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Nouvelle : "Le Berserker"

5 participants

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Nouvelle : "Le Berserker" Empty Nouvelle : "Le Berserker"

Message par lester Ven 16 Déc - 14:39

Bonjour,
A mon tour de jouer le jeu, et de soumettre une histoire à vos critiques. J'espère ne pas m'être trompé en reproduisant le texte ici. C'est une nouvelle extraite du recueil "Les Douze Heures de la Nuit", publié sous forme d'e-book aux éditions Syllabaire
(http://boutique.syllabaire-editions.com/fr/33-les-douze-heures-de-la-nuit.html).
J'attends vos avis et critiques, bonne lecture:)
Le Berserker







Le monsieur bien habillé semblait s’être ennuyé pendant toute la durée du meeting. Il avait gardé la tête baissée depuis le début de la réunion du Deutsche Arbeiter Partei, et on aurait pu croire que – ivre de bière et de bruit – il était parvenu à s’endormir dans la fumée épaisse qui baignait ce café munichois.

Pourtant, quand un homme se leva pour réfuter un argument avancé par l’orateur du moment, il leva la tête, attentif. En quelques phrases rageuses, le contradicteur rallia à sa cause le maigre public du Sterneckerbraü, et couvrit de ridicule le malheureux professeur qui s’enfuit sous les quolibets.



Puis, comme incapable de tenir en place, le petit homme remit son manteau par dessus son uniforme fatigué et se dirigea vers la sortie. Aussitôt, l’observateur se leva et lui emboîta le pas. Il le vit s’arrêter un instant pour échanger quelques mots avec Anton Drexler, le fondateur du parti, puis sortir et s’enfoncer dans la rue Im Tall. Cette nuit de septembre 1919 était froide et humide, et les lampadaires peinaient à percer la brume. L’homme rattrapa le jeune tribun improvisé, qui se retourna, sur la défensive :

« Que me voulez-vous ? demanda-t-il, agressif.

- Aucun mal, rassurez-vous. Je voulais juste vous féliciter pour votre intervention de tout à l’heure.

- Le jeune homme se radoucit et bomba le torse sous le compliment.

- Vous avez eu raison de lui river son clou. Notre malheureuse nation n’a pas besoin de défaitistes comme lui.

- Bravo, s’exclama le jeune militaire. J’aimerais que plus de nos compatriotes pensent comme vous. »



Ils se tenaient dans la clarté jaunâtre d’un réverbère, et l’homme plus âgé détailla son interlocuteur. Pour quelqu’un qui, quelques minutes plus tôt, avait insisté sur la nécessité d’unifier les races germaniques, le jeune homme ne paraissait pas être un exemple typique de nordique : frêle, légèrement voûté, doté d’un visage agité et fin orné d’une fine moustache et d’une mèche de cheveux foncés, il ressemblait plus à un Allemand du sud, ou à un tyrolien. Cependant, dans ce visage anodin, deux yeux inoubliables, hantés, attiraient l’attention. Il était difficile de s’arracher à ce regard lorsqu’il se braquait sur vous, il marquait comme un fer, et l’homme au riche manteau eut un sourire de satisfaction : ses informateurs ne l’avaient pas trompé. Il y avait chez ce jeune caporal une force et un pouvoir qui ne demandaient qu’à être canalisés.

-Vous me feriez plaisir en acceptant une invitation à dîner chez moi. Je me présente : baron Von Hoffman. Voici ma carte. Je compte sur vous pour… disons jeudi soir. Vous ne regretterez certainement pas d’être venu.

Puis, abruptement, il planta là le jeune homme qui le regarda s’éloigner dans la nuit.





Le baron Von Hoffman habitait une riche demeure dans le meilleur quartier de Munich, et le jeudi soir son invité se sentait impressionné. Pourtant, l’accueil du baron fut très cordial :

-Ha, mon jeune et brillant polémiste de l’autre jour. Entrez, je vous attendais !

L’ex-caporal fut conduit dans un vaste salon richement meublé. Le visiteur, qui, après quatre ans de tranchées n’avait trouvé à se loger que dans des asiles pour pauvres de la Lothsstrasse, s’assit timidement au bord d’un siège. Visiblement, le baron Von Hoffman n’avait pas, comme tant d’autres aristocrates, été ruiné par la défaite.

« Que diriez-vous d’un verre de vin du Rhin avant de passer à table ? Demanda le baron. Et, sans attendre de réponse, il versa à son visiteur une généreuse rasade du liquide ambré, dans un verre de cristal de Bohême.

- Prosit ! A la grandeur de notre Patrie !

Le jeune homme n’osa pas avouer qu’il ne buvait jamais d’alcool, et il trempa ses lèvres dans le nectar. Brusquement, le baron prit un ton de conspirateur :

-Vous devez vous demander pourquoi je vous ai invité ce soir. En fait, c’est très simple : j’ai trouvé en vous des qualités dont nous avons besoin pour redonner sa grandeur à l’Allemagne.

Le soldat se redressa. Il avait vécu quatre ans d’enfer sur le front de l’ouest, avait été blessé et gazé. Et il ne s’était pas fait à l’idée de la défaite du Reich, de son humiliation et de sa ruine. Et voici qu’un homme, visiblement puissant et influent, tenait le même langage que lui, et semblait prêt à reprendre le combat. Mais le baron poursuivit :

-Notre pauvre pays est à feu et à sang, les Rouges et les Corps-francs s’affrontent dans les rues, la république fantoche ne tiendra pas, et nos ennemis se réjouissent de notre faillite. Il faut que nous, les vrais Allemands, agissions pour rétablir un Reich fort.

