ce soit dans le tome 1 ou le tome 2 d'ailleurs). Et franchement, je préfèrerais que ce soit une description dans le récit (pas dans ce passage si ça a déjà été fait avant) et non en dehors. Les notes de bas de page en général, bof-bof... à part celles de Pratchett pour ceux qui connaissent, mais là c'est carrément une autre histoire.
A mon avis, tu dois assumer que ceux qui lisent le tome 2 ont déjà lu le tome 1
Si c'est expliqué ou décrit à un moment dans le texte, ça n'est pas la peine (que ce soit dans le tome 1 ou le tome 2 d'ailleurs). Et franchement, je préfèrerais que ce soit une description dans le récit (pas dans ce passage si ça a déjà été fait avant) et non en dehors. Les notes de bas de page en général, bof-bof... à part celles de Pratchett pour ceux qui connaissent, mais là c'est carrément une autre histoire.
A mon avis, tu dois assumer que ceux qui lisent le tome 2 ont déjà lu le tome 1
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