Nouvelle : ''Le voleur de vies''
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Nouvelle : ''Le voleur de vies''
Re-bonsoir, même si j'ai indiqué dans ma présentation où trouver mes deux nouvelles, je vous met la première que j'ai fait.
N'hésitez pas à donnez votre avis.
Première version :
N'hésitez pas à donnez votre avis.
Première version :
- Spoiler:
- Le voleur de vies
Comme d' habitude, après avoir essayé pour la énième fois d'écrire mon roman qui me hante depuis quelques années maintenant, je suis sortis faire un tour. Au sol, une pièce attira mon regard, et lorsque je me relevai, la pièce dans la main, je fus hypnotisé par la bouche d'égout. Je ne pourrais dire combien de temps je suis resté là, immobile dans le froid à fixer bêtement cette gueule béante. Peut-être était-ce du au fait que métaphoriquement, je pensais y reconnaître ma vie ? Je n'en avais aucune idée.
Lorsque j'eus enfin repris conscience de l'endroit où j'étais, le soleil commençait à descendre. Cela faisait donc au moins trois heures que j'étais dehors. Ne pas ressentir la morsure du froid sur tout mon corps ni les regards des passants indignés d'un tel comportement me dégoûta de moi même.
Je me rendis au magasin de journaux le plus proche et après avoir payer le journal de la télévision je rentrai chez moi, la tête enfoncée dans les épaules.
Trois jours avaient passé depuis cet incident, trois jours que j'étais chez moi, cloîtré comme un ermite. Trois jours que je n'avais pas osé ressortir dehors et affronter à nouveau le regard de mes voisins. Cependant je n'avais plus rien à manger, j'avais perdu le numéros du livreur et mon ordinateur me faisait apparemment la tête en ne cessant de refuser mon mot de passe qui était pourtant rester le même depuis cinq ans.
De retour avec mon repas congelé, je m’évertuai à trouver une assiette convenable. Dès que je me mettais à penser à l'autre jour, je n'arrivais plus à rien faire, même pas remplir ce fichu lave-vaisselle.
Dans un coin de la cuisine j’aperçus la carte, qui n'avait pas réchappé à la tempête de la dépression. Un amie me l'avait envoyée afin de m'encourageait à persévérer dans l'écriture de mon livre. Cette même carte, qui m'avait alors empêché d'avancer dans mon roman depuis que je l'avais reçu, c'est à dire il y avait de cela trois mois maintenant, me redonna subitement l’irrépressible envie d'écrire que j'éprouvais avant.
Déterminé comme jamais, je posai mon plat dans le frigo et décidai avant tout de remettre en ordre mon appartement, bien que petit, assez spacieux pour un homme célibataire de trente huit ans. Qu'est-ce que je ne trouvai pas en rangeant mon débarras ? Une liste des plus importantes, que je n'avais aucun souvenirs d'avoir fait et qui contenait tout les codes dont celui de mon ordinateur. En regardant attentivement le code, je me rendis compte que ce n'était pas un zéro mais un O majuscule.
Tout simplement heureux de pouvoir retourner à l'écriture de mon livre, je laissai en plan le reste de mon appartement. J'en avais tout de même bien rangé un quart, ce qui était un exploit pour une personne comme moi.
Je rentrai le code, il l'accepta et tout d'un coup l'horreur ! Tout mes fichiers contenant mes histoires inachevées, mes nouvelles, mes
idées, enfin tout quoi... Tout avait disparu du bureau.
Je rabattis le clapet de l'objet de mon malheur et dépité je me dirigeai vers le sofa et j’allumai la télévision. La présentatrice tergiversait à propos d'une femme ayant réussi l'impossible et d'un conseil des têtes mondiales. Les scoops et la politique habituels, plus ennuyant tu meurs, comme disait mon oncle.
Je repris alors conscience de la lettre et de ce que je m'étais promis à moi même. Je décidai alors que même si tous mes fichiers avaient disparus, je recommencerais coûte que coûte, mais avant ça je devais mettre un peu d'ordre dans ma vie, en commençant par l'endroit même où je vivais.