Cette fois, le jeune homme dut se retenir pour ne pas se mettre au garde-à-vous en entendant ce discours.

-Sachez, monsieur le baron, que je serai toujours à vos côtés pour la grandeur de notre Patrie… Mais, avant la guerre, je n’étais qu’un misérable artiste peintre, et maintenant…Il abaissa les bras pour montrer son habit rapiécé.

- Vous pouvez nous aider, néanmoins. Ne vous vexez pas, mais je vous fais observer depuis déjà longtemps, je sais beaucoup de choses sur vous, c’est pourquoi je vous ai abordé l’autre soir.

-Beaucoup de choses ? Quoi, par exemple ? Le caporal était partagé entre la colère et la surprise.

- Votre engagement volontaire dans l’armée allemande, alors que, étant apatride, rien ne vous y obligeait. Votre courage et votre bonne conduite au feu, vos deux croix de fer…

-Vous pouvez trouver des centaines de jeunes gens avec les mêmes états de service. Pourquoi moi ?

Le baron se leva et lui sourit.

-Je vous expliquerai tout cela à table. Il est temps de dîner.



En fait, il ne donna aucune explication au cours du repas, d’ailleurs le soldat fut bien trop occupé à savourer les plats délicieux qu’on lui présenta. C’était la première fois depuis très longtemps qu’il faisait un tel repas : il était trop habitué à l’ordinaire de l’armée, ou aux soupes populaires. Ce n’est qu’après s’être restauré que le baron reprit ses explications, entre deux bouffées d’un coûteux cigare.

-Ce que vous disiez tout à l’heure n’est, hélas, que trop exact : il y a dans toute l’Allemagne des milliers de soldats démobilisés qui ne savent comment survivre. Si j’avais besoin d’un simple homme de main, j’aurais l’embarras du choix. Mais les aptitudes que j’ai décelées en vous sont bien plus rares.

-Moi ! Mais… Vous voulez parler de ma peinture ?

Le baron éclata de rire :

-Non, mon ami, vous êtes, paraît-il, un bon peintre, doué pour l’architecture, mais nous n’avons pas besoin d’un artiste... Voyons, n’avez-vous pas conscience d’autres possibilités en vous ?

-Heu, pas vraiment, non…

- hé bien, moi, je vous ai observé plusieurs fois alors que vous preniez la parole en public, lors de réunions politiques. Vous êtes très doué pour dominer une assistance, même hostile, votre éloquence, votre magnétisme, sont immenses. Vous avez l’étoffe d’un meneur d’hommes.

- Vous voulez faire de moi votre porte-parole ? Pour un nouveau parti ? Mais pourquoi pas vous-même ? Avec votre nom, votre fortune, vous seriez plus écouté qu’un caporal de Bohême.

Le baron abandonna son ton débonnaire et se pencha vers son interlocuteur :

-Je vais maintenant vous révéler plusieurs choses très importantes. J’ai confiance en vous, mais je vais vous demander votre parole de patriote de ne jamais rien dire sur ce que je vais vous confier.

-Vous l’avez !

-Parfait ! J’appartiens à un groupe de personnes très influentes. Ce groupe est secret, cloisonné. Nous travaillons depuis très longtemps à établir l’hégémonie de l’Allemagne sur le monde. Je sais que le moment paraît mal choisi, après notre défaite. Mais nous pensons qu’au contraire l’heure est venue de régénérer ce vieux pays, et de faire appel à certaines…alliances conclues autrefois, afin de retourner la situation. Un brillant orateur, capable de conduire tout un peuple, nous est indispensable : vous serez celui qui deviendra le chef du parti le plus puissant d’Allemagne.

Le jeune soldat parut décontenancé, mais l’avenir que le baron lui faisait miroiter correspondait à certains rêves qu’il avait déjà faits. Son regard plongea dans les flammes crépitant dans la grande cheminée, et une songerie l’envahit. Il vit des millions d’hommes qui l’acclamaient dans les rues…Il entendit le rugissement de foules extatiques qui le saluaient : « Sieg Heil…Sieg Heil ! « …Et le mugissement énorme de ces nuées se confondait avec le roulement des tambours et le fracas des bombes…La Guerre, la Guerre Sacrée, dévoreuse d’ennemis, les flammes et le sang répandu en holocauste, et l’embrasement final, le Crépuscule des Dieux d’où sortirait un monde nouveau, régi par les Germains…

Ce rêve éveillé cessa brusquement. Il se secoua, se demandant combien de temps avait duré sa vision. Il en tirait une sensation d’étrangeté extrême, comme s’il avait brièvement soulevé le rideau qui occulte l’avenir. Ce n’était pas la première fois qu’il avait une de ces « absences », mais cette fois la prescience avait été particulièrement nette. .

-Venez, dit le baron, je vais vous montrer quelque chose qui vous fera mieux comprendre.

Il conduisit son invité à travers la vaste demeure jusqu’à une pièce dont la porte était dissimulée par une tenture. Il s’agissait d’une grande salle sans fenêtre, éclairée par un lustre. En son milieu trônait une immense table de bois massif, au plateau entièrement gravé de runes. Les murs blancs semblaient avoir été couverts de ces mêmes caractères anguleux, peints grossièrement d’une teinte brun rougeâtre qui avait dégouliné.

Le militaire regarda son hôte avec un air d’incompréhension totale.

-Voici ma salle de travail, dit le baron. Il avait changé d’expression : plus aucune trace d’affabilité sur son visage crispé ; l’aristocrate distingué et condescendant avait cédé la place à un prédateur tendu, dangereux, aux yeux menaçants.

