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la fille de Flore II

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Message par alissa Mer 29 Juin - 13:27

Nouvel extrait de mon roman. J'attends vos suggestions et remarques!
Il alluma une autre cigarette, dont l'extrémité se porta à incandescence puis s'éteignit aussitôt, ainsi qu'une supernova qui meurt dans l'espace sidéral, ou quelque chose comme ça. Je grimpai les escaliers lentement, et m'acheminait jusqu'à la chambre à tâtons. Quelques mètres en dessous, les ronflements du grand-père faisaient un râle régulier, un bruit de machine à laver. Parfois je me surprenais à l'envier. Maintenant, par exemple. Ce n'est pas si terrible d'être grabataire, quand on a sa tranquillité. Moi je m'ennuyais, mais je n'étais pas tranquille. Bien sûr, j'aimais Arnaud, et en somme, vivre à ses côtés -avec tous les avantages et les inconvénients que cela impliquait- ne me déplaisait pas. Mais moi, toujours perdue, toujours sur le qui-vive, à attendre une stabilité, je me fatiguais.
Que ne donnerais-je pas pour me sentir semblable à l'une de ses femmes, mariés depuis dix ans, grosse et deux enfants, laide parce qu'elle ne veut plus plaire, végétant dans la vie, et ainsi de suite, me disais-je en me faufilant entre mes draps. Non. J'étais jeune mariée, presque vieille fille, pas vilaine, pas d'enfants, pas posée. La belle-famille me méprisait pour ça, évidemment. Entre autres. Une institutrice! Il n'avait pas pu dégoter pire... Puis je songeai qu'au fil des années leur aigreur passerait, et que moi, enfin, je deviendrais une dame installée mariée deux enfants, grosse et délaissée. Je comprenais la satisfaction de ces femmes, à présent. Tout à fait honorable. J'avais longtemps cru que toutes les mères de famille étaient bâties sur le même modèle, à commencer par la mienne. Jeunes filles, elles épousaient des hommes qui les complimentaient et leur faisaient croire qu'elles étaient belles, elles fabriquaient des marmots, puis elles s'épaississaient, au fur et à mesure qu'ils grandissaient. La jolie vie!
Je me redressai subitement et allai ouvrir grand la fenêtre. Les étoiles, cerises blanches jaillissant de leur feuillage noir, piquaient le ciel sinistre comme de petites têtes d'épingles en diamant, scintillantes et douces. Voici des milliards d'années qu'elles contemplaient le même endroit, et à force, cela devait les rendre tristes. Depuis un siècle environ, elle observaient la même fontaine, le même jardin, la même maison. Seuls les visages changeaient un peu. Il y avait eu pépé Dédé, sa femme, la blonde au sourire détraqué qu'on voyait en mariée sur une photo noir et blanc, dans la chambre du vieux, leurs enfants, puis Pauline adulte et son mari Armel, puis Arnaud et moi... Et entre Pauline et moi, Flore. A l'évocation de ce nom étrange, je me figurais une forte dame poussée trop vite, à la manière d'une plante en serre abreuvée à coups de seringues, une bizarrerie de la nature, habile à créer de ces monstres radieux, denses et comme trop chargés de touts les attributs et particularités possibles. Elle portait entre ses bras une gosse geignarde, qui avait un peu d'elle, dans la rudesse du visage épanoui, et un peu d'Arnaud, dans la mollesse du regard, des lèvres. Mais non, j'extrapolais. Cette femme-là n'existait pas plus que la gamine, et, à coup sûr, elle était toute différente de ce que concevais. Il en va fréquemment ainsi. Et puis, comment savoir? Rien, aucun objet, aucune photo attestant du passage de ces deux êtres qu'il avait aimés pendant douze ans ici. Seul un silence terrifiant. Envolées, ces deux femmes adorées, que j'avais cependant cherchées dans tous les coins, au début, presque malgré moi, sans doute par instinct de jalousie féminine. Elles étaient parties comme elles étaient venues, du néant, elles retournaient au néant. Tant et si bien que jusqu'à ce que Marie lançât ce sourire contrariant devant la fenêtre, je résolvais de les compter pour mortes et enterrées. J'avais pris un sage parti en me tenant à l'écart d'un passé qui ne m'appartenait pas. Mais cela ne dura guère...
Un subtil froissement, au creux des buissons, me fit pencher la tête. Sans doute une souris qui regagnait son trou. Je l'écoutai trotter entre les bruyères fleuries, amusée. Puis, quand le petit bruit se tut, je refermai la fenêtre. La nuit n'était pas tout à faire noire. Alors que je m'apprêtais à retourner au lit, vaincu par la lassitude, je manquai de me heurter contre la sombre silhouette d'Arnaud. Mon cri d'étonnement lui arracha un rire railleur. Je me demandai depuis combien de temps il m'observait, planté là derrière moi.
-Ne refait plus ça, lui dis-je.
Il posa ses deux mains sur mes épaules et me serra contre lui, sans cesser de rire. J'eus peur qu'il ne m'eût surprise entrain de parler toute seule.
-Ça va mieux?
-Ça va...j'ai respiré l'air frais et ça c'est calmé...Tu veux bien qu'on dorme la fenêtre ouverte?
Il fit « oui » de la tête. Je me replongeai sous les draps sans prendre le soin d'ôter ma robe, la tête encore lourde. Il enleva ses chaussures, sa montre, sa chaîne promptement, les déposa un peu n'importe où. Avant d'accrocher sa veste au porte-manteau, il sortit un papier de sa poche, un truc de la taille d'un carton d'invitation, puis le considéra quelques secondes, sans bouger. Il se mordit la lèvre et je sentis couler sur moi un oeil inquisiteur, que voilait la grisaille de la nuit. J'allai ouvrir la bouche, lorsque, après une courte hésitation, il me tourna résolument le dos et remit le carton dans sa poche. Au-dessus de lui, contre le rideau, quelques moustiques se battaient en duel.
-Qu'est-ce que c'était?
Il fit volte-face.
-Hein?
-Ce papier.
-Quel papier?
-Ce papier que tu tenais, il y a un instant. Et que tu as rangé dans ta poche.
Une vague de froid déferla entre nous. Vraiment, il n'était pas comme d'habitude. Je pariais intérieurement que mon interrogation me gênait.
-Ah ça? Rien du tout. Rien d'important. Une adresse que m'a donnée mon père, pour les meubles. Pourquoi?
Je me demandais tout à coup en quel honneur je venais de poser cette stupide question, de ce ton aussi suspicieux. De quoi attiser sa rogne. Je n'étais guère plus sympathique, ce soir. Mais moi, j'avais des raisons, ou j'étais persuadée d'en avoir; la migraine, et cette satanée plaque de sonnette, et ce nom de Flore qui galopait continuellement d'une extrémité de mon cerveau à l'autre, en faisait des va-et-vient. C'était tout bête, il suffisait que je lui en parlasse. Quelque chose m'en empêchait. Son humeur, oui. Et sans doute ce mutisme, ce tabou quasi religieux autour du nom exilé, dont je prenais conscience, à présent. Il ne s'agissait pas d'éveiller le volcan assoupi. Tout bien réfléchi, j'étais assez grande pour commander moi-même une nouvelle plaque, parfaitement semblable, sauf le nom féminin succédant au sien. Souvent mes douleurs capitales m'entraînaient à me tracasser pour des broutilles d'une bêtise affligeante. Il m'arrivait de me montrer sotte.
Arnaud se ménagea une place du côté gauche. Il rejeta les draps en sueur au pied du lit. Lui aussi dormait mal, quand la température dépassait les bornes. Pas comme pépé Dédé. D'accord, il était vieux, et il avait plein de problèmes. Ça ne l'empêchait pas de ronfler quelque que fut le lieu ou la saison. Encore une bonne raison de le jalouser.
Ni Arnaud ni moi n'avions sommeil. On se couchait parce que c'était l'heure et qu'il fallait bien se mettre au lit un jour. Nous aurions pu rester debout une éternité, à faire les cent pas dans la salle à manger, à parcourir les chemins de la Seraie, que sais-je? Mais, par-dessus tout, j'avais besoin de me sentir seule.
Parce qu'il me semblait qu'en quittant mon petit appartement de quatre pièces, et ma petite vie entre quatre murs, je venais de commettre une grave erreur.

