Extraits de ma nouvelle amities illusoires
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Margaux1999
elodanto
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Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Je poste donc des extraits de ma nouvelle ci-dessous :
CHAPITRE I - vendredi 03 septembre (matin)
Justine et Elisa étaient deux charmantes et élégantes jeunes femmes de 35 ans qui se connaissaient depuis l’adolescence, période insouciante où elles avaient partagé beaucoup de bons moments. Les étés passés sur la plage entre bronzette et baignade avec pour principal sujet de conversation les chanteurs ou acteurs à la mode, et aussi et surtout les garçons ! L’hiver, elles se retrouvaient au cinéma où elles adoraient pleurer ou bien hurler de terreur selon le film. Elles faisaient également du shopping ou bien allaient boire un café dans un petit bar fréquenté par d’autres jeunes. Futiles après-midi passés chez l’une ou chez l’autre où elles écoutaient les disques tourner en boucle ou essayer de nouvelles tenues. Justine et Elisa étaient ensemble du matin au soir. Elles se parlaient au téléphone durant des heures ce qui provoquait l’agacement de leurs parents. Entre pleurs et rires, elles étaient toujours là pour se consoler d’une rupture ou d’une mauvaise note qui avaient entraîné une punition.
Aujourd’hui, même si de l’eau avait coulé sous les ponts, les deux amies se retrouvaient toujours avec le même plaisir. Elles avaient eu envie de passer cette belle journée de fin d’été à CANNES, leur ville, qu‘elles adoraient. Elles s’étaient retrouvées ce vendredi matin ensoleillé de septembre, en pensant qu’elles pourraient se balader à leur aise. Quelle erreur ! Les deux amies n’avaient pas cessées d’être bousculées. Tout d’abord au Marché Forville où les vacanciers jouaient des coudes pour s’agglutiner devant les bancs odorants. Ils leur faisaient penser à des abeilles tournant autour d’un pot de miel. Justine et Elisa n’avaient même pas pu s’approcher des étals pour acheter quoi que ce soit, alors que les cris des marchands et le brouhaha des passants les obligeaient à s’égosiller pour se faire entendre.
CHAPITRE II - vendredi 03 septembre (après-midi)
Christian n’en croyait pas ses yeux, il était abasourdi et se sentait sur le point d’exploser. Quelle déception ! comment Philippe avait-il pu en arriver là ? Détourner de l’argent ! s’il se fiait au montant inscrit en bas de l’écran, la somme totale s’élevait à environ 100 000 Euros. Christian s’était rendu compte du détournement lorsqu’un client lui avait demandé de faire un retrait sur son contrat d’assurance-vie. Il s’était alors aperçu que plusieurs débits avaient déjà été effectués depuis le début de l‘année. Cette situation l’avait étonnée et lui avait mis la puce à l’oreille. Il avait alors constaté des opérations suspectes sur d’autres contrats, opérations qui apparemment, n’avaient pas été demandées par les clients.
Depuis 10 ans, Christian était associé avec Philippe dans un cabinet d’assurances. Ils avaient pour collaboratrice une charmante jeune femme, Emilie. Leurs débuts avaient été un peu difficiles, mais maintenant tout se passait pour le mieux. Ils avaient remboursé leurs crédits et avaient des revenus suffisants pour bien profiter de la vie. E jeune homme était d’autant plus étonné qu’il considérait Philippe comme son meilleur ami. S’il avait des problèmes, il aurait pu lui en parler. Ils partageaient beaucoup de choses depuis le collège. Ils avaient tout connu ensemble : les filles, les premières cigarettes, les boites de nuit. C’était même lui qui lui avait présenté Julie, sa femme.
Combien de temps pourrait-il dissimuler cette situation à la compagnie ? Il fallait absolument qu’il en discute avec Philippe. Mais qu’avait il bien pu lui arriver ? Pourquoi avait-il eu besoin d’autant d’argent ? Il est vrai son ami menait plutôt grand train. Il gâtait énormément Julie et leurs deux garçons de 5 et 7 ans, ils partaient souvent en vacances et habitaient une superbe maison sur les hauteurs de CANNES.
CHAPITRE III - mardi 07 septembre (dans la journée)
Ce jour là, Elisa avait quitté le collège d’humeur joyeuse. La rentrée s’était bien passée. Comme chaque année, il lui avait bien fallut recadrer quelques élèves, mais ses classes dans l’ensemble étaient bien équilibrées et elle n’avait pas trop de fortes têtes. Il faisait encore très beau : l’arrière saison était magnifique. Comme beaucoup de gens du sud, le soleil suffisait à la faire positiver. Elle n’aurait jamais pu vivre ailleurs. Jamais !
Elisa était retournée à la salle de sport où elle avait retrouvé Serge avec qui elle s’entendait très bien. Ils avaient passé un bon moment et parlé de ce qu’ils avaient fait durant l’été, tout en accomplissant leurs exercices habituels.
En fin d’après-midi, la jeune femme avait retrouvé son appartement avec plaisir. Il était très lumineux avec ses grandes baies vitrées et ses murs blancs. De grands tableaux aux couleurs vives apportaient une touche de couleur, de même que les grands kilims sur le parquet. Son chat adoré : un beau rouquin aux yeux verts, qu’elle avait baptisé Cristal, se leva du canapé lorsqu’il l’entendit arriver. Il se frotta avec délectation contre ses jambes et lorsque qu’elle s’accroupit pour le caresser, il se mit à ronronner de plus belle. Elle lui avait donné à manger et comme tous les soirs, était allée faire un tour sur la terrasse afin d’admirer ses plantes. Il s’agissait d’un rituel qu’elle accomplissait avec plaisir… Les fleurs odorantes, la douceur du temps…
En se prélassant dans sa baignoire, elle repensa à André, son ex-mari, avec qui elle avait déjeuné la veille. Malgré leur séparation, ils étaient restés en très bons termes. Il n’y avait aucune ambiguïté dans cette relation la concernant. Le couple avait été marié durant plus de dix ans, et André restait un ami avec qui elle avait plaisir à parler. Même si pour André, c’était différent car il lui avait dit qu’il l’aimait toujours, et qu’il savait qu’ils se remettraient ensemble un jour. Pour elle, il n’en était pas question, elle avait d’autres projets en tête.
Voila, il ne s'agit que des extraits des premiers chapitre.
Je vous remercie de me donner vos avis et critiques dont je ne me formaliserai pas et qui me permettront d'avancer.
Je suis actuellement au dernier chapitre.
A bientôt
elodanto- Date d'inscription : 19/06/2011
Age : 61
Localisation : Je vis depuis une quinzaine d'années dans le Vaucluse.
mon humble avis
Bonjour ! Myriam!
Je ne pense pas -- cela m'arrive parfois -- être la personne ayant, une grande culture en
littérature, et qui pourrait te fournir , conseils et remarques pertinentes .
Je m'en tiendrai donc au ressenti , c'est agréable a lire et très actuel c'est bien sur
l'avis d'un béotien-- manquant de toute évidence de lumière pour juger--quelle horreur --
je crois savoir, non j'en suis sur ! que la persévérance reste la meilleure arme, pour progresser
dans cette aventure.
Epistolaires Amitiés Raymond : l'unique, clownage interdit
Invité- Invité
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
là, tu mets en place les persos si je comprend bien. avis de béotien aussi
mon petit bémol, c'est deux femmes de 35 ans qui vivent toujours chez leurs parents, je trouve ça bizarre pour leur âge (à 25 ans j'aurais compris, mais à 35...)
mon deuxième bémol c'est les nombreuses phrases construites avec les verbes auxiliaires (avoir et être).
à part ça, tu semble claire dans ta tête (si je puis m'exprimer ainsi), et savoir où tu vas
ça fait longtemps que tu as commencé ce roman?
voilà, ce n'est que mon humble avis.
mon petit bémol, c'est deux femmes de 35 ans qui vivent toujours chez leurs parents, je trouve ça bizarre pour leur âge (à 25 ans j'aurais compris, mais à 35...)
mon deuxième bémol c'est les nombreuses phrases construites avec les verbes auxiliaires (avoir et être).
à part ça, tu semble claire dans ta tête (si je puis m'exprimer ainsi), et savoir où tu vas
ça fait longtemps que tu as commencé ce roman?
voilà, ce n'est que mon humble avis.
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Bonjour Extialis,
Tout d'abord, je te remercie pour tes commentaires qui vont m'être très utiles.
En revanche, les deux jeunes femmes n'habitent plus chez leur parents, l'une Justine est mariée et l'autre Elisa, est divorcée.
Pourrais-tu m'indiquer à quel endroit de mon chapitre tu as été induit en erreur ? Comme ça, je vais pouvoir vérifier et faire le nécessaire pour modifier.
J'ai commencé mon roman depuis le mois d'octobre avec quelques petites interruptions.
Encore merci d'avoir pris le temps de me lire.
A bientôt,
Amicalement
Tout d'abord, je te remercie pour tes commentaires qui vont m'être très utiles.
En revanche, les deux jeunes femmes n'habitent plus chez leur parents, l'une Justine est mariée et l'autre Elisa, est divorcée.
Pourrais-tu m'indiquer à quel endroit de mon chapitre tu as été induit en erreur ? Comme ça, je vais pouvoir vérifier et faire le nécessaire pour modifier.
J'ai commencé mon roman depuis le mois d'octobre avec quelques petites interruptions.
Encore merci d'avoir pris le temps de me lire.
A bientôt,
Amicalement
elodanto- Date d'inscription : 19/06/2011
Age : 61
Localisation : Je vis depuis une quinzaine d'années dans le Vaucluse.
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
c'est un ensemble (d'ou le danger des extraits finalement). elles passent toutes leurs journées ensemble (habitude d'ado), ciné, écouter des disques... voilà ce qui m'a induit en erreur et puis... (je te les mets en bleu, tiens)En revanche, les deux jeunes femmes n'habitent plus chez leur parents, l'une Justine est mariée et l'autre Elisa, est divorcée.
typique des ados, alors voilà pourquoi je me suis "plantée" en lisant ce début.Elles faisaient également du shopping ou bien allaient boire un café
dans un petit bar fréquenté par d’autres jeunes. Futiles après-midi
passés chez l’une ou chez l’autre où elles écoutaient les disques
tourner en boucle ou essayer de nouvelles tenues. Justine et Elisa
étaient ensemble du matin au soir. Elles se parlaient au téléphone
durant des heures ce qui provoquait l’agacement de leurs parents. Entre
pleurs et rires, elles étaient toujours là pour se consoler d’une
rupture ou d’une mauvaise note qui avaient entraîné une punition.
c'est gentil de prendre si bien mes petites remarques. tu sais, c'est avec celles des autres que j'ai pu avancer. ça y est, j'ai sans doute trouvé un éditeur "correct" pour mon écrit (à étudier à tête reposée, mais... j'y pense avec angoisse).
pour éviter les verbes ternes, tu pourrais peut-être juste remonter dans le temps de manière à pouvoir parler... genre comme ça :
enfin, pauvres propositions qui j'espère tilteront dans ton esprit comme d'autres l'ont fait pour moiCe jour là, Elisa avait quitté (quitta) le collège d’humeur joyeuse. La rentrée
s’était bien passée. (bonne rentrée) Comme chaque année, il lui avait bien fallut
recadrer quelques élèves, mais ses classes dans l’ensemble étaient bien
équilibrées et elle n’avait pas trop de fortes têtes. Il faisait encore
très beau (là tu peux supprimer, l'arrière saison parle d'elle même) : l’arrière saison était magnifique (s'annonçait? suivit de quelques description de cette belle région par exemple). Comme beaucoup de gens du
sud, le soleil suffisait à la faire positiver. Elle n’aurait jamais pu
vivre ailleurs. Jamais !
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Bonne petite présentation.
Bon, après pour les fautes, je te laisse le plaisir de les trouver. Parce que moi ...
J'attends la suite, pour voir l'intrigue qui se met en place.
... argent ! S’il se fiait au ...
Le jeune homme était
Bon, après pour les fautes, je te laisse le plaisir de les trouver. Parce que moi ...
J'attends la suite, pour voir l'intrigue qui se met en place.
Wellyf- Date d'inscription : 31/05/2011
Age : 31
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Bonjour à tous,
Je me suis absentée quelques temps du forum et j'y reviens avec joie.
Je joins mes deux premiers chapitres en intégralité, afin que l'histoire soit plus compréhensible.
Je remercie à l'avance toutes les personnes qui pourront m'aider.
A bientôt,
Myriam
- Salut ! Viens dans mon bureau, il faut que je te parle immédiatement. Il sentait que, malgré ses bonnes résolutions, la colère commençait à monter.- Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air contrarié ! Calme-toi. Philippe ne savait que penser.- Tu ne t’en doutes pas un peu ? Regarde ! dit-il en jetant la feuille comptable sur le bureau.- Je ne sais pas quoi te dire. Philippe, gêné, détournait le regard.- Hé bien, pour commencer parle-moi de ces 100 000 Euros qui manquent. Et surtout, arrête de me prendre pour un imbécile ! Christian paraissait hors de lui, et ses mâchoires étaient crispées.
- Je t’en supplie, n’en parle pas ! surtout pas à Julie. Elle ne pourrait pas comprendre. En plus, tu connais les problèmes que j’ai avec son père : il m’a toujours détesté et n‘a jamais pu me supporter.- Je commence à croire qu’il n’a pas tort, mais OK, on en reparle fin de semaine prochaine. Tu ne penses pas que tu aurais pu m’en parler ? On est amis tout de même, ajouta finalement Christian tristement et d’un ton las.- Je sais bien, mais je ne pensais pas que la situation allait en arriver là. Je te promets que ça va me servir de leçon.- Qu’est-ce que tu comptes faire ? Il faut absolument que tu rembourses, dit Christian d’un ton un peu plus calme. On ne va pas pouvoir cacher encore longtemps la situation à la compagnie. Dans le pire des cas, tu pourrais peut-être me vendre une partie de tes parts ? Qu’en penses-tu ?- Je préférerai faire un prêt, mais si la banque ne me l’accorde pas, on pourra envisager cette solution. De toute façon, j’ai compris, j’arrête de jouer et ne m’approche plus d’un casino ! Philippe avait l’air sincère.
Je me suis absentée quelques temps du forum et j'y reviens avec joie.
Je joins mes deux premiers chapitres en intégralité, afin que l'histoire soit plus compréhensible.
Je remercie à l'avance toutes les personnes qui pourront m'aider.
A bientôt,
Myriam
CHAPITRE I - vendredi 03 septembre (matin)
Justine et Elisa étaient deux charmantes et élégantes jeunes femmes de 35 ans, se connaissaient depuis l’adolescence, période insouciante où elles avaient partagé beaucoup de bons moments. Les étés passés sur la plage entre bronzette et baignade avaient pour principal sujet de conversation les chanteurs ou acteurs à la mode, et aussi et surtout les garçons ! L’hiver, elles se retrouvaient au cinéma, où selon le film, elles adoraient pleurer ou hurler de terreur. Elles faisaient également du shopping ou allaient boire un café dans un petit bar fréquenté par d’autres jeunes. Futiles après-midi passés chez l’une ou chez l’autre où elles écoutaient les disques tourner en boucle ou bien essayaient de nouvelles tenues. Justine et Elisa étaient ensemble du matin au soir. Elles se parlaient au téléphone durant des heures ce qui provoquait l’agacement de leurs parents. Entre pleurs et rires, elles étaient toujours là pour se consoler d’une rupture ou d’une mauvaise note qui avaient entraîné une punition.
