Journal intime d'un Dragibus
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Journal intime d'un Dragibus
Voici mon premier roman qui raconte les aventures d'Améthyste collègienne de 14 ans, surnommée Dragibus par ses amis. Le roman est actuellement en correction et compte douze chapitres représentant les douzes mois d'une année scolaire (de septembre à aout). Je n'avais que treize ans quand ceci a était écrit et même s'il ne s'agit pas d'une excuse je vous demande d'en tenir compte. Ce qui suit est le prologue du roman. En espérant que cela vous plaises. Bonne lecture
Mademoiselle-A
En pratique, je ne ressemble pas vraiment à un Dragibus, je ne suis pas une petite boule de sucre de couleur !
Je suis une ado tout à fait classique : pas très grande, blonde, mince, de grands yeux noisette et un penchant immodéré pour le shopping et la musique.
Mais mes amis ont décrété que je ressemblais à un Dragibus, ce qui me vaut depuis lors ce surnom mignon, certes, mais d’un ridicule affligeant. En même temps, c’est toujours mieux que mon vrai prénom…
Je m’appelle Améthyste mais, attention, il est interdit à quiconque veut rester mon ami de m’appeler ainsi. Je préfère qu’on dise Amé, à la rigueur.
Heureusement, je ne suis pas la seule de la famille à avoir un prénom ridicule. Un de mes frères jumeaux s’appelle Amour. Si, si, je vous jure ! Je me demande quel médicament ma mère a pu prendre à la maternité mais quand elle en est sortie, un seul de ses trois enfants avait un prénom normal (mon frère Jérémy a échappé au massacre des prénoms ridicules). Bref, après deux ans à pouponner leurs triplés, mes parents ont décidé que ça ne leur suffisait pas! Ils ont donc eu quatre autres enfants, comme ça pour s’occuper. J’ai deux autres frères (William douze ans et Skandar, autre victime du prénom maudit, huit ans) et deux autres sœurs (Clémentine 10 ans et Georgina 5 ans). Et oui, nous sommes sept, cela peut paraître énorme mais dans l’ensemble mes frères et sœurs sont (presque) toujours adorables et mes parents, qui ne sont pas si déglingués que ça, ont décrété que, en tant que première fille de la famille, je dois être la seule à bénéficier d’ une chambre, d’une ligne téléphonique et d’une salle de bain perso que je partage avec Sushi (mon chaton) et ma bande de joyeux lurons (dixit ma mère), autrement dit mes amis. Vous devez commencer à penser qu’ils sont imaginaires, ces amis, puisque je vous parle si souvent d’eux sans jamais vous les présenter. Allez, je me lance! Nous somme une petite bande de huit, il y a:
Jane, pas très grande (comme moi), un an d’avance au collège, globe trotteuse émérite et fan de mode.
Kimberley (Kim), grande, brune, un goût invétéré pour le luxe, accro à la mode, « légèrement » garce et totalement déjantée.
Susanna, moi en brune, fan de rock, mystérieuse et sexy, addict au shopping gravement atteinte.
James, discret, fainéant, mordu de foot, l’ado mec de 14 ans dans toute sa splendeur.
Alexandre, (Alex) grand, brun, champion de France de karaté (oui, oui vous avez bien lu : de France), un macho qui fait des blague pourries et drague tout ce qui bouge, mais c’est pour ça que je l’adore !
Et pour compléter, Am (personne n’appelle Amour par son prénom en entier tout le monde dit Am), Jérémy et moi.
Mais il n’y a pas que les amis dans la vie ,en tous cas pas dans MA vie.
Il y aussi l’amour et pour moi l’amour, il porte un nom : Léo …
Il est ma joie de vivre, mon rayon de soleil, mon phare, ma… enfin vous voyez ce que je veux dire?! Pour faire court, Léo est mon petit copain, je l’aime à la folie et puis c’est tout.
Mais pour en revenir à mes amis, ils squattent souvent chez nous pour le plus grand plaisir de mes parents et de la fratrie.
Anna Rossi
Aucune reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l'article L 122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite de ce site sans l'autorisation expresse de l'auteur.
Mademoiselle-A
Prologue
Présentation
Présentation
En pratique, je ne ressemble pas vraiment à un Dragibus, je ne suis pas une petite boule de sucre de couleur !
Je suis une ado tout à fait classique : pas très grande, blonde, mince, de grands yeux noisette et un penchant immodéré pour le shopping et la musique.
Mais mes amis ont décrété que je ressemblais à un Dragibus, ce qui me vaut depuis lors ce surnom mignon, certes, mais d’un ridicule affligeant. En même temps, c’est toujours mieux que mon vrai prénom…
Je m’appelle Améthyste mais, attention, il est interdit à quiconque veut rester mon ami de m’appeler ainsi. Je préfère qu’on dise Amé, à la rigueur.
Heureusement, je ne suis pas la seule de la famille à avoir un prénom ridicule. Un de mes frères jumeaux s’appelle Amour. Si, si, je vous jure ! Je me demande quel médicament ma mère a pu prendre à la maternité mais quand elle en est sortie, un seul de ses trois enfants avait un prénom normal (mon frère Jérémy a échappé au massacre des prénoms ridicules). Bref, après deux ans à pouponner leurs triplés, mes parents ont décidé que ça ne leur suffisait pas! Ils ont donc eu quatre autres enfants, comme ça pour s’occuper. J’ai deux autres frères (William douze ans et Skandar, autre victime du prénom maudit, huit ans) et deux autres sœurs (Clémentine 10 ans et Georgina 5 ans). Et oui, nous sommes sept, cela peut paraître énorme mais dans l’ensemble mes frères et sœurs sont (presque) toujours adorables et mes parents, qui ne sont pas si déglingués que ça, ont décrété que, en tant que première fille de la famille, je dois être la seule à bénéficier d’ une chambre, d’une ligne téléphonique et d’une salle de bain perso que je partage avec Sushi (mon chaton) et ma bande de joyeux lurons (dixit ma mère), autrement dit mes amis. Vous devez commencer à penser qu’ils sont imaginaires, ces amis, puisque je vous parle si souvent d’eux sans jamais vous les présenter. Allez, je me lance! Nous somme une petite bande de huit, il y a:
Jane, pas très grande (comme moi), un an d’avance au collège, globe trotteuse émérite et fan de mode.
