quelle est votre façon de travailler votre écrit ?

Comment je travaille Gahila :
J’écris cette histoire depuis plus de 20 ans. Peu à peu, j’ai évolué et tracé la trame de ce monde que je veux décrire.
À force d’efforts, au fil des forums fréquentés, elle a pris de l’ampleur en syntaxe et en description. (Je remercie pour cela tous ceux qui sont venus y mettre leurs avis).
Depuis 2009, je reprends tout et me laisse aller sur les sens. Odorat, toucher, ouïe, vue… après écriture manuscrite, chaque chapitre est découpé en documents Word que je retravaille durant des mois, alternant correcteurs orthographiques et relectures. Surtout l’hiver. Ensuite, quand je le sens abouti, je réunis le tout en un seul document que je relis dans sa globalité. Évidemment, les répétitions me sautent une nouvelle fois aux yeux. Et aussi, un point au lieu de trois dans cette phrase, une virgule, là est mieux qu’un point. Tiens, ce morceau de paragraphe ne se trouve pas au bon endroit, et hop ! Couper/coller deux paragraphes plus haut ou plus bas, c’est selon. Puis, je repasse au correcteur. Je laisse reposer la pâte et je recommence. Jusqu’à connaître le texte par cœur en fait.
Voilà où j’en suis de mon tome deux. Beaucoup de travail m’attend encore, mais j’avance petit à petit

à vous de me parler de votre passion d'écrire

Une pierre (un gravillon !) à l'édifice.

Je pars d'une idée, je construit une trame avec un début de chapitrage.

Ensuite je définis la personnalité et l'aspect de mes personnages que je décris sur une fiche.

Puis, je construit chaque chapitre individuellement sans chercher à le lier obligatoirement au précédent.

Quand le texte est "écrit". Je le pose sur une clef USB et je n'y touche plus pendant quelques semaines. Pour le relire à froid.

Alors evidemment à la re-lecture suivante...sic... Je taille dans le vif, me pose les questions suivantes :

Qu'est-ce que chaque passage apporte à l'histoire ?

Quelle personnalité a réellement aquis chacun de mes personnages ?

Le plan initial était-il judicieux ? (par ce qu'évidemment, en chemin, j'ai eu mille autres idées !!)

Et je recommence... Plusieurs fois... Puis je selectionne trois personnes à qui je demande de lire le premier jet et de noter en marge tout ce qui les embarrasse (longueur, lourdeur, incompréhension et fautes résistantes à Antidote..)

Et je recommence... Jusqu'à ce que chaque mot me semble à sa place... Et là.. L'éditeur..lol...Je le hais !!!

parce qu'il t'as annoté des corrections à faire? ça a été mon cas aussi, mais normalement, si t'as bien bossé, il ne doit y en avoir beaucoup, si?

C'est vraiment hard chez eux...

Ils te marquent un mot qui les dérange, à toi de trouver la bonne tournure, mais bon, tu as le commentaire !

Chaque phrase est épluchée, chaque chapitre analysé à la loupe... J'ai eu 6 lecteurs au premier jet et ensuite deux qui m'ont accompagnée tout au long du "peaufinage"... Re-lecture en tout. Avec vidéo conférence pour discuter du texte à chaque fois. Un marathon...

c'est génial! ça a du être super intéressant. il sera parfait ton livre du coup. ils sont vraiment motivés dis donc. ça c'est une bonne maison. qu'ils en parlent avec toi, ça va parce que c'est TON texte.

Pour moi, tout part d'une idée. Dès que je juge cette idée intéressante, je la note quelque part, parce qu'il faut absolument que ça sorte. Ensuite, je commence à créer une histoire autour de cette idée, puis vient progressivement un plan avec des chapitres et des petites notes un peu partout. Une fois l'histoire construite, ce qui peut prendre beaucoup beaucoup beaucoup de temps (parce que j'ai toujours tendance à rajouter quelques petits trucs lol) je m'intéresse aux personnes, à leur façons d'agir, à leur caractère, pour ne pas que le lecteur ressente une sensation de vide, comme si c'était des personnages banals. Non, mon but est de les rendre TOUT sauf banals. Dans la façon de travailler mes textes, je n'ai à vrai dire pas vraiment de méthode. J'écris ce qui me vient à l'esprit, j'essaie de ne pas me prendre la tête. En gros, je m'appuie sur l'inspiration du moment, même si la plupart de mes chapitres sont organisés dans un certain ordre, avec certains évènements qui arrivent etc. Pour écrire une histoire, je prends en général mon temps, je ne me presse pas. Je mets en général entre 8 et 10 mois (bein oui, avec les cours, c'est pas fastoche) et une fois l'histoire achevée, je la laisse reposer un peu avant d'entamer une correction assez détaillée je dois dire. Et si je juge l'histoire digne d'être éditée, je commence à chercher une maison d'édition

Voili voilou !

