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le silence des coups

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Message par maria luna Dim 21 Aoû - 18:25

voici une nouvelle, extrait de mon recueil. Normalement, celle ci est corrigée et publié sur thebookedition, cepd, même si pour moi partager mes écrits est vraiment important, il se peut aussi qu'il reste quelques fautes ou quelques phrases disons "mal tournées" . Merci de voir si c'est "potable" ou pas. Désolé pour la mise en page, j'arrive pas à faire mieux





L’intérieur de leur maison était digne d’un catalogue prestigieux de décoration. Les meubles cirés de près jouaient harmonieusement avec les rayons du soleil et suscitaient sur la pièce un clair obscur du meilleur effet. Un magnifique bouquet de fleurs trônait sur la lourde table en chêne massif de la salle à manger. Il rajoutait ainsi à la fois une pointe de gaieté et de lumière à la pièce… La maison était immense, composée d’innombrables recoins, couloirs et pièces qui en faisaient aussi tout le charme.

En haut de la colline, elle ne pouvait pas passer inaperçue et bon nombre de curieux s’y arrêtaient pour admirer à la fois l’immense parc arboré mais également la façade au ton clair et chaud qui ajoutait un cachet supplémentaire à cette villa superbe. Les propriétaires paraissaient aussi charismatiques que l’endroit où ils vivaient. C’était des notables de la région, des gens à la fois riches et importants. Sur la sonnette d’entrée, on pouvait lire un nom : Famille O’Connors.

Ce matin là, Brian O’Connors âgé de quarante cinq ans se prépara soigneusement afin de se rendre à l’hôpital. Les mêmes rituels l’accompagnaient : douche dès le levé, puis petit déjeuner en peignoir, ensuite lecture du journal, du moins, les gros titres, et habillage. Il changeait de chemise tous les jours, c’était une règle à laquelle il ne dérogeait jamais.

C’était sa femme, Aline O’Connors qui préparait, la veille et avec soin, son costume composé d’une chemise, d’un pantalon, une cravate et un veston… Une fois habillé, il jeta un œil sur le miroir ou plutôt ne put s’empêcher de se regarder admirativement. Brian ne faisait pas son âge, ses
traits étaient fins, sa peau hâlée par le soleil rehaussait l’éclat de ses yeux d’un bleu perçant. Il avait encore un corps de jeune adulte, à la fois musclé et terriblement attirant. C’était un de ses êtres charismatiques qui éveillaient souvent des sentiments opposés : l’amour et la haine,
l’admiration et la jalousie, un homme qui dès qu’on le rencontrait, ne serait ce qu’une fois, restait gravé dans la mémoire de celui qui avait eu la chance de le croiser. Le carillon de la lourde horloge du salon le ramena à la réalité. Tout en jetant un coup d’œil à sa montre, il prit au passage son attaché case puis sortit sans faire de bruit de la maison.


Le trajet lui permit de songer à la dure journée de travail qui l’attendait. Il allait encore enchaîner des dizaines d’interventions et sauver très certainement quelques vies. Arrivé aux urgences, il salua quelques personnes puis comme tous les matins, se dirigea droit vers son bureau, il ôta sa veste, enfila sa blouse blanche, vérifia qu’il avait dans ses poches tout ce dont il aurait besoin pour sa journée, prit un rapide café et s’engouffra dans l’antre des urgences…La journée se déroula à un rythme d’enfer. Il eut à peine le temps d’avaler un rapide déjeuner…

Pendant ce temps, sa femme Aline vaquait à ses occupations. Après avoir trié le courrier du matin, elle passa quelques coups de fils importants, lança quelques invitations pour le we suivant, puis, alla faire les boutiques du coin. Elle pouvait s’offrir tout ce qu’elle voulait, l’avantage certain d’être l’épouse du plus riche et du plus puissant chirurgien de la région. Cependant, celle-ci n’était pas heureuse ; si elle avait l’apparence de la femme et de l’épouse parfaite, elle en avait bien, hélas, que l’apparence. Les faux semblants, le clinquant étaient devenus une seconde nature pour elle, un peu une seconde peau. Des questions, elle s’en posait, régulièrement, mais irrémédiablement, elle butait toujours sur celle qui revenait sans cesse dans son esprit, comme les vagues brisant les rochers sur le rivage. Les personnes qu’elle côtoyait avec son mari croyaient ou pensaient que si elle ne parlait que très peu durant le dernier vernissage ou le dernier dîner entre gens importants, c’était tout simplement parce qu’elle était timide. La vérité était nettement plus cruelle, sans doute plus simple mais inimaginable et tellement peu probable…

Elle s’offrit quelques vêtements, deux paires de chaussures. Ceux-ci rejoindraient le nombre impressionnant de chemises, jupes et tailleurs en tout genre ainsi que les nombreux souliers qui occupaient presque en totalité une lourde armoire.