Kimberley (Kim), grande, brune, un goût invétéré pour le luxe, accro à la mode, « légèrement » garce et totalement déjantée.
Susanna, moi en brune, fan de rock, mystérieuse et sexy, addict au shopping gravement atteinte.
James, discret, fainéant, mordu de foot, l’ado mec de 14 ans dans toute sa splendeur.
Alexandre, (Alex) grand, brun, champion de France de karaté (oui, oui vous avez bien lu : de France), un macho qui fait des blague pourries et drague tout ce qui bouge, mais c’est pour ça que je l’adore !
Et pour compléter, Am (personne n’appelle Amour par son prénom en entier tout le monde dit Am), Jérémy et moi.
Mais il n’y a pas que les amis dans la vie ,en tous cas pas dans MA vie.
Il y aussi l’amour et pour moi l’amour, il porte un nom : Léo …
Il est ma joie de vivre, mon rayon de soleil, mon phare, ma… enfin vous voyez ce que je veux dire?! Pour faire court, Léo est mon petit copain, je l’aime à la folie et puis c’est tout.
Mais pour en revenir à mes amis, ils squattent souvent chez nous pour le plus grand plaisir de mes parents et de la fratrie.
Anna Rossi
Aucune reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l'article L 122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite de ce site sans l'autorisation expresse de l'auteur.
Re: Journal intime d'un Dragibus
ce prologue est rudement bien fait, je trouve. rien à redire à ces petites présentations
Re: Journal intime d'un Dragibus
Pareil, c'est clair et net ! Les personnages sont présentés simplement mais bien.
J'attends la suite avec impatience la suite ; je promets pas de suivre jusqu'à la fin, les journaux intimes n'a jamais été mon fort ( à par peut-être le journal intime d'une jeune drogué que j'ai carrément dévoré en deux après midi ! )
J'attends la suite avec impatience la suite ; je promets pas de suivre jusqu'à la fin, les journaux intimes n'a jamais été mon fort ( à par peut-être le journal intime d'une jeune drogué que j'ai carrément dévoré en deux après midi ! )
Wellyf- Date d'inscription : 31/05/2011
Age : 31
Re: Journal intime d'un Dragibus
excellent prologue! Le ton sonne juste, tu es précise, claire, tout en gardant un style plein de fraîcheur. Pour un roman écrit à 13 ans, c'est plutôt bluffant! Seul léger bémol: attention aux répétitions (le mot "ridicule" revient souvent), et aux prénoms qui portent à confusion. Ce n'est sans doute pas très important, mais tout de même. J'ai l'impression que l'histoire se passe en France (Alex est champion de karaté). Or, la plupart des prénoms que tu as choisi, -James, Susanna,Jane...-évoquent plutôt l'Angleterre ou les Etats-Unis. Bref, il ne s'agit que d'une petite incohérence. Pour un roman écrit à 13 ans, cela reste un sans faute. Bravo!
Re: Journal intime d'un Dragibus
Chère Alissa,
Merci pour cette répétition non vue qui sera rapidement corrigé. Quand au prénom laisse moi t'expliquer comment j'en suis arrivée la. Les amis d'Améthyste sont inspirés de mes vrais amis. Aussi quand j'ai commencé à écrire "Journal intime d'un Dragibus" et que je leur en est parlé il a était décidé que chacun aurait le choix de son prénom. C'est pourquoi les personnages ont des prénoms qui ne colle pas forcément à leur nationalité.
Merci pour cette répétition non vue qui sera rapidement corrigé. Quand au prénom laisse moi t'expliquer comment j'en suis arrivée la. Les amis d'Améthyste sont inspirés de mes vrais amis. Aussi quand j'ai commencé à écrire "Journal intime d'un Dragibus" et que je leur en est parlé il a était décidé que chacun aurait le choix de son prénom. C'est pourquoi les personnages ont des prénoms qui ne colle pas forcément à leur nationalité.
Re: Journal intime d'un Dragibus
Voici le Chapitre 1
2 septembre
Voilà, la date fatidique était arrivée. Ce mélange d’angoisse, de mélancolie et d’excitation ; vous l’aurez tous compris, c’était la rentrée. J’étais seule au milieu de cette cour que je connaissais si bien; ( par seule, j’entends sans aucun membre de la bande. Parce que sinon, une bonne soixantaine de personnes s’affairait autour de moi).
Je cherchais des yeux mes frères qui étaient partis dire bonjour à je ne sais qui, quand tout à coup…
« Dragibus !!!»
Je me retournais pour voir d’où provenait ce cri, et surtout quelle personne avait osé hurler ainsi mon stupide sobriquet devant toutes les troisièmes du collège, quand une tornade blanche me sauta dessus. Quelques secondes plus tard, notre petite bande était au complet.
Nous échangeâmes des commentaires sur nos bronzage, nos tenues…
« Mais, comme c’est bizarre les filles, vous êtes toutes habillées pareil ! »
À chaque rentrée, c’était le même rituel. La même tenue aussi : robe blanche, chaussures et veste noires. Nous faisions cela en souvenir de notre rencontre.
Je connaissais Suse depuis toujours. Mais en CE1, je discutais avec cette dernière et mes frères lorsque j’étais entrée en collision avec deux filles. En me relevant pour épousseter ma robe, j’avais tendu la main à la plus petite pour l’aider à se remettre debout.
« Tout va bien ? »
C’est alors que j’avais remarqué qu’elle et sa copine portaient la même tenue que moi. Celle que j’avais aidée à se lever me désigna l’autre fille et deux garçons que je n’avais pas vus:
« Je m’appelle Jane et voici Kim, James et Alex.