Aujourd’hui, même si de l’eau avait coulé sous les ponts, les deux amies se retrouvaient toujours avec le même plaisir. Elles avaient eu envie de passer cette belle journée de fin d’été à Cannes, leur ville, qu‘elles adoraient. Elles s’étaient retrouvées ce vendredi matin ensoleillé de septembre, en pensant qu’elles pourraient se balader à leur aise. Quelle erreur ! Les deux amies n’avaient pas cessé d’être bousculées. Tout d’abord au Marché Forville où les vacanciers jouaient des coudes pour s’agglutiner devant les bancs odorants tels des abeilles tournant autour d’un pot de miel. Justine et Elisa n’avaient même pas pu s’approcher des étals pour acheter quoi que ce soit, alors que les cris des marchands et le brouhaha des passants les obligeaient à s’égosiller pour se faire entendre.
Les jeunes femmes auraient bien aimé profiter du petit marché typique aux odeurs si appétissantes. Les bancs d’olives, d’épices, de fruits et de charcuterie leur donnaient l’eau à la bouche, et les magnifiques bouquets sur les stands des fleuristes jetaient des notes de couleurs vives sur l’ensemble. Le marché était situé dans une partie animée de CANNES, au sein d’un petit quartier faisait penser à un village avec le clocher du Suquet qui dominait le port. Les pêcheurs vendaient leur production aux restaurateurs qui proposaient à leurs clients du poisson à un prix prohibitif.
Elles purent enfin s’extraire de cette foule qui commençait à les fatiguer et se retrouvèrent dans la rue Meynadier, ancienne rue commerçante autrefois appelée rue grande. La ruelle typique était à l’origine composée presque uniquement de petits commerces de bouche allant du boulanger au poissonnier, en passant par le primeur et le fromager. Les vieux cannois regrettaient ces petites échoppes qui avaient été remplacées presque entièrement par des boutiques de souvenirs ou de vêtements bons marché. S’il y avait moins de monde que sous les halles, il y en avait toujours beaucoup trop. Les gens qui travaillaient étaient pressés et se faufilaient, de mauvaise humeur, entre les touristes qui flânaient. Elisa et Justine en avaient assez de se faire bousculer et écraser les pieds et elles quittèrent bien vite la petite rue animée. Elles poursuivirent leur promenade tout en devisant, et en saluant les connaissances qu’elles ne manquèrent pas de rencontrer.
Justine et Elisa connaissaient leur ville sur le bout des doigts et elles aimaient déambuler dans ses petites rues calmes. Elles admiraient autant les immeubles de style Haussmannien que les charmantes maisons bourgeoises entourées de jardins bien entretenus et fleuris. Seul bémol, les vacanciers qui étaient trop nombreux à leur goût. Ces estivants appréciaient beaucoup « CANNES, sa Croisette, ses festivals » et envahissaient la ville. La présence de ces étrangers argentés contribuait à la montée des prix exorbitants pratiqués sur l’immobilier. Mais lucides, elles savaient que ce qui faisait la richesse de CANNES étaient le luxe et les différents festivals. Les deux amies n’oubliaient jamais, en revanche, le contraste formé avec les quartiers populaires qui, comme dans la plupart des villes, se situaient en périphérie. Les malheureux SDF également qui squattaient devant la gare, entourés de leurs chiens et de leurs sacs à dos lorsqu’ils n’étaient pas chassés l’été par les autorités qui les amenaient à l’extérieur de la ville et loin des touristes. Il est vrai que les odeurs d’alcool et de saleté dégagées par ces pauvres hères, pouvaient casser l’image de ville propre et pimpante que donnait la petite cité bourgeoise et bling bling. L’autre problème de la Riviera se situait dans le prix des locations. Les restaurateurs en faisaient eux-mêmes les frais. Ils étaient toujours à la recherche de main-d’œuvre, mais souvent les personnes intéressées ne pouvaient répondre à leur demande car elles ne trouvaient pas à se loger à un prix abordable.
Justine et Elisa avouaient également qu’elles adoraient se divertir en se moquant des hordes de touristes japonais (ou d’un tout autre pays d’ailleurs), qui se faisaient photographier sur les marches du célèbre Palais des Festivals, en se prenant pour des stars. Elles riaient comme des gamines. Elles aimaient également beaucoup se promener sur la Croisette où elles pouvaient y contempler un panel de population qui allait de la retraitée très classe, mais un peu trop maquillée et embijoutée, aux ados qui mataient les petites « soi-disant » starlettes. Ces dernières essayaient de se faire repérer par un providentiel producteur qui pourrait passer par là. Les charmantes demoiselles devaient se rappeler l’histoire d’Alain DELON qui avait été repéré par hasard dans la rue. Mais n’est pas Alain DELON qui veut !
L’Hôtel CARLTON dominait de sa majestueuse façade blanche cette foule hétéroclite. Le vénérable bâtiment datait de l’année 1911 et il avait vu passer tellement de personnalités et de stars que rien ne pouvait plus le troubler. Les magnifiques voitures de sport qui stationnaient devant le palace n’impressionnaient pas non plus les portiers en uniforme qui avaient même un air plutôt blasé et indifférent … Leur regard ne s’éclairait que lorsqu’un client leur glissait discrètement un pourboire généreux.
Plus loin, le jardin de la roseraie résonnait des cris joyeux des enfants qui s’interpellaient sur les manèges. C’était à celui qui attraperait le premier le pompon qui lui permettrait de faire un tour gratuit… Pendant ce temps, les mamans papotaient avec animation sans les quitter des yeux, l’ambiance était familiale et décontractée. Si l’on continuait sur la promenade, on ne pouvait manquer d’arriver sur le Port Canto. Son grand bassin était ombragé et entouré de palmiers et de magnolias. En se penchant on pouvait voir évoluer poissons rouges et carpes kooi entre les nénuphars. C’était un endroit paisible qui faisait le bonheur des nouveaux mariés et enrichissait les photographes.
Justine suivait Elisa dans les allées du jardin bordées par des buissons odorants des dernières roses de l’été dont certaines portaient le nom de célébrités. Elle se laissait bercer par le babillage de son amie mais laissait ses pensées vagabonder. Cette journée shopping tombait vraiment au bon moment. Elle lui permettait de se changer un peu les idées. Depuis plusieurs mois, Justine se posait des questions existentielles. Peut-être l’approche de la quarantaine ? Elle pensait que Christian, son mari, avait une aventure. Justine le connaissait depuis longtemps et il ne pouvait rien lui cacher. Au fond, elle ne lui en voulait pas, elle aussi commençait à se lasser. Elle savait que si elle ne le trompait pas c’était uniquement par honnêteté et parce qu’elle le respectait. Elle avait de plus en plus envie de lui parler de séparation, au moins pour quelques temps. Pour Justine, les relations qu’elle entretenait avec son mari ressemblaient plus à de l’amitié qu’à de l’amour : elle n’avait plus aucun désir pour lui. Ils avaient tout pour être heureux : une magnifique maison, un travail intéressant, aucun problème financier. Et pourtant… Ils étaient encore jeunes et pourraient facilement refaire leur vie. Justine pourrait peut-être enfin avoir un enfant. Cela s’était avéré impossible avec Christian qui était stérile. Elle savait trop également ce que cela pouvait engendrer de rester avec quelqu’un avec qui on n’a pas grand-chose en commun. Le couple que formaient ses parents ne l’incitait pas à poursuivre son mariage. Elle était convaincue qu’ils ne restaient ensemble par habitude et par confort. Justine n’avait jamais été particulièrement proche d’eux. Elle avait fait en sorte qu’ils soient fiers d’elle, mais elle avait toujours eu l’impression que quoi qu’elle fasse, elle n’y parviendrait jamais. Pourtant, elle ne leur avait jamais posé de problèmes particuliers : Justine avait toujours été une bonne élève et n’avait jamais fait de crise d’adolescence, mais ses parents n’extériorisaient jamais leurs sentiments. Au fond d’elle-même, elle se sentait en manque d’amour, et c’est certainement la raison pour laquelle elle avait toujours été très proche de ses amis.
Elisa la sortit de sa rêverie en lui demandant ce qu’elle pensait du contenu d’une vitrine. Justine admirait son amie qui n’avait pas hésité à divorcer l‘année dernière et qui était restée en très bons termes avec André, son mari.
Après un dernier petit tour dans la rue d’Antibes et un regard à ses belles vitrines, elles s’étaient décidées à aller déjeuner dans un petit restaurant sur la plage. Heureusement, il y avait moins de monde que dans les rues de la ville et elles avaient enfin pu s’installer au calme.
Ouf, enfin assise ! soupira Justine en se laissant tomber sur la chaise du restaurant. J’ai un de ces mal aux pieds !
Tu as raison ! en plus, quel monde pour un début septembre. Quand je pense que l’on dit que les estivants sont partis… lui répondit Elisa, en se laissant également choir peu élégamment sur sa chaise.
Les deux amies se regardèrent et se éclatèrent de rire : qu’est-ce qui avait bien pu leur prendre de mettre d’aussi hauts talons pour une journée shopping ! Elles étaient autant tête en l’air l’une que l’autre.
Les Iles de Lérins : Sainte-Marguerite et Sainte-Honorat, leur faisaient face et elles pouvaient admirer les yachts qui mouillaient dans la baie. Elles s’étaient toujours posées la question de savoir ce que ces plaisanciers pouvaient trouver d’agréable à se regrouper ainsi entre les deux îles. De nombreuses criques, autrement plus intéressantes, se trouvant sans difficultés tout le long de la côte. Les mouettes faisaient entendre leur chant peu mélodieux en survolant les flots et pêchaient des poissons argentés qu’elles ramenaient dans leur bec.
L’atmosphère était encore aux vacances et à la décontraction : sur les transats, des vacancières perfectionnaient leur bronzage tout en surveillaient du coin de l’œil leurs bambins qui jouaient en s’éclaboussant dans l’eau.
C’est vraiment sympa ici : tu as vu comme la mer est belle ! On est quand même mieux là que dans les rues, commenta Justine en ajustant ses lunettes de soleil et en souriant à son amie. Elle ne se sentait jamais aussi heureuse et détendue qu’au bord de l’eau.
En effet, ça donne envie de se baigner. Et je suis très contente que nous ayons pu trouver un moment pour nous voir, lui répondit Elisa en lui rendant son sourire avec beaucoup de chaleur.
Je suis tout à fait d’accord avec toi, d’autant que nous ne nous étions pas vues depuis un petit moment, acquiesçât Justine, en soupirant avec plénitude.
Elles passèrent commande tout en continuant à deviser joyeusement, en bonnes pipelettes qu’elles étaient.
Tu as remarqué le serveur ? Il est charmant et, en plus, il te dévore des yeux, ajouta Elisa dans un éclat de rire. Le charme de son amie faisait toujours un grand effet sur les hommes et elle ne cessait d’être surprise du fait que Justine ne paraissait jamais s’en rendre compte.
Tu dis vraiment n’importe quoi ! Il ne me regarde pas plus que toi répondit Justine en rougissant.
Malgré la futilité et la bonne humeur qui se dégageaient de leurs échanges, Elisa n’était pas dupe. Elle sentait bien que son amie n’était pas comme d’habitude. Elle la trouvait moins enjouée et elle qui était volubile, restait de longs moments sans dire mot. Mais elle n’allait pas la pousser à se confier, la jeune femme le ferait d’elle-même lorsqu’elle en ressentirait le besoin.
Justine était mariée avec Christian qui était associé avec Philippe, son meilleur ami, au sein d‘un cabinet d‘assurances. Ils formaient tous les trois avec Elisa un groupe très soudé depuis le collège. La femme de Philippe, Julie, en faisait également partie, même si la relation qu’elles avaient avec elle était plus récente et moins fusionnelle. Ils avaient d’ailleurs prévu de se réunir le mardi suivant dans un sympathique restaurant situé sur le Boulevard du Midi. Ils considéraient cet endroit comme leur « cantine » et y avaient leurs habitudes car ils le fréquentaient depuis leur adolescence.
Justine se moquait gentiment d’Elisa en lui demandant si elle avait des nouvelles de son ex-mari, André. En effet, il était clair pour tout le monde que le jeune homme était toujours fou de son ex-femme.
Nous nous sommes un peu vus pendant les vacances, mais ça s’arrête là… Arrête de te moquer de moi et de te faire des films. Quelle imagination ! et toi, quoi de neuf ? Comment s’est passé votre séjour à PARIS ? Lui demanda Elisa en essayant de changer de conversation.
C’était super, mais un peu fatiguant. Entre les visites des musées, les expos, les promenades, nous avons dû marcher des heures entières.
D’un autre côté, si tu ne marches pas à PARIS, c’est un peu dommage. Es-tu prête à reprendre le boulot ?
Bof, bof… Pas trop, et toi ? Justine ne paraissait pas enthousiaste du tout.
Heureusement, je ne vais avoir que des 6èmes et des 5èmes. Ils sont, en général, plus calmes que les grands et j’arrive à les mater.
Elisa était professeur de dessin dans un collège à CANNES où elle exerçait depuis plusieurs années. C’était un majestueux bâtiment pourvu de coursives où résonnaient les bruits de pas et les conversations animées des professeurs et des élèves. Il disposait d’un grand gymnase et d’un stade et était entouré d’un grand parc. De vénérables platanes et de magnifiques magnolias aux grandes fleurs odorantes, projetaient leurs ombres dans la cour. Pour elle, travailler dans ce cadre, était vraiment très agréable.
Justine, quant à elle, était secrétaire juridique dans un cabinet d’avocats à GRASSE, ville qu’elle n’appréciait pas vraiment. Comme pour la plupart des cannois, elle considérait GRASSE comme « la dernière ville avant la montagne ». Elle se souviendrait toujours de son premier jour de travail. Il pleuvait et tout lui paraissait gris, triste et son humeur n’était pas au beau fixe. Il s’agissait d’une période où elle avait quelques soucis dans son couple et doutait de la fidélité de son mari. Justine avait toujours également été incommodée par les fragrances qui s’échappaient des usines disséminées dans la ville. GRASSE devait son surnom de « ville des parfums » à ses plantations de jasmins et roses de mai, fleurs qui servaient de base à la fabrication d’essences pour les parfums des grands couturiers. Le célèbre parfum Numéro 5 de CHANEL en faisait partie. Justine devait tout de même reconnaître que le casino qui dominait l’esplanade avait beaucoup d’allure, avec sa façade blanche immaculée, de même que les hôtels particuliers aux façades colorées. Les majestueuses portes d’entrée anciennes s’ouvraient en général sur un magnifique hall en marbre qui précédait un jardin privatif où poussaient palmiers et orangers. Ainsi, celui où se trouvait le cabinet où elle travaillait était magnifique avec ses hauts plafonds ornés de moulures et son parquet à l’ancienne.
L’avocat dont elle était la collaboratrice, Vincent, était célibataire mais était également un coureur de jupons. Justine savait que s’il ne lui faisait pas d’avances, c’était seulement parce qu’elle était mariée. Il lui jetait parfois à la dérobée des regards énamourés en pensant naïvement que personne ne s‘en rendait compte. Il ne se doutait pas que son comportement faisait les gorges chaudes au sein du cabinet. Mais Justine s’était également rendue compte que sous ses dehors volages, se cachait une grande sensibilité. Il était exigeant dans le travail, mais comme elle était elle-même consciencieuse, leur collaboration s’avérait fructueuse. Justine aimait son travail, mais elle préférait quand même être en vacances, et n’avait pas très envie de reprendre lundi prochain.
Comment va Christian ? La reprise n’a pas été trop dure ? Lui demanda Elisa,
Ca s’est bien passé, mais il rentre toujours aussi tard. Et puis, je le trouve un peu préoccupé. Justine avait un air pensif et un peu soucieux.
Qu’est-ce qu’il a exactement ? Tu lui as posé la question ? Elisa commençait maintenant à comprendre la raison de l’air soucieux de son amie.
Il me dit que je m’inquiète pour rien et qu’il a simplement beaucoup de boulot.
J’espère que tu ne te fais pas trop de films et que tu ne t’imagines pas qu’il a une maîtresse ? Je connais ta jalousie.
Justement, puisque tu en parles, je me demande si avec Emilie…
Sa collaboratrice ? Je ne pense pas : en plus, même si elle est mignonne, elle n’est pas trop son genre.
