Le grand arbre
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Le grand arbre
Le Grand Arbre
Ça tourne, ça vire, ça chaloupe ; des petites fesses serrées dans le satin brillant et mauve d’une jupe étroite ; des grandes mains masculines fermement posées dessus... Ç’est la java bleue...
1948 ; du Grand Arbre, le Vrai, aménagé en 1888 par Gueusquin, amoureux éperdu du Robinson Suisse de J.D. Wyss il ne reste plus guère qu’un vieux châtaignier vaguement squelettique portant des plateformes déformées, balustrades ruinées et reste d’escalier qu’on ne verra jamais figurer dans l’inventaire des site classés par l’UNESCO au patrimoine mondial. Pourtant, « le Vrai Arbre » fit courir le tout Paris élégant de l’époque qui y venait déjeuner au champagne en compagnie des grands temporaires, les princes, les archiducs, les empereurs... Les dames belles et d’un commerce galant. Tous perchés dans ses branches comme des vols d'étourneaux en quête d’un bivouac !
Dans la foulée, à l’orée du parc de Sceaux toute une forêt de guinguettes est venue se brancher dans les châtaigniers d’alentour. Tarzan ou Robinson c’était m-e-r-v-e-i-ll-e-u-x ce retour à l’ancêtre encore singe.
Pfuit, envolées disparues les guinguettes. Ne reste plus au droit de l’Arbre pétrifié, portant son nom, qu’un bal populaire en dur sans grâce ni beauté où les midinettes qui ne vont pas canoter sur la Marne viennent tourner une valse ou glisser un tango avec leur copain du moment , (par bienséance on dit fiancé !).
Bien sûr, il y vient parfois quelques étudiants en goguette, quelque couple provincial égaré qu’attirent les flons-flons du musette.
Il jouait de la clarinette dans un orchestre de jazz fantaisie bien connu des français. Pas dans celui de l’Arbre où on ne connaissait qu’accordéon, piano de bastringue, batterie et contre-basse; il était juste venu avec quelques camarades s’amuser et s’encanailler un peu pour occuper un dimanche oisif.
Il était grand, beau gosse, les yeux sombre et la coiffure un tantinet zazou, vêtu tapageur : costume croisé en gabardine beige, cravate multicolore, chaussures en daim à grosses semelles compensées en crêpe. Son costume lui était fourni par l’orchestre, mais ainsi porté hors de scène il lui conférait un petit air mi marlou mi gigolo qui aurait inquiété plus d’une mère de famille.
De toute façon, les discothèques qui vont fleurir un peu partout vers les années 60 verront disparaitre les dernières gisquettes et la guinguette du Vrai Arbre laissant errer sous les branches effeuillées quelques matous au poil râpé.
Lorsqu’elle déboucha au haut de l’escalier, il la repéra aussitôt, la jaugea, l’évalua : jolie grande fille à l’aise, yeux noisette, cheveux châtains clairs en nappe dans le dos, une silhouette séduisante ; jupe à godets en flanelle beige au-dessus du genou, chemisier bleu pâle à col rond fermé par trois boutons au ras du cou, pas de maquillage mais un gros bracelet d’argent au poignet droit, aux pieds des ballerines en cuir naturel. Un couple hyper classique en tenue neutre, parents, oncles ou vieux cousins l’accompagnaient. A n’en pas douter une jeune étudiante arrivée depuis peu de sa province, réservée mais sans timidité. Il connaissait, il avait suivi le même parcours trois ans plutôt !
Le trio s’installa à une table et commanda des boissons sages.
Elle dansa une valse appliquée avec le monsieur puis, très vite un garçon type pruneau d’Agen que ses copains appelaient Aldo vint l’inviter, qu’elle suivit après un temps d’hésitation. Cela ne manqua pas il lui plaqua les mains sur les fesses et l’emmena piétiner une java pleine de déhanchements.
Il avait le cheveux noir et vaguement gominé, un tiers de tête de moins qu’elle et elle ne sembla pas retirer de leur conjonction un bien joyeux plaisir.
Quand il revint plus tard elle fit non de la tête avec une ébauche de sourire poli, mais dansa cependant avec deux trois autres garçons et bien sûr le vieux monsieur.
Tout en bavardant avec ses amis il la détaillait à la dérobée et sentait monter en lui une intense envie de la tenir dans ses bras.
Quand il se leva, les autres le regardèrent intrigués mais n’en ayant cure il s’approcha de la demoiselle s’inclinant légèrement dans une évidente invitation adressée tout à la fois à elle-même mais aussi à ses chaperons.
