Parole pour l'amour

Mon amour, ma lumière, ma muse...

Quelle est cette rumeur qui traverse les esprits ? Une rumeur qui parcourt les personnes autour de nous, comme si c'était une odeur pestilentielle, qui vient à nous détruire, à nous écarter de ce droit chemin que tous nous prenons. Quelle est cette voix maligne qui entraîne ton esprit dans les profondeurs ? Qui semble même corrompre les âmes et les hommes, même ceux dont le cœur est si pur en naissant...

Je n'ai pas peur, je suis simplement désolé, désolé de voir à quel point ce monde veut te prouver qu'il n'est pas que merveilleux. Mais toi seule peut encore dire que ce qui t'arrive n'est pas le pire, car n'as-tu pas toujours ceux qui t'aiment autour de toi, comme des piliers prêts à sombrer avec toi ? Ne sois pas triste de voir mon âme flancher par instant, ce n'est pas contre toi, c'est contre l'injustice qui paraît vouloir te terrasser. Je ne suis qu'une part de toi, et je t'accompagne même dans les moments les plus sombres, petite lumière qui essaie en vain de t'aider. Je n'ai pas peur, j'ai simplement honte d'être si faible en cette heure, quand les paroles blessantes touchent ton cœur.

Qu'ils prennent les armes, ces gens sans foi. Qu'ils prennent les armes, après tout, certains disent que le monde est sombre alors que de la sagesse ils ne sont pas encore dotés. Comment croire que croît la lumière quand l'ombre te recouvre ? Comment, seule dans cet espace clos, peux-tu encore penser que la vie vaut la peine ? Je te dis "espère", je te dis "crois", mais comment peux-tu écouter les paroles d'un homme heureux de t'avoir, alors que tu souffres de perdre ceux en qui tu croyais ?

Je ne suis pas comme vous... je ne le crois pas. Sinon je serais déjà mort, entraîné dans les bas fonds par les mains froides et glauques venant des crevasses mortelles. Peut-être un jour j'ai sombré, tel un enfant, dans les pensées perverses qui nous obligent à croire que seuls nous sommes plus forts... Peut-être moi aussi j'ai posé mes yeux, avec espoir, sur les tertres imaginaires du Monde Tranquille, tandis que mon esprit était submergé par la tristesse et la mélancolie, par la terreur et l'envie, par la peine et la colère qui toujours nous entraînent dans nos idées les plus obscènes.

Que dois-je faire ? Te prendre dans mes bras, je le peux quand je suis là. Mais je suis las de comprendre qu'encore longtemps se passera, avant que je ne puisse le faire à chaque fois. Aide-moi, et je t'aiderai.

Mais même si je ferme les yeux, même si je pense à toutes ces choses heureuses, j'entends encore tes pleurs qui assaillent mon âme, tes pleurs qui me supplient de calmer leur ardeur... et cet esprit que j'avais tant construit se retrouve à chaque fois devant l'impasse d'un monde qui en a décidé autrement.

Je tends la main.

Je soupire.

Je pleure à mon tour.

Ils sont cette Tour de l'horreur face à ton esprit qui s'effrite.