Je suis peut être jalouse pour rien, mais tu te souviens qu’il y a trois ans, il m’a trompée…
Oui je sais, mais je crois qu’il a compris son erreur et il tient beaucoup à toi. Ne t’inquiète pas.
Tu as sans doute raison, lui répondit Justine qui semblait peu convaincue.
A la fin de leur déjeuner, les deux jeunes femmes avaient hésité à prendre un dessert. Elles surveillaient toutes les deux leur ligne et comme elles n’avaient pas trop fait attention pendant les vacances, elles ne voulaient pas tenter le diable. Mais tant pis ! elles n’avaient pu résister à l’appétissant tiramisu qui les narguait sur la table des desserts. Elles retourneraient bientôt à la salle de sport où elles pourraient essayer de brûler les calories accumulées durant l’été. Elles étaient toutes contentes d’y retrouver Julie, ainsi que Serge un inspecteur de police et avec qui elles avaient sympathisé.
Elisa et Justine venaient de se séparer sur un dernier sourire. Justine savourait le plaisir de la journée qu’elle venait de passer avec son amie. Aucune des deux ne remarquât le 4 x 4 noir qui les surveillaient.
CHAPITRE II - vendredi 03 septembre (après-midi)
Christian n’en croyait pas ses yeux, il était abasourdi et se sentait sur le point d’exploser. Quelle déception ! Comment Philippe avait-il pu en arriver là ? Détourner de l’argent ! S’il se fiait au montant inscrit en bas de l’écran, la somme totale s’élevait à environ 100 000 Euros. Le jeune homme s’était rendu compte du détournement lorsqu’un client lui avait demandé de faire un retrait sur son contrat d’assurance-vie. Il s’était alors aperçu que plusieurs débits avaient déjà été effectués depuis le début de l‘année. Cette situation l’avait étonnée et lui avait mis la puce à l’oreille. Il avait alors constaté des opérations suspectes sur d’autres contrats, opérations qui apparemment, n’avaient pas été demandées par les clients.
Depuis 10 ans, Christian était associé avec Philippe dans un cabinet d’assurances. Ils avaient pour collaboratrice une charmante jeune femme, Emilie. Leurs débuts avaient été un peu difficiles, mais maintenant tout se passait pour le mieux. Ils avaient remboursé leurs crédits et avaient des revenus suffisants pour bien profiter de la vie. Le jeune homme était d’autant plus étonné qu’il considérait Philippe comme son meilleur ami. S’il avait des problèmes, il aurait pu lui en parler. Ils partageaient beaucoup de choses depuis le collège. Ils avaient tout connu ensemble : les filles, les premières cigarettes, les boites de nuit. C’était même lui qui lui avait présenté Julie, sa femme.
Combien de temps pourrait-il dissimuler cette situation à la compagnie ? Il fallait absolument qu’il en discute avec Philippe. Mais qu’avait il bien pu lui arriver ? Pourquoi avait-il eu besoin d’autant d’argent ? Il est vrai son ami menait plutôt grand train. Il gâtait énormément Julie et leurs deux garçons de 5 et 7 ans, ils partaient souvent en vacances et habitaient une superbe maison sur les hauteurs de Cannes.
Le problème doit être réglé rapidement, avant qu’il ne soit trop tard. Dès que Philippe rentre de ses rendez-vous, en fin d’après-midi, je ne le laisse pas repartir et nous aurons une conversation entre quatre yeux, pensait Christian. Nous trouverons bien une solution. Mais il faut absolument que je me calme, sinon ça va dégénérer… En effet, Christian était réputé pour avoir un caractère entier et pouvait s’emporter facilement. En outre, il n’avait pas l’habitude de mâcher ses mots.
Heureusement Emilie était encore en vacances, sa présence n’ayant pu que gêner leur conversation. Ce n’était pas la peine qu’elle soit au courant. Elle lui posait un problème : comme le pressentait Justine, elle était sa maîtresse depuis quelques mois. Il se demandait encore comment il avait pu en arriver là et il n’était pas fier de lui. Il ne fallait pas que sa femme l’apprenne car, cette fois, elle ne lui laisserait aucune chance, et voudrait certainement divorcer. Christian aimait Justine, mais Emilie qui avait une dizaine d’années de moins que lui l’avait facilement séduit tant par sa jeunesse que par sa fraîcheur. Entre eux, il n’était d’ailleurs nullement question de sentiment, mais surtout de sexe. Il espérait pouvoir se séparer d’Emilie sans trop de difficulté. Il allait lâchement (après tout il était comme beaucoup d’hommes) lui suggérer l’idée qu’il n’était pas fait pour elle et qu’elle était trop bien pour lui. Quelle mauvaise raison ! mais bon, à part ça, quel autre argument aurait il pu trouver ? Il avait un peu honte, mais il lui fallait mettre un terme à cette histoire. Il en avait assez de culpabiliser et avait de plus en plus de mal à regarder Justine en face. La photo sur son bureau sur laquelle ils se tenaient tous les deux enlacés le narguait. Ils étaient tout jeunes mariés et avaient devant eux un avenir plein de promesses… de l’eau avait coulé sous les ponts depuis qu’elle avait été prise. Christian trouvait que Justine s’éloignait. Elle avait souvent la tête ailleurs et ne l’écoutait que d’une oreille lorsqu’il lui parlait. Aurait-elle un amant ?
Il s’était rongé les sangs tout l’après-midi : comment allait-il pouvoir aborder le sujet avec Philippe sans perdre son calme ? Il voyait justement par la baie vitrée de son bureau son ami qui était en train de garer sa dernière acquisition, une superbe PORSCHE toute neuve. Il se leva et préféra l’aborder de front :
- Salut ! Viens dans mon bureau, il faut que je te parle immédiatement. Il sentait que, malgré ses bonnes résolutions, la colère commençait à monter.- Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air contrarié ! Calme-toi. Philippe ne savait que penser.- Tu ne t’en doutes pas un peu ? Regarde ! dit-il en jetant la feuille comptable sur le bureau.- Je ne sais pas quoi te dire. Philippe, gêné, détournait le regard.- Hé bien, pour commencer parle-moi de ces 100 000 Euros qui manquent. Et surtout, arrête de me prendre pour un imbécile ! Christian paraissait hors de lui, et ses mâchoires étaient crispées.
Philippe qui habituellement était un bel homme au teint hâlé, se sentit blêmir. Il s’entendait parler d’une voix qui n’était pas la sienne. Il tenta de prendre sur lui et s’assit sur la chaise en face de Christian. Comment allait-il pouvoir se sortir de cette situation ? Il se sentait mal, très mal… Mais tout d’abord calmer son ami !
- Ecoute-moi ! je vais tout t’expliquer. J’ai découvert le jeu il y a plusieurs années. Il essayait de parler d’un ton posé, afin de ne pas montrer son affolement. Au début, je jouais de petites sommes et puis je suis vite devenu accro.
- Tu joues ? Je pensais que ton train de vie était seul à l’origine de tes problèmes. Dire que je croyais te connaître… Je n’en reviens pas. Mais ne me dis pas que ta rétrocession ne t’a pas suffit ? L’interrompit Christian d’un ton sec. Il paraissait réellement très surpris.
- Malheureusement non, j’ai dû trouver une autre source de revenus et j’ai pensé aux comptes épargne des clients.
- Tu es vraiment un malade, je ne t’aurais jamais cru capable de ça ! hurla Christian.
- Arrête de crier, ça ne sert à rien ! laisse-moi un peu de temps… bredouilla d’un ton qui lui semblait apaisant.
- Tu ne crois quand même pas que je vais te faire confiance ?
- Je t’en supplie, n’en parle pas ! surtout pas à Julie. Elle ne pourrait pas comprendre. En plus, tu connais les problèmes que j’ai avec son père : il m’a toujours détesté et n‘a jamais pu me supporter.- Je commence à croire qu’il n’a pas tort, mais OK, on en reparle fin de semaine prochaine. Tu ne penses pas que tu aurais pu m’en parler ? On est amis tout de même, ajouta finalement Christian tristement et d’un ton las.- Je sais bien, mais je ne pensais pas que la situation allait en arriver là. Je te promets que ça va me servir de leçon.- Qu’est-ce que tu comptes faire ? Il faut absolument que tu rembourses, dit Christian d’un ton un peu plus calme. On ne va pas pouvoir cacher encore longtemps la situation à la compagnie. Dans le pire des cas, tu pourrais peut-être me vendre une partie de tes parts ? Qu’en penses-tu ?- Je préférerai faire un prêt, mais si la banque ne me l’accorde pas, on pourra envisager cette solution. De toute façon, j’ai compris, j’arrête de jouer et ne m’approche plus d’un casino ! Philippe avait l’air sincère.
La conversation s’était terminée sur un ton plus calme : ils avaient réglé les problèmes administratifs inhérents à l’agence et avaient fait le point sur leurs nouveaux clients. Heureusement, la semaine avait été bonne et la reprise se faisait sentir : la crise financière commençait à s’éloigner.
Philippe faisait semblant d’être serein car il était en fait très inquiet. Dans quel guêpier s’était-il fourré ? Quel dommage que ce naïf de Christian se soit rendu compte du détournement. Heureusement, il avait tout de même réussi à le calmer. Il comptait avoir plus de temps pour pouvoir se retourner et rendre l’argent, mais il avait, bien entendu, menti à Christian : il avait l’intention de rejouer. Philippe ne se sentait jamais aussi vivant que devant une table de jeu. Il ne pensait à rien d’autre qu’à la petite boule qui tournait sur la roulette. Il allait d’ailleurs sûrement pouvoir se refaire. Et, puis franchement, Christian n’était pas gêné de lui donner des leçons. Lui qui trompait Justine avec Emilie.
Philippe aurait eu une autre raison d’être inquiet. En effet, sa chère Julie avait déposé les enfants chez ses parents sous le prétexte d’avoir des courses à faire. En fait, elle avait rendez-vous avec son amant. Ils avaient d’abord déjeuné dans un petit restaurant romantique à THEOULE au bord de la mer, sur la jetée. Après un déjeuner délicieux et une petite promenade sur la plage, ils s’étaient rendus dans le petit hôtel discret où ils avaient leurs habitudes. L’après-midi était passé bien trop vite au goût de Julie. Elle était allée récupérer Enzo et Mateo et s’était, comme toujours, posé la question de savoir si elle allait quitter Philippe. Elle savait très bien que cela allait être difficile et elle culpabilisait déjà pour les enfants. Si Philippe n’était pas un mari exceptionnel, il était en revanche un très bon père et s’occupait énormément des petits. Sans compter qu’elle ne travaillait pas et qu’elle n’avait pas du tout l’envie de changer son train de vie : la jeune femme était trop habituée à son confort. Elle connaissait bien son mari et savait que la séparation, s’ils en arrivaient là, allait très mal se passer. D’autant que Philippe ne se doutait de rien. Elle savait qu’il pensait qu’elle était très heureuse de son sort. Il la croyait également moins futée que ce qu’elle était. Financièrement, Philippe ne lui ferait pas de cadeaux. Heureusement, c’est le père de Julie qui lui avait offert le terrain sur lequel ils avaient fait construire leur superbe maison sur les hauteurs de CANNES. Elle allait devoir bien réfléchir à ce qu’elle allait faire et pensait à prendre conseil avec le patron de Justine, Vincent.
Ce même soir, la lune qui se reflétait sur les murs de la belle maison blanche de Justine et Christian, soulignait la pureté des lignes de son architecture. Une atmosphère de calme régnait en cette soirée de fin d’été et le soleil qui avait brillé durant la journée ravivait les effluves des fleurs qui ornaient le jardin. Seul le cri des oiseaux nocturnes ou bien de temps à autres, le miaulement d’un chat, troublait le silence.
Mais rien ne pouvait troubler les pensées de celui qui était allongé au fond du jardin. Il était caché dans l’herbe, son appareillage d’espionnage posé à côté de lui. Le couple qui était monté se coucher une heure auparavant ne se doutait pas une seconde de sa présence.
Il avait réussi à aménager une ouverture dans le grillage de la propriété. Elle était invisible, même lorsque quelqu’un se promenait sur la pelouse ou se baignait dans la piscine.
Christian et Justine auraient également été très étonnés de savoir que toutes les paroles prononcées dans la maison ou aux alentours étaient enregistrées et écoutées par celui qui les observait. Il avait pu installer des micros dans toute la maison : déjouer le système d’alarme qu’ils pensaient sophistiqué, avait été pour lui un jeu d’enfant. Il avait toujours été un passionné d’électronique. Sans compter que sur Internet, même un enfant pouvait se procurer le matériel adéquat.
Il songeait que, finalement, détruire des vies n’était pas si compliqué. Surtout lorsque les intéressés ne se doutaient de rien. Il ne lui restait que quelques détails à régler avant de commencer la mission qu’il s’était attribué et cette simple pensée suffit à la mettre de bonne humeur !
Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de penser à cet horrible dimanche du mois de janvier où le téléphone avait sonné en pleine nuit. Les mots prononcés par l’infirmière résonnaient encore dans sa tête… Il lui avait fallu se contrôler pour se retenir de l’insulter. Elle n’était pas responsable, les coupables c’était eux ! Sa colère n’avait fait que s’accentuer lorsqu’il avait lu la lettre que lui avait adressé son frère qui lui expliquait pourquoi il avait décidé de mettre fin à ses jours.
Mais il savait comment le venger : il allait détruire leur vie. Comment avaient-ils tous pu vivre en ayant gâché la vie d’un être aussi exceptionnel que son frère ? Cette question ne cessait de le tourmenter… D’autant plus, qu’ils vivaient tous très confortablement. Ils avaient un superbe logement, faisaient des voyages, ne se privaient de rien. Alors qu’Anthony était en train de pourrir six pieds sous terre ! Il avait toujours été très proche de son frère, il l’avait toujours protégé, et lorsque leur mère était morte, les laissant orphelins, il s’était occupé d’Anthony. Il se souvenait des facilités que ce dernier avait avec les chiffres : les mathématiques avaient toujours été sa passion. Il était timide, renfermé, ne communiquait pas facilement et il avait l’air dans un autre monde. Une chose le consolait tout de même : depuis qu’il s’était arrangé pour fréquenter les coupables, il s’était rendu compte que leur vie n’était pas aussi rose qu’il y paraissait. Et puis surtout, il avait rencontré la femme de sa vie et leur association pour mener à leur perte les autres, s’avérait fructueuse. Grâce à elle, il avait pu avoir des renseignements qu’il n’aurait jamais pu obtenir tout seul.
Il essaya de contrôler la colère qui montait en lui et qui ne le quittait plus depuis que son frère était mort. Heureusement, les séances de yoga qu’il pratiquait régulièrement lui permettaient de prendre sur lui. Il arrivait à donner l’apparence d’un être calme et pondéré.
Il se décida à rentrer chez lui : une rude semaine allait commencer et il fallait qu’il soit d’attaque pour la première partie de son plan.
elodanto- Date d'inscription : 19/06/2011
Age : 61
Localisation : Je vis depuis une quinzaine d'années dans le Vaucluse.
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
J'ai fait quelques suggestions entre parenthèse (au début en italique, après j'ai eu la flemme!)
Le petit truc qui m'embête dans ce paragraphe c'est que l'on voit plus les filles comme des filles justement, des ados, alors qu'elles ont aujourd'hui 35ans. On l'oublie et le reste qui doit être une série de souvenirs me semble l'ici et maintenant du récit. Pour moi, il manque un petit truc au début pour bien le marquer.
Pour moi, ce paragraphe est inutile et je commence à m’ennuyer de la description de Cannes. Je me demande où sont passées les personnages et bien ce qu’il va ENFIN se passer, car ça n’en finit pas là. Tes phrases (en général) sont trop longues, non ?
