La Ville
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La Ville
Dans l'idée des "études d’atmosphère", il m'est venu l'idée d'en faire une sur la ville. Bon, je le reconnais, c'est assez sinistre, halluciné, par fois ; mais c'était l'effet recherché. C'est un peu plus développé que ce que je vous avais montré précédemment - peut-être aurais-je dû m'en abstenir, d'ailleurs. Bref, voilà le résultat :
Grandeur cyclopéenne, démence de la pierre. Pestilence des ruelles, bruit incessant. La ville – cauchemar gris et démesuré ! Odieuse et concrète insanité – la ville !
Dans le lacis des rues hideuses, je me marche, écrasé par l’obscénité de la métropole. Le ciel de crépuscule apparaît au-dessus de moi, empli de bronze et de fer. Les murs se rapprochent l'un de l'autre, comme pour étouffer et écraser les venelles embusquées en dessous
Autour de moi avancent des gens, simple flot d'une mer humaine. D'où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Je ne sais pas. Mais dans leur regard flotte la même étincelle voilée, celle d'un désespoir profond ; cela m'effraye et je détourne mes yeux.
Soudain, je débouche sur une grande avenue ; là s'achèvent toutes les ruelles, telles des rivières de bitume s'engouffrant dans un fleuve d'asphalte. Voitures et camions ici circulent tout le temps, en un pandémonium atroce et sans fin, au rythme en dehors des conceptions humaines. De loin en loin se dressent, comme pour atteindre les cieux, des tours gigantesques, pareilles à des arbres de béton et de verre.
Effrayé, je m'avance tout de même. Le vent se lève à ce moment-là, apportant des senteurs fétides, venues des rues sordides, des parkings tapis sous des tonnes de métal, et de la mer souillée, qui gît non loin de là. Comme foudroyé par cette odeur méphitique, je recule un instant, puis reprends ma marche dans cette cité maudite.
Rapidement, la lumière blafarde du jour déclinant meurt, occise par la nuit ; je hâte mon pas. Où vais-je ? Je n'en sais rien. Des lampadaires sont allumés, brillant d'un or corrompu. Le ciel est noir, bien que les nuages d'airain aient été chassés ; la lune n'est pas encore née.
Peu à peu, mes pas me mènent dans les quartiers mal famés de la ville ; cadavres oubliés du reste des habitants. Ici, tout est sombre et silencieux, rien ne semble vivre. Une étrange angoisse point en moi ; où suis-je ? Cela m'est inconnu ; mais pourtant je continue d'avancer, suivant la rue à tâtons.
Brusquement le lune devant moi se lève, délétère, bosselée et grise, maculée de taches noires. La lueur argentée qu'elle diffuse révèle les maisons cachées par l'obscurité. Murs écroulés, fenêtres béantes. Sol défoncé, pignons affaissés. Poteaux pliés, affiches déchirées. Je me retourne, reviens vers le centre de la cité. Partout ailleurs, le même spectacle. Telle est la ville !
A cette vision, je me retourne et je cours, pour m'enfuir de la ville, la ville qui enserre le monde dans ses tentacules de métal ; la ville qui un jour étouffera le monde.
(Je l'ai mis dans nouvelles sans trop savoir où classer... )
La Ville
Grandeur cyclopéenne, démence de la pierre. Pestilence des ruelles, bruit incessant. La ville – cauchemar gris et démesuré ! Odieuse et concrète insanité – la ville !
Dans le lacis des rues hideuses, je me marche, écrasé par l’obscénité de la métropole. Le ciel de crépuscule apparaît au-dessus de moi, empli de bronze et de fer. Les murs se rapprochent l'un de l'autre, comme pour étouffer et écraser les venelles embusquées en dessous
Autour de moi avancent des gens, simple flot d'une mer humaine. D'où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Je ne sais pas. Mais dans leur regard flotte la même étincelle voilée, celle d'un désespoir profond ; cela m'effraye et je détourne mes yeux.
Soudain, je débouche sur une grande avenue ; là s'achèvent toutes les ruelles, telles des rivières de bitume s'engouffrant dans un fleuve d'asphalte. Voitures et camions ici circulent tout le temps, en un pandémonium atroce et sans fin, au rythme en dehors des conceptions humaines. De loin en loin se dressent, comme pour atteindre les cieux, des tours gigantesques, pareilles à des arbres de béton et de verre.