- Moi, c’est Amé et eux, Suse, Am et Jérémy »
C’est ce jours là que la bande naquit. En souvenir de cette rentrée, nous renouvelions notre rite tous les ans.
Tout en papotant avec mes amis, je scrutais la foule à la recherche d’un visage bien précis. Mais où pouvait il bien… ça y est ! Il était là! Léo! Mon Léo, superbe dans son Levis.
« Léo !!!
-Amé ? »
Il m’aperçut et sourit. Oh mon dieu ! Ce sourire ! A chaque fois que je le voyais, je fondais littéralement. Je me jetais à son cou et l’embrassais fougueusement. Il me serra dans ses bras. J’étais bien et j’aurais voulu que cela dure éternellement mais…
« Est-ce que vous avez l’intention de me faire un petit neveu immédiatement, où on peut dire bonjour ? »
Am ! J’allais le tuer ! Pas là ouvertement, non, mais plus tard, sournoisement quand j’aurai trouvé une réplique bien cinglante.
Les garçons commencèrent à discuter de trucs de garçon, du genre :
« T’as vu les seins de Mary, tu sais celle qui était en 5éme avec nous ?
-Ouais, ils ont doublé de volume !!! »
J’allais leurs rappeler que les filles n’étaient pas des objets et que nous détestions être comparées à de vulgaires poupées, mais je n’en eu pas le temps:
« Hum, hum, jeunes gens, un peu de silence s’il vous plait !! »
La Principale allait commencer son discours, lequel serait suivi de la répartition des classes. Par réflexe, les membres de la bande, moi comprise, nous serrâmes les uns contre les autres. Et comme tous les ans, cette vieille angoisse remonta : et si je n’étais pas dans la classe de mes amis ! Susanna, qui me connaissait par cœur, voyait bien que ça n’allait pas. Elle posa la tête sur mon épaule, Am mit sa main sur ma hanche et me murmura:
« T’inquiète, p’tite sœur, sur les huit personnes avec qui tu veux être, il y en aura forcément une dans ta classe !»
Am avait la particularité chaque fois qu’il me sentait angoissée de m’appeler « p’tite sœur ». Tout ça parce qu’il était né une minute et quarante-cinq secondes avant moi.
Bref, pour en revenir à la Principale, elle débuta :
« Bienvenue à tous! Pour ceux qui ne me connaîtraient pas encore, je suis Madame Salvador, la Principale. Cette année est capitale pour votre orientation et pour votre vie professionnelle future. De surcroît, vous êtes les élèves les plus âgés du collège, vous représentez donc un modèle pour les plus jeune, tâchez de ne pas l’oublier. Bien sûr, nous allons commencer la répartition des classes : Troisième un, professeur principal Monsieur Brialmont…»
On prononça des noms mais pas ceux de mes amis ; et cela fût ainsi jusqu'à la classe de troisième six :
« Professeur principal Monsieur Marmité
-Angelica Ali Mare
-Jérémy Belmos »
Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’étais pas obligatoirement dans la classe de mes frères.
Bien, je n’étais donc pas dans cette classe. Mais la Principale continuait à débiter les noms, ne me laissant pas le temps de digérer l’information.
Qu’est-ce qui se passait ? Il n’y avait plus que… «Léo Salimarin »
Non ! Même Léo était dans cette classe. Et la liste s’arrêta là.
Mais déjà, la Principale enchaînait :
« Troisième sept, professeur Mme Kaliémie: Améthyste Belmos » D’autres nom défilèrent: « …
Et voila, le verdict était tombé: la bande était séparée en deux, les filles d’un côté et les garçons de l’autre.
Le reste de l’après-midi se déroula comme d’habitude : distribution des livres, cahiers et emplois du temps, puis vers quatre heure, la prof nous dit :
« Bon, je n’ai rien à ajouter, vous pouvez y aller. »
Pour être honnête, elle avait parlé à un moment, mais je n’avais pas vraiment écouté. Je pensais à Léo.
« Dragibus, magne toi, les garçons nous attendent ! »
Jane me tira de ma rêverie sans ménagement. Je la rejoignis en courant et nous remontâmes les escaliers menant au portail en riant comme des folles, sans vraiment savoir pourquoi. Tous nous regardaient bizarrement, se demandant ce qui nous arrivait pour que nous soyons surexcitées à ce point. Une fois notre crise de fou rire passée, nous comparâmes nos emplois du temps (qui étaient identiques.). Puis, après avoir distribué une douzaine de bises et embrassé langoureusement Léo, je rentrais en compagnie de mes deux frères qui discutaient de je ne savais trop quoi. J’allais allumer mon I-pod, quand Jérém m‘interpella:
« J’ai hâte d’y être, pas toi ? »
Je le regardais en me demandant de quoi il pouvait bien s’agir !
« Ne me dit pas que votre prof ne vous en a pas encore parlé ?! »
Je m’agaçais :
« Mais parlé de QUOI ?
-Du voyage à Londres !
- Vous partez à Londres ?
-C’est pas vrai! T’es bête où tu le fais exprès ! »
Am vint à mon secours :
« On part à Londres par groupe de deux classes et la notre part avec la tienne ! »
Alors là, je n’en revenais pas ! Mais, attendez une minute ! Si mes frères étaient en troisième six, logiquement, ils devaient partir avec la troisième cinq. Toute ma bonne humeur disparut aussi vite qu’elle était venue :
« Je crois qu’il y a erreur de calcul ! Vous partez avec les troisièmes cinq !
-Non, parce qu’ ils font allemand 1er langue, alors ils vont passer une semaine à Berlin. »
Merci Mon Dieu d’avoir inventé les classes allemand 1er langue.
Je partais à Londres avec mes meilleurs amiset mon petit copain.
La vie était belle.
«Votre prof vous en a sûrement parlé » ajouta Jérémy.
Pas autant que je m’en souvienne, mais ça devait être pendant ma « partie Léo. ». Am lut dans mes pensées.