- Je vous montre cette pièce parce que je sais que je peux avoir confiance en vous. Mais sachez que si vous ne nous donnez pas satisfaction, ou si vous trahissez les secrets que je vais vous révéler, vous mourrez, et de la façon la plus désagréable qui soit…

- Je…je ne comprends pas, balbutia le jeune homme.

- A partir de maintenant, vous êtes impliqué dans un combat qui dure depuis des millénaires, depuis toujours, peut-être. Une des raisons pour lesquelles je vous ai choisi, c’est que vous êtes un médium très puissant. Vous l’ignorez certainement, mais votre pouvoir est très étendu, votre esprit peut s’ouvrir à ce qui se trouve au-delà de la réalité. Vous êtes l’élu, mon jeune ami. Et je peux vous promettre que si vous obéissez, vous deviendrez le maître du monde. Rien ne pourra vous résister, car vous serez investi d’une puissance infinie. Regardez !

Le baron se dirigea vers la table et y prit un sac de cuir brun, qui exhala un nuage de poussière antique.

- Dans ce sac gisent les restes d’une… Créature très ancienne et très puissante, un Dieu du panthéon Nordique.

Le caporal le regardait, effaré et désemparé. La raison lui criait que son interlocuteur était fou à lier, qu’il lui fallait fuir au plus vite pour retrouver la réalité simple et médiocre du Munich du vingtième siècle. Mais, au plus profond de son être, il ressentait une curiosité intense pour ce qui allait suivre, et aussi l’impression qu’il y avait une réalité cachée sous le délire apparent du baron. Lui, un médium ? Mais n’était-ce pas ce que lui répétait sa mère chérie, lorsqu’il était enfant ? Et puis, cette promesse de gloire et de puissance ne correspondait-elle pas à ses propres ambitions ? Ces armées qui défilaient sous ses ordres, ces bannières marquées d’une croix étrange, ces bâtiments titanesques qu’il avait aperçus en songe et qu’il avait griffonnés sur son carnet de peintre ?

Il demanda, d’une voix posée :

-Monsieur le baron, si vous m’expliquiez ?

Von Hoffman sembla sortir de sa transe. Il cessa de brandir le sac et le reposa avec d’infinies précautions. Il s’éclaircit la gorge et reprit d’un ton normal :

-Je me suis emporté. Voyez-vous, les anciens dieux nordiques ont été relégués au rang de personnages de folklore. Thor et Odin, Freya, Baldur, de vieux noms poussiéreux, voilà tout ce qui reste du panthéon de la race aryenne. Même les rares survivances de leur adoration ont été éradiquées par les chrétiens. Malgré cette christianisation intensive, une petite poignée de prêtres des Ases ont réussi à perpétuer la foi. Au long des siècles, ils ont transmis leur savoir, leur conviction que les Dieux sont bien réels, et pas seulement des idoles barbares. Les Chevaliers teutoniques, puis les templiers, dans leurs rituels secrets ont tenté de faire revivre nos divinités. La sainte Vehme, plus tard, a poursuivi le double but de redonner sa gloire à l’Allemagne, et de ressusciter ses Dieux. Goethe lui-même fut un initié. Aujourd’hui, nous nous nommons la société Thulé, car notre espoir vient du Grand Nord de l’Europe.



Le jeune caporal restait bouche bée, brûlant de savoir où voulait en venir le baron. Lui aussi voyait dans le christianisme un ennemi de la Nation Allemande, et il avait souvent rêvé et frémi à l’évocation des terribles dieux guerriers. Mais le baron poursuivait :



-Il y a des années, des archéologues ont découvert un ancien lieu de culte au nord de la Norvège. Ils ont rapporté de nombreux objets, des bijoux, des armes de bronze. Et ce sac. Comme ils n’ont pas compris ce que c’était, ils l’ont relégué au fond d’un musée, jusqu’à ce qu’un de nos membres devine de quoi il s’agissait en réalité : les restes d’un des plus anciens et redoutables Dieux de l’Antiquité : Baldrung.

Baldrung était le dieu le plus redouté, le plus sanguinaire. Il était le paria, le réprouvé. Les Vanes, les Ases et les géants le redoutaient. Odin lui-même le craignait, et Loki, l’infâme et le rusé Loki, n’a jamais osé le défier. Son culte exigeait des sacrifices horribles, qui effrayaient même les prêtres des autres divinités. Ses sectateurs devaient se cacher pour l’adorer, et ils payèrent un lourd tribut quand les chrétiens s’imposèrent. Baldrung aimait la guerre et les massacres, et on dit que l’odeur des bûchers où l’on faisait brûler vifs les prisonniers qu’on lui sacrifiait lui semblait un encens délicat. On a gommé toute allusion à Baldrung dans les livres et les chroniques. C’est un dieu oublié, mais pas par nous. Et aujourd’hui enfin nous possédons ses reliques.



D’un geste .plein d’emphase, le baron dénoua la cordelette usée qui fermait le sac, et en sortit le contenu. Une fine poussière grisâtre forma un monticule sur la table, puis des os blanchis tombèrent en cliquetant. ..Le jeune caporal frissonna : la température de la pièce sembla chuter d’un coup, et des murmures obscènes résonnèrent en échos confus à ses oreilles. Il crut avoir un malaise : la chose sur la table dégageait une telle impression maléfique que son estomac se serra.