Effrayé, je m'avance tout de même. Le vent se lève à ce moment-là, apportant des senteurs fétides, venues des rues sordides, des parkings tapis sous des tonnes de métal, et de la mer souillée, qui gît non loin de là. Comme foudroyé par cette odeur méphitique, je recule un instant, puis reprends ma marche dans cette cité maudite.
Rapidement, la lumière blafarde du jour déclinant meurt, occise par la nuit ; je hâte mon pas. Où vais-je ? Je n'en sais rien. Des lampadaires sont allumés, brillant d'un or corrompu. Le ciel est noir, bien que les nuages d'airain aient été chassés ; la lune n'est pas encore née.
Peu à peu, mes pas me mènent dans les quartiers mal famés de la ville ; cadavres oubliés du reste des habitants. Ici, tout est sombre et silencieux, rien ne semble vivre. Une étrange angoisse point en moi ; où suis-je ? Cela m'est inconnu ; mais pourtant je continue d'avancer, suivant la rue à tâtons.
Brusquement le lune devant moi se lève, délétère, bosselée et grise, maculée de taches noires. La lueur argentée qu'elle diffuse révèle les maisons cachées par l'obscurité. Murs écroulés, fenêtres béantes. Sol défoncé, pignons affaissés. Poteaux pliés, affiches déchirées. Je me retourne, reviens vers le centre de la cité. Partout ailleurs, le même spectacle. Telle est la ville !
A cette vision, je me retourne et je cours, pour m'enfuir de la ville, la ville qui enserre le monde dans ses tentacules de métal ; la ville qui un jour étouffera le monde.
(Je l'ai mis dans nouvelles sans trop savoir où classer... )
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
Re: La Ville
le début me rappelle un texte que j'ai lu lors d'une lecture musicale. new york de "je sais plus qui".
c'est vrai que c'est une noire description. mais j'ai retrouvé dans ma mémoire, des quartiers identiques.
juste un truc : "je me marche" ça se dit?
c'est vrai que c'est une noire description. mais j'ai retrouvé dans ma mémoire, des quartiers identiques.
juste un truc : "je me marche" ça se dit?
Dans le lacis des rues hideuses, je me marche, écrasé par l’obscénité de la métropole.
Re: La Ville
A l'évidence, il s'agit d'une coquille ^_^
Par contre, je n'ai pas lu de New-York ou quelque chose ainsi écrit sur la ville. C'est venue des abysses de mon esprit... Je sais, ce n'est pas rassurant !
Par contre, je n'ai pas lu de New-York ou quelque chose ainsi écrit sur la ville. C'est venue des abysses de mon esprit... Je sais, ce n'est pas rassurant !
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
Re: La Ville
Tu as un esprit... étrange !
Mais j'ai beaucoup aimé : j'aime bien ton style !
Mais j'ai beaucoup aimé : j'aime bien ton style !
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: La Ville
certes. ce texte sur new york était juste froid, pas lugubre comme le tien, tu frises le glauque, c'est vrai un peu comme victor hugo
Re: La Ville
[quote="mathmatha"]Tu as un esprit... étrange ![quote]
Compliment ou pas ? Quoi qu'il en soit, ce n'est pas faux ; mais sans mes lectures de Tolkien, Lovecraft, Howard, C.A.Smith, Poe et autres, j'ai une certaine propension pour le macabre !
Merci
C'est vrai que je me suis lâché, là... On est à des siècles-lumières de mon espèce d'Ode à Dijon, pourtant postée il y a peu de temps...
Compliment ou pas ? Quoi qu'il en soit, ce n'est pas faux ; mais sans mes lectures de Tolkien, Lovecraft, Howard, C.A.Smith, Poe et autres, j'ai une certaine propension pour le macabre !
Mais j'ai beaucoup aimé : j'aime bien ton style !
Merci
extialis a écrit: certes. ce texte sur new york était juste froid, pas lugubre comme le tien, tu frises le glauque, c'est vrai un peu comme victor hugo
C'est vrai que je me suis lâché, là... On est à des siècles-lumières de mon espèce d'Ode à Dijon, pourtant postée il y a peu de temps...
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
Re: La Ville
Non, c'était un compliment, j'aime bien les esprits décalés : c'est difficile d'être sois et de respecter ses propres moeurs en subissant des influences moindre (ou tout du moins pas les mêmes que tout le monde) !
(les cours d'éthique déteignent !)
(les cours d'éthique déteignent !)
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
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