En une seconde elle fut dans ses bras alors que l’orchestre avait la bonne et rare idée de jouer un slow, l’accordéon ayant fait place à une clarinette.
Danser, il savait ; quand on est musicien on a toujours un peu le rythme dans les jambes, le corps, cela aide pour diriger une cavalière qui n’a pas fait ses classes avec vous, juste de la pointe des pieds, de l’arrondi du genou et deux mains fermes précises, voir autoritaires.
Cela s’engrenait à merveille, elle était souple et attentive, son corps était tiède et ses cheveux exhalaient un parfum de fleurs d’été juste un brin sublimé.
D’abord, ils furent silencieux, complices réticents, leurs regards ne s’affrontant que très vite avec juste un frémissement de sourire sur les lèvres disant le plaisir éprouvé.
Quand le piano plaqua les trois accords du mot fin, ils restèrent côte à côte et applaudirent tournés vers l’estrade. Dans toutes les langues du monde, cela veut dire : encore et l’orchestre acquiesça. Elle lui tendit les bras et ils reprirent la piste joue contre joue.
Evidemment ce sont là des gestes et des moments de douceur et de grande intimité entre des étrangers ignorant tout l’un de l’autre qui feraient crier au scandale par des observateurs réprobateurs, voir indignés. Mais, très curieusement de l’instant où il s’agit de danser les conventions sociales considèrent cela comme on ne peut plus normal. Pourtant chacun sait que depuis le fond des âges, la danse a toujours été une figuration mime de l’amour charnel. Bien sûr, la java n’est pas très bien vue dans les familles bourgeoises. Sauf peut-être par certaines dames (ou leur époux) qui jamais ne consentiraient à l’avouer. Après tout, peloter ou se faire peloter c’est à peu près comme manger ou être mangé !
Il dit soudain qu’il se nommait David ; elle fit un pas glissé et annonça : Claudine mais quand il s’enquit d’un patronyme complémentaire, elle sourit et répéta «Claudine».
Alors il précisa que quelques années en deçà il était venu à Paris débarquant de sa province avec un pantalon étriqué, une veste trop ample et une valise ayant beaucoup bourlingué contenant sa fortune pour y terminer des études puis se trouver de quoi se nourrir et se loger, une maigre bourse d’études n’y pouvant suffire. Il ajouta qu’en la voyant arriver il s’était revu faisant ses premiers pas dans la capitale monstrueusement omnivore ! Elle avoua n’être à Paris que depuis huit mois logeant chez des amis de ses parents, pour y poursuivre des études de lettres. Elle reconnu trouver cette ville assez effrayante et ne pas s’être fait d’amis de puis son arrivée
Hésitant, il murmura qu’il pourrait, pourquoi pas devenir le premier et devant son étonnement il ajouta : si les provinciaux de fraîche date ne se tiennent pas un peu les coudes ils finissent par être dévorés tous crus par les vrais, les pressés, les cyniques...
Elle hocha la tête :
- Vous, bien sûr, n’envisagez aucunement de me dévorer, moi l’inconnue qui passe et doit être vulnérable.
- Je n’ai vraiment rien d’un pervers, pourquoi me prêter pareille intention?
- Mais parce que je suis jeune et jolie, un peu perdue et que je ne vous connais pas du tout
- Jeune, jolie, certainement, perdue probablement mais pour se connaitre ne faut-il pas commencer ?
- Bien ; qui êtes vous ?
Il dit son nom, expliqua où il habitait, qu’avec un premier prix du Conservatoire national supérieur de musique il jouait dans un grand orchestre de Jazz/variétés où il avait rang de « collégien » et s’y amusait comme un petit fou. Il précisa encore qu’il serait toujours temps de passer des auditions pour intégrer un grand orchestre symphonique, sa vocation première. Mais d’elle il n’obtint rien d’autre que, tout de même, un numéro de téléphone.
Ils dansèrent encore plusieurs fois et elle finit par accepter une carte de visite comportant toutes ses coordonnées qu’elle rangea dans un portefeuille en cuir roux. Le courant passait bien mais il sentait malgré tout une petite méfiance persistante et n’insista plus.
Vint le moment des départ ils reprirent la route de Paris dans deux voitures qui s’éloignaient.
Elle s’était engouffrée dans une quatre chevaux gris souris et il conduisait, décontracté la suivant à quatre vingt mètres. A l’entrée dans Paris il se rapprocha et la logea sans grand mal dans une rue débouchant boulevard de l’observatoire. Il nota mentalement l’adresse puis rentra chez lui. Il avait un joli mais petit appartement près des jardins du Luxembourg ce n’était pas si loin.