« Laisse tomber, elle devait penser à Léo! »
Ils ricanèrent comme des crétins. C’était la deuxième fois qu’Am se payait ma tête, et je commençais à en avoir plus que marre. Je n’avais pas pensé uniquement à Léo durant ma première heure de cours, j’avais aussi cogité sur une façon de remettre mon très cher frère à sa place. Ce que je fis !
« Dis-moi, Amour Belmos, en parlant de petit copain, ça fait combien de temps que tu n’es plus sorti avec une fille ? Non, parce que depuis que Jane t’as jeté en CM2, je ne me rappelle pas t’avoir vu avec beaucoup de filles. Enfin, j’dis ça, j’dis rien »
Mon frère et Jane avaient eu une petite aventure qui avait duré une semaine et à la fin de laquelle Jane lui avoua qu’après avoir testé les deux possibilités, elle le préférait vraiment comme ami. Il en avait eu le cœur brisé et je me demandais s’il s’en était jamais vraiment remis.
Mais je m’égarais. Mon frère était silencieux, cherchant une réplique cinglante pour me claquer le beignet et lui permettant d’avoir le dernier mot. Jérémy, quant à lui, fixait ses chaussures, bien conscient que ce n’était pas la peine de tenter une blague. Plus aucun de nous trois n’osa ouvrir la bouche jusqu’à la maison.
« Maman ! on est rentrés ! » hurla Am dans mon oreille.
« Crétin!
-Sorcière !
-Macho!
-Poulpe !»
Ce genre d’échange était assez fréquent entre nous, mais c’était plus pour plaisanter que pour nous disputer vraiment. Croyez moi, dans ce genre de moment, nos mots étaient beaucoup plus crus !
Jérémy restait en retrait, pour l’instant.
Mes deux frères avaient des comportements très différents envers moi:
Am adorait me taquiner et arrivait toujours à m’arracher un sourire dans les moments difficile, Jérém, lui, était plus prévenant et il adorait les câlins, même s’il ne l’admettrait jamais.
Mes autre frères et sœurs firent leur apparition, parlant tous en même temps, ce qui donna un brouhaha totalement incompréhensible.
Ma mère nous rejoignit ensuite, nous libérant de ce supplice pour les oreilles en lançant un:
« Alors les triplés, comment ça s’est passé ? »
Nous lui racontâmes tout dans le détail, puis je lançais à la cantonade :
« Je vais dans ma chambre »
J’espérais en disant cela avoir la paix, et pouvoir appeler Suse, Kim et Jane pour approfondir cette histoire de voyage. Mais apparemment, mes frères ne l’entendaient pas de cette oreille. J’avais à peine enlevé mes chaussures lorsqu’ils entrèrent, et notre « jeu » reprit :
« Cochonne.
- Débiles profonds
-Pas belle
-Psychopathes
-Méchante
-Idiots »
Cette fois, Jérémy participait aussi. Ils se jetèrent sur moi et me plaquèrent au sol. J’attrapais un de mes poufs, et l’utilisais comme massue, mais cela leur fit autant d’effet que de taper sur un gorille avec un coton-tige; autrement dit cela ne servit strictement à rien.
Je me retrouvais donc prise au piége, coincé sur le parquet entre Am et Jérém. Les garçons commencèrent à me chatouiller. Je me tordis de rire, me débâtis, hurlais et finalement réussis à leur échapper.
Je m’enfuis, dévalais les escaliers et courus me réfugier dans la cuisine, derrière ma mère; en chuchotant :
« Je suis poursuivie par des dingues »
Puis, ils débarquèrent et eurent tôt fait de me retrouver.
Je remontais en courant, entrais dans ma chambre et fermais la porte à clé.
Pour me venger, je mis un de mes CD préférés, le volume poussé à fond. Il faut vous dire que mes frères détestent mes goûts musicaux et que leur chambre est mitoyenne avec la mienne. Ils ont tenté une ou deux fois de contre balancer avec du R&B, mais ma chaîne stéréo est plus puissante que la leur et j’ai remporté la partie à chaque fois.
14 septembre
Je le savais ! J’en était sure ! Ça faisait presque un mois que je les torturais à ce sujet, mais jusqu'à aujourd’hui aucun des deux n’avait voulu l’admettre. Vous devez me prendre pour une folle, mais vous comprendrez quand j’aurais expliqué les causes de mon excitation.
A midi ,nous étions tous les huit assis à notre table habituelle du réfectoire (Léo préfère manger avec ses copains), quand tout à coup, Susanna s’est levée, imitée par James.
Puis, elle a annoncé : « On sort ensemble ».
Juste ces trois mots, pas un de plus expliquant depuis combien de temps ou un phrase à mon intention du genre : « Tu avais raison, Amé ! ». Alors, je me suis levée à mon tour, et j’ai hurlé en pointant un doigt accusateur sur eux:
« J’en étais sure ! »
Mes amis, James et Suse mis à part bien évidemment, m’ont regardée incrédule. Les amoureux sont devenus rouge pivoine puis James a murmuré d’une voix à peine audible :
« C’est vrai que Dragibus nous soupçonnais depuis un moment.»
Les autres ouvraient des bouches grandes comme des fours, à croire qu’ils avaient de la confiture dans les yeux et du vide à la place du cerveau pour ne rien avoir remarqué. Un silence gênant s’installa et puis ce fut l’explosion. Tout le monde parlait en même temps, posant mille et une questions à la fois.
Alex, qui ne ratait pas une occasion de se faire remarquer, martela la table sur le rythme de Will were rock you* en scandant : « Le bisou ! Le bisou ! » .
Les tourtereaux étaient passés du rouge pivoine au cramoisi.
Je me joignis à Alex, vite imité par le reste des troupes.
Suse s’était alors tournée vers James, et elle l'avait embrassé voracement. Nous avions applaudit à tout rompre.
Puis James repris sa place initiale entre Alex et Kim, et Suse s’était rassise à coté de moi.
À ce moment-là, je n’ai pu m’empêcher de lui glisser à l’oreille:
« Ce soir, tu ne couperas pas à un interrogatoire en règle !»