Et là désolé mais je décroche. Il se fait tard aussi… Je reprendrai demain.
elodanto a écrit:Justine et Elisa étaient deux charmantes et élégantes jeunes femmes de 35 ans, se connaissaient depuis l’adolescence, période insouciante où elles avaient partagé beaucoup de bons moments. Les étés passés sur la plage entre bronzette et baignade avaient pour principal sujet de conversation les chanteurs ou acteurs à la mode, et aussi et surtout les garçons ! L’hiver, elles se retrouvaient au cinéma, où selon le film, elles adoraient pleurer ou hurler de terreur. Elles faisaient également du shopping ou allaient boire un café dans un petit bar fréquenté par d’autres jeunes. Futiles après-midi passés chez l’une ou chez l’autre où elles écoutaient les disques tourner en boucle ou bien essayaient de nouvelles tenues. Justine et Elisa étaient ensemble du matin au soir. Elles se parlaient au téléphone durant des heures ce qui provoquait l’agacement de leurs parents. Entre pleurs et rires, elles étaient toujours là pour se consoler d’une rupture ou d’une mauvaise note qui avaient entraîné une punition.
Le petit truc qui m'embête dans ce paragraphe c'est que l'on voit plus les filles comme des filles justement, des ados, alors qu'elles ont aujourd'hui 35ans. On l'oublie et le reste qui doit être une série de souvenirs me semble l'ici et maintenant du récit. Pour moi, il manque un petit truc au début pour bien le marquer.
Aujourd’hui, même si de l’eau avait coulé sous les ponts, les deux amies se retrouvaient toujours avec le même plaisir. Elles avaient eu envie de passer cette belle journée de fin d’été à Cannes, leur ville, qu‘elles adoraient. Elles s’étaient retrouvées ce vendredi matin ensoleillé de septembre, en pensant qu’elles pourraient se balader à leur aise. Quelle erreur ! Les deux amies n’avaient pas cessé d’être bousculées. Tout d’abord (un tout d'abord ok, mais pas de "ensuite" après, ça fait un vide et la suite tombe pq on s'attend à un ensuite pour la prochaine phrase) au Marché Forville où les vacanciers jouaient des coudes pour s’agglutiner devant les bancs odorants (est-ce qu'un banc peut être vraiment odorant?) tels des abeilles tournant autour d’un pot de miel. Justine et Elisa n’avaient même pas pu s’approcher des étals pour acheter quoi que ce soit, alors que (tandis que? car pas de cause à effet) les cris des marchands et le brouhaha des passants les obligeaient à s’égosiller pour se faire entendre.
(Pourtant?) Les jeunes femmes auraient bien aimé profiter du petit marché typique aux odeurs si appétissantes. Les bancs d’olives, d’épices, de fruits et de charcuterie leur donnaient l’eau à la bouche, et les magnifiques bouquets sur les stands des fleuristes jetaient des notes de couleurs vives sur l’ensemble. Le marché était situé dans une partie animée de CANNES (pourquoi en majuscules?), au sein d’un petit quartier faisait penser à un village avec le clocher du Suquet qui dominait le port (ressemblait à un village dominé par le clocher...). Les pêcheurs (y?) vendaient leur production aux restaurateurs qui proposaient (alors/ensuite?) à leurs clients du poisson à un prix prohibitif.
Elles purent (Les deux amies réussirent?) enfin (à) s’extraire de cette foule qui commençait à les fatiguer et se retrouvèrent (donc/ensuite/alors...) dans la rue Meynadier, ancienne rue ("anciennement" pr éviter les 3 "rues"?) commerçante autrefois appelée rue grande. La ruelle typique était à l’origine composée presque uniquement de petits commerces de bouche allant du boulanger au poissonnier, en passant par le primeur et le fromager. Les vieux cannois regrettaient (d'ailleurs) ces petites échoppes qui (étaient désormais presque entièrement remplacées) par des boutiques de souvenirs ou de vêtements bons marché. S’il y avait (pour autant) moins de monde que sous les halles, il y en avait toujours beaucoup trop. Les gens qui (y) travaillaient étaient (tous/toujours) pressés et se faufilaient, de mauvaise humeur, entre les touristes qui (eux,) flânaient (d'un étal à un autre). Elisa et Justine en avaient (ayant) assez de se faire bousculer et écraser les pieds(,) quittèrent bien vite la petite rue animée. Elles poursuivirent leur promenade tout en devisant, et en saluant les connaissances qu’elles ne manquèrent pas de rencontrer.
Justine et Elisa connaissaient leur ville sur le bout des doigts et elles aimaient déambuler dans ses petites rues calmes. Elles (en) admiraient autant les immeubles de style Haussmannien que les charmantes maisons bourgeoises entourées de jardins bien entretenus et fleuris. Seul bémol (cependant), les vacanciers(, bien) trop nombreux à leur goût. Ces estivants appréciaient beaucoup « CANNES, sa Croisette, ses festivals » et envahissaient (en effet) la ville (à chaque nouvelle saison et apportait avec eux) la montée des prix exorbitants (de) l’immobilier. Mais lucides, (les deux femmes) savaient que (le luxe et les différents festivals de Cannes en faisait sa richesse). Les deux amies n’oubliaient jamais en revanche (non plus? car elle savait le 1. donc si elles savent le 2 aussi, pas de en revanche), le contraste formé avec les quartiers populaires qui, comme dans la plupart des villes, se situaient en périphérie. (Elles gardaient aussi en mémoire) Les malheureux SDF également qui squattaient devant la gare, entourés de leurs chiens et de leurs sacs à dos lorsqu’ils n’étaient pas chassés l’été par les autorités qui les amenaient à l’extérieur de la ville et loin des touristes. Il est (était pourtant) vrai que les odeurs d’alcool et de saleté dégagées par ces pauvres hères, pouvaient casser l’image de ville propre et pimpante que donnait la petite cité bourgeoise et bling bling. (De plus, la Riviera devait également faire face à un autre pb, celui des) prix des locations. Les restaurateurs en faisaient eux-mêmes les frais (d'ailleurs). Ils étaient (en effet en perpétuelle) recherche de main-d’œuvre, mais souvent les personnes intéressées ne pouvaient répondre à leur demande(, ne trouvant) pas à se loger à un prix abordable.
Justine et Elisa avouaient (adorer) se divertir en se moquant des hordes de touristes japonais (ou d’un tout autre pays d’ailleurs), qui se faisaient photographier sur les marches du célèbre Palais des Festivals, en se prenant pour des stars. Elles riaient comme des gamines (en les regardant faire). Elles aimaient également beaucoup se promener sur la Croisette où elles pouvaient y contempler un panel de population (allant) de la retraitée très classe, mais un peu trop maquillée et embijoutée, aux ados (matant les) « soi-disant » starlettes (si « starlettes et pas stars, pas besoin d’ajouter le « petites » puisque le « ettes » sert à ça). Ces dernières (devant se rappeler l’histoire d’AD repéré par hasard dans la rue essayaient, tout comme lui, de se faire repérer par un providentiel producteur). Mais n’est pas Alain DELON (maj ? et la remarque suit pr toutes les autres) qui veut !
L’Hôtel CARLTON dominait de sa majestueuse façade blanche cette foule hétéroclite. Le vénérable bâtiment datait de l’année 1911 et () avait vu passer (tant) de personnalités et de stars que rien ne pouvait plus le troubler. Les magnifiques voitures de sport qui stationnaient devant le palace n’impressionnaient pas non plus les portiers en uniforme (gardant même) un air plutôt blasé et indifférent … Leur regard ne s’éclairait (en effet) que lorsqu’un client leur glissait discrètement un pourboire généreux.
Plus loin, le jardin de la roseraie résonnait des cris joyeux des enfants qui s’interpellaient sur les manèges. C’était à celui qui attraperait le premier le pompon qui lui permettrait de faire un tour gratuit… Pendant ce temps, les mamans papotaient avec animation sans les quitter des yeux, l’ambiance était familiale et décontractée. Si l’on continuait sur la promenade, on ne pouvait manquer d’arriver sur le Port Canto. Son grand bassin était ombragé et entouré de palmiers et de magnolias. En se penchant on pouvait voir évoluer poissons rouges et carpes kooi entre les nénuphars. C’était un endroit paisible qui faisait le bonheur des nouveaux mariés et enrichissait les photographes.
Pour moi, ce paragraphe est inutile et je commence à m’ennuyer de la description de Cannes. Je me demande où sont passées les personnages et bien ce qu’il va ENFIN se passer, car ça n’en finit pas là. Tes phrases (en général) sont trop longues, non ?
Et là désolé mais je décroche. Il se fait tard aussi… Je reprendrai demain.
Elmoon- Date d'inscription : 07/06/2011
Age : 35
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Je suis d'accord avec Elmoon car cela a plus de sens sans ce paragrpahe
Bonne chance
Bonne chance
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Je vous remercie beaucoup toutes les deux. Je vais essayer d'appliquer vos conseils.
A bientôt,
Myriam:flower:
A bientôt,
Myriam:flower:
elodanto- Date d'inscription : 19/06/2011
Age : 61
Localisation : Je vis depuis une quinzaine d'années dans le Vaucluse.
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Bonsoir, Myriam. Je ne me sens pas qualifiée pour te donner les conseils que tu attends peut-être.
Donc juste quelques remarques ou impressions:
- J'ai bien aimé l'opposition entre le 1er chapitre, consacré à 2 personnages légers et "futiles", et le drame qui se noue dès le 2ème chapitre avec la découverte du détournement. 2 personnages féminins dans l'un, 2 personnages masculins dans l'autre (Emilie étant absente).
- J'ai bien aimé la description "du petit marché typique". Par contre, la description de Cannes est peut-être un peu longue, donc d'accord avec Elmoon pour supprimer un paragraphe.
- répétition d'une expression assez typique pour être remarquée:
1°- chapitre 1-2ème paragraphe: "aujourd'hui, même si de l'eau avait coulé sous les ponts"...
2°- chapitre 2- la photo sur le bureau de Christian: "de l'eau avait coulé sous les ponts depuis qu'elle avait été prise..."
- J'aime bien la façon dont le 3ème personnage ("l'espion") intervient pour accentuer la profondeur de l'intrigue. On pensait n'avoir affaire qu'à un détournement d'argent et on voit venir une vengeance. Ce serait intéressant de voir comment tu vas lier les deux.
C'est presque un soulagement de voir l'atmosphère "noire" que vient mettre "l'espion" ("il songeait que, finalement, détruire des vies n'était pas si compliqué") au milieu de gens qui entretiennent des rapports tellement faux et intéressés.
- Bref, j'ai hâte de lire la fin! Evidemment, je suis en train de faire quantité de suppositions (qui est donc "l'associée" de l'espion?)! Ne me dis rien, que j'aie le plaisir de le découvrir!
Amicalement
Donc juste quelques remarques ou impressions:
- J'ai bien aimé l'opposition entre le 1er chapitre, consacré à 2 personnages légers et "futiles", et le drame qui se noue dès le 2ème chapitre avec la découverte du détournement. 2 personnages féminins dans l'un, 2 personnages masculins dans l'autre (Emilie étant absente).
- J'ai bien aimé la description "du petit marché typique". Par contre, la description de Cannes est peut-être un peu longue, donc d'accord avec Elmoon pour supprimer un paragraphe.
- répétition d'une expression assez typique pour être remarquée:
1°- chapitre 1-2ème paragraphe: "aujourd'hui, même si de l'eau avait coulé sous les ponts"...
2°- chapitre 2- la photo sur le bureau de Christian: "de l'eau avait coulé sous les ponts depuis qu'elle avait été prise..."
- J'aime bien la façon dont le 3ème personnage ("l'espion") intervient pour accentuer la profondeur de l'intrigue. On pensait n'avoir affaire qu'à un détournement d'argent et on voit venir une vengeance. Ce serait intéressant de voir comment tu vas lier les deux.
C'est presque un soulagement de voir l'atmosphère "noire" que vient mettre "l'espion" ("il songeait que, finalement, détruire des vies n'était pas si compliqué") au milieu de gens qui entretiennent des rapports tellement faux et intéressés.
- Bref, j'ai hâte de lire la fin! Evidemment, je suis en train de faire quantité de suppositions (qui est donc "l'associée" de l'espion?)! Ne me dis rien, que j'aie le plaisir de le découvrir!
Amicalement
plume d'aurore- Date d'inscription : 10/07/2011
Age : 32
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Je te remercie Plume d'Aurore et je prendrais en compte tes conseils. Ne t'inquiète pas, je ne te dirai rien sur la fin du bouquin. Je vais bientôt poster d'autres chapitres, mais comme je suis en train de recommencer depuis le début, en faisant parler l'héroïne à la 1ere personne, je pense que cela prendra un peu plus temps. Je crois que je vais d'abord reposter le 1er, afin de voir vos commentaires.
A bientôt,
Myriam:lol!:
A bientôt,
Myriam:lol!:
elodanto- Date d'inscription : 19/06/2011
Age : 61
Localisation : Je vis depuis une quinzaine d'années dans le Vaucluse.
1ER CHAPITRE MODIFIE D'AMITIES ILLUSOIRES
J'ai modifié mon premier chapitre pour le passer à la première personne. A mon avis, il me parait moins lourd.
Pourrais-je avoir vos avis ? J'attends vos critiques avec impatience (et aucune rancune).
Merci d'avance,
Myriam
Pourrais-je avoir vos avis ? J'attends vos critiques avec impatience (et aucune rancune).
Merci d'avance,
Myriam
CHAPITRE I - vendredi 03 septembre (matin)
Ce matin, je suis ravie car même si lundi, je reprends le boulot, aujourd’hui je vais passer la journée avec ma meilleure amie Elisa. Elisa qui est ma complice depuis l’adolescence, période d’insouciance où nous avons partagé beaucoup de bons moments. Je me rappelle les étés passés sur la plage entre bronzette et baignade. A l’époque, notre principal sujet de conversation était les chanteurs ou acteurs à la mode, mais surtout les garçons ! Les hivers, nous nous retrouvions au cinéma pour regarder des films, qui nous faisaient pleurer, rire ou bien hurler de terreur. Nous étions très bon public. Nous faisions également du shopping ou nous retrouvions dans un petit bar fréquenté par d’autres jeunes de notre âge. Futiles après-midi que nous passions chez l’une ou chez l’autre en écoutant des disques qui tournaient en boucle, ou en essayant de nouvelles tenues. Nous étions ensemble du matin au soir. Sans compter nos conversations téléphoniques qui duraient de longues minutes, ce qui avait l’art d’agacer profondément nos parents. A cette lointaine époque, en effet, le Dieu portable n’existait pas et le téléphone de la famille était posté à l’entrée de l’appartement. De ce fait, les parents entendaient tout… Nous étions toujours là pour nous consoler mutuellement d’une rupture ou d’une mauvaise note qui avait entraîné une punition.
Aujourd’hui, même si de l’eau a coulé sous les ponts (presque vingt ans en fait), nous nous retrouvons toujours avec le même plaisir. Nous avons eu très envie de passer cette belle journée d’été indien à Cannes, notre ville, que nous adorons.
La vue d’Elisa, qui arrivait au loin, me sortit de mes pensées.
· Bonjour, ma belle, comme je suis contente de te voir. Elle m’embrassa avec effusion, comme à son habitude. Elisa est quelqu’un de très démonstratif.
· Moi aussi, Elisa, et en plus nous avons bien choisi notre journée, quel beau temps !
Mais nous nous sommes vite rendues compte que du fait, justement, de cette météo favorable, les touristes encombrent les rues. Nous n’arrêtons pas de nous faire bousculer. Tout d’abord, au marché Forville, où les vacanciers jouent des coudes pour s’agglutiner devant les bancs odorants d’épices, d’olives, de fromages, etc… Ils nous font penser à des abeilles agglutinées autour d’un pot de miel. Nous n’avons même pas pu nous approcher des étals pour acheter quoi que ce soit. Sans compter que les cris des marchands et le brouhaha des passants nous obligent à nous égosiller pour nous faire entendre. Je comprends que la patience d’Elisa commence vraiment à s’émousser lorsque, après avoir eu les pieds écrasés par une imposante vacancière d’origine allemande qui ne s’est même pas excusée, elle la repousse sans ménagement et en lui murmurant une insulte.