En attendant son cher mari, elle se servit un verre de vin, les yeux dans le vague, elle ne put que se remémorer, comme souvent lorsqu’elle était seule, sa rencontre avec Brian, son charme presque insupportable, sa carrière débutante mais déjà pleine de promesses, cette façon de réussir tout ce qu’il touchait. « Toucher ? » ce mot à lui seul entraîna chez elle un frisson qui remonta jusqu’à sa nuque. Elle déglutit difficilement et comprenant qu’elle allait se sentir mal, elle préféra fermer les yeux. Ce simple clignement de paupière réussit, comme toujours, à balayer les images qui s’étaient incrustées dans sa mémoire.

Elle poussa un soupir, fit demi tour et jeta un œil à la pendule. Il était encore tôt ; pour finir de retrouver une certaine sérénité, elle décida de prendre une bonne douche. Une fois celle-ci prise, elle orienta son choix vers un pantalon en lin blanc et un chemisier blanc cassé. Elle jeta un œil presque indifférent au miroir qui lui renvoyait systématiquement l’image d’une belle femme, brune aux yeux verts, à la silhouette fine et sensuelle. Elle connaissait l’effet qu’elle provoquait aux hommes, et n’en faisait pas grand cas. Cela l’indifférait. Elle savait surtout quel effet elle faisait encore sur Brian. Agacée par le tour que prenaient ses réflexions, elle sortit de sa chambre et en attendant son mari, elle feuilleta distraitement une revue de mode. Comme tous les soirs, celui-ci, dès son arrivée, embrassa rapidement sa femme, puis alla se changer.

Le repas fut frugal, Brian aimait manger léger le soir, « afin de mieux supporter la nuit » comme il aimait le rappeler. Ce soir là, lorsque Brian
s’allongea sur sa femme, elle ferma les yeux et essaya de dériver vers un autre monde, loin de ce lit, surtout loin de Brian. Il s’endormit de suite après au grand soulagement d’Aline. Elle songea que cette fois ci, elle avait eu de la chance, il s’était contenté de vouloir coucher avec elle, elle avait évité le pire surtout parce qu’elle avait « accepté » de se plier à ses exigences.


Le lendemain, elle put souffler car Brian allait être absent toute la journée, jusqu’à tard dans la soirée. Elle s’octroya donc une longue grasse matinée, suivie d’un encas devant la télévision, puis d’une longue balade dans les bois qui se trouvaient près de chez elle. Elle se coucha tôt et se réveilla à peine lorsque Brian rentra, sans faire de bruit, pour une fois. Le cœur battant, elle attendit d’entendre son souffle régulier prouvant qu’il venait de s’endormir, puis referma les yeux, apaisée. Le lendemain midi, elle s’extirpa du lit difficilement. Ses côtes lui faisaient mal. Elle savait qu’il n’y avait pas grand-chose à faire, sinon qu’il faudrait attendre, une fois de plus, quelques semaines, qu’elles pussent se consolider. Elle ne put pas faire grand-chose de toute la journée. En tâtant son côté droit, elle grimaça de douleur. Elle aurait pu aller voir le médecin, mais elle savait déjà qu’elle n’aurait pas su ou pas pu répondre à ses questions.

De plus, contre des côtes cassées, il n’y avait pas grand-chose à faire, juste du repos. Elles se ressouderaient seules, elle le savait. Elle avait, malheureusement l’habitude.

Les jours passèrent paisiblement, Brian laissa sa femme tranquille. Là encore, il s’agissait d’une espèce de rituel. Il cassait, il attendait, puis recommençait, comme un refrain sans fin, une musique éternelle. Brian était un homme très occupé, son travail lui prenait un temps incroyable, en parallèle, bien sûr, il œuvrait pour le bien être de la communauté. Aux yeux de tous, il était un homme bien, un bon mari, un bon époux et surtout il avait permis à la ville bon nombre d’améliorations, comme un nouveau gymnase, la reconstruction de l’église, un nouveau stade. Les exemples ne manquaient pas. Bref, c’était un homme au dessus de tout soupçon, un être merveilleux comme se plaisaient à dire les « connaissances » du couple.