Un peu comme Loddy, je n'ai pas vraiment de méthode.
Je pars sur une idée, une trame et je commence à écrire... sans plan.
Les personnages, les détails, le contexte de l'histoire viennent au fur et à mesure. Et régulièrement, je dois tout recommencer.
Sinon, en général quand j'écris, j'ai toujours le dictionnaire des synonymes ouvert. Dès qu'une phrase ne me convient pas, je cherche une autre tournure, un autre mot plus précis ou une comparaison.
Ensuite, je lis l'histoire à ma femme, à voix haute.
Mine de rien, ça aide à se rendre compte de pas mal de défauts. Parce qu'on n'est plus en train de la lire dans sa tête, mais on l'entend. Et ça sonne différemment.

Au départ une idée... ou quelques phrases qui me sont venues.
Tout ça marine dans ma tête et un jour je commence à écrire. Pas de fiches pas de plan. Je ne sais pas ce que je suis en train d'écrire. Je ne sais pas où je vais.
Petit à petit, j'avance dans mon histoire et les pages suivantes se dévoilent. Je ne sais pas vraiment ce qui va se passer dans le chapitre suivant. Je ne réfléchis guère. Je me laisse emporter.
Un jour j'arrive à un point et je me dis c'est là la fin. Je pourrais aller plus loin, mais j'ai l'intime conviction qu'il ne le faut pas.
Là je suis très malheureux, en général. Je vais devoir retrouver le monde ordinaire !

A la fin de chaque chapitre, ou chaque fois que l'inspiration n'est pas au rendez-vous, je relis à voix haute, je corrige. Et donc, quand j'ai terminé l'écriture, le texte est déjà bien propre.
Je laisse reposer la pâte. Je relis et re-corrige. Et là je commence à me demander si ce texte vaut vraiment le coup. S'il est digne d'être présenté au monde extérieur et si des lecteurs vont aimer mon histoire.
Alors je fais imprimer deux exemplaires de mon futur bouquin, histoire de le protéger et d'avoir de lui une autre vision.
Je fais lire... Clara des tempêtes a été lu par 17 personnes avant que je sois rassuré (parents et proches, étudiants dans le domaine littéraire ou pas, profs, instits...) Chacun m'apporte son avis et ses corrections.
Quand j'ai décidé de l'éditer, je relis et re-corrige plusieurs fois... Et un jour je me dis c'est bon...

C'est ce que je viens de me dire avec mon prochain roman (jeunesse). Là je finalise la mise en page et la couverture, je choisis un imprimeur parmi ceux à qui j'ai demandé un devis et des échantillons... et c'est parti ! Dans un peu plus d'un mois j'aurai ma palette de bouquins !

c'est très rapide quand on fait tout de A à Z

Bab' ne crois pas ça...
J'ai imprimé la première partie du roman et je l'ai donnée à Auriane en Septembre pour qu'elle commence à penser à la couverture...elle avait le livre complet à Noël et je lui avais dit que je la voulais pour le 2 janvier... je l'ai eue ce vendredi à 2h du mat après avoir passé deux jours avec elle... et j'attends les petits dessins intérieurs promis pour très bientôt mais qui arriveront sûrement début février au plus tôt (je la connais, la belle !)
J'ai encore 5 personnes qui ne m'ont pas donné leur avis sur le roman...
Et je viens de demander un devis à un imprimeur après mise en page définitive...
Moi j'ai l'impression que ça fait très long !!

Mon album illustré Jordi est en projet depuis Octobre 2010... avec la même artiste... et pas de parution possible avant septembre au minimum...

L'album avec Jessica risque d'avancer plus vite...
J'ai deux autres romans qui sont en correction...

Travail de forçat !!

de forçat, oui mais passionnant, non?

En fait je m'aperçois que bosser seul c'est difficile ! Toujours besoin d'avis extérieur et de soutien... pour avancer !

je crois qu'on est tous pareil. mais je te soutiens

Petit à petit, j'avance dans mon histoire et les pages suivantes se dévoilent. Je ne sais pas vraiment ce qui va se passer dans le chapitre suivant. Je ne réfléchis guère. Je me laisse emporter.

C'est exactement le même cas pour moi, Daniel ! Sans se presser, on se laisse glisser, on commence à percevoir une histoire, puis tout se dessine. C'est la magie de l'écriture, si je puis dire !

Un texte comme Amertume (clic ici pour le lire) a pour ainsi dire été écrit d'un bloc, et les retouches ont été mineures, principalement centrées sur des corrections d'orthographe et de grammaire, ainsi que sur la reformulation de certaines tournures.