Avec dévotion, le baron disposa soigneusement les fragments d’os :

- Voici ce qui reste du plus terrifiant des Dieux. Le temps et la magie des chrétiens ont réussi à le réduire à ces restes pitoyables. Quand presque tous ses fidèles eurent été exécutés, Baldrung tomba dans l’oubli. Ses derniers adorateurs, persécutés et proscrits, ont recueilli ses reliques et les ont cachées jusqu’à ce que nous les retrouvions.

Le jeune homme demanda :

-Vous croyez que grâce à ces… reliques, les Allemands vont retrouver le chemin de la religion des anciens dieux ? Il en faudra plus pour les convaincre.

-Ho non, vous n’aurez pas à les convaincre. Ils marcheront bientôt tous sous sa bannière frappée de sa Croix, le Svastika, car nous allons redonner corps à Baldrung !



Fermant les yeux, le jeune homme eut une nouvelle vision : des hommes défilant au pas, saluant des drapeaux couleur de sang et de flammes, frappés de la croix tournoyante. Et, sur une estrade, recevant l’hommage barbare de la foule, il se vit lui-même, extatique et dominateur. Mais derrière lui se tenait une ombre immense et imprécise, sans cesse mouvante : tantôt elle prenait la forme d’un antique guerrier viking, casqué et brandissant une hache, tantôt celle d’une chose horrible et tentaculaire, dotée de becs et de ventouses. Il tenta de mieux discerner l’être impossible, et il vit sous le casque de bronze du guerrier une tête de mort ricanante. Cette vision était d’une netteté effrayante. S’agissait-il d’une de ces intuitions qu’il avait appris à suivre ? Une fois, au front, un de ces rêves lui était arrivé, il s’était vu déchiqueté par un obus, gisant au milieu de ses camarades morts. Pris de malaise tellement cette image était forte, il s’était éloigné de son abri. ..Quelques minutes plus tard, une bombe anglaise s’abattait sur sa tranchée, massacrant tous ses amis… Depuis cet épisode, il était resté convaincu de la justesse de ces éclairs de clairvoyance, et il était certain que quelque chose le protégeait, peut-être parce qu’il était promis à un destin exceptionnel. En tout cas le délire du baron éveillait chez lui un écho lointain, comme s’il savait déjà toutes ces choses. Un tintement de sonnette le tira de sa rêverie.

« Ah ! dit le baron, mes autres invités arrivent. Venez, je vais vous présenter d’autres membres de notre société.

Docilement, le jeune homme le suivit jusqu ‘au salon où attendaient déjà cinq autres personnes, installées confortablement, en familiers des lieux.

-Voici des membres importants de notre organisation, la Société Thulé. Avec moi, elles ont été chargées par les supérieurs de mener à bien l’opération Berserker, dont vous êtes le maillon essentiel. Voici Fraülein Martha Von Emmerich.

Une petite femme entièrement vêtue de noir murmura quelque chose derrière la voilette de son chapeau, et tendit une main aussi fragile et agitée qu’un oisillon.

-Fraülein Von Emmerich est un des meilleurs médiums d’Europe, ajouta le baron, et malgré ses nerfs un peu… fragiles, elle nous sera d’un grand secours dans la partie astrale de notre action.

Le baron ne présenta pas l’étrange trio qui se tenait à l’écart, dans le fond de la pièce. Deux hommes athlétiques, soutenaient une jeune femme qui semblait sur le point de s’effondrer. Les deux garçons étaient beaux comme des statues, et leurs regards étaient aussi froids, inexpressifs et sans pitié que s’ils avaient été taillés dans le marbre. Leurs cheveux blonds coupés ras, leurs vêtements sombres, tout dénotait qu’ils appartenaient à un groupe paramilitaire.

Quant à la fille…Elle était habillée comme une des nombreuses prostituées qui pullulaient dans les bas quartiers. Elle était très jeune, et assez jolie, mais les privations et l’alcoolisme avaient déjà marqué son visage. Ses yeux étaient à demi fermés, et elle semblait incapable de se tenir debout. On aurait dit qu’elle avait été droguée, et les deux hommes qui l’encadraient lui tenaient les bras autant pour la retenir contre son gré que pour la soutenir.

La voix du baron tira le jeune homme de sa contemplation de l’étrange tableau.

-Enfin, et Von Hoffman s’inclina avec un respect non feint, le fondateur de la Société Thulé en personne, notre guide à tous, Karl Haushoffer.

Celui-ci, un gros homme se leva à son tour, et salua son hôte. Son aspect était bien ordinaire, il ressemblait à n’importe quel bourgeois bavarois, amateur de saucisses graisseuses et de bière, mais la déférence affichée par les autres était impressionnante.

Le baron reprit la parole, et avec emphase présenta son protégé :

-Madame et Messieurs, je vous présente l’espoir de l’Allemagne, celui qui, je l’espère, fera flotter haut la bannière de Baldrung, le jeune Adolf Hitler.



Un peu rougissant, Hitler s’inclina. Sa confusion augmentait de seconde en seconde : il n’osait pas poser de questions trop précises sur ce que l’on attendait de lui, et le baron paraissait sûr de son adhésion pleine et entière à ce qui allait se produire ce soir. Karl Haushofer sembla s’apercevoir de son trouble, car il prit la parole d’une voix basse et bien modulée :

-Il me semble, baron, que ce jeune homme ne soit pas au courant de tous les détails de notre action. Etes vous certain de sa loyauté ?

Le baron ouvrit la bouche pour répondre, mais, saisi d’une impulsion irraisonnée, Hitler fit un pas en avant et clama :

-Si ce que vous projetez est pour le bien et la grandeur du Reich, je mets ma vie entre vos mains ! personne ne peut douter de mon amour de la Patrie et de la race !