Des jours passèrent, il jouait tous les jours en soirée au Pavillon d’Armenonville tout en poursuivant au Conservatoire les cours de perfectionnement de son instrument. Souvent il devait manquer des cours son orchestre participant au tournage de nombreuses comédies musicales.
Un jour son téléphone sonna et qu’elle ne fut sa surprise d’entendre : allo, bonjour, c’est Claudine...
Un peu gênée mais riant cependant elle lui expliqua avoir perdu son portefeuille (ou se l’être fait volé, ce qui revenait au même) et que seule sa carte de visite rangée dedans, portait des indications permettant une identification, donc, s’il se retrouvait, il y avait toutes les chances que ce soit lui qui soit contacté.
Ils bavardèrent en bons copains une petite demi-heure puis comme elle allait raccrocher il fut pris d’un vrai fou rire et lui déclara que si vraiment elle avait eu envie de reprendre contact avec lui il y avait des moyens plus simples et naturels qu’une perte de portefeuille.
Elle se rebiffait déjà, disant ne pas comprendre. Il rit encore et expliqua qu’il ne voyait pas trop comment elle faisait pour lui téléphoner puisque son numéro de téléphone était dans le dit portefeuille...
Il y eut un très long silence au bout duquel il lui proposa doucement une rencontre dans les jardins de Chaillot près de l’entrée de l’aquarium, le samedi suivant. Elle dit : je vous rappelle et raccrocha.
Elle le fit le vendredi soir, tard ; ce fut lapidaire : Bonjour, Claudine, demain 15 h, là où vous avez dit et avait raccroché avant qu’il eut pu dire un mot ! Malgré un accent chantant très méridional de l’Ouest son ton était à la foi d’envie et de contrition : je ne devrais pas mais ce péché j’en ai envie, le fait, le regrette, le confesse !
Tous deux furent religieusement à l’heure. Il avait fait sobre, pantalon de serge gris acier et chemise veste blanche face à une jupe en lin bleu et un chemisier bouton d’or.
Il lui demanda si elle aimait suffisamment la mer et ses habitants pour plonger avec lui dans les vieilles carrières de la colline de Chaillot et errer dans trois mille mètres carrés de bassins, de couloirs, de tunnels.
Qu’ils soient à Paris, Brest, Calais ou Monte-Carlo, les grands aquariums superbement mis en scène et en paysage ont toujours un petit aspect de contes de fées pour ceux qui ont su garder des fragments d’âme d’enfant. Et puis il y a l'éternelle fascination exercée sur l’ homme par ces deux éléments qu’il ne peut conquérir si l’on peu dire à mains nues, l’air et plus encore l’eau. Réminiscence d’une très lointaine vie marine ou amphibie.
Un aquarium, surtout aussi démesuré que celui-là, c’est rempli de beauté maléfique, de surprises étonnantes, et quand un énorme requin tigre vient vous raser le sommet du crâne dans un tunnel dont la voûte est un fond de bassin, forcément vous pouvez ressentir une soudaine (mais délicieuse) frayeur. Cela ne manqua pas et elle se jeta dans ses bras, s’accrochant comme une alpiniste novice qui perd pieds. Elle se reprit très vite avec un petit air coupable/gêné mais par contre ne lâcha pas son bras...
De bassins en bassins, de poissons chatoyants des mers de Chine aux ailes transparentes aux longs et dangereux barracudas, des étoiles de mer aux physalis mauves et aux méduses translucides, des poissons clowns aux mérous débonnaires, des madrépores aux anémones multicolores, de l’inquiétante murène au homard tapi sous les rochers ce furent des heures d’enchantement qui s’écoulèrent durant que se créait en parallèle une intimité complice. On parla littérature et musique, musique et poésie, grands espaces et mers profondes : Mers de France, Baie de Naples ou de Rio, mer Caraïbe et plages antillaises, fjords et Lochs. C’était si bon de se sentir en communauté d’idée sur des choses aussi importantes. D’ailleurs à l’orée de la vie, tout n’est-il pas important dès lors qu’il y a partage ?
Avant de se quitter, ils flânèrent dans le quartier et aboutirent au Bistrot du Chineur blotti dans l’impasse des carrières, sur la rue de Passy où ils se promirent de recommencer ces errances autour d’un sage jus de fruit.
------------------
Il y a des projets auxquels on cesse de penser sitôt qu’ils ont été formulés ; paroles en l’air, rêves d’un instant. D’autres bien au contraire vous habitent instantanément, vous obsèdent, vous harcèlent. Il y faut donner suite. Notion d’urgence...