Et voila pourquoi je suis actuellement enfermée dans ma chambre, à écouter Suse me faire le récit de son histoire d‘amour. J’en suis à mon deuxième (grand) paquet de Dragibus. Je me demande si ce n’est pas à cause du fait que je passe mon temps à manger ces bonbons que mes amis m’appellent comme ça.
Mes frères (qui sont encore plus curieux que moi), tambourinent violemment à la porte de ma chambre en hurlant « Amé, ouvre ! Suse est notre amie autant que la tienne et on a le droit de savoir !»
Nous rions. Ma mère crie d’en bas
« Les garçons, laissez votre sœur tranquille. Amé, demande à Susanna si elle veut rester manger. »
J’entends mes frères soupirer, puis partir en traînant les pieds. Pauvres choux !
21 septembre
Que je vous explique: nous étudions le théâtre en ce moment en cours de français, ce qui tendrait à expliquer la façon dont j’ai retranscrit cette discussion.
Lieu: En perm. Les classes de troisième six et sept réunies et rangées par ordre alphabétique. Moi, assise entre Am et Jérém. Interdit de parler sous peine de prendre 4 heures de colle. Am, pour s’occuper, nous a dessinés tous les trois. On a commenté sur une feuille. Voila la transcription de notre conversation et les dessins pour illustrer.
Am: (me faisant passer la feuille de dessin et une feuille vierge) Regarde Amé, je t’ai dessiné.
(je regarde le dessin)
Moi: ouais, pas mal. Pas très ressemblant, mais pas mal
(Jérémy lit ce que j’ai écrit, regarde le dessin, fronce les sourcils et écrit à son tour )
Jérém: Moi, je le trouve très ressemblant
Moi: Tu plaisantes, je ne suis pas aussi jolie en vrai. Mon pif ressemble plus à une patate qu’à ce joli petit truc
(Am rit silencieusement en lisant ce que je viens d’écrire et prend la plume à son tour)
Am: Mais non, p’tite sœur, t’es très belle aussi en vrai. Et j’adore ton nez.
Jérém: Am à raison. Tu es belle, mon Dragibus. Surtout quand tu es coiffée comme ça.
Moi ,levant les yeux au ciel (c’est dur d’écrire en levant les yeux au ciel!) Vous n’êtes pas objectifs. Vous êtes de parti pris. Et au fait, Am, pourquoi j’ai la bouche ouverte ?
Am (s’esclaffant à nouveau silencieusement): Parce que t’arrêtes pas d’ouvrir ta grande gueule pour parler à tort et à travers.
(Je le fusille du regard)
Am: Lol. Moi aussi je t’aime.
Jérém (prenant ma défense comme d’hab’): Mais c’est parce qu’elle a plein de trucs à dire.
Moi: Merci Jérémy. Toi au moins tu es gentil.
Am: Je plaisantais Dragibus. Je plaisantais !!!
Moi: Mouais, ça ira pour cette fois. Allez, fais voir les autres dessins.
(Il me tend celui représentant Jérémy)
Moi: Waouh ! la coupe casque !
Am: Non !
Moi: Si!
Am: Non !
Moi: Si!
Am: Non !
Moi: Si!
Am: Non !
Jérém: Bon, c’est bon là, hein ! Et c’est vrai, Am, ça fait un peu casque !
Moi: Ah, tu vois !
Am: Oh ça va !
Moi: Et la bouche, elle s’est perdue en route ?
Am: C’est métaphorique, parce que Jérémy, il exprime tout avec les yeux
Jérém: En même temps, j’aime bien ma bouche aussi. Parce que sans bouche ,je pourrais pas embrasser les filles. Et me moquer d’Amé.
Moi: Et voila, il faut encore que tu retournes ta veste.
Jérém: Comme tu le dis si souvent, ma petite sœur chérie: « mais tu sais que je t’aime »
Moi: Bon on passe au troisième dessin ?
Jérém: Oui ,montre nous comment tu t’es dessiné.
(Am me tend son autoportrait. Je glousse et plonge ma tête derrière un cahier pendant que le surveillant me fusille du regard)
Moi: Oh non! j’adore ! C’est gé-nial. Un autoportrait que tu pourrais intituler : « ma touffe, mon sourire de débile et moi. »
Am: C’est très bas, Amé. Vraiment. Même venant de toi.
Moi: Je rigole. Tu sais que j’adore tes cheveux et que ton sourire me fait craquer à tous les coups. C’est juste une petite vengeance pour mon portrait tout à l’heure.
Am: Ouais, mais fais gaffe, ma vengeance sera terrible. Non je blague. Ou pas. Ha! Ha! Ha! Ha! (rire sadique)
Jérém (soupirant): Bon, c’est fini tous les deux, on dirait que vous avez six ans. N’empêche, Dragibus a raison, c’est très ressemblant. Non je blague.
Am: C’est vrai que c’est chiant cette manie de changer de camps toutes les dix minutes.
Jérém: Ah! Mon frère et ma sœur se liguent contre moi
(Il fait semblant de mourir et je souris.)
Moi: Vous êtes bêtes. Je vous aime.
Jérém: Oh! mon petit Dragibus !
Am: Ça y est, vous recommencez.
Jérém: ???
Moi: quoi ?
Am: A vous dire des mots tendres. C’est gerbatif.
(Je lui pince l’estomac)
Moi: T’as pas de cœur Am.
Jérém: Laisse, Amé, il est juste jaloux de la complicité qu’il y a entre nous.
(Je pose ma tête sur l’épaule de Jérémy.)
Am (l’air choqué): Amé, tu me fais des infidélités ! Hier tu m’as dit que j’étais ton frère préféré.
Jérém (me repoussant pour me regarder dans les yeux): C’est vrai?!
Am (le sourire au lèvre et les yeux pétillants de malice grâce au bordel qu’il vient de foutre.): Absolument!!
Moi: Pas! Absolument pas! Il raconte n’importe quoi.
Am: Oh que non !