Haushofer le regarda un moment, semblant le sonder, puis il sourit largement, et se mit à applaudir cette sortie, aussitôt imité servilement par les autres.

-Voilà, dit-il, une réponse digne d’un vrai Allemand. Je suis fier de vous, jeune homme. Baron, votre choix me semble parfait. Puisque vous êtes acquis à la cause, et prêt à tout pour son triomphe, je vais vous expliquer par le détail ce qui va se passer ce soir. Suivez-moi, jeune héros. Vous autres, vous pouvez tout prépare pour la cérémonie.

Docilement, Hitler le suivit dans un autre salon, Haushofer s’installa dans un fauteuil, et pria Hitler de prendre un siège.

- Le baron vous a expliqué, pour Baldrung ?

Son interlocuteur hocha la tête.

-Vous avez donc compris que nous voulons ressusciter ce dieu pour qu’il guide le peuple Aryen vers la gloire et la domination du monde. Je comprends votre air sceptique. Savez-vous ce qu’est un berserker ?

Un peu décontenancé, Hitler répondit :

- J’en ai entendu parler…Dans la tradition, certains guerriers Vikings, au cœur du combat, voyaient leurs forces décuplées, ils devenaient encore plus féroces, et ne ressentaient pas la douleur, ils accomplissaient des exploits légendaires…

- Certains historiens ont essayé d’expliquer ces faits par la psychologie, en parlant d’une sorte de transe hystérique. Mais, en réalité, les berserkers étaient réellement possédés par des puissances supérieures. Ils devenaient le véhicule de Dieux qui leur communiquaient leur puissance surnaturelle. Certains prêtres connaissaient les runes et les paroles magiques qui leur permettaient d’être habités à volonté par des esprits. J’ai retrouvé ces formules, et je veux que Baldrung revienne à la tête de la nation aryenne, afin de punir ce monde décadent. Je suis trop vieux, et je ne possède pas les aptitudes nécessaires pour devenir le réceptacle de Baldrung. Vous, en revanche, avez toutes les qualités requises pour devenir le Berserker qui sera à la pointe du combat pour un empire Allemand de mille ans ! Voici le sacrifice que nous vous demandons : acceptez de porter en vous le puissant démon, et vous bénéficierez de sa toute-puissance. Aucun stratège ne pourra surpasser le dieu de la guerre et du meurtre. Aucun démagogue ne pourra surpasser en éloquence le démon du mensonge, et les peuples vous suivront comme un seul homme…. Si vous acceptez, sachez que votre personnalité cohabitera avec celle de Baldrung.

Le gros homme se tut et regarda fixement le visage tourmenté de Hitler. Celui-ci était rongé par le doute : il avait peur, plus que pendant la guerre, il comprenait que, cette fois, il ne risquait ni la mutilation, ni la souffrance, ni même la mort, mais bien pire : la perte de son âme. D’un autre côté, il était habité d’une foi fanatique en l’Allemagne, et il était persuadé depuis toujours qu’un destin supérieur l’attendait. La réponse jaillit de lui dans un cri :

-Oui, j’accepte, et que je sois digne de l’honneur qui m’est fait !

Haushofer sourit, et dit :

-Je m’en doutais. Allons rejoindre les autres.

La salle aux murs couverts de runes était toujours aussi glaciale, et Hitler frissonna. Le baron se précipita à sa rencontre, et lui dit en lui broyant la main :

-je savais que vous étiez le bon. J’envie le destin de grandeur qui vous attend. Bientôt, vous serez notre maître à tous.

Puis, Haushofer s’assit, et chacun l’imita autour de la table, où gisaient toujours les ossements de Baldrung. Les assistants avaient l’air grave et recueilli, comme il convient lors d’une cérémonie religieuse. Seule la jeune femme qui ressemblait à une fille des rues resta debout, toujours encadrée par ses gardes du corps, raides et figés dans un garde-à-vous tendu. Mais il semblait que les effets de la drogue qu’on avait dû lui administrer se dissipaient, car elle ne cessait de marmonner et de secouer la tête, comme si elle revenait à elle après un évanouissement. Hitler la contempla, et il devina pourquoi on avait fait venir cette malheureuse. Saisi d’un frisson, il se pencha vers Haushoffer, et lui demanda à mi-voix :

-Qui est cette femme ? Et pourquoi est-elle ici ?

Le gros homme répondit très calmement :

-Ne vous en doutez-vous pas un peu ? Baldrung est un dieu exigeant, et pour le faire apparaître, il faut lui offrir un sacrifice. Ensuite, quand il sera rassasié, il ne sera que trop heureux de pouvoir se réincarner… Et après, il n’aura qu’à se servir pour se nourrir de la détresse et de la souffrance de nos ennemis. Mais taisons-nous : Fraülein Von Emmerich entre en transe, elle va contacter le monde au-delà.

En effet, le frêle médium avait commencé à trembler et à s’agiter. Hitler se sentit à nouveau envahi par le doute : il n’avait jamais été crédule, et il considérait les rituels du spiritisme comme des mômeries indignes d’un vrai allemand. Cependant Fraülein Von Emmerich se mit à parler dans un langage inconnu, aux inflexions rauques et gutturales, et les ossements se mirent à briller faiblement, comme s’ils étaient phosphorescents.

Haushoffer se leva soudain, et commença à appeler :

-Baldrung, Ô Baldrung, seigneur de la guerre et des carnages, maître suprême de Hel, daigne te montrer à tes adorateurs !