· Viens Elisa, sortons de cette foule, lui dis je en la tirant par le bras, car je connais bien mon amie qui, bien qu’adorable, est plutôt « soupe au lait »
· Volontiers, avant que je n’étrangle un de ces satanés touristes.
Nos pas et nos papotages nous entrainent devant le Palais des Festivals, où nous nous moquons des touristes qui se font photographier sur les célèbres marches en se prenant pour des artistes :
Regarde Elisa ! tout en la poussant du coude, je lui montre une touriste qui se fait mitrailler par un homme, certainement son époux, qui porte des chaussettes avec des sandales : pour nous, il s’agit du signe de reconnaissance du vrai estivant.
Bien évidemment, nous ne pouvons nous empêcher de rire aux éclats. Plus loin, sur la Croisette, nous croisons en nombre des indigènes d’un certain âge, qui ne sont pas moins ridicules. Toutes plus botoxées les unes que les autres avec des bouches siliconées qui les font ressembler à des mérous.
Nous nous retrouvons ensuite dans les jardins de la Roseraie qui résonnent des cris joyeux des enfants qui s’interpellent sur les manèges. Je suis Elisa dans les magnifiques allées bordées des buissons odorants des dernières roses de l’été et qui portent le nom de célébrités. Je me laisse bercer par son babillage, mais ne peux empêcher mes pensées de vagabonder. Comme cette journée shopping tombe au bon moment ! Elle me permet de me changer les idées. En effet, depuis plusieurs mois ou plutôt, depuis plusieurs années (si je suis honnête avec moi-même), je me pose des questions sur le couple que je forme avec mon mari, Christian. Peut-être l’approche de la quarantaine ? En fait, je pense que Christian a une aventure (une de plus). Je le connais tellement bien qu’il ne peut rien me cacher, même si je sais qu’il est persuadé du contraire. Le plus triste, au fond, c’est que je me rends compte que je ne lui en veux pas. Je pense que cela pourrait peut-être me servir d’excuse pour entamer une procédure de divorce, ou à tout le moins, une séparation. Notre relation ressemble de plus en plus à de l’amitié, et je ne ressens plus de désir pour lui. L’ai-je vraiment aimé ? Nous nous connaissons et nous fréquentons depuis si longtemps : nous avions 16 ans tous les deux. Pourtant, vu de l’extérieur, nous avons tout pour être heureux : une magnifique maison, un travail intéressant, et aucun problème financier. Je reconnais également que jusqu’à présent, je me suis laissée portée par le confort de ma vie. Je ne suis pas malheureuse, et je pense que peu de personne, y compris mes parents, pourrait comprendre que je puisse avoir envie de divorcer. D’un autre côté, je suis quelqu’un de très fataliste et pour moi : ce qui doit arriver, arrivera. Il suffit d’un déclencheur. Je l’attends…
Je me rends compte que mon admiration pour Elisa n’a fait que croître depuis qu’elle a divorcé l’année dernière. Elle n’a pas hésité à tout laisser, sa vie lui paraissant vide. Elle est restée en très bons termes avec André, son mari.
Sa voix enjouée me sort de ma rêverie. Mon amie me demande mon avis sur le contenu d’une vitrine.
Justine, regarde cette robe, je pense qu’elle serait très bien pour mardi soir. Qu’est-ce que tu en penses ?
C’est vrai que tu n’as plus à te mettre, n’est-ce pas ? Le contenu de nos placards respectifs est pour toutes les deux un récurrent sujet de moquerie. Honnêtement ceux-ci sont tellement plein de vêtements que nous pourrions sans problème nous changer tous les jours, sans en être en manque.
Tu es moqueuse, allez ! Viens avec moi.
Elle m’entraine à sa suite dans la boutique, et bien entendu, nous cédons à la tentation de nous acheter des toilettes dont nous n’avons nullement besoin. Mais la futilité fait tellement de bien !
Après un dernier petit tour dans la rue d’Antibes et un regard à ses belles boutiques, la faim nous tiraillant, nous nous décidons à aller déjeuner dans un petit restaurant sur la plage. Heureusement, il y a moins de monde que dans les rues et nous avons, enfin, avec soulagement, pu nous installer au calme.
Ouf, enfin assise ! Je m’affale avec un grand soupir, et peu d’élégance, je le reconnais, sur une chaise à la table qui nous a été attribuée. J’ai un de ces mal aux pieds !
Tu as raison ! en plus, quel monde pour un début septembre. Quand je pense que l’on dit que les estivants sont partis… me répond Elisa, en se laissant également choir, avec autant d’allure qu’un éléphant de mer, sur son siège.
Nous nous regardons et éclatons de rire : qu’est-ce qui nous a pris de mettre d’aussi hauts talons pour une journée shopping ! Nous sommes aussi tête en l’air l’une que l’autre.
L’atmosphère est encore aux vacances et à la décontraction : sur les transats, des vacancières perfectionnent leur bronzage tout en surveillaient du coin de l’œil leurs bambins qui jouent en s’éclaboussant dans l’eau.
C’est vraiment sympa ici : tu as vu comme la mer est belle ! On est quand même mieux là que dans les rues, soulignais-je en ajustant mes lunettes de soleil et en souriant à Elisa. Il est vrai que je ne me sens jamais aussi heureuse et détendue qu’au bord de l’eau.
En effet, ça donne envie de se baigner. Et je suis très contente que nous ayons pu trouver un moment pour nous voir, me répond elle en me rendant mon sourire avec beaucoup de chaleur.
Je suis tout à fait d’accord avec toi, d’autant que nous ne nous étions pas vues depuis un petit moment, soupirais-je avec plénitude.
Les Iles de Lérins : Sainte-Marguerite et Sainte-Honorat, nous font face et nous admiront les yachts qui mouillent dans la baie. Nous nous posons depuis toujours la question de savoir ce que ces plaisanciers peuvent trouver d’agréable à se regrouper ainsi entre les deux îles. De nombreuses criques, autrement plus intéressantes, se trouvent sans difficultés tout le long de la côte.
Nous passons commande tout en continuant à deviser joyeusement, en bonnes pipelettes que nous sommes.
Tu as remarqué le serveur ? Il est charmant et, en plus, il te dévore des yeux, a ajouté Elisa dans un éclat de rire.
Tu dis vraiment n’importe quoi ! Il ne me regarde pas plus que toi, lui ai-je répondu en sentant le rouge me monter aux joues.
Malgré la futilité et la bonne humeur qui se dégagent de nos échanges, Elisa me regarde comme si elle sentait quelque chose ne va pas. Je suis certaine qu’elle a compris que je ne vais très bien depuis quelques temps. Elle me connait si bien. Peut-être mes silences, un peu plus longs qu’à l’accoutumée ? Mais la connaissant, je sais que jamais, elle ne me poussera à me confier. Elle sait trop bien que lorsque le besoin s’en fera sentir, je le ferai de moi-même.
Je suis mariée avec Christian qui est associé avec Philippe, son meilleur ami, au sein d’un cabinet d’assurances. Nous formons, tous les trois, avec Elisa, un groupe très soudé depuis le collège. La femme de Philippe, Julie, en fait également partie, même si la relation que nous avons avec elle est moins fusionnelle. Nous avons prévu de nous réunir mardi prochain, dans un sympathique restaurant situé sur le Boulevard du Midi. Nous considérons cet endroit comme notre « cantine » et y avons nos habitudes, car nous le fréquentons depuis, me semble t’il, une éternité.
Je me moque, à mon tour, gentiment d’Elisa en lui demandant si elle a des nouvelles de son ex-mari. En effet, il est clair pour tout le monde que le jeune homme est toujours fou d’elle. Il lui a affirmé à plusieurs reprises, qu’il sait qu’un jour, il revivront ensemble.
Nous nous sommes un peu vus pendant les vacances, mais ça s’arrête là… Arrête de te moquer de moi et de te faire des films. Quelle imagination ! et toi, quoi de neuf ? Comment s’est passé votre séjour à PARIS ? me demande Elisa en essayant de changer de conversation.
C’était super, mais un peu fatiguant. Entre les visites des musées, les expos, les promenades, nous avons dû marcher des heures entières.
D’un autre côté, si tu ne marches pas à PARIS, c’est un peu dommage. Es-tu prête à reprendre le boulot ?
Bof, bof… Pas trop, et toi ?
Heureusement, je ne vais avoir que des 6èmes et des 5èmes. Ils sont, en général, plus calmes que les grands et j’arrive à les mater.
Elisa est professeur de dessin dans un collège à Cannes où elle exerce depuis plusieurs années. C’est un majestueux bâtiment pourvu de coursives où résonnent les bruits de pas et les conversations animées des professeurs et des élèves. Il dispose d’un grand gymnase et d’un stade et est entouré d’un grand parc. De vénérables platanes et de magnifiques magnolias aux grandes fleurs odorantes, y projettent leur ombre dans la cour. Je sais que, pour elle, travailler dans ce cadre, est vraiment très agréable.
En ce qui me concerne, je suis secrétaire juridique dans un cabinet d’avocats à Grasse, ville que je n’apprécie pas vraiment. Comme pour la plupart des cannois, je considère Grasse comme « la dernière ville avant la montagne ». Je me souviendrai toujours de mon premier jour de travail. Il pleuvait et tout me paraissait gris, triste et mon humeur n’était pas au beau fixe. Il s’agissait d’une période où j’avais quelques soucis au sein de mon couple et où je doutais de la fidélité de Christian (à juste titre, je le précise). J’ai toujours également été incommodée par les fragrances qui s’échappent des usines disséminées dans la ville. Grasse doit son surnom de « ville des parfums » à ses plantations de jasmins et roses de mai, fleurs qui servent de base à la fabrication d’essences pour les parfums des grands couturiers.
L’avocat dont je suis la collaboratrice, Vincent, est célibataire mais est également un Dom Juan invétéré. Je sais que s’il ne me fait pas d’avances, c’était uniquement parce que je suis mariée. Il me jette parfois à la dérobée des regards énamourés en pensant naïvement que personne ne s‘en rend compte. Il ne se doute pas que son comportement fait les gorges chaudes au sein du cabinet. Mais, en revanche, je me suis rendue compte que sous ses dehors volages, se cache une grande sensibilité. Vincent est aussi un grand professionnel, très exigeant dans son travail, mais comme je suis moi-même (parait-il) consciencieuse, notre collaboration s’avère fructueuse. J’aime beaucoup mon travail, mais je préfère tout de même être en vacances, et n’ai pas très envie de reprendre lundi prochain.
Comment va Christian ? La reprise n’a pas été trop dure ? me demande Elisa,
Ca s’est bien passé, mais il rentre toujours aussi tard. Et puis, je le trouve un peu préoccupé.
Qu’est-ce qu’il a exactement ? Tu lui as posé la question ? au ton de sa voix, je sens qu’Elisa commence maintenant à se faire une idée de la raison de mon air soucieux.
Il me dit que je m’inquiète pour des détails et qu’il a simplement beaucoup de boulot.
J’espère que tu ne te fais pas trop de films et que tu ne t’imagines pas qu’il a une maîtresse ? Je connais ta jalousie.
Justement, puisque tu en parles, je me demande si avec Emilie… En plus, je crois que je ne suis plus si jalouse que cela.
Sa collaboratrice ? la blonde ? Je ne pense pas : même si elle est mignonne, elle n’est pas trop son genre.
Peut-être, mais tu te souviens qu’il y a trois ans, il m’a trompée… Je ne voudrais pas qu’il recommence.
Oui je sais, mais je crois qu’il a compris son erreur et il tient beaucoup à toi. Ne t’inquiète pas.
Tu as sans doute raison, mais le son de ma voix était peu convaincant, même à mes propres oreilles.
A la fin de notre déjeuner, comme d’habitude, nous avons hésité à prendre un dessert. Nous surveillons toutes les deux notre ligne et n’ayant pas trop fait attention pendant les vacances, nous ne voulons pas tenter le diable. Mais tant pis ! nous n’avons pu résister à l’appétissant tiramisu nous narguant sur la table des desserts. Heureusement, nous retournons bientôt à la salle de sport où nous pourrons essayer de brûler les calories accumulées durant l’été. En ce qui me concerne, je pense que cela va être difficile. Nous sommes toutes contentes de retrouver, dans cette salle de torture, Julie, ainsi que Serge qui est inspecteur de police et avec qui nous avons sympathisé.
Nous nous séparons sur un dernier sourire et je savoure le plaisir de la journée que nous venons de passer toutes les deux.
Malheureusement, lorsque je repenserai plus tard à ces bons moments, je me rendrai compte qu’en fait, c’était les derniers que nous passions avant que notre groupe d’amis ne soit traumatisé à jamais.
* * * * *
L’homme, assis dans son 4 x 4 noir, regardait les deux jeunes femmes se séparer en s’embrassant. Il ne put s’empêcher de sourire. Aucune des deux n’avait remarqué qu’il les surveillait depuis le matin.
elodanto- Date d'inscription : 19/06/2011
Age : 61
Localisation : Je vis depuis une quinzaine d'années dans le Vaucluse.
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Bonjour, Myriam. Je ne me sens pas qualifiée pour te donner des conseils! Je suis débutante et je viens en chercher moi-même ! Donc voici mes remarques... de simple lectrice! (je ne parle pas des fautes d'orthographe, que tu reverrais de toute façon).
D'abord (mais je serais curieuse d'avoir le point de vue des autres), j'aime bien ce passage à la première personne. Effectivement, je trouve que ça donne un rythme plus vif. Et puis ça permet de s'impliquer davantage dans l'histoire.
- Dans la 2ème phrase, il y a quelque chose qui me gêne: "Elisa qui est ma complice..." Après le "qui", on a l'impression que la phrase va se poursuivre. Puis on comprend qu'il s'agit d'une simple apposition pour préciser qui est Elisa. Ne serait-il pas plus simple d'écrire simplement: Elisa, ma complice...
- Pourquoi ce brusque changement de temps: présent au début du texte, puis: "la vue d'Elisa qui arrivait...", "nous nous sommes vite rendu compte"...
et plus loin, dans la scène du restaurant: "soulignais-je" et "soupirais-je".
- des répétitions par-ci, par-là (dans des lignes proches):
"pour s'agglutiner" et "abeilles agglutinées" (au marché Forville).
"un de ces satanés touristes", "nous nous moquons des touristes" et "je lui montre une touriste", etc.
-dans les dialogues, mettre un tiret devant les paroles pour permettre d'y voir plus clair et de repérer les changements d'interlocutrice.
- je trouve que c'est bien de laisser entrevoir, à la fin du chapitre, que quelque chose va briser cette bonne entente entre les amis. Mais le verbe "traumatiser" me gêne.
- autre question que je me pose: pourquoi l'abandon de la première personne tout à la fin du chapitre ("l'homme assis dans son 4x4...". Mais ça dépend sans doute de la façon dont tu veux mener ton récit ensuite.
Mes remarques sont donc à prendre avec précaution, Myriam! Mais ton histoire m'intéresse, et j'aimerais bien savoir sur quoi elle va déboucher!
Amicalement
D'abord (mais je serais curieuse d'avoir le point de vue des autres), j'aime bien ce passage à la première personne. Effectivement, je trouve que ça donne un rythme plus vif. Et puis ça permet de s'impliquer davantage dans l'histoire.
- Dans la 2ème phrase, il y a quelque chose qui me gêne: "Elisa qui est ma complice..." Après le "qui", on a l'impression que la phrase va se poursuivre. Puis on comprend qu'il s'agit d'une simple apposition pour préciser qui est Elisa. Ne serait-il pas plus simple d'écrire simplement: Elisa, ma complice...
- Pourquoi ce brusque changement de temps: présent au début du texte, puis: "la vue d'Elisa qui arrivait...", "nous nous sommes vite rendu compte"...
et plus loin, dans la scène du restaurant: "soulignais-je" et "soupirais-je".