Il me fallut deux bonnes heures pour terminer. Affamé, ce qui était tout à fait normal étant donné que je n'avais pas mangé depuis huit bonnes heures, je ressortis le plat du frigo et le mis à chauffer. Tout en attendant, je regardai par la fenêtre et m'aperçut qu'il faisait déjà nuit et que la neige c'était mise à tomber. Lorsque la minuterie du four m'alerta que le plat était prêt, je sortis de mes réflexions et me rendis compte que l'inspiration autre fois présente était elle aussi revenue.
Je me lançai sur l'écriture de mon nouveau roman et continuai sur ma lancé jusqu'à deux heure du matin.
Après une relecture, je trouvai que c'était plutôt bien. Lorsque je l'enregistrai, une fenêtre apparue me proposant de le placer dans un fichier autre que sur le bureau. Deux choses me marquèrent alors l'une était la présence même de ce dossier, étant donner que je mettais tout sur le bureau, et l'autre était la présence d'un tas de documents déjà présents dont certains portaient le nom des histoires que j'avais commencé.
Pris d'un soudain espoir, je me saisis de ma souris et fit courir le curseur jusqu'à ce dossier inconnu. Je m'aperçus qu'il y en avait en fait plusieurs, comme si mon ordinateur c'était ordonné par lui même pendant que je rangeait mon appartement de mon côté.
J'ouvris celui qui portait le titre de ''nouvelles terminées''. Il y avait une bonne cinquantaine de documents. Ébahis par ma découverte, et ne sachant ce que cela pouvait signifier, je me mis à lire chaque œuvre afin de vérifier qu'elles soient bien de moi.
Au bout d'une heure, alors que j'entamais la deuxième moitié des nouvelles, le téléphone sonna, ce qu'il n'avait jamais fait jusqu'alors ! A l'autre bout du fil, une femme se mit à me sermonnait. Lorsqu'elle mentionna un mariage « fichu en l'air », certains éléments se mirent en place, révélés par la voix de cette femme qui n'était autre que celle de mon amie qui m'avait envoyé la carte.
Je courus jusqu'à cette dernière et la lus comme si c'était la première fois. Et en effet, la lettre, même si identique, ne portait plus le même message. Sur celle-ci il était question d'encouragements mais aussi de nouvelles dont certaines très troublantes parlaient d'enfants, d'une telle manière qu'on aurait pu croire que j'étais leur père.
Je me saisis du téléphone, et après avoir fait mes plus plates excuses je raccrochai.
Afin de vérifier si j'avais bien tout compris, je pris mon ordinateur et allai voir dans le dossier image. J'avais apparemment créer un dossier famille. Je l'ouvris, ne sachant qu'espérer y trouver, et l'inévitable apparut devant mes yeux : une multitude de photos où j'apparaissais en compagnie de cette même amie et de mômes dans divers endroits.
Il y avait deux dossiers supplémentaires, dont leur unique objectif était de m'achever. L'un était intitulé ''mariage'' et l'autre ''lune de miel''. Il me parut alors évident que, par je ne sais quelle magie, j'étais marié et père de trois enfants.
Comment tout cela pouvait-il seulement être réel ? Je décidai de me plonger dans le noir et d'y réfléchir. Au bout de vingt-quatre heures, vingt-trois coups de téléphones et quatre personnes différentes à ma porte, j'en conclus que ce monde n'était pas le mien. J'avais exposé deux possibilités : soit j'étais dans un monde parallèle, soit j'étais devenu fou, ce que je refusais à accepter. Je n'avais pas d'autre choix que d'accepter d'être dans un univers différent du mien où apparemment j'avais tout réussis et étais heureux.
Depuis ce jour ma vie changea complètement, je devins un auteur reconnu, je réussis même à écrire d'autres livres, et j'avais une famille comblée.* *Ce n'est que vingt-six ans plus tard que ma vie fut à nouveau bouleversée. Un matin je me réveillai plus tôt, afin d'aller préparer le petit-déjeuner à ma femme. En passant dans le salon, mon regard s'attarda sur la cheminée, purement décorative, et je m’évanouis.