Par contre, je viens de terminer une autre nouvelle (équivalent d'une vingtaine de pages A5) que j'ai retravaillé 5 fois en totalité. Si le fond est resté le même, la forme et l'intrigue ont été radicalement modifiées.
Pourquoi?
Parce que, fidèle à moi-même, j'avais une idée de départ (entendez par là une idée pour le début du texte) mais celle de la fin ne me satisfaisait pas. J'ai écrit pas moins de 4 autres versions jusqu'à ce qu'enfin une fin digne de ce nom se dessine, s'impose.
Le texte, désormais fini, est mis de côté. Je vais attendre quelques temps avant de le relire une énième fois, ce qui me permettra d'avoir un oeil neuf et relativement critique.
C'est d'ailleurs cela qui caractérise ma manière d'écrire: avoir une idée de départ, de vagues inspirations pour le milieu, et en général une fin que je crois ne pas vouloir trop formatée dès le début car mon inspiration la fait évolué à chaque fois.
Pour la dernière nouvelle de mon recueil, j'avais la première phrase qui me revenait sans cesse en tête, mais c'était le néant absolu pour la suite. Je me suis lancé en me disant que je verrais bien ce que ça donnerait... La nouvelle avoisine les 70 pages!

Par contre, et là c'est parfois une véritable torture, je m'impose ce que j'appelle une phase de maturation du texte, à savoir que je le mets de côté comme dit précédemment. C'est le plus souvent très productif.

C'est assez compliqué comme méthode je dois dire !! A quoi bon se casser la tête. Quand j'ai plusieurs idées qui me viennent en tête, je choisis toujours celle qui m'est venue en première. Il ne m'est encore jamais arrivé de retravailler un passage entièrement. Quelques bribes, peut-être, mais jamais un texte entier. Comme quoi les méthodes varient de façon incroyable selon les personnes... !

En fait, c'est que mon inspiration évolue au fur et à mesure que j'écris, et parfois une idée vient s'imposer d'elle-même, ou bien la fin prévue ne m'apparait pas si bien que ça par rapport au texte (trop banal, pas "à la hauteur, etc"), ce qui a de toute façon le même effet: m'aiguiller vers autre chose. Et tant que ça ne me convient pas, tant que lorsque je me lis je trouve un petit truc qui me chiffonne, je retravaille, encore et encore, jusqu'à ce qu'enfin j'obtienne LE texte qui me correspond.
Mon dernier texte, par contre, est vraiment une exception, car il est bien le premier que je retravaille autant.

C'est sûr que quand tu as enfin le bon texte, tu as de quoi être fier de toi, tu te dis "merde, j'en ai bavé, mais j'ai réussi" et tu peux voir la différence entre les différentes versions. Pour mon cas, je ne vois pas vraiment la différence. Les idées me viennent, j'écris, je laisse de côté, je continue l'histoire. Faut vraiment que j'attende un certain temps pour me rendre compte de ce que j'écris, c'est une sensation assez étrange d'ailleurs, que de remettre ses écrits en question.

une véritable torture, tu l'as dit, mais très productif aussi, je le comprend. toujours, je le fais et toujours quand je me relis je trouve que tout (ou presque) est a changé, que ça craint et tout et tout.
je crois que c'est ça le secret, la relecture après maturation (enfin, ça l'est pour moi en tout cas) sans compter sur les avis des forumeurs qui me sont très importants. ils me font réfléchir, alors, grand merci à vous qui me lisez

Je crois que je choperai des migraines pas possibles si je devais retravailler des passages entiers lol !! Quand je corrige mon histoire lorsqu'elle est terminée, je ne fais pas de pause. 24h/24 dessus. Mais sinon je ne corrige pas avant d'avoir terminé.

Ça me rassure Mélodie ! je ne suis pas anormal !
Je serais incapable d'écrire avec un plan et des fiches personnages...
Déjà, quand je sais comment ça va finir précisément, ça me coupe l'envie d'écrire !!

Oui. ou alors ça donne envie de tout changer ! Moi quand je perçois la fin de mon histoire, c'est en général vers les derniers chapitres ! J'aime bien improviser sur la fin de mes histoires, même si en général elles sont plutôt réfléchies

C'est toujours intéressant de voir la façon de travailler des autres.
Pour ma part, j'ai souvent dans la tête une court synopsis dans la tête, ainsi qu'un tableau final assez "puissant" ; comme le dit Poe, je crois, "Tout, dans un poème comme dans un roman, dans un sonnet comme dans un nouvelle doit concourir au dénouement. Un bon auteur a déjà sa dernière ligne en vue quant il écrit la première." Baudelaire, dans son essai "La Genèse d'un poème", accolé aux Histoires Grotesques et Sérieuses" ajoute à cet "axiome" : "Grâce à cette admirable méthode, un compositeur peut commencer son oeuvre par la fin, et travailler, quand il lui plaît, à n'importe quelle partie".
C'est ma façon de procéder pour les nouvelles. Je fais de même la plupart du temps pour les poèmes, sauf quand il s'agit de transcriptions de rêves (tout comme le sont certaines de mes nouvelles, certes).
Sinon, j'ai aussi un fichier word avec des phrases que je pourrai utiliser un jour.

Aaah, je connais ça aussi, le fameux fichier word avec des phrases, des bribes de trucs qui serviront peut-être un jour ! Je dois en avoir au moins quatre page !! Dès qu'une phrase que je juge bien construite me vient en tête, faut que je l'écrive sinon je l'oublie lol !

Ben alors Oorgan, je ne suis pas un bon auteur ! je ne prends plaisir à écrire un livre que si je le découvre en l'écrivant !