- des répétitions par-ci, par-là (dans des lignes proches):
"pour s'agglutiner" et "abeilles agglutinées" (au marché Forville).
"un de ces satanés touristes", "nous nous moquons des touristes" et "je lui montre une touriste", etc.
-dans les dialogues, mettre un tiret devant les paroles pour permettre d'y voir plus clair et de repérer les changements d'interlocutrice.
- je trouve que c'est bien de laisser entrevoir, à la fin du chapitre, que quelque chose va briser cette bonne entente entre les amis. Mais le verbe "traumatiser" me gêne.
- autre question que je me pose: pourquoi l'abandon de la première personne tout à la fin du chapitre ("l'homme assis dans son 4x4...". Mais ça dépend sans doute de la façon dont tu veux mener ton récit ensuite.
Mes remarques sont donc à prendre avec précaution, Myriam! Mais ton histoire m'intéresse, et j'aimerais bien savoir sur quoi elle va déboucher!
Amicalement
plume d'aurore- Date d'inscription : 10/07/2011
Age : 32
Re: Extraits de ma nouvelle amities illusoires
Merci beaucoup Plume d'Aurore, tes remarques m'ont beaucoup aidée. Je vais essayer de faire attention au temps, car la partie dont je doute le plus. Je dépose les chapitres 2 et 3 que j'ai modifiés ci-dessous.
J'attends vos remarques à tous avec impatience. N'hésitez pas à critiquer, car vos remarques m'aident beaucoup à avancer.
A bientôt,
Myriam:flower:
CHAPITRE II - vendredi 03 septembre (après-midi)
Christian n’en croit pas ses yeux, il est abasourdi et se sent sur le point d’exploser. Quelle déception ! Comment Philippe a t‘il pu en arriver là ? Détourner de l’argent ! S’il se fie au montant inscrit au bas de l’écran, la somme totale s’élèverait à environ 100 000 Euros. Le jeune homme s’est rendu compte du détournement lorsqu’un client lui a demandé de faire un retrait sur son contrat d’assurance-vie. Il s’est alors aperçu que plusieurs débits avaient déjà été effectués depuis le début de l‘année. Cette situation l’a étonné et lui a mis la puce à l’oreille. Christian a alors constaté des opérations suspectes sur d’autres contrats, opérations qui apparemment, n’ont pas été demandées par les clients.
Depuis 10 ans, Christian est associé avec Philippe dans un cabinet d’assurances. Ils ont pour collaboratrice une charmante jeune femme, Emilie. Leurs débuts ont été un peu difficiles, mais maintenant tout se passe pour le mieux. Ils ont remboursé leurs crédits et ont des revenus suffisants pour bien profiter de la vie. Le jeune homme est d’autant plus étonné qu’il considère Philippe comme son meilleur ami. S’il a des problèmes, il peut lui en parler. Ils partagent tant de choses depuis le collège. Ils ont tout connu ensemble : les filles, les premières cigarettes, les boites de nuit. C’est même lui qui lui a présenté Julie, sa femme.
Combien de temps peuvent-ils dissimuler cette situation à la compagnie ? Il faut absolument qu’il en discute avec Philippe. Mais qu’a t’il bien pu lui arriver ? Pourquoi a t’il eu besoin d’autant d’argent ? Il est vrai que son ami mène plutôt grand train. Il gâte énormément Julie et leurs deux garçons de 5 et 7 ans, ils partent souvent en vacances et habitent une superbe maison sur les hauteurs de Cannes.
Le problème doit être réglé rapidement, avant qu’il ne soit trop tard. Dès que Philippe rentre de ses rendez-vous, en fin d’après-midi, je ne le laisse pas repartir et nous aurons une conversation entre quatre yeux, pense Christian. Nous trouverons bien une solution. Mais il faut absolument que je me calme, sinon ça va dégénérer… En effet, Christian est réputé pour avoir un caractère entier et peut s’emporter facilement. En outre, il n’a pas l’habitude de mâcher ses mots.
Heureusement Emilie est encore en vacances, sa présence ne pourrait que gêner leur conversation. Ce n’est pas la peine qu’elle soit au courant. Elle lui pose un problème : comme le pressent Justine, elle est sa maîtresse depuis quelques mois. Il se demande encore comment il a pu en arriver là. Il ne faut pas que sa femme l’apprenne car, cette fois, elle ne lui laissera aucune chance, et voudra certainement divorcer. Christian aime Justine, mais Emilie, qui a une dizaine d’années de moins que lui, l’a facilement séduit, tant par sa jeunesse, que par sa fraîcheur. Entre eux, il n’est d’ailleurs nullement question de sentiment, mais surtout de sexe. Il espère pouvoir se séparer d’Emilie sans trop de difficulté. Il va lâchement (après tout il est comme beaucoup d’hommes) lui suggérer qu’il n’est pas fait pour elle et qu’elle est trop bien pour lui. Quelle mauvaise raison ! Mais bon, à part ça, quel autre argument peut il trouver ? Il est un peu gêné, mais il lui faut mettre un terme à cette histoire. Il en a assez de culpabiliser et a de plus en plus de mal à regarder Justine en face. La photo sur son bureau sur laquelle ils se tiennent tous les deux enlacés le nargue. Ils étaient tout jeunes mariés et avaient devant eux un avenir plein de promesses… de l’eau a coulé sous les ponts depuis qu’elle a été prise. Christian trouve également que Justine s’éloigne. Elle a souvent la tête ailleurs et ne l’écoute que d’une oreille. Elle a peut-être un amant ?
Il s’est rongé les sangs tout l’après-midi : comment va t’il pouvoir aborder le sujet avec Philippe sans perdre son calme ? Il voit justement par la baie vitrée de son bureau son ami qui est en train de garer sa dernière acquisition, une superbe Porsche toute neuve. Il se lève et préfère l’aborder de front :
- Salut ! Viens dans mon bureau, il faut que je te parle immédiatement. Il sent que, malgré ses bonnes résolutions, la colère commence à monter. Elle est comme une vague qui va le submerger s’il ne se calme pas.
- Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air contrarié ! Calme-toi. Philippe a l’air surpris.
- Tu ne t’en doutes pas un peu ? Regarde ! dit-il en jetant la feuille comptable sur le bureau.
- Je ne sais pas quoi te dire. Philippe est gêné et détourne le regard. Il se demande surtout comment Christian a pu tout découvrir. Pourtant, il pensait avoir été prudent.
- Hé bien, pour commencer, parle-moi de ces 100 000 Euros qui manquent. Et surtout, arrête de me prendre pour un imbécile ! Christian semble hors de lui, et ses mâchoires sont crispées.
Philippe qui habituellement est un bel homme au teint hâlé, se sent blêmir. Il s’entend parler d’une voix blanche qui n’est pas la sienne. Il tente de prendre sur lui et s’assied sur la chaise en face de Christian. Comment va-t-il pouvoir se sortir de cette situation ? Il se sent mal, très mal… Mais tout d’abord réfléchir et essayer de calmer son ami !
- Ecoute-moi ! Je vais tout t’expliquer. J’ai découvert le jeu il y a plusieurs années. Il essaie de parler d’un ton posé, afin de ne pas montrer son affolement. Au début, je jouais de petites sommes et puis je suis vite devenu accro.
- Tu joues ? Je pensais que ton train de vie était seul à l’origine de tes problèmes. Dire que je croyais te connaître… Je n’en reviens pas. Mais ne me dis pas que ta rétrocession ne t’a pas suffit ? L’interrompt Christian d’un ton sec. Il parait réellement très surpris.
- Malheureusement non, j’ai dû trouver une autre source de revenus et j’ai pensé aux comptes épargne des clients.
- Tu es vraiment un malade, je ne t’aurais jamais cru capable de ça ! hurle Christian. Il a envie de tout casser, et surtout la tête de son prétendu ami.
- Arrête de crier, ça ne sert à rien ! Laisse-moi un peu de temps… bredouille Philippe d’un ton qu’il espère apaisant et surtout convaincant.
- Tu ne crois quand même pas que je vais te faire confiance ?
- Je t’en supplie, n’en parle pas ! Pas à Julie. Elle ne pourrait pas comprendre. Tu connais les problèmes que je rencontre avec son père : il m’a toujours détesté et n‘a jamais pu me supporter. En disant cela, Philippe espère faire jouer la corde sensible.
- Je commence à croire qu’il n’a pas tort, mais OK, on en reparle fin de semaine prochaine. Tu ne penses pas que tu aurais pu m’en parler ? On est amis tout de même, ajoute finalement Christian, tristement et d’un ton las.
- Je sais bien, mais je ne pensais pas que la situation allait en arriver là. Je te promets que ça va me servir de leçon.
- Qu’est-ce que tu comptes faire ? Il faut absolument que tu rembourses, dit Christian d’un ton un peu plus calme. On ne va pas pouvoir cacher encore longtemps la situation à la compagnie. Dans le pire des cas, tu pourrais peut-être me vendre quelques unes de tes parts ? Qu’en penses-tu ?
- Je préférerai faire un prêt, mais si la banque ne me l’accorde pas, on pourra envisager cette solution. De toute façon, j’ai compris, j’arrête de jouer et ne m’approche plus d’un casino ! Je te le jure. Philippe a l’air sincère.
La conversation s’est terminée sur un ton plus calme : ils ont réglé les problèmes administratifs inhérents à l’agence et ont fait le point sur leurs nouveaux clients. Heureusement, la semaine a été bonne et la reprise se fait sentir : la crise financière commence à s’éloigner.
Philippe fait semblant d’être serein car il est en fait très inquiet. Dans quel guêpier s’est il fourré ? Quel dommage que ce naïf de Christian se soit rendu compte du détournement. Heureusement, il a tout de même réussi à le calmer. Il comptait avoir plus de temps pour pouvoir se retourner et rendre l’argent. Et, bien entendu, il a menti à Christian : il a l’intention de rejouer. Philippe ne se sent jamais aussi vivant que devant une table de jeu. Il ne pense à rien d’autre qu’à la petite boule qui tourne sur la roulette. Il va d’ailleurs sûrement pouvoir se refaire. Et, puis franchement, Christian n’est pas gêné de lui donner des leçons. Lui qui trompe Justine avec Emilie.
Philippe aurait eu une autre raison d’être inquiet. En effet, sa chère Julie a déposé ou plutôt jeté, les enfants chez ses parents au prétexte d’avoir des courses à faire. En fait, la jolie blonde a rendez-vous avec son amant.
Ils ont d’abord déjeuné dans un petit restaurant romantique à Théoule au bord de la mer, sur la jetée. Après un déjeuner délicieux et une petite promenade sur la plage, ils se sont rendus dans le petit hôtel discret où ils ont leurs habitudes. L’après-midi est passé bien trop vite au goût de Julie. Elle est allée récupérer Enzo et Mateo et s’est, comme toujours, posé la question de savoir si elle va quitter Philippe. Elle sait très bien que cela va être compliqué et elle culpabilise déjà pour les enfants. Si Philippe n’est pas un mari exceptionnel, il est en revanche un très bon père et s’occupe énormément des petits. Sans compter qu’elle ne travaille pas et qu’elle n’a pas du tout envie de changer son train de vie : la jeune femme est trop habituée à son confort. Julie connaît bien son mari et sait que la séparation, s’ils en arrivent là, va très mal se passer. D’autant que Philippe ne se doute de rien. Elle sait qu’il pense qu’elle est très contente de son sort. Il la croit également moins futée qu‘elle n‘est. Financièrement, Philippe ne lui fera pas de cadeaux. Heureusement, c’est le père de Julie qui lui a offert le terrain sur lequel ils ont fait construire leur maison. Elle va devoir réfléchir à ce qu’elle va pouvoir faire et pense à prendre conseil avec le patron de Justine, Vincent.
Ce même soir, la lune qui se reflète sur les murs de la belle maison blanche de Justine et Christian, souligne la pureté des lignes de son architecture. Une atmosphère de calme règne en cette soirée de fin d’été et le soleil qui a brillé durant la journée ravive les effluves des fleurs qui ornent le jardin. Seul le cri des oiseaux nocturnes ou bien de temps à autres, le miaulement d’un chat, trouble le silence.
Mais rien ne peut troubler les pensées de celui qui est allongé au fond du jardin. Il est caché dans l’herbe, son appareillage d’espionnage posé à côté de lui. Le couple, qui est monté se coucher une heure auparavant, ne se doute pas une seconde de sa présence.
L’espion a réussi à aménager une ouverture dans le grillage de la propriété. Elle est invisible, même lorsque quelqu’un se promène sur la pelouse ou se baigne dans la piscine.
Christian et Justine seraient également très étonnés de savoir que toutes les paroles prononcées dans la maison ou aux alentours sont enregistrées et écoutées par celui qui les observe. Il a pu installer des micros dans toute la maison : déjouer le système d’alarme qu’ils pensent sophistiqué, a été pour lui un jeu d’enfant. Il a toujours été un passionné d’électronique. Sans compter que sur Internet, même un enfant peut se procurer le matériel adéquat.
L’homme songe que, finalement, détruire des vies n’est pas si compliqué. Surtout lorsque les intéressés ne se doutent de rien. Il ne lui reste que quelques détails à régler avant de commencer la mission qu’il s’est attribué et cette simple pensée suffit à la mettre de bonne humeur !
Malgré tout, il ne peut s’empêcher de penser à cet horrible dimanche du mois de janvier où le téléphone a sonné en pleine nuit. Les mots prononcés par l’infirmière résonnent encore dans sa tête…
Bonsoir, je suis navrée de vous déranger à cette heure tardive, mais j’ai une mauvaise nouvelle,
Je suppose qu’il est arrivé quelque chose à mon frère ? Vous avez du, à nouveau, le transporter aux urgences ?
Je crains, malheureusement, que cela ne soit plus grave. Il a fait une tentative de suicide, et nous n’avons rien pu faire pour le sauver.
Le temps lui avait paru s’arrêter, puis la colère l’avait submergé, comme une vague dévastant tout sur son passage. Il lui avait fallu se contrôler pour se retenir d’insulter l‘infirmière. Elle n’était pas responsable, les coupables c’était eux ! Sa haine n’avait fait que croître lorsqu’il avait lu la lettre que lui avait adressée son frère qui lui expliquait pourquoi il avait décidé de mettre fin à ses jours.
Mais il sait comment venger Anthony : il va détruire leur vie. Comment ont ils tous pu vivre en ayant gâché l’existence d’un être aussi exceptionnel que son frère ? Cette question ne cesse de le tourmenter… D’autant plus, qu’ils vivent tous très confortablement. Ils ont un superbe logement, font des voyages, ne se privent de rien. Alors qu’Anthony est en train de pourrir six pieds sous terre ! Il a toujours été très proche de son frère, il l’a toujours protégé, et lorsque leur mère était morte, les laissant orphelins, il s’est occupé de lui. Il se souvient des facilités que ce dernier avait avec les chiffres : les mathématiques avaient toujours été sa passion. Il était timide, renfermé, ne communiquait pas facilement et il avait l’air dans un autre monde. Une chose le console tout de même : depuis qu’il s’est arrangé pour fréquenter les coupables, il s’est rendu compte que leur vie n’est pas aussi rose qu’il y parait. Et puis surtout, il a rencontré la femme de sa vie et leur association pour mener à leur perte les autres, s’avère fructueuse. Grâce à elle, il a pu avoir des renseignements qu’il n’aurait jamais pu obtenir tout seul.
L’homme essaie de contrôler la colère qui monte en lui et qui ne le quitte plus depuis que son frère était mort. Heureusement, les séances de yoga qu’il pratique régulièrement lui permettent de prendre sur lui. Il arrive à donner l’apparence d’un être calme et pondéré.
Il se décide à rentrer chez lui : une rude semaine va commencer et il faut qu’il soit d’attaque pour la première partie de son plan.