*
A mon réveil, j'étais dans une cellule de trois mètres carré. Ma tête reposait sur une lettre.
Cette dernière était de mon autre moi, celui que j'avais remplacé. Il expliquait comment il avait fait pour changer nos vies, pourquoi il l'avait fait, et ce qu'il avait fait avec la mienne. A la fin de la lettre il me remerciait et disait qu'il savait que je serais reconnaissant pour ce qu'il avait fait. Et en effet, malgré le fait que j'étais en prison pour perpétuité - m'avait-on expliqué - j'avais eu une belle vie, et maintenant j'avais assez de temps pour pouvoir écrire n'importe quelle histoire. De plus, grâce à lui j'avais acquis une telle expérience que je pourrais avoir une renommé d'ici peu et serais reconnu comme ''l'écrivain prodige de la prison''.
Et pour cette vie qu'il m'a donné je ne lui en serais jamais assez reconnaissant.
Dernière édition par Priqlat le Mer 9 Mai - 16:18, édité 2 fois
Re: Nouvelle : ''Le voleur de vies''
Bon, après lecture, je pense que l'histoire en elle-même est assez intéressante, mais qu'elle manque de maturité dans le style. Tu ne t'attardes pas assez sur le caractère du personnage je crois. Par exemple, il ne lui faut pas longtemps pour comprendre ce qui se passe et ça n'a d'ailleurs pas l'air de l'étonner plus que ça.
Beaucoup de problèmes de conjugaison avec le passé simple.
La terminaison des verbes du 1er groupe (-er) à la première personne c'est -ai: je relevai, trouvai, je décidai... et tous les autres
Beaucoup de problèmes de conjugaison avec le passé simple.
La terminaison des verbes du 1er groupe (-er) à la première personne c'est -ai: je relevai, trouvai, je décidai... et tous les autres
Dis juste que tu es sorti faire un tour... On comprend que c'est dehorsje suis sortis faire un tour dehors
Même remarqueTrois jours que je n'avais pas osé ressortir dehors
Tu devrais revoir cette phrase. Elle est longue, lourde. Tu essaies à mon avis de mettre trop d'info là-dedans. Fais peut-être plusieurs phrases.Dans un coin de la cuisine j’aperçus la carte, qui n'avait pas réchappé à la tempête, envoyée par une amie, dans laquelle elle m'encourageait à persévérer dans l'écriture de mon livre.
"... que je n'avais aucun..."Une liste des plus importantes, dont je n'avais aucun souvenirs d'avoir fait, qui contenait tout les codes dont celui de mon ordinateur.
Re: Nouvelle : ''Le voleur de vies''
oh c'est bizarre d'être reconnaissant envers quelqu'un de l'avoir mis en prison. faudrait développer cette nouvelle, ça serait bien pour comprendre.
sinon, comme gallingham, je dis qu'il y a énormément de faute de temps (ouh la! )
mais garde l'idée, elle est bien
sinon, comme gallingham, je dis qu'il y a énormément de faute de temps (ouh la! )
mais garde l'idée, elle est bien
Re: Nouvelle : ''Le voleur de vies''
Merci Gallingham et extialis pour vos conseils, pour les fautes de conjugaison j'avoue que ce n'est pas mon point fort , j'ai corrigé les erreurs et essaierai de ne plus en faire.
Gallingham : j'ai suivi tes suggestions et est modifié les extraits en question.
Pour ce qui concerne le caractère du personnage, je pense retravailler la nouvelle afin d’approfondir ce point, mais pas avant cet été (j'ai le bac cette année qui va me prendre la plus part de mon temps libre ).
extialis : quand tu dis qu'il faudrait la développer, c'est dans le but de mieux expliquer pourquoi il lui est reconnaissant ou plutôt d'en faire un roman?
Gallingham : j'ai suivi tes suggestions et est modifié les extraits en question.
Pour ce qui concerne le caractère du personnage, je pense retravailler la nouvelle afin d’approfondir ce point, mais pas avant cet été (j'ai le bac cette année qui va me prendre la plus part de mon temps libre ).
extialis : quand tu dis qu'il faudrait la développer, c'est dans le but de mieux expliquer pourquoi il lui est reconnaissant ou plutôt d'en faire un roman?