Donc, ils se revirent, encore et encore, arpentant la ville tentacule, bras dessus bras dessous. Un jour ils jouaient les vigies dans le belvédère du parc des Buttes Chaumont. Une autre fois les trouvaient sur le pont d’un bateau mouche au large du Vert-Galant ou dans les escaliers de la Butte. Ils grignotaient le long des quais des chips, du gruyère, des olives en inventoriant les caisses des bouquinistes.
Ils fréquentèrent les cinémas ; juste un peu car elle n’était pas riche et refusait d’être par trop sa débitrice. Mais de temps en temps il y avait à l’affiche un film d’auteur incontournable qu’il fallait absolument voir ; surtout s’il était éreinté par la critique qui adorait ces jeux stériles.
Bien sûr, ils allèrent admirer Paris sur les toits de Notre Dame, s’extasièrent sur la merveille absolue qu’est la Sainte Chapelle, Assistèrent à quelques après-midi de la Comédie Française, devinrent les amis intimes envisagés près du vieil arbre.
Par une fin de journée d’automne toute dorée ils sortaient d’une exposition de peinture que proposait le palais du Luxembourg quand David, montrant un immeuble élégant et récent lui dit qu’il habitait là au dernier étage avec vue imprenable sur les toits alentour. Le plus normalement du monde, elle demanda paraphrasant Cyrano : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »
Il la contempla un instant, étonné ; étonné mais ravi puis sans un mot l’entraina doucement vers la porte de l’immeuble.
------------------
Elle avait pensé, la référence au dernier étage l’y encourageant, qu’il allait lui montrer une petite chambre de bonne tant bien que mal aménagée et se retrouva dans un grand studio extrêmement élégant relativement peu meublé mais avec un vrai sens esthétique : deux grands divans bas en cuir fauve, trois fauteuils assortis, une délicieuse et fragile table de l’école de Nancy en marqueterie signée Gallé, une bibliothèque abondamment garnie de livres à l’évidence souvent manipulés, deux vases en faïence bretonne garnis de roses odorantes le tout sur une moquette bleue nuit, éclairé par toute une paroi vitrée donnant sur une petite terrasse toiture. Elle voulu ouvrir des portes et découvrit une chambre petite et monacale, lit futon, placards en bois blond et deux fauteuils en osier tressé, puis une kitchenette superbement conçue et appareillée, des toilettes et une salle de bain avec douche à l’italienne et colonne à jets multiples.
Au mur de la chambre il y avait des reproductions de gravures de Dürer, deux clarinettes et un saxo ténor. Elle avait eu un tel regard vers les instruments qu’il se saisit du saxo et commença à jouer « Stormy Weather » avec une langueur légère à la manière de Don Bayas. Elle s’était laissée tomber sur le lit, allongée un bras replié sous la nuque et écoutait les yeux fermés. Quelque chose venait de basculer dans la nature de leur amitié...
Ami lecteur, qu’attends tu en cet instant ? Je ne sais et ne le saurais pas... Car la fin de cette histoire t’appartient ; je n’en veux rien savoir !
Ami lecteur, qu’attends tu en cet instant ? Je ne sais et ne le saurais pas... Car la fin de cette histoire t’appartient ; je n’en veux rien savoir !
© Jafou 2011
Re: Le grand arbre
Bonjour Jafou.
Je dois dire que je suis assez indécis concernant cet écrit. D'un côté, je suis sincèrement impressionné par la virtuosité de ton vocabulaire, qui va du plus simple au plus complexe. De même, j'ai cru à tes personnages : leur façon de se rencontrer, de se connaître, de s'éviter. J'ai trouvé ça intelligent et très bien construit. Je pense que tu maîtrises la création des personnages - autant au niveau physique qu'au niveau psychologique - de manière à donner cette lueur vivante tant recherchée.
J'ai particulièrement apprécié cette façon de faire, rappelant les quelques moments des Liaisons dangereuses. Je veux dire par là que, dans la relation des personnages, on ressent un jeu du chat et de la souris très présent dans le roman épistolaire de Choderlos de Laclos. Mais il y a une conséquence à cela : j'avais du mal à me projeter en 1950 en lisant ton texte et dès que tu faisais référence à une technologie "plus moderne", je me rappelais l'époque dans laquelle se déroule ton histoire. C'est dommage : peut-être déjà dans leur manière de parler, très relevé ? Je ne saurais dire.
Quelques points relevés ça et là :
Par deux fois, tu utilises le terme "voir" alors que tu devrais l'écrire "voire" : "Evidemment ce sont là des gestes et des moments de douceur et de grande intimité entre des étrangers ignorant tout l’un de l’autre qui feraient crier au scandale par des observateurs réprobateurs, voir indignés"
Il te manque des virgules par moment (mais je n'ai pas de citation, ça m'est venu après)
"si l’on peu dire" -> peut
"Un aquarium, surtout aussi démesuré que celui-là, c’est rempli de beauté maléfique, de surprises étonnantes, et quand un énorme requin tigre vient vous raser le sommet du crâne dans un tunnel dont la voûte est un fond de bassin, forcément vous pouvez ressentir une soudaine (mais délicieuse) frayeur." -> ce passage est radicalement différent des autres, alors il choque.
« Ce monument, quand le visite-t-on ? » je trouve ça drôle : Cyrano parle à cet instant de son nez, alors... que doit-on comprendre ?
"Elle avait pensé, la référence au dernier étage l’y encourageant, qu’il allait lui montrer une petite chambre de bonne tant bien que mal aménagée et se retrouva dans un grand studio extrêmement élégant relativement peu meublé mais avec un vrai sens esthétique : deux grands divans bas en cuir fauve, trois fauteuils assortis, une délicieuse et fragile table de l’école de Nancy en marqueterie signée Gallé, une bibliothèque abondamment garnie de livres à l’évidence souvent manipulés, deux vases en faïence bretonne garnis de roses odorantes le tout sur une moquette bleue nuit, éclairé par toute une paroi vitrée donnant sur une petite terrasse toiture." -> éclairée ? Parce que sinon je ne vois pas à quoi réfère le terme.
"Elle voulu" -> elle voulut
Je dois dire que je suis assez indécis concernant cet écrit. D'un côté, je suis sincèrement impressionné par la virtuosité de ton vocabulaire, qui va du plus simple au plus complexe. De même, j'ai cru à tes personnages : leur façon de se rencontrer, de se connaître, de s'éviter. J'ai trouvé ça intelligent et très bien construit. Je pense que tu maîtrises la création des personnages - autant au niveau physique qu'au niveau psychologique - de manière à donner cette lueur vivante tant recherchée.
J'ai particulièrement apprécié cette façon de faire, rappelant les quelques moments des Liaisons dangereuses. Je veux dire par là que, dans la relation des personnages, on ressent un jeu du chat et de la souris très présent dans le roman épistolaire de Choderlos de Laclos. Mais il y a une conséquence à cela : j'avais du mal à me projeter en 1950 en lisant ton texte et dès que tu faisais référence à une technologie "plus moderne", je me rappelais l'époque dans laquelle se déroule ton histoire. C'est dommage : peut-être déjà dans leur manière de parler, très relevé ? Je ne saurais dire.
Quelques points relevés ça et là :
Par deux fois, tu utilises le terme "voir" alors que tu devrais l'écrire "voire" : "Evidemment ce sont là des gestes et des moments de douceur et de grande intimité entre des étrangers ignorant tout l’un de l’autre qui feraient crier au scandale par des observateurs réprobateurs, voir indignés"
Il te manque des virgules par moment (mais je n'ai pas de citation, ça m'est venu après)
"si l’on peu dire" -> peut
"Un aquarium, surtout aussi démesuré que celui-là, c’est rempli de beauté maléfique, de surprises étonnantes, et quand un énorme requin tigre vient vous raser le sommet du crâne dans un tunnel dont la voûte est un fond de bassin, forcément vous pouvez ressentir une soudaine (mais délicieuse) frayeur." -> ce passage est radicalement différent des autres, alors il choque.
« Ce monument, quand le visite-t-on ? » je trouve ça drôle : Cyrano parle à cet instant de son nez, alors... que doit-on comprendre ?
"Elle avait pensé, la référence au dernier étage l’y encourageant, qu’il allait lui montrer une petite chambre de bonne tant bien que mal aménagée et se retrouva dans un grand studio extrêmement élégant relativement peu meublé mais avec un vrai sens esthétique : deux grands divans bas en cuir fauve, trois fauteuils assortis, une délicieuse et fragile table de l’école de Nancy en marqueterie signée Gallé, une bibliothèque abondamment garnie de livres à l’évidence souvent manipulés, deux vases en faïence bretonne garnis de roses odorantes le tout sur une moquette bleue nuit, éclairé par toute une paroi vitrée donnant sur une petite terrasse toiture." -> éclairée ? Parce que sinon je ne vois pas à quoi réfère le terme.
"Elle voulu" -> elle voulut
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