CHAPITRE III - mardi 07 septembre (dans la journée)
Ce jour là, Elisa quitte le collège d’humeur joyeuse : la rentrée s’est bien passée. Comme chaque année, elle a du recadrer quelques élèves, mais ses classes, dans l’ensemble, sont bien équilibrées et elle n’a pas trop de fortes têtes. Il fait encore très beau : l’arrière saison s’annonce magnifique. Comme beaucoup de gens du sud, le soleil suffit à la faire positiver, et elle ne pourrait pas vivre ailleurs.
La jeune femme est retournée à la salle de sport où elle a retrouvé Serge avec lequel elle s’entend très bien. Ils ont passé un bon moment et devisé de ce qu’ils ont fait durant l’été, tout en accomplissant leurs exercices habituels.
En fin d’après-midi, la jeune femme a retrouvé son appartement avec plaisir. Il est très lumineux en raison de ses grandes baies vitrées et de ses murs blancs. Des tableaux abstraits qu’elle a, pour la plupart, chinés lors de ses voyages à l’étranger, jètent une touche de couleur, de même que les kilims de différentes tailles colorant le parquet. Son chat adoré : un beau rouquin aux yeux verts, qu’elle a baptisé Cristal, se lève du canapé lorsqu’il l’entend arriver. Il se frotte avec délectation contre ses jambes et lorsque qu’elle s’accroupit pour le caresser, le beau matou se met à ronronner de plus belle. Elisa lui a donné à manger et comme tous les soirs, est allée faire un tour sur la terrasse afin d’admirer ses plantes. Il s’agit d’un rituel qu’elle accomplit toujours avec plaisir… Les fleurs odorantes, la douceur du temps…
En se prélassant dans sa baignoire, elle repense à André, son ex-mari, avec qui elle a déjeuné la veille. Malgré leur séparation, ils restent en très bons termes. Il n’y a aucune ambiguïté dans cette relation la concernant. Le couple a été marié durant plus de dix ans, et André reste un ami avec qui elle aime discuter de tout et de rien. Même si pour André, c’était différent, le jeune homme lui ayant dit qu’il l’aime toujours, et qu’il sait qu’ils se remettront ensemble un jour. Pour la jeune trentenaire, il n’en est pas question, elle a d’autres projets en tête.
Ce premier jour de rentrée lui a également remis en mémoire celui où elle a fait la connaissance de Justine. Elisa était, à l’époque, une jeune fille timide et effacée, qui n’avait pas confiance en elle et qui se trouvait laide et inintéressante. L’adolescence dans ce qu’elle avait de plus complexant. Il faut dire qu’avec son appareil dentaire, ses lunettes et ses kilos en trop, Elisa n’était pas très jolie, sans parler des boutons d’acnés qui la défiguraient. Heureusement, la jeune femme s’est arrangée depuis, même si au fond, elle est toujours cette jeune fille si peu sûre d’elle. A l’époque, cette impression de mal être était également renforcée par le comportement de ses parents. Elisa s’était toujours sentie écrasée par la forte personnalité et la beauté de sa mère. Sans compter qu’elle était ignorée de son père qui vénérait son épouse, et se rangeait toujours à son avis. Ils formaient tous les deux un couple trop fusionnel et Elisa s’était souvent sentie de trop. Elle manquait d’affection. Ses géniteurs étaient tous les deux décédés alors qu’elle terminait ses études. Leur mort ne l’avait pas beaucoup attristé en raison du peu de liens qu’ils partageaient.
Justine, de son côté, était une adolescente beaucoup plus épanouie. Elle était très jolie et semblait avoir été épargnée par les aléas de l‘adolescence. La jeune fille était en quelque sorte la star du collège et Elisa le vilain petit canard. Cette dernière avait été surprise lorsqu’elle s’était aperçue que Justine recherchait son amitié, elle qui pensait qu’elles n’avaient rien en commun. En fait, elles s’étaient tout de suite très bien entendues et étaient vite devenues inséparables. Quelle période insouciante et heureuse !
Elisa sort de sa rêverie et revient au moment présent : il est grand temps de se préparer pour la soirée qui est prévue tout à l’heure. Sous le regard attentif de Cristal, elle vérifie sa tenue et son maquillage. Sa jolie robe noire met en valeur sa fine silhouette et fait ressortir le bleu de ses yeux. La jeune trentenaire coiffe ses cheveux châtains qui lui tombent sur les épaules, se parfume, et quitte son appartement sans oublier de caresser une dernière fois Cristal.
En ce qui me concerne, j’ai également repris le travail et, comme d’habitude, ai été débordée. Entre les courriers et actes à taper, l’accueil des clients, sans compter Vincent qui m’interrompt souvent pour me demander de faire ceci ou cela, je n’ai pas vu le temps passer. Eric, le sympathique informaticien qui met à jour le système du cabinet, a encore augmenté ma charge de travail.
Vers midi et demi, il a frappé à la porte de mon bureau pour me demander si je souhaitais déjeuner avec lui :
Aller Justine ! je sais que tu es débordée, mais il faut bien que tu fasses une coupure. Pour plus de rapidité, si tu veux, je vais nous acheter vite fait un sandwich,
D’accord, avec plaisir et puis cela nous donnera l’occasion de parler de nos vacances.
De fait, cette petite coupure m’a permis de me détendre. Eric est quelqu’un d’amusant et de très agréable et notre discussion à bâtons rompus, m’a beaucoup délassée.
Cependant, les pauses que j’ai du faire, ainsi que les vérifications sur mon ordinateur, ne m’ont pas permis d’avancer comme j’aurai pu le souhaiter. Je suis soulagée de terminer sa journée et me dépêche de rentrer afin de pouvoir me préparer.
Christian est déjà rentré et je n’ai que le temps de prendre une douche et de m’habiller en vitesse avant de partir. Pour une fois, mon mari me complimente sur ma tenue (mon Dieu, il va peut-être neiger ?) J’ai revêtu un joli tailleur qui ne me va pas trop mal et flatte ma silhouette qui, à mon goût, est un peu trop rondelette. Mes cheveux bruns, coupés courts, encadrent un visage que je trouve plus que banal. Je me fais la remarque que Christian a l’air moins stressé que ces temps derniers. La soirée se présente sous les meilleurs auspices.
Le jeune homme, de son côté, se remémore l’explication qu’il a eue dans la journée avec Emilie :
- Emilie, viens dans mon bureau, il faut que je te parle ! Son ton était sec et n’appelait aucune réplique.
- Qu’est-ce qui se passe ? J’arrive…
Emilie qui, tout d’abord s’était précipité vers lui en souriant, avait vite compris que ce qu’il allait lui dire n’allait pas lui faire plaisir. Il l’avait vue devenir très pale et la jeune femme avait même dû se retenir au bureau pour ne pas tomber. Il s’était levé pour la soutenir :
- Je suis désolé, mais je vois que tu comprends où je veux en venir. Assieds-toi. Le ton de Christian était plus doux.
- Pourquoi Christian ? Je pensais que tout allait bien entre nous… lui avait elle demandé d’un ton plein de tristesse.
- J’ai réfléchi, et suis arrivé à la conclusion qu’il vaudrait mieux que nous cessions de nous voir et…
- Je t’arrête tout de suite : surtout, ne me fais pas l’insulte de me dire que tu n’es pas assez bien pour moi, que je suis jeune, que je mérite quelqu’un de mieux ! Elle hurlait et s’était levée, en détournant le regard. Pas assez rapidement, cependant, pour qu’il ne puisse voir briller les larmes qu’elle tentait de lui dissimuler.
- Calme-toi, ça ne sert à rien de crier. Comportons nous en adultes. Je ne t’ai rien promis, il me semble ? L’air ironique qu’il n’avait pu dissimuler avait eu pour effet de la faire sortir de ses gonds, et elle avait poursuivi en vociférant, la fureur déformant ses jolis traits.
- Tu ne m’as peut-être rien promis, mais moi en revanche, je te promets que tu vas me le payer. Méfies-toi ! avait elle lancé d’une voix redevenue calme. Je m’en vais, mais tu vas bientôt avoir de mes nouvelles.
Emilie était sortie du bureau d’un air digne, tout en lui lançant un regard menaçant. Christian l’avait entendue prendre ses clefs et quitter l’agence en claquant la porte.
Il était ensuite resté assis dans son fauteuil de longues minutes. Il espérait qu’Emilie ne mettrait pas ses menaces à exécution et, surtout, qu’il n’était pas dans ses intentions d’aller parler à Justine. Christian essayait de rester serein, mais cela s’avérait difficile. Entre Philippe et Emilie, il avait son compte de problèmes. Il avait décidé de rentrer chez lui pour se détendre un peu en attendant que Justine n’arrive, et de piquer une petite tête dans la piscine…
J'attends vos remarques à tous avec impatience. N'hésitez pas à critiquer, car vos remarques m'aident beaucoup à avancer.
A bientôt,
Myriam:flower:
CHAPITRE II - vendredi 03 septembre (après-midi)
Christian n’en croit pas ses yeux, il est abasourdi et se sent sur le point d’exploser. Quelle déception ! Comment Philippe a t‘il pu en arriver là ? Détourner de l’argent ! S’il se fie au montant inscrit au bas de l’écran, la somme totale s’élèverait à environ 100 000 Euros. Le jeune homme s’est rendu compte du détournement lorsqu’un client lui a demandé de faire un retrait sur son contrat d’assurance-vie. Il s’est alors aperçu que plusieurs débits avaient déjà été effectués depuis le début de l‘année. Cette situation l’a étonné et lui a mis la puce à l’oreille. Christian a alors constaté des opérations suspectes sur d’autres contrats, opérations qui apparemment, n’ont pas été demandées par les clients.
Depuis 10 ans, Christian est associé avec Philippe dans un cabinet d’assurances. Ils ont pour collaboratrice une charmante jeune femme, Emilie. Leurs débuts ont été un peu difficiles, mais maintenant tout se passe pour le mieux. Ils ont remboursé leurs crédits et ont des revenus suffisants pour bien profiter de la vie. Le jeune homme est d’autant plus étonné qu’il considère Philippe comme son meilleur ami. S’il a des problèmes, il peut lui en parler. Ils partagent tant de choses depuis le collège. Ils ont tout connu ensemble : les filles, les premières cigarettes, les boites de nuit. C’est même lui qui lui a présenté Julie, sa femme.
Combien de temps peuvent-ils dissimuler cette situation à la compagnie ? Il faut absolument qu’il en discute avec Philippe. Mais qu’a t’il bien pu lui arriver ? Pourquoi a t’il eu besoin d’autant d’argent ? Il est vrai que son ami mène plutôt grand train. Il gâte énormément Julie et leurs deux garçons de 5 et 7 ans, ils partent souvent en vacances et habitent une superbe maison sur les hauteurs de Cannes.
Le problème doit être réglé rapidement, avant qu’il ne soit trop tard. Dès que Philippe rentre de ses rendez-vous, en fin d’après-midi, je ne le laisse pas repartir et nous aurons une conversation entre quatre yeux, pense Christian. Nous trouverons bien une solution. Mais il faut absolument que je me calme, sinon ça va dégénérer… En effet, Christian est réputé pour avoir un caractère entier et peut s’emporter facilement. En outre, il n’a pas l’habitude de mâcher ses mots.
Heureusement Emilie est encore en vacances, sa présence ne pourrait que gêner leur conversation. Ce n’est pas la peine qu’elle soit au courant. Elle lui pose un problème : comme le pressent Justine, elle est sa maîtresse depuis quelques mois. Il se demande encore comment il a pu en arriver là. Il ne faut pas que sa femme l’apprenne car, cette fois, elle ne lui laissera aucune chance, et voudra certainement divorcer. Christian aime Justine, mais Emilie, qui a une dizaine d’années de moins que lui, l’a facilement séduit, tant par sa jeunesse, que par sa fraîcheur. Entre eux, il n’est d’ailleurs nullement question de sentiment, mais surtout de sexe. Il espère pouvoir se séparer d’Emilie sans trop de difficulté. Il va lâchement (après tout il est comme beaucoup d’hommes) lui suggérer qu’il n’est pas fait pour elle et qu’elle est trop bien pour lui. Quelle mauvaise raison ! Mais bon, à part ça, quel autre argument peut il trouver ? Il est un peu gêné, mais il lui faut mettre un terme à cette histoire. Il en a assez de culpabiliser et a de plus en plus de mal à regarder Justine en face. La photo sur son bureau sur laquelle ils se tiennent tous les deux enlacés le nargue. Ils étaient tout jeunes mariés et avaient devant eux un avenir plein de promesses… de l’eau a coulé sous les ponts depuis qu’elle a été prise. Christian trouve également que Justine s’éloigne. Elle a souvent la tête ailleurs et ne l’écoute que d’une oreille. Elle a peut-être un amant ?
Il s’est rongé les sangs tout l’après-midi : comment va t’il pouvoir aborder le sujet avec Philippe sans perdre son calme ? Il voit justement par la baie vitrée de son bureau son ami qui est en train de garer sa dernière acquisition, une superbe Porsche toute neuve. Il se lève et préfère l’aborder de front :
- Salut ! Viens dans mon bureau, il faut que je te parle immédiatement. Il sent que, malgré ses bonnes résolutions, la colère commence à monter. Elle est comme une vague qui va le submerger s’il ne se calme pas.
- Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air contrarié ! Calme-toi. Philippe a l’air surpris.
- Tu ne t’en doutes pas un peu ? Regarde ! dit-il en jetant la feuille comptable sur le bureau.
- Je ne sais pas quoi te dire. Philippe est gêné et détourne le regard. Il se demande surtout comment Christian a pu tout découvrir. Pourtant, il pensait avoir été prudent.
- Hé bien, pour commencer, parle-moi de ces 100 000 Euros qui manquent. Et surtout, arrête de me prendre pour un imbécile ! Christian semble hors de lui, et ses mâchoires sont crispées.
Philippe qui habituellement est un bel homme au teint hâlé, se sent blêmir. Il s’entend parler d’une voix blanche qui n’est pas la sienne. Il tente de prendre sur lui et s’assied sur la chaise en face de Christian. Comment va-t-il pouvoir se sortir de cette situation ? Il se sent mal, très mal… Mais tout d’abord réfléchir et essayer de calmer son ami !
- Ecoute-moi ! Je vais tout t’expliquer. J’ai découvert le jeu il y a plusieurs années. Il essaie de parler d’un ton posé, afin de ne pas montrer son affolement. Au début, je jouais de petites sommes et puis je suis vite devenu accro.
- Tu joues ? Je pensais que ton train de vie était seul à l’origine de tes problèmes. Dire que je croyais te connaître… Je n’en reviens pas. Mais ne me dis pas que ta rétrocession ne t’a pas suffit ? L’interrompt Christian d’un ton sec. Il parait réellement très surpris.
- Malheureusement non, j’ai dû trouver une autre source de revenus et j’ai pensé aux comptes épargne des clients.
- Tu es vraiment un malade, je ne t’aurais jamais cru capable de ça ! hurle Christian. Il a envie de tout casser, et surtout la tête de son prétendu ami.
- Arrête de crier, ça ne sert à rien ! Laisse-moi un peu de temps… bredouille Philippe d’un ton qu’il espère apaisant et surtout convaincant.
- Tu ne crois quand même pas que je vais te faire confiance ?
- Je t’en supplie, n’en parle pas ! Pas à Julie. Elle ne pourrait pas comprendre. Tu connais les problèmes que je rencontre avec son père : il m’a toujours détesté et n‘a jamais pu me supporter. En disant cela, Philippe espère faire jouer la corde sensible.
- Je commence à croire qu’il n’a pas tort, mais OK, on en reparle fin de semaine prochaine. Tu ne penses pas que tu aurais pu m’en parler ? On est amis tout de même, ajoute finalement Christian, tristement et d’un ton las.
- Je sais bien, mais je ne pensais pas que la situation allait en arriver là. Je te promets que ça va me servir de leçon.