Il répéta sa prière encore et encore, d’une voix de plus en plus forte. Le médium gémissait et se tordait, et le baron commença à réciter des mots inconnus, comme une litanie insensée. Soudain, Hitler, qui contemplait la scène sans trop savoir quoi faire, ressentit une chute importante de la température : les haleines de tous les assistants commencèrent à former des petits nuages, et la jeune prostituée claquait des dents. Puis, l’atmosphère changea progressivement, et une odeur se répandit dans la pièce. Cette puanteur, Hitler la reconnut aisément : c’était le mélange de sang, d’excréments et de chair putréfiée qui régnait constamment sur les champs de bataille. Et les derniers doutes quant au sérieux de cette cérémonie s’envolèrent : il se passait bien là quelque chose de surnaturel, une invocation terrifiante au démon de la guerre et des massacres. Le médium haletait, et ses traits d’oiseau semblaient étirés par une souffrance hors du commun, le froid intense paraissait émaner de son corps secoué de convulsions, et Hitler crut voit un changement s’opérer en elle, comme si elle se trouvait derrière une vitre imparfaite, ondulée… Soudain, un grondement secoua la maison tout entière sur ses fondations, comme si un train souterrain approchait à grande vitesse, une vibration énorme qui se transforma en un hurlement féroce, comme la clameur d’une foule enragée. La jeune prostituée hurla et se débattit, mais ses gardes du corps la maintinrent d’une poigne inflexible.

Hitler regarda ses compagnons : le baron et Haushofer, les yeux clos, intensément concentrés, ruisselants de sueur malgré le froid polaire, continuaient à réciter des litanies et à psalmodier. Les deux costauds avaient l’air peu rassurés et échangeaient des regards inquiets. Leur prisonnière avait perdu conscience, et Fraülein Von Emmerich, livide, les yeux clos, aurait pu passer pour morte si des spasmes n’avaient agité son corps de temps à autre. . Hitler, lui, était trop exalté pour ressentir la peur. Enfin, la clameur souterraine venue de nulle part cessa abruptement, et Hitler commença à voir : des volutes de ce qui ressemblait à de la fumée grasse sortirent de la bouche, des narines et des oreilles du médium. Des voix inconnues chuchotèrent des secrets obscènes et incompréhensibles, et il lui sembla qu’une foule nombreuse était entrée dans la salle ; paresseusement, la fumée se rassembla en un nuage au-dessus des ossements, et prit des aspects variés et imprécis. Hitler eut conscience que les autres ne voyaient pas ces formes, aussi il hurla :

-Là, je le vois, il est ici !

Comme si ce cri avait affermi la chose-fumée, celle-ci se précisa pour prendre une forme plus nette : celle d’un immense guerrier primitif, haut comme deux hommes normaux, coiffé d’un casque cornu, portant une hache à double tranchant. Sa ceinture était alourdie par des têtes tranchées, et son torse nu barbouillé de sang s’ornait d’un collier de mains coupées. ..Hitler leva les yeux vers le visage de l’apparition, et il découvrit un masque hideux de squelette, qui ricana vers lui avec une complicité répugnante. Soudain, ils furent submergés par une marée de terreur abjecte : maintenant, tous les assistants pouvaient voir l’être terrifiant qui s’était matérialisé sur la table.

Haushofer et le baron paraissaient être les seuls à avoir gardé un peu de sang-froid : ils s’avancèrent vers Baldrung et s’adressèrent à lui avec la déférence qui convient à des prêtres qui rencontrent enfin le dieu qu’ils ont adoré toute leur vie. Ils parlèrent d’abord dans une langue inconnue, pleine de consonnes gutturales, et qui ne semblait pas faite pour être prononcée par des humains. Puis, sans doute pour le bénéfice d’Hitler, le baron traduisit :

-Bienvenue à toi, Baldrung, prince de Hel, seigneur des champs de bataille. Afin de t’accueillir dans ce monde, voici un sacrifice, en attendant que tu en reçoives bien d’autres.

Il désigna la jeune fille, toujours évanouie entre les deux nervis. Baldrung tourna vers elle un regard empli de concupiscence, descendit de la table et s’approcha de sa proie. Cette fois, les deux gardes du corps cédèrent à la panique et allèrent se réfugier dans un coin opposé de la pièce. Le démon s’empara de la fragile adolescente et partit d’un éclat de rire démentiel, assourdissant, le rire d’un être infernal resté prisonnier durant des millénaires, et qui prend conscience qu’il est enfin délivré et qu’il pourra répandre à nouveau la terreur sur le monde. La petite prostituée semblait minuscule à côté du gigantesque guerrier à tête de mort, semblable à une enfant dans les mains d’un ogre. Elle sortit de son évanouissement pour se trouver confrontée à cette horreur inimaginable, et elle poussa un hurlement strident, avant de se débattre pour échapper à la prise de fer du démon. Ses efforts ne firent que redoubler le rire de la chose qui, posément, comme un enfant sadique arrache les pattes d’un insecte, lui arracha les bras. Les os et les ligaments craquèrent, et la chair déchirée fit entendre un bruit écœurant. Deux geysers de sang jaillirent des artères rompues, et la fille, terrassée par la douleur et la terreur, cessa brusquement de crier. Elle était morte, vidée de son sang, quand Baldrung, d’un geste presque négligent, lui arracha la tête, avant de la jeter de côté, comme une poupée qui a cessé de plaire.

Les humains qui étaient dans la salle restaient comme paralysés par ce déchaînement de violence qui n’avait duré que quelques secondes. Puis Baldrung, toujours muet, se tourna vers Haushofer, qui bredouilla :

-Et, afin que ton règne puisse durer mille ans, voici l’homme qui aura l’honneur de te servir de véhicule dans cette dimension, voici ton Berserker !