Re: Nouvelle : ''Le voleur de vies''
alors là, c'est toi qui voit, mais une nouvelle peut facilement faire plusieurs pages, faut pas hésiter.
en développant un peu, en travaillant ton personnage, je crois que tu verras bien s'il devient un roman. des fois ça se fait tout seul.
en développant un peu, en travaillant ton personnage, je crois que tu verras bien s'il devient un roman. des fois ça se fait tout seul.
Re: Nouvelle : ''Le voleur de vies''
Bonjour,
Je trouve comme les autres que ton héros n'est pas surpris par ces changements de vie. Il ne se pose pas de questions et il comprends assez vite ce qu'il se passe.
Sinon, bonne nouvelle.
Je trouve comme les autres que ton héros n'est pas surpris par ces changements de vie. Il ne se pose pas de questions et il comprends assez vite ce qu'il se passe.
Sinon, bonne nouvelle.
adrienf- Date d'inscription : 27/01/2012
Age : 29
Localisation : Belgique
Re: Nouvelle : ''Le voleur de vies''
Idem pour ma part !
L'idée de base est excellente mais il manque à l'histoire un personnage plus profond, plus travaillé. Celui là fait un peu irréel.
L'idée de base est excellente mais il manque à l'histoire un personnage plus profond, plus travaillé. Celui là fait un peu irréel.
Re: Nouvelle : ''Le voleur de vies''
Bonjour tout le monde !
Alors voilà, j'ai trouvé du temps afin de réécrire ma nouvelle. J'ai gardé le même plan, mais j'ai modifié certains aspects. J'ai entre autre essayé de suivre vos conseil en retravaillant le personnage . Je sais qu'il reste encore des choses à faire avant qu'elle ne soit parfaite, mais je pense m'être bien amélioré depuis la dernière fois.
Enfin, je vous laisse en juger par vous même .
Alors voilà, j'ai trouvé du temps afin de réécrire ma nouvelle. J'ai gardé le même plan, mais j'ai modifié certains aspects. J'ai entre autre essayé de suivre vos conseil en retravaillant le personnage . Je sais qu'il reste encore des choses à faire avant qu'elle ne soit parfaite, mais je pense m'être bien amélioré depuis la dernière fois.
Enfin, je vous laisse en juger par vous même .
Le Voleur de Vies
Pour l'instant il était sur une nouvelle histoire qui risquait fortement d'être sa dernière. L'avenir de cette histoire jouerais le sien. Si comme toutes ses autres oeuvres elle ne donnait rien il changerait de vie à jamais, sinon il continuerait à essayer de réaliser sa folie de jeunesse.
Il était en chemin vers le magasin le plus proche de son appartement lorsqu'en face de lui il aperçut une pièce d'un euro. Ne voyant personne aux alentours, il se dépêcha de s'en saisir. Lorsqu'il se releva son regard fut attiré par la bouche d'égout au bord du trottoir voisin. Il ne sut jamais pourquoi mais cette vision l'attira de la même manière perverse qu'une flamme de bougie le faisait, il ne pouvait s'empêcher de la fixer.
Il resta ainsi, immobile au milieu du froid et du vent, sous les regards des passants jusqu'à ce que le soleil commence sa lente chute vers l'horizon. Lorsqu'il revint à lui, la première chose qu'il remarqua furent tous les regards qui même sans le vouloir, se tournaient vers lui. Il en ressentit une telle honte qu'il dut fermer les yeux afin de les oublier. Puis il se reprit sa marche.
Après avoir récupéré l'objet de sa promenade, il rentra, toujours aussi perturbé par son propre comportement. Sur le chemin il eu le temps d'y repenser et émit l'hypothèse que cette envie était plus bestiale et instinctive qu'autre chose et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.
Enfouit dans ses pensées, il ne put remarquer les petits éléments qui, même imperceptiblement, avaient changés. Ainsi le drapeau de la France n'était plus bleu-blanc-rouge mais rouge-blanc-bleu et le chat du voisin n'était plus blanc à rayures rousses mais le contraire.
De retour chez lui il se permit une pause afin de se changer les idées et alluma la télé. Après tout, c'était bien pour ça qu'il était sortit non ?
Sa pause terminée, il se saisit de son ordinateur afin de travailler sur son ultime histoire. Cependant ce dernier refusa les identifiants de son propriétaire et un George blasé prit un calepin qui traînait par là et commença à écrire en écoutant son instinct. Même si cette histoire n'allait jamais avoir de succès avant un bon siècle, son auteur n'en sachant rien, il s'évertuait à lui donner vie, la nourrissant de la même atmosphère sombre qui l'habitait lui-même.
Il fonctionna ainsi pendant trois jours dans le désordre complet et dans une obscurité quasi totale, où seuls quelques rayons de lumières qui arrivaient à passer sous la porte et par les volets entrebâillés, se reflétaient sur les pages qu'il tenait sur ses genoux, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il n'avait plus rien à manger.
Se rappelant de la dernière fois qu'il était sortit, reluqué comme un étranger, voir même un malade mental, il rebuta l'idée de sortir à la portée de toutes ces personnes. Il fut vite rappelé à l'ordre par son ventre qui cria famine et, déterminé malgré lui, il sortit de chez lui, se brûlant les yeux au contact de toute cette lumière.
Lorsqu'il revint chez lui rafraîchit par cette dernière promenade, il regarda son appartement d'un nouvel oeil et se promit de le ranger une fois rassasié.
Il prit son plat surgelé, précédemment acheté et se dirigea vers le four à micro- ondes. Pendant que la machine faisait son travail, il regarda tout le désordre qui régnait dans la cuisine et décida de commencer à ranger. Il se saisit de la poubelle et y fourra tout ce qui lui tombé sous la main : emballages, assiettes et couverts en plastiques, verres, magasines datant de plusieurs mois...
Juste avant que le four ne sonna, il tomba sur une carte, qui avait elle aussi subit les dégâts du désordre, envoyée par une de ses amis du lycée. Ils avaient repris contact il y avait peu de temps. Il lui avait dit le peu qu'il s'était passer dans sa vie depuis qu'ils s'étaient vus pour la dernière fois. Elle en avait fait de même et c'est ainsi qu'il avait appris qu'elle était devenue avocate dans une grande firme et aussi qu'elle s'était marié à la fin de ses études. La dernière carte qu'elle lui avait envoyél'encourageait et le poussait à ne pas désespérer, que tout rêve était fait pour être réalisé. Elle finissait en disant qu'elle avait hâte de lire son livre et de le voir dans les vitrines des bibliothèques.
Georges sortit de sa rêverie aux bip du four et à la bonne odeur qui en sortait. Il resta manger dans la cuisine appuyé contre le frigo, tout en fixant la carte. Il ne cessa de se demander ce qu'aurait été sa vie si, plus jeune, il n'avait pas été aussi timide et s'était retranché avec les personnages qu'il créait. Il alla même à se demander si il aurait pu avoir une aventure avec Marine, son amie de la carte.
Son repas terminé, il jeta la barquette dans la poubelle et reprit le nettoyage de son appartement, bien que son ardeur ayant un peu diminué en faveur de son envie de poursuivre son livre. S'il avait gâché une possible vie de bonheur et de réussite social, autant qu'il la finisse en beauté avec un manuscrit qui serait la preuve de son échec !
Alors qu'il rangeait son bureau, trois poubelles déjà pleine attendant devant la porte d'entrée, il trouva une liste. Cette dernière contenait tous les identifiants et codes qu'il utilisait. Chose étrange, il ne se souvenait pas de l'avoir écrite. Ses yeux partirent à la recherche du seul important pour le moment : celui de l'ordinateur.
Après une brève comparaison avec celui qu'il avait entré il y avait trois jours de cela, il se trouvait qu'un caractère qu'il pensait être un "o" était en fait un zéro.