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Message par extialis Jeu 30 Juin - 7:20

C'était tout bête, il suffisait que je lui en parlasse.
parlasse? t'es sûre?

à part ça, je trouve le style intéressant. coulant tout comme il faut. je ne peux pas parler de l'histoire puisque ce n'est qu'un extrait. pourtant, je trouve que cette femme a des idées très réduites des femmes mariées depuis longtemps. dieu merci on n'est pas toutes de grosses dondons délaissées par le mari, au cerveau vide de tout intérêt. mais sans doute déprime-t-elle et c'est ce qui lui fait penser de telles choses.
elle parle aussi de sa petite vie entre quatre murs, et de migraines. elle est malade?
tu devrais proposer ton roman à un comité de lecture, il m'a l'air bien avancé, non?
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Message par alissa Jeu 30 Juin - 10:08

non il n'est pas avancé du tout! En fait je butte à chaque page... Effectivement à ce stade de l'histoire l'héroïne porte un jugement très réduit sur les femmes mariées, mais elle va vite voir que ce n'est qu'un a priori très facile! (cela dit Clémence n'est pas mon porte-parole, je te rassure, je ne suis pas toujours d'accord avec elle! Smile ). Et oui,elle est malade, elle souffre de migraines chroniques, ce qui est très important pour la suite de l'histoire. J'en posterais d'autres extraits quand elle sera plus avancée!
merci pour ton commentaire, extialis!
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Message par extialis Jeu 30 Juin - 10:19

je t'en prie. la qualité est là en tout cas sunny
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Message par alissa Jeu 30 Juin - 11:33

merci!
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