Hitler, ainsi désigné, regarda autour de lui comme un bête traquée : aucune issue. Dans leur coin, les deux nervis gémissaient pitoyablement. Le baron et Haushofer, quoique choqués, semblaient satisfaits de la situation. Baldrung se tourna lentement vers Hitler, et parla pour la première fois. Il s’exprimait dans ce langage barbare, et sa voix sonnait comme le crissement d’épées tirées du fourreau, comme le tonnerre des batailles, mais Hitler comprit ce qu’il dit :

-Qu’il en soit ainsi ! Vous m’avez servi fidèlement, et vous serez récompensés. Je vous promets que votre monde ne sera plus jamais pareil, que vos ennemis seront massacrés par millions, et que des flots de sang inonderont la terre.

Le monstre se pencha sur Hitler, qui ne put même pas tenter de se débattre, et dans un geste évoquant une parodie de tendresse, il colla sa bouche aux lèvres pourries sur celle de Hitler. Celui-ci eut un spasme terrifiant, et s’évanouit. Le baron put voir une sorte qu’une sorte de fluide glaireux s’échappait du dieu dans la bouche de Hitler, qui absorbait cet ectoplasme avec des hoquets. Puis Baldrung disparut dans un bruit de tonnerre. Hitler paraissait mort, étendu sur le sol. Le silence qui régnait désormais dans la salle semblait incongru, après les événements qui venaient de s’y dérouler. Haushofer s’éclaircit la voix, et dit d’un ton mal assuré :

-Je crois que nous avons réussi, à condition que Hitler survive. Vous deux (il s’adressait aux deux brutes qui semblaient enfin réaliser que tout danger était écarté), débarrassez-nous du corps, et mettez un peu d’ordre dans cette pièce ! Baron, aidez-moi !

Ils allèrent voir le médium, qui n’avait pas bougé de son siège. Le baron lui souleva les paupières, essaya de capter son souffle, puis son pouls.

-Elle est morte, dit-il simplement.

-Nous la ferons disparaître avec l’autre. C’était un bon médium, mais aucun prix n’est trop élevé pour la réussite de cette mission.

Sur cette oraison funèbre, Haushofer et le baron transportèrent Hitler toujours inerte dans une chambre, puis ils s’assirent devant son lit et attendirent en silence. Enfin, après deux heures de coma, le jeune viennois s’agita. Les deux hommes sautèrent sur leurs pieds, et s’approchèrent avec crainte et respect du lit. Hitler ne semblait pas changé, hormis sa pâleur qui s’était encore accentuée, et ils craignirent d’avoir échoué. Puis Hitler se redressa, et ouvrit les yeux. Des éclairs fuligineux dansèrent dans le regard du jeune homme, et pendant une fraction de seconde son visage ordinaire se transforma en autre chose. Ils se regardèrent en souriant, et Hitler parla d’une voix qui n’était plus tout à fait la sienne :

- Parlez-moi un peu de votre monde, car j’ai quelques projets pour lui dans les années à venir…

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Message par Margaux1999 Sam 17 Déc - 10:42

huum,

j'aime bien mais je la trouve un peut trop courte et je pense qu'elle n'est pas complete...



Bonne journée
Margaux1999
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Message par extialis Sam 17 Déc - 12:32

tu as pris beaucoup de liberté sur cette histoire. je la trouve... super, j'aime beaucoup. c'est marrant, dans ma fantasy, il y a un chapitre dans le même thème, celui de la possession. sans le sang, brr, bien décrit, je trouve, il me semblait que je me trouvait dans la pièce avec eux.

quelques petites choses cependant :
L’ex-caporal fut conduit dans un vaste salon richement meublé. Le visiteur, qui, après quatre ans de tranchées n’avait trouvé à se loger que dans des asiles pour pauvres de la Lothsstrasse, s’assit timidement au bord d’un siège. Visiblement, le baron Von Hoffman n’avait pas, comme tant d’autres aristocrates, été ruiné par la défaite.
là en bleu ci dessus, le "fut" tu peux t'en débarrasser. le baron mena l'ex-caporal vers un vaste salon richement meublé?ça ferait plus intimiste peut-être, plus direct.

Baldrung aimait la guerre et les massacres, et on dit que l’odeur des bûchers où l’on faisait brûler vifs les prisonniers qu’on lui sacrifiait lui semblait un encens délicat.
cette phrase aussi, je la trouve un tantinet maladroite. et on dit que l'odeur des sacrifiés à sa gloire brûlant vifs sur des bûchers lui semblait un encens délicat? ce n'est qu'une autre vision de la phrase, hein?

-Voilà, dit-il, une réponse digne d’un vrai Allemand. Je suis fier de vous, jeune homme. Baron, votre choix me semble parfait. Puisque vous êtes acquis à la cause, et prêt à tout pour son triomphe, je vais vous expliquer par le détail ce qui va se passer ce soir. Suivez-moi, jeune héros. Vous autres, vous pouvez tout prépare pour la cérémonie.
préparer, mais ce n'est pas la coquille qui m'a choqué, j'aurai plutôt vu cette fin comme un ordre du genre : préparez la cérémonie!

Des voix inconnues chuchotèrent des secrets obscènes et incompréhensibles, et il lui sembla qu’une foule nombreuse était entrée dans la salle ; paresseusement, la fumée se rassembla en un nuage au-dessus des ossements, et prit des aspects variés et imprécis. Hitler eut conscience que les autres ne voyaient pas ces formes, aussi il hurla :
alors en bleu ci-dessus, comment peuvent-ils savoir que les secrets sont obscènes puisqu'ils sont incompréhensible?