Moi: Oh que si !
Am: Oh que non !
Moi: Oh que si !
Am: Oh que si !
Moi: Oh que non! Han !
Jérém: Amé! Améthyste Carmen Emmanuelle Belmos! J’y crois pas ! J’y crois pas !
Moi (rouge de honte!): Non! Non ! Non! C’est pas ce que tu crois, je… (me tournant vers Am furieuse) Non, mais attends un peu, toi, tu ne peux pas balancer des phrases pareilles hors de leur contexte comme ça.
(Jérémy renfrogné, faisait la moue; Am lui donna un coup de coude)
Am: Allez, Jérém, ne fais pas la tête, c’est comme ça. On se ressemble Amé et moi.
Jérém (acerbe): Oui vous êtes aussi faux-culs l’un que l’autre
(Il repousse violemment la feuille vers nous et baisse la tête. Mais je peux lire la peine dans ses yeux. Et je déteste faire de la peine à mes frères et sœurs, surtout à mes jumeaux.)
Moi (posant la main sur son épaule): Hé ! Hé ! Tu me fais la gueule. Hein dis Jérém ?
Jérém (se dégageant d’un coup d’épaule): Oui, et crois moi, Amé, cette fois je suis vraiment et très profondément blessé.
Moi: Oh non! S’il te plait! S’il te plait! Ne soit pas fâché je suis tellement désolée. J’ai dit ça comme ça, mais je ne pourrais jamais choisir entre vous, je vous aime trop. Et puis, c’est dégueulasse que vous pensiez que je fais des préférences. Merde, ça vous arrive d’avoir confiance en moi ?!
(Cette fois, c’est moi qui fait la gueule, et aussitôt mes frères m’apportent toute leur attention. Jérémy m’enlace me collant contre lui malgré mes protestations, et Am m’appuie sur le ventre pour me faire glousser, ce qui fonctionne a merveille.)
Moi: Arrête
Jérém: Allez, Amé, fais pas la tête, je te crois. Je sais que tu nous adores autant l’un que l’autre parce que pour moi c’est pareil. Fais moi un beau sourire s’il te plait ma puce.
Moi (faisant un sourire faux): Là ! t’es content ?!
Am: Non ! un vrai sourire. Allez ! Allez ! Un vrai sourire!
(Il m’appuie plusieurs fois sur le ventre et je gloussé à nouveau)
Jérém: Et bien voila. Tu es de plus en plus doué Am.
Am: Merci! Merci! n’applaudissez pas.
Amé: je pourrais vous faire la gueule de vous liguez contre moi, mais je vous adore. Tous les deux. Alors…
Je dépose un baiser sur la joue gauche d’Am et sur la droite de Jérémy pendant que la cloche sonne. Puis j’attrape la feuille et les croquis, leur ébouriffe les cheveux et m’enfuis en riant. Ils s’élancent derrière moi.
Jérém: Viens là, petite peste.
Am: Tu vas voir un peu, Amé. Si on te chope pas maintenant, on se vengera à la maison et tu le sais.
Et ils tinrent paroles. La séance de « torture » puis de câlins qui suivit cette heure de perm fut mémorable.
30 septembre
Je suis morte. Pour de faux, mais quand même. Avant tout, un petit récit s’impose, non ?
Hier, après les cours, nous nous somme retrouvés chez Alex.
Je regardais MTV en mangeant (encore) des Dragibus, entourée de mes amis qui commentaient le nouveau clip de Britney.
Jérémy me fixait depuis un moment avec son air « Je vais faire une connerie » et tout à coup, sans crier gare, il a lâché: « planche à pain !»
Ce qui est totalement faux, mais bon. Pour en revenir à Jérémy, cette phrase a déclenché entre lui et moi une magnifique « bataille », arbitrée par mes copains: les filles d’un côté, et les garçons de l’autre. Pour assener le coup de grâce à l’équipe adverse ( on se croirait dans « Intervilles»), j’ai balancé :
« De toutes façons, les mecs de troisième, ils n’ont rien dans le slip! »
Les garçons m’ont regardée l’air outré, puis Alex a hurlé :
« Sus à l’ennemie !!! »
Et j’ai couru me réfugier dans la salle de bain. Sauf qu’un léger détail m’avait échappé : la clé. Elle se trouvait sur la partie extérieur de la porte. il n’a pas fallu plus d’une minute aux garçons pour m’enfermer. Prise au piège, je tournais en rond comme en lion en cage.
De l’autre coté de la porte, mes poursuivants ont hurlé:
« Retire ce que tu as dit et on te laisse sortir »
j’ai crié en réponse:
« Jamais ! Plutôt mourir ».
Et soudain, j’ai eu une illumination. Dans cette salle de bain, il y avait une fenêtre qui donnait sur le jardin ; la hauteur entre le bord de la fenêtre et le sol étant de 5…cm ; j’ai donc crié « ouvrez immédiatement, ou je saute par la fenêtre et vous aurez ma mort sur la conscience »
Mais mes amis, qui savent aussi bien que moi que la seule chose que je risque en sautant par cette fenêtre c’est de me casser un ongle, n’ont pas cédé. Alors j’ai dit :
« Adieu! »
Et j’ai sauté. Ils ont ouvert la porte et m’ont vue allongée.
Alex a chuchoté « Mourir si jeune et si belle, quel gâchis ! »
Puis Jérém a lâché:
«Moi, je m’en fout, maintenant je vais enfin avoir ma chambre perso ».