Alors qu’Aline cherchait vainement le numéro de téléphone pour faire livrer des fleurs, la sonnette d’entrée retentit. Elle fronça les sourcils et alla ouvrir surprise d’avoir une visite aussi matinale. Elle poussa un soupir à la fois résigné et agacé.

- Maman, quel bon vent t’amène ?
- Je venais aux nouvelles, ça fait plus d’une semaine que je n’en ai plus.
- Tu oublies l’âge que j’ai, je ne suis pas obligée de t’appeler tous les jours.
- Certes, cependant, je te connais, lorsque tu ne donnes plus signe de vie, je m’inquiète et tu sais pourquoi ! fit sa mère en lui jetant un regard plus appuyé.
- Oui, je sais, mais je t’ai déjà dit que ça n’arriverait plus et que ça ne te regardait pas.
- Ca, c’est toi qui le dis, comment veux tu que je te crois ? Rappelle-toi, la dernière fois, c’est moi qui t’es conduite à l’hôpital.
- Je m’en souviens très bien, mais aujourd’hui ça va.
- Ah oui ? il frappe moins fort ?
- Maman ! je te prie d’éviter ce genre de remarque ! fit Aline visiblement choquée.
- Excuse moi, mais quand je pense à ce qu’il t’a fait, je m’emporte, c’est plus fort que moi.
- C’est bon, je gère la situation, ne t’en fais pas.
- D’accord, d’accord, comme tu veux, je te crois.

Les deux jeunes femmes discutèrent encore un peu, cette fois-ci de tout et de rien, puis la mère d’Aline partit, à peine rassurée.

Une semaine plus tard, jour pour jour, un « accident » survint chez Aline et Brian. Une mauvaise chute dans les escaliers assura Brian, un coup en trop pensa la mère d’Aline.

La famille d’Aline voulut un procès, convoqua la presse, appela un avocat, en vain. Brian, protégé par les hautes administrations, les notables de la ville, en sortit, blanchi. Il osa même dire que ce non lieu avait « rétabli son honneur ». Quelques jours plus tard, on put apercevoir une femme courbée, les épaules baissées, les traits figés par le chagrin, à jamais. Elle parcourut l’allée centrale du cimetière, tourna à gauche, puis à droite et avança vers une tombe perpétuellement fleurie. Rituel éternel, rencontre immuable entre une mère et sa fille…Elle déposa une gerbe de fleurs sur le tombeau, fit un signe de croix, fixa le visage souriant gravé à jamais sur la pierre tombale et murmura : « Repose en paix ma chérie, là où tu es, il ne pourra plus jamais te faire du mal » une larme roula sur sa joue qu’elle n’essuya pas, et elle repartit à petit pas, rongée par les remords et la douleur…

****

A toutes les femmes victimes de maltraitances physiques et/ou sexuelles.
maria luna
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Age : 50

http://lesecritsdelame.jimdo.com/

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Message par danay Lun 22 Aoû - 5:58

de quarante-cinq ans
Les mêmes ( aucune référence préalable) rituels
douche dès le lever
attaché-case
we
fois-ci
au-dessus
Je ne ressens pas d'émotion ( et pourtant tu as dû vouloir en faire passer avec un sujet aussi douloureux). Ce récit est une sorte de "rapport", sous forme d'histoire, mais froid et distant..
Je comprends que tu veuilles conserver jusqu'à la fin le mystère de la relation du couple... dans ce cas, je n'aurais ( c'est personnel) pas mis de dialogue entre la mère et la fille, mais plutôt, en prologue, inséré l'avis de sa mère ( si tu veux conserver ce personnage) ou encore d'une amie... "une" qui SAVAIT.....
Amicalement,
Danay
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Message par Jafou Mar 23 Aoû - 23:21

Je suis assez d'accord avec danay. Nous sommes en présence d'un compte rendu impersonnel ni indigné, ni réprobateur. Il n'y passe guère d'émotion. Beaucoup de lieux communs et de détails inutiles qui alourdissent le texte ; des termes inappropriés, des anachronismes -Les deux jeunes femmes discutèrent-. L'accident, sommet crucial du thème est très maladroitement amené pour favoriser un suspens final qui ressemble à un jeu de devinettes. Dommage cela méritait un meilleur traitement.
Jafou
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