- Qu’est-ce que tu comptes faire ? Il faut absolument que tu rembourses, dit Christian d’un ton un peu plus calme. On ne va pas pouvoir cacher encore longtemps la situation à la compagnie. Dans le pire des cas, tu pourrais peut-être me vendre quelques unes de tes parts ? Qu’en penses-tu ?
- Je préférerai faire un prêt, mais si la banque ne me l’accorde pas, on pourra envisager cette solution. De toute façon, j’ai compris, j’arrête de jouer et ne m’approche plus d’un casino ! Je te le jure. Philippe a l’air sincère.
La conversation s’est terminée sur un ton plus calme : ils ont réglé les problèmes administratifs inhérents à l’agence et ont fait le point sur leurs nouveaux clients. Heureusement, la semaine a été bonne et la reprise se fait sentir : la crise financière commence à s’éloigner.
Philippe fait semblant d’être serein car il est en fait très inquiet. Dans quel guêpier s’est il fourré ? Quel dommage que ce naïf de Christian se soit rendu compte du détournement. Heureusement, il a tout de même réussi à le calmer. Il comptait avoir plus de temps pour pouvoir se retourner et rendre l’argent. Et, bien entendu, il a menti à Christian : il a l’intention de rejouer. Philippe ne se sent jamais aussi vivant que devant une table de jeu. Il ne pense à rien d’autre qu’à la petite boule qui tourne sur la roulette. Il va d’ailleurs sûrement pouvoir se refaire. Et, puis franchement, Christian n’est pas gêné de lui donner des leçons. Lui qui trompe Justine avec Emilie.
Philippe aurait eu une autre raison d’être inquiet. En effet, sa chère Julie a déposé ou plutôt jeté, les enfants chez ses parents au prétexte d’avoir des courses à faire. En fait, la jolie blonde a rendez-vous avec son amant.
Ils ont d’abord déjeuné dans un petit restaurant romantique à Théoule au bord de la mer, sur la jetée. Après un déjeuner délicieux et une petite promenade sur la plage, ils se sont rendus dans le petit hôtel discret où ils ont leurs habitudes. L’après-midi est passé bien trop vite au goût de Julie. Elle est allée récupérer Enzo et Mateo et s’est, comme toujours, posé la question de savoir si elle va quitter Philippe. Elle sait très bien que cela va être compliqué et elle culpabilise déjà pour les enfants. Si Philippe n’est pas un mari exceptionnel, il est en revanche un très bon père et s’occupe énormément des petits. Sans compter qu’elle ne travaille pas et qu’elle n’a pas du tout envie de changer son train de vie : la jeune femme est trop habituée à son confort. Julie connaît bien son mari et sait que la séparation, s’ils en arrivent là, va très mal se passer. D’autant que Philippe ne se doute de rien. Elle sait qu’il pense qu’elle est très contente de son sort. Il la croit également moins futée qu‘elle n‘est. Financièrement, Philippe ne lui fera pas de cadeaux. Heureusement, c’est le père de Julie qui lui a offert le terrain sur lequel ils ont fait construire leur maison. Elle va devoir réfléchir à ce qu’elle va pouvoir faire et pense à prendre conseil avec le patron de Justine, Vincent.
Ce même soir, la lune qui se reflète sur les murs de la belle maison blanche de Justine et Christian, souligne la pureté des lignes de son architecture. Une atmosphère de calme règne en cette soirée de fin d’été et le soleil qui a brillé durant la journée ravive les effluves des fleurs qui ornent le jardin. Seul le cri des oiseaux nocturnes ou bien de temps à autres, le miaulement d’un chat, trouble le silence.
Mais rien ne peut troubler les pensées de celui qui est allongé au fond du jardin. Il est caché dans l’herbe, son appareillage d’espionnage posé à côté de lui. Le couple, qui est monté se coucher une heure auparavant, ne se doute pas une seconde de sa présence.
L’espion a réussi à aménager une ouverture dans le grillage de la propriété. Elle est invisible, même lorsque quelqu’un se promène sur la pelouse ou se baigne dans la piscine.
Christian et Justine seraient également très étonnés de savoir que toutes les paroles prononcées dans la maison ou aux alentours sont enregistrées et écoutées par celui qui les observe. Il a pu installer des micros dans toute la maison : déjouer le système d’alarme qu’ils pensent sophistiqué, a été pour lui un jeu d’enfant. Il a toujours été un passionné d’électronique. Sans compter que sur Internet, même un enfant peut se procurer le matériel adéquat.
L’homme songe que, finalement, détruire des vies n’est pas si compliqué. Surtout lorsque les intéressés ne se doutent de rien. Il ne lui reste que quelques détails à régler avant de commencer la mission qu’il s’est attribué et cette simple pensée suffit à la mettre de bonne humeur !
Malgré tout, il ne peut s’empêcher de penser à cet horrible dimanche du mois de janvier où le téléphone a sonné en pleine nuit. Les mots prononcés par l’infirmière résonnent encore dans sa tête…
Bonsoir, je suis navrée de vous déranger à cette heure tardive, mais j’ai une mauvaise nouvelle,
Je suppose qu’il est arrivé quelque chose à mon frère ? Vous avez du, à nouveau, le transporter aux urgences ?
Je crains, malheureusement, que cela ne soit plus grave. Il a fait une tentative de suicide, et nous n’avons rien pu faire pour le sauver.
Le temps lui avait paru s’arrêter, puis la colère l’avait submergé, comme une vague dévastant tout sur son passage. Il lui avait fallu se contrôler pour se retenir d’insulter l‘infirmière. Elle n’était pas responsable, les coupables c’était eux ! Sa haine n’avait fait que croître lorsqu’il avait lu la lettre que lui avait adressée son frère qui lui expliquait pourquoi il avait décidé de mettre fin à ses jours.
Mais il sait comment venger Anthony : il va détruire leur vie. Comment ont ils tous pu vivre en ayant gâché l’existence d’un être aussi exceptionnel que son frère ? Cette question ne cesse de le tourmenter… D’autant plus, qu’ils vivent tous très confortablement. Ils ont un superbe logement, font des voyages, ne se privent de rien. Alors qu’Anthony est en train de pourrir six pieds sous terre ! Il a toujours été très proche de son frère, il l’a toujours protégé, et lorsque leur mère était morte, les laissant orphelins, il s’est occupé de lui. Il se souvient des facilités que ce dernier avait avec les chiffres : les mathématiques avaient toujours été sa passion. Il était timide, renfermé, ne communiquait pas facilement et il avait l’air dans un autre monde. Une chose le console tout de même : depuis qu’il s’est arrangé pour fréquenter les coupables, il s’est rendu compte que leur vie n’est pas aussi rose qu’il y parait. Et puis surtout, il a rencontré la femme de sa vie et leur association pour mener à leur perte les autres, s’avère fructueuse. Grâce à elle, il a pu avoir des renseignements qu’il n’aurait jamais pu obtenir tout seul.
L’homme essaie de contrôler la colère qui monte en lui et qui ne le quitte plus depuis que son frère était mort. Heureusement, les séances de yoga qu’il pratique régulièrement lui permettent de prendre sur lui. Il arrive à donner l’apparence d’un être calme et pondéré.
Il se décide à rentrer chez lui : une rude semaine va commencer et il faut qu’il soit d’attaque pour la première partie de son plan.
CHAPITRE III - mardi 07 septembre (dans la journée)
Ce jour là, Elisa quitte le collège d’humeur joyeuse : la rentrée s’est bien passée. Comme chaque année, elle a du recadrer quelques élèves, mais ses classes, dans l’ensemble, sont bien équilibrées et elle n’a pas trop de fortes têtes. Il fait encore très beau : l’arrière saison s’annonce magnifique. Comme beaucoup de gens du sud, le soleil suffit à la faire positiver, et elle ne pourrait pas vivre ailleurs.
La jeune femme est retournée à la salle de sport où elle a retrouvé Serge avec lequel elle s’entend très bien. Ils ont passé un bon moment et devisé de ce qu’ils ont fait durant l’été, tout en accomplissant leurs exercices habituels.
En fin d’après-midi, la jeune femme a retrouvé son appartement avec plaisir. Il est très lumineux en raison de ses grandes baies vitrées et de ses murs blancs. Des tableaux abstraits qu’elle a, pour la plupart, chinés lors de ses voyages à l’étranger, jètent une touche de couleur, de même que les kilims de différentes tailles colorant le parquet. Son chat adoré : un beau rouquin aux yeux verts, qu’elle a baptisé Cristal, se lève du canapé lorsqu’il l’entend arriver. Il se frotte avec délectation contre ses jambes et lorsque qu’elle s’accroupit pour le caresser, le beau matou se met à ronronner de plus belle. Elisa lui a donné à manger et comme tous les soirs, est allée faire un tour sur la terrasse afin d’admirer ses plantes. Il s’agit d’un rituel qu’elle accomplit toujours avec plaisir… Les fleurs odorantes, la douceur du temps…
En se prélassant dans sa baignoire, elle repense à André, son ex-mari, avec qui elle a déjeuné la veille. Malgré leur séparation, ils restent en très bons termes. Il n’y a aucune ambiguïté dans cette relation la concernant. Le couple a été marié durant plus de dix ans, et André reste un ami avec qui elle aime discuter de tout et de rien. Même si pour André, c’était différent, le jeune homme lui ayant dit qu’il l’aime toujours, et qu’il sait qu’ils se remettront ensemble un jour. Pour la jeune trentenaire, il n’en est pas question, elle a d’autres projets en tête.
Ce premier jour de rentrée lui a également remis en mémoire celui où elle a fait la connaissance de Justine. Elisa était, à l’époque, une jeune fille timide et effacée, qui n’avait pas confiance en elle et qui se trouvait laide et inintéressante. L’adolescence dans ce qu’elle avait de plus complexant. Il faut dire qu’avec son appareil dentaire, ses lunettes et ses kilos en trop, Elisa n’était pas très jolie, sans parler des boutons d’acnés qui la défiguraient. Heureusement, la jeune femme s’est arrangée depuis, même si au fond, elle est toujours cette jeune fille si peu sûre d’elle. A l’époque, cette impression de mal être était également renforcée par le comportement de ses parents. Elisa s’était toujours sentie écrasée par la forte personnalité et la beauté de sa mère. Sans compter qu’elle était ignorée de son père qui vénérait son épouse, et se rangeait toujours à son avis. Ils formaient tous les deux un couple trop fusionnel et Elisa s’était souvent sentie de trop. Elle manquait d’affection. Ses géniteurs étaient tous les deux décédés alors qu’elle terminait ses études. Leur mort ne l’avait pas beaucoup attristé en raison du peu de liens qu’ils partageaient.
Justine, de son côté, était une adolescente beaucoup plus épanouie. Elle était très jolie et semblait avoir été épargnée par les aléas de l‘adolescence. La jeune fille était en quelque sorte la star du collège et Elisa le vilain petit canard. Cette dernière avait été surprise lorsqu’elle s’était aperçue que Justine recherchait son amitié, elle qui pensait qu’elles n’avaient rien en commun. En fait, elles s’étaient tout de suite très bien entendues et étaient vite devenues inséparables. Quelle période insouciante et heureuse !
Elisa sort de sa rêverie et revient au moment présent : il est grand temps de se préparer pour la soirée qui est prévue tout à l’heure. Sous le regard attentif de Cristal, elle vérifie sa tenue et son maquillage. Sa jolie robe noire met en valeur sa fine silhouette et fait ressortir le bleu de ses yeux. La jeune trentenaire coiffe ses cheveux châtains qui lui tombent sur les épaules, se parfume, et quitte son appartement sans oublier de caresser une dernière fois Cristal.
En ce qui me concerne, j’ai également repris le travail et, comme d’habitude, ai été débordée. Entre les courriers et actes à taper, l’accueil des clients, sans compter Vincent qui m’interrompt souvent pour me demander de faire ceci ou cela, je n’ai pas vu le temps passer. Eric, le sympathique informaticien qui met à jour le système du cabinet, a encore augmenté ma charge de travail.
Vers midi et demi, il a frappé à la porte de mon bureau pour me demander si je souhaitais déjeuner avec lui :
Aller Justine ! je sais que tu es débordée, mais il faut bien que tu fasses une coupure. Pour plus de rapidité, si tu veux, je vais nous acheter vite fait un sandwich,
D’accord, avec plaisir et puis cela nous donnera l’occasion de parler de nos vacances.
De fait, cette petite coupure m’a permis de me détendre. Eric est quelqu’un d’amusant et de très agréable et notre discussion à bâtons rompus, m’a beaucoup délassée.
Cependant, les pauses que j’ai du faire, ainsi que les vérifications sur mon ordinateur, ne m’ont pas permis d’avancer comme j’aurai pu le souhaiter. Je suis soulagée de terminer sa journée et me dépêche de rentrer afin de pouvoir me préparer.
Christian est déjà rentré et je n’ai que le temps de prendre une douche et de m’habiller en vitesse avant de partir. Pour une fois, mon mari me complimente sur ma tenue (mon Dieu, il va peut-être neiger ?) J’ai revêtu un joli tailleur qui ne me va pas trop mal et flatte ma silhouette qui, à mon goût, est un peu trop rondelette. Mes cheveux bruns, coupés courts, encadrent un visage que je trouve plus que banal. Je me fais la remarque que Christian a l’air moins stressé que ces temps derniers. La soirée se présente sous les meilleurs auspices.
Le jeune homme, de son côté, se remémore l’explication qu’il a eue dans la journée avec Emilie :
- Emilie, viens dans mon bureau, il faut que je te parle ! Son ton était sec et n’appelait aucune réplique.
- Qu’est-ce qui se passe ? J’arrive…
Emilie qui, tout d’abord s’était précipité vers lui en souriant, avait vite compris que ce qu’il allait lui dire n’allait pas lui faire plaisir. Il l’avait vue devenir très pale et la jeune femme avait même dû se retenir au bureau pour ne pas tomber. Il s’était levé pour la soutenir :
- Je suis désolé, mais je vois que tu comprends où je veux en venir. Assieds-toi. Le ton de Christian était plus doux.
- Pourquoi Christian ? Je pensais que tout allait bien entre nous… lui avait elle demandé d’un ton plein de tristesse.
- J’ai réfléchi, et suis arrivé à la conclusion qu’il vaudrait mieux que nous cessions de nous voir et…
- Je t’arrête tout de suite : surtout, ne me fais pas l’insulte de me dire que tu n’es pas assez bien pour moi, que je suis jeune, que je mérite quelqu’un de mieux ! Elle hurlait et s’était levée, en détournant le regard. Pas assez rapidement, cependant, pour qu’il ne puisse voir briller les larmes qu’elle tentait de lui dissimuler.
- Calme-toi, ça ne sert à rien de crier. Comportons nous en adultes. Je ne t’ai rien promis, il me semble ? L’air ironique qu’il n’avait pu dissimuler avait eu pour effet de la faire sortir de ses gonds, et elle avait poursuivi en vociférant, la fureur déformant ses jolis traits.
- Tu ne m’as peut-être rien promis, mais moi en revanche, je te promets que tu vas me le payer. Méfies-toi ! avait elle lancé d’une voix redevenue calme. Je m’en vais, mais tu vas bientôt avoir de mes nouvelles.
Emilie était sortie du bureau d’un air digne, tout en lui lançant un regard menaçant. Christian l’avait entendue prendre ses clefs et quitter l’agence en claquant la porte.
Il était ensuite resté assis dans son fauteuil de longues minutes. Il espérait qu’Emilie ne mettrait pas ses menaces à exécution et, surtout, qu’il n’était pas dans ses intentions d’aller parler à Justine. Christian essayait de rester serein, mais cela s’avérait difficile. Entre Philippe et Emilie, il avait son compte de problèmes. Il avait décidé de rentrer chez lui pour se détendre un peu en attendant que Justine n’arrive, et de piquer une petite tête dans la piscine…
elodanto- Date d'inscription : 19/06/2011
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