Je me suis relevée sous le choc. Pendant ce temps, les filles m’avaient rejoint dans le jardin. J’ai fait mon sourire le plus hypocrite, et j’ai susurré d’une voix doucereuse :
« Désolée de briser tes rêves, mon petit Jérémy, mais je suis bel et bien vivante et je garde MA chambre »
Il a souri, fait un clin d’œil aux autres garçons et il a dit:
« Je pense qu’on va pouvoir s’arranger. »
Ensuite, il a sauté par la fenêtre, attrapé le tuyau d’arrosage qui était poser sur le sol, et il nous a, les filles et moi, aspergées avec. Nous avons hurlé et couru nous mettre à l’abris, toujours poursuivies par les garçons. Je suis retournée dans la salle de bain accompagné de mes copines et nous nous sommes enfermées, de notre plein gré cette fois. Après nous être séchées du mieux que nous pouvions, Kim a déclaré:
« Il faut nous venger »
Nous sommes alors parties dans un délire, genre film militaire américain. Suse, Jane et moi nous étions alignées contre le mur les mains dans le dos. Devant nous, Kim faisait les cent pas. Puis elle s’est tournée, et a déclaré :
« Mesdemoiselles, voici vos armes! » Des tubes de gloss.
« Votre missions, si vous l’acceptez, nous venger »
Nous avons répondu en riant:
« Oui chef, bien chef »
Et nous sommes sorties en catimini, nos « armes » dans le dos.
Les garçons se trouvaient de nouveau dans le salon, se félicitant mutuellement de la douche qu’ils nous avaient fait prendre.
Nous nous sommes chacune jetées sur l’un d’entre eux, les barbouillant de gloss.
Après dix minutes de maquillage forcé, nous avons fait une trêve, et j’ai déclaré:
« Un partout! vous voulez qu’on en reste là, ou vous préférez qu’on continue ? »
Il faut que je vous précise que j’étais toujours à califourchon sur Jérém, mon tube de gloss à la main
« On arrête pour aujourd’hui » a décrété James
« Je suis d’accord, mais à une condition » a ajouté mon frangin.
« Laquelle, mon petit Jérémy ?
-Je veux d’abord que tu ranges ce gloss, Dragibus, c’est une arme fatale. »
Chapitre 1
Septembre
Septembre
2 septembre
Voilà, la date fatidique était arrivée. Ce mélange d’angoisse, de mélancolie et d’excitation ; vous l’aurez tous compris, c’était la rentrée. J’étais seule au milieu de cette cour que je connaissais si bien; ( par seule, j’entends sans aucun membre de la bande. Parce que sinon, une bonne soixantaine de personnes s’affairait autour de moi).
Je cherchais des yeux mes frères qui étaient partis dire bonjour à je ne sais qui, quand tout à coup…
« Dragibus !!!»
Je me retournais pour voir d’où provenait ce cri, et surtout quelle personne avait osé hurler ainsi mon stupide sobriquet devant toutes les troisièmes du collège, quand une tornade blanche me sauta dessus. Quelques secondes plus tard, notre petite bande était au complet.
Nous échangeâmes des commentaires sur nos bronzage, nos tenues…
« Mais, comme c’est bizarre les filles, vous êtes toutes habillées pareil ! »
À chaque rentrée, c’était le même rituel. La même tenue aussi : robe blanche, chaussures et veste noires. Nous faisions cela en souvenir de notre rencontre.
Je connaissais Suse depuis toujours. Mais en CE1, je discutais avec cette dernière et mes frères lorsque j’étais entrée en collision avec deux filles. En me relevant pour épousseter ma robe, j’avais tendu la main à la plus petite pour l’aider à se remettre debout.
« Tout va bien ? »
C’est alors que j’avais remarqué qu’elle et sa copine portaient la même tenue que moi. Celle que j’avais aidée à se lever me désigna l’autre fille et deux garçons que je n’avais pas vus:
« Je m’appelle Jane et voici Kim, James et Alex.
- Moi, c’est Amé et eux, Suse, Am et Jérémy »
C’est ce jours là que la bande naquit. En souvenir de cette rentrée, nous renouvelions notre rite tous les ans.
Tout en papotant avec mes amis, je scrutais la foule à la recherche d’un visage bien précis. Mais où pouvait il bien… ça y est ! Il était là! Léo! Mon Léo, superbe dans son Levis.
« Léo !!!
-Amé ? »
Il m’aperçut et sourit. Oh mon dieu ! Ce sourire ! A chaque fois que je le voyais, je fondais littéralement. Je me jetais à son cou et l’embrassais fougueusement. Il me serra dans ses bras. J’étais bien et j’aurais voulu que cela dure éternellement mais…
« Est-ce que vous avez l’intention de me faire un petit neveu immédiatement, où on peut dire bonjour ? »
Am ! J’allais le tuer ! Pas là ouvertement, non, mais plus tard, sournoisement quand j’aurai trouvé une réplique bien cinglante.
Les garçons commencèrent à discuter de trucs de garçon, du genre :
« T’as vu les seins de Mary, tu sais celle qui était en 5éme avec nous ?
-Ouais, ils ont doublé de volume !!! »
J’allais leurs rappeler que les filles n’étaient pas des objets et que nous détestions être comparées à de vulgaires poupées, mais je n’en eu pas le temps:
« Hum, hum, jeunes gens, un peu de silence s’il vous plait !! »
La Principale allait commencer son discours, lequel serait suivi de la répartition des classes. Par réflexe, les membres de la bande, moi comprise, nous serrâmes les uns contre les autres. Et comme tous les ans, cette vieille angoisse remonta : et si je n’étais pas dans la classe de mes amis ! Susanna, qui me connaissait par cœur, voyait bien que ça n’allait pas. Elle posa la tête sur mon épaule, Am mit sa main sur ma hanche et me murmura:
« T’inquiète, p’tite sœur, sur les huit personnes avec qui tu veux être, il y en aura forcément une dans ta classe !»
Am avait la particularité chaque fois qu’il me sentait angoissée de m’appeler « p’tite sœur ». Tout ça parce qu’il était né une minute et quarante-cinq secondes avant moi.
