Concours de nouvelles Erotiques Edilivre du 15 janvier au 31 mars 2013

Disons qu'il y a littérature érotique et littérature pornographique, c'est à dire de l'érotisme bas de gamme, grossier et gratuit (fifty shades of Grey). Un livre érotique doit être extrêmement difficile à réussir, car il doit parvenir à doser le dit et le non-dit, à suggérer sans montrer. La poésie est un genre que s'y prête particulièrement, et c'est là qu'on voit les plus beaux chefs d’œuvre en matière d'érotisme. Je pense notamment au fameux "serpent qui danse" de Baudelaire, ainsi qu'au "cygne" (si je ne me trompe pas). Les auteurs qui y excellent sont ceux qui ont compris qu'il fallait faire le deuil de l'exhaustivité en la matière; décrire tout le corps érotique, c'est du gâchis et du trop dit.
Mieux vaut fonctionner par blason. Encore une fois, Baudelaire a relevé le défi avec "la Chevelure", un poème d'une sensualité à fleur de peau, où tout est dit à partir de ce simple élément.

Oui, Baudelaire effectivement est le seul ( à ma connaissance ) à avoir réussi cela. Une remarquable exception !

En fait, je pense qu'il y a quand même une autre étape entre l'érotisme pure et le pornographique. Un livre peut avoir des scènes qu'on considèreraient érotiques prisent hors contexte, mais qui ne sont pas la trame principale de l'ouvrage.
Pour ma part, je pense qu'il est plus simple de faire de l'érotisme en poésie. La poésie est déjà un genre littéraire très difficile à manier, mais elle se marie très bien avec la sensualité. En littérature, il est très difficile de ne pas franchir la barre du pornographique. Certains y parviennent facilement, d'autres moins. Mais c'est un genre très risqué, à prendre avec des pincettes.