Le bureau de l'ordinateur s'afficha et devant la vision d'horreur qui s'affichait devant lui, Georges sombra dans un immense désespoir, de la même façon qu'une enclume l'aurait attirait au fond d'un lac. Sur le bureau, là où se trouvaient tous ses écrits, il ne restait plus rien... Tout son travail depuis ses quinze dernières années avait disparu !
Ne sachant que faire d'autre, il ouvrit un nouveau document et commença à réécrire ce qu'il avait fait durant ces trois jours, animé par un total refus de vérité.
Lorsqu'il eu enfin finit, tard dans la nuit - ou très tôt dans la matinée -, il voulut enregistré son travail. C'est alors que le logiciel lui proposa un emplacement dont il n'avait pas connaissance et où il y avait des dossiers comportant des noms tel que "romans" ou "nouvelles". Un regain d'espoir réactiva ses fonctions cérébrales et la souris courra sur son tapis. Dans chaque dossiers se trouvait deux autres dossiers un "achevé" et l'autre "en cours ou inachevé". Il ouvrit le premier. Celui du dossier des nouvelles en contenait une quantité incroyable et celui des romans une bonne dizaine. Il s’attela à la lecture des nouvelles et, ne pouvant en croire ses yeux, reconnut sa façon d'écrire bien qu'étant meilleure.
Absorbé par ses lectures, il ne se rendit pas compte de l'heure qui filait affreusement vite, et lorsque le téléphone sonna il n'en fut que plus étonné. D'une part car il pensait qu'il faisait encore nuit alors qu'il était déjà dix heure du matin et d'autre part car personne ne l'appelait jamais.
Prudemment il décrocha le combiné et émit un faible "Allô ?". C'est alors qu'une voix de femme se mit à se déferler dans son oreille et il ne put presque rien comprendre. Seuls les mots "mariage fichu en l'air" et la voix de la femme, qu'il crut reconnaître lorsqu'elle baissa le ton pour s'excuser de lui crier dessus, résonnèrent dans son esprit. Au moment où il se remémorait la voix de la femme, il bredouilla quelques excuses et raccrocha le téléphone sans attendre une réponse de la part de la furie.
S'il ne s'était pas trompé, la voix correspondait à celle de son amie qui lui avait envoyait la carte d’encouragement. Cependant cela ne collait pas avec le discours de fou qu'elle lui avait tenu. Il se dirigea en vitesse dans la cuisine et se saisit de la carte, représentant la statue de la liberté, qu'il avait aimanté au frigo. Il la retourna et la lut comme si c'était la première fois. Et en effet, même si elle l'encourageait toujours dans son écriture, elle donnait aussi des nouvelles d'elle et de leurs enfants en vacance aux États-Unis.
Il dut la relire de nombreuses fois afin de bien tout intégrer, tandis que peur, angoisse et incompréhension se pressaient à la porte de son cerveau.
Saisit d'une idée, il courut maladroitement vers son ordinateur et ouvrit le dossier des photos qui était supposé être vide. Ce qui s'y trouva finit de l'achever : des dizaines, voir des centaines de photos de lui en compagnie de son amie et de gamins étaient présentes !
Dans ce brouillard épais de désespoir, emporté par un début de folie, il ouvrit le dossier contenant les photos de son prétendu mariage. Sa main, portée par une envie d'autodestruction, lui fit visionner les images d'une vie qu'il n'avait jamais vécu une à une.
Affolé, il essaya de reculer en poussant le bureau mais ne fit que tomber de sa chaise à la renverse. Les yeux exorbités et fixés sur l'écran, il continua à reculer ainsi jusqu'à ce que son dos touche le canapé. Arrivé là, il se recroquevilla, ferma les yeux et, tout en se basculant, essaya de comprendre la situation.
Il resta ainsi pendant de nombreuses heures durant lesquelles il passa de la réflexion à la colère, puis à la tristesse pour enfin finir dans la folie.
Durant la première période, il ne sut donner d'explications plausibles aux événement qui s'étaient succéder. Il revit aussi tout ce qui n'aurait pas dut être depuis quelques jours sans qu'il en tienne compte sur le moment. Il se les remémora plusieurs fois, comme si en faisant cela la réponse allait surgir d'elle même. Mais il n'en fut rien et c'est alors que, énervé contre lui-même, la colère l'envahit petit à petit.