Bref, pour en revenir à la Principale, elle débuta :
« Bienvenue à tous! Pour ceux qui ne me connaîtraient pas encore, je suis Madame Salvador, la Principale. Cette année est capitale pour votre orientation et pour votre vie professionnelle future. De surcroît, vous êtes les élèves les plus âgés du collège, vous représentez donc un modèle pour les plus jeune, tâchez de ne pas l’oublier. Bien sûr, nous allons commencer la répartition des classes : Troisième un, professeur principal Monsieur Brialmont…»
On prononça des noms mais pas ceux de mes amis ; et cela fût ainsi jusqu'à la classe de troisième six :
« Professeur principal Monsieur Marmité
-Angelica Ali Mare
-Jérémy Belmos »
Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’étais pas obligatoirement dans la classe de mes frères.
«Am Belmos »
« Bénédicte Camarque »
« Bénédicte Camarque »
Bien, je n’étais donc pas dans cette classe. Mais la Principale continuait à débiter les noms, ne me laissant pas le temps de digérer l’information.
« …
-Alexandre Estebol-Wegman
-…
-James Lassarde »
-Alexandre Estebol-Wegman
-…
-James Lassarde »
Qu’est-ce qui se passait ? Il n’y avait plus que… «Léo Salimarin »
Non ! Même Léo était dans cette classe. Et la liste s’arrêta là.
Mais déjà, la Principale enchaînait :
« Troisième sept, professeur Mme Kaliémie: Améthyste Belmos » D’autres nom défilèrent: « …
-Jane Matouse
-…
-Kimberley Lutz
-…
-Et pour terminer, Susanna Torturie."
-…
-Kimberley Lutz
-…
-Et pour terminer, Susanna Torturie."
Et voila, le verdict était tombé: la bande était séparée en deux, les filles d’un côté et les garçons de l’autre.
Le reste de l’après-midi se déroula comme d’habitude : distribution des livres, cahiers et emplois du temps, puis vers quatre heure, la prof nous dit :
« Bon, je n’ai rien à ajouter, vous pouvez y aller. »
Pour être honnête, elle avait parlé à un moment, mais je n’avais pas vraiment écouté. Je pensais à Léo.
« Dragibus, magne toi, les garçons nous attendent ! »
Jane me tira de ma rêverie sans ménagement. Je la rejoignis en courant et nous remontâmes les escaliers menant au portail en riant comme des folles, sans vraiment savoir pourquoi. Tous nous regardaient bizarrement, se demandant ce qui nous arrivait pour que nous soyons surexcitées à ce point. Une fois notre crise de fou rire passée, nous comparâmes nos emplois du temps (qui étaient identiques.). Puis, après avoir distribué une douzaine de bises et embrassé langoureusement Léo, je rentrais en compagnie de mes deux frères qui discutaient de je ne savais trop quoi. J’allais allumer mon I-pod, quand Jérém m‘interpella:
« J’ai hâte d’y être, pas toi ? »
Je le regardais en me demandant de quoi il pouvait bien s’agir !
« Ne me dit pas que votre prof ne vous en a pas encore parlé ?! »
Je m’agaçais :
« Mais parlé de QUOI ?
-Du voyage à Londres !
- Vous partez à Londres ?
-C’est pas vrai! T’es bête où tu le fais exprès ! »
Am vint à mon secours :
« On part à Londres par groupe de deux classes et la notre part avec la tienne ! »
Alors là, je n’en revenais pas ! Mais, attendez une minute ! Si mes frères étaient en troisième six, logiquement, ils devaient partir avec la troisième cinq. Toute ma bonne humeur disparut aussi vite qu’elle était venue :
« Je crois qu’il y a erreur de calcul ! Vous partez avec les troisièmes cinq !
-Non, parce qu’ ils font allemand 1er langue, alors ils vont passer une semaine à Berlin. »
Merci Mon Dieu d’avoir inventé les classes allemand 1er langue.
Je partais à Londres avec mes meilleurs amiset mon petit copain.
La vie était belle.
«Votre prof vous en a sûrement parlé » ajouta Jérémy.
Pas autant que je m’en souvienne, mais ça devait être pendant ma « partie Léo. ». Am lut dans mes pensées.
« Laisse tomber, elle devait penser à Léo! »
Ils ricanèrent comme des crétins. C’était la deuxième fois qu’Am se payait ma tête, et je commençais à en avoir plus que marre. Je n’avais pas pensé uniquement à Léo durant ma première heure de cours, j’avais aussi cogité sur une façon de remettre mon très cher frère à sa place. Ce que je fis !
« Dis-moi, Amour Belmos, en parlant de petit copain, ça fait combien de temps que tu n’es plus sorti avec une fille ? Non, parce que depuis que Jane t’as jeté en CM2, je ne me rappelle pas t’avoir vu avec beaucoup de filles. Enfin, j’dis ça, j’dis rien »
Mon frère et Jane avaient eu une petite aventure qui avait duré une semaine et à la fin de laquelle Jane lui avoua qu’après avoir testé les deux possibilités, elle le préférait vraiment comme ami. Il en avait eu le cœur brisé et je me demandais s’il s’en était jamais vraiment remis.
Mais je m’égarais. Mon frère était silencieux, cherchant une réplique cinglante pour me claquer le beignet et lui permettant d’avoir le dernier mot. Jérémy, quant à lui, fixait ses chaussures, bien conscient que ce n’était pas la peine de tenter une blague. Plus aucun de nous trois n’osa ouvrir la bouche jusqu’à la maison.
« Maman ! on est rentrés ! » hurla Am dans mon oreille.
« Crétin!
-Sorcière !
-Macho!
-Poulpe !»
Ce genre d’échange était assez fréquent entre nous, mais c’était plus pour plaisanter que pour nous disputer vraiment. Croyez moi, dans ce genre de moment, nos mots étaient beaucoup plus crus !
Jérémy restait en retrait, pour l’instant.
Mes deux frères avaient des comportements très différents envers moi:
Am adorait me taquiner et arrivait toujours à m’arracher un sourire dans les moments difficile, Jérém, lui, était plus prévenant et il adorait les câlins, même s’il ne l’admettrait jamais.
Mes autre frères et sœurs firent leur apparition, parlant tous en même temps, ce qui donna un brouhaha totalement incompréhensible.
Ma mère nous rejoignit ensuite, nous libérant de ce supