A la façon de Cyrano...

Ne croyez pas que je me rie des conséquences…
Moi, c’est moralement que j’ai de l’éloquence.
Je n’écrivaille pas ainsi qu’un paltoquet,
Mais j’écris en rageant, étant tout sauf coquet ;
Vos cœurs frémissent pourtant, par ma négligence,
De mon affront à ravaler, de ma conscience
Jaune, pâle, clouée dans le coin de votre œil.
Que d’honneurs malmenés, de scrupules en deuil !
Mais je marche sans rien sur moi qui me déguise,
Empanaché de tolérance et de franchise ;
Ce n’est pas l’habit le plus avantageux, c’est
Mon âme que je cambre ainsi qu’en un corset,
Et couvert d’humilité je viens, je m’attache
A retrouver mon bel esprit libre et sans tache,
Je ferai, traversant les groupes et les ronds,
Sonner les vérités comme des éperons.
Pourtant, si mon écrit par trop vous importune,
S’il ne devait à bord trouver bonne fortune,
Alors je m’en irai, cela est préférable.
Pour une atmosphère de nouveau tolérable,
Je préfère de ce navire disparaître,
Ailleurs tel un phénix de mes cendres renaître…
Je partirai mes chers amis le cœur en berne,
Vous rendant cette paix qui hélas, me concerne.