Alors qu'il prenait soin de tout remettre dans le même désordre qu'avant, animé par la rage qui le consumait, il prit la télécommande et la jeta contre le mur. Cette dernière, en se fracassant, alluma la télé. La colère de Georges fut un court moment apaisée en voyant le résultat obtenu. Elle s'était fixée sur une chaîne d'infos nationales où l'on pouvait voir une belle blonde, un peu plus jeune que lui, en train de parler devant une foule d'au
moins un demi-million de personnes. Il ne put se concentrer sur ce qu'elle disait car il était absorbé par son charisme et par l'aura qu'elle émettait. Se ressaisissant, il prit le câble de la télé et l'arracha du mur.
Lorsqu'il fut totalement calmé et qu'il réalisa ce qu'il venait de faire, il se remit en position recroquevillée et pleura, tel un gamin qui aurait cassé quelque chose. C'est durant cette étape que la première personne arriva à sa porte et se mit à lui parler à travers. Tandis qu'il continué d'écouter les personnes qui se succédaient devant chez lui, quelque chose changea en lui et lorsque la dernière personne fut partit, il sécha ses larmes.
D'après ce que les personnes avaient dit, il semblait qu'il était estimé et que son travail était reconnu par une grande communauté. Des pensées qu'il n'arrivait même pas à formuler se bousculèrent dans sa tête. A un moment donné, son esprit fut comme séparé en deux, une logique, celle qui avait toujours était là, et une totalement tordue qui s'était caché depuis sa naissance et venait de décider de prendre le dessus. Son ''lui'' logique se détacha et pendant un court laps de temps, il se rendit compte de ce qu'il devenait, mais son autre lui était maintenant beaucoup trop puissant et de plus, il avait besoin de lui. Il détruisit alors totalement la partie de lui dont il n'avait plus besoin et, comme s'il renaissait, il se leva et sortit dehors,
souriant au soleil, les yeux grands ouverts.
Il vécut ainsi, trompant tout son entourage, pendant plus de vingt-cinq ans. Il n'avait plus repensé à ce qu'il s'était passé alors. Tout ce qui l'importait était que cette nouvelle vie lui avait permit de vivre tous ses rêves, et qu'il était devenu un écrivain de renom. Au début il avait utilisé les livre qu'il n'avait pas écrit puis, se trouvant à court de manuscrit, il avait été obligé de s'améliorer et finalement il avait conçut lui même ses histoires.
Un matin de la vingt-sixième année, il se leva plus tôt que d'habitude et décida d'aller préparer le petit-déjeuner pour sa femme. Arrivé dans le salon, son regard fut attiré par la cheminé, de la même manière qu'il l'avait été vingt-six ans plus tôt par les égouts. Puis tout devint noir...
Lorsqu'il se réveilla, il se trouvait dans une cellule restreinte et chichement meublée, le seul meuble étant le lit sur lequel il était couché. Il se redressa et, comme s'il se réveillait, se massa les yeux. Il vit alors un bout de papier froissé qui reposait sur l'oreiller.
Après une brève lecture, il avait comprit qu'un ''autre lui'' avait échangé sa vie avec la sienne. Les raisons étaient simples : il s'ennuyait affreusement dans sa vie qu'il jugeait trop parfaite et il était capable de le faire. Il n'expliquait pas comment il l'avait fait, mais racontait ce qu'il avait fait de sa nouvelle vie et, à la fin, s'excusait.
Il la relut une deuxième fois puis se leva et cria de joie. Il avait eu toute une vie afin d'apprendre à écrire d'une telle façon que personne ne pouvait contredire son talent.
Il avait goûté à la célébrité, à la vie ''trop parfaite'' qu'il lui avait donné et en effet, cela ne valait les sensations que l'on a lorsque l'on risque quelque chose... l'extase de la peur de l'inconnu. Et ce sentiment était mille fois amplifié par le simple fait d'être en prison ! « Pour ce qui m'attend, je ne lui en serais jamais assez reconnaissant ! » pensa-t-il, un sourire au coin des lèvres.
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