Le baron put voir une sorte qu’une sorte de fluide glaireux s’échappait du dieu dans la bouche de Hitler, qui absorbait cet ectoplasme avec des hoquets.
une tite coquille, là Very Happy

au plaisir donc
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Message par lester Dim 18 Déc - 11:20

Tout d'abord, merci à vous d'avoir pris le temps de lire.



Margaux, en quoi trouves-tu cette histoire "courte" ? Et si, elle est complète, dans le sens où elle relate un supposé épisode inconnu de l'Histoire. Ce qui se passe "après", on peut le trouver dans n'importe quel manuel d'histoire...

Je pense que tout l'intérêt d'une nouvelle est justement de concentrer en peu de mots un épisode bien particulier, en respectant au maximum une unité de temps, de lieu et de personnages. De plus, selon Edgar Poe, je crois, une nouvelle doit pouvoir se lire en une seule fois sans interruption.

Extialis : merci d'avoir relevé ces coquilles, qui je l'espère ont été supprimées dans le recueil (j'ai copié ici un exemplaire "de travail").

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, je n'ai pris que peu de libertés avec l'histoire : l'épisode de la taverne a réellement eu lieu, et l'évocation de la carrière militaire du personnage colle à ses réels états de service, de même que l'épisode de la préscience, qui n'est d'ailleurs pas un cas isolé. Le Baron et la médium sont des amalgames de différents personnages ayant réellement existé. Haushofer est aussi un personnage réel. (je tiens à ta disposition quelques titres, dont la biographie de Görlitz et Quint, qui donne des détails précieux et précis, souvent méconnus)

" le baron mena l'ex-caporal vers un vaste salon richement meublé?ça ferait plus intimiste peut-être, plus direct."

Je ne crois pas que les deux personnages cherchent à être "intimes". Il me semble au contraire que la voix passive montre que le caporal ne commande pas, qu'il "est conduit".

"alors en bleu ci-dessus, comment peuvent-ils savoir que les secrets sont obscènes puisqu'ils sont incompréhensible?"

De la même façon qu'il peut comprendre une langue inconnue et oubliée. C'est le propre du surnaturel que de défier la logique.

"et on dit que l’odeur des bûchers où l’on faisait brûler vifs les prisonniers qu’on lui sacrifiait lui semblait un encens délicat. "

Cette phrase est une parodie, un détournement, d'une phrase de l'Ancien Testament (in "Lévitique", si je me souviens bien), qui fait allusion à l'aspect blasphématoire du culte évoqué...

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Message par extialis Dim 18 Déc - 12:30

ton recueil est déjà publié?
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Message par lester Dim 18 Déc - 15:33

Oui, en ebouc chez Syllabaire...ici :

http://boutique.syllabaire-editions.com/fr/33-les-douze-heures-de-la-nuit.html



mais ce texte était déjà paru chez l'ODS, là :

http://www.oeildusphinx.com/dm20som.html

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Message par extialis Dim 18 Déc - 16:35

merci pour l'info Very Happy
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Message par lester Dim 18 Déc - 17:13

Pas de quoi !Smile

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Message par Trent Uhner Mar 12 Mar - 18:21

Texte prenant, dans un style agréable à lire malgré le contenu qui pourrait en rebuter plus d'un. Et mention spéciale pour le fait d'avoir écrit un texte, fusse-t-il de fiction, sur la société de Thulé, et de l'avoir fait en faisant bien ressortir la mentalité pangermaniste des hommes de cette époque. Ce texte est placé pile au bon moment pour en faire une nouvelle comme vous l'avez fait, c'est-à-dire entre les éclats de voix à la brasserie et les débuts du caporal en tant que chef de parti.

Mais le lecteur que je suis, c'est-à-dire celui qui a beaucoup aimé ce texte, est pris d'une énorme faim de savoir ce qui a bien pu se passer pour que Baldrung, qui a déjà perdu contre les chrétiens, perde à nouveau, cette fois face aux démocraties !
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Message par Amiedetous Mer 13 Mar - 17:50

J'ai lu avec attention, consciente que vous étiez assez documenté sur les relations entre le national socialisme et l'ésotérisme, sur la sigification des symboles hitleriens, sur le changement évident qui s'est produit chez le Hitler pâlichon, un raté, et celui qui est devenu le Führer: c'était effectivement un autre homme...
Vous écrivez en professionnel (je mets tout au masculin, parce que votre pseudonyme ne me permets pas de savoir si vous êtes un homme ou une femme). cette nouvelles me donne l'impression d'être sortie de la main d'un véritable écrivain, pas d'un écrivain amateur.
Personnellement je suis rassasiée de la guerre (je vis en Allemagne, et chaque jour, vraiment chaque jour, passe une émission sur la guerre de 40 à la télé: Hitler et ceci, Hitler et cela, le front d'ici, de là-bas, Eva Braun, les derniers jours dans le Bunker, Stalingard etc...)
Je trouve le sujet malsain. J'ai lu cette nouvelle par courtoisie parce que vous êtes sur ce forum. Je ne l'aurais jamais lue ailleurs. S'il existe des forces du mal, alors je prends résolument le parti des forces du bien. J'ai cité Gandhi dans deux réponses ces derniers jours parce qu'il est célèbre, mais il y en a d'autres. Entre Hitler et Gandhi, je choisis le second. Je relirai volontiers ses "lettres à l'ashram" et à contre -coeur "Mein Kampf".
En tous cas, merci d'avoir posté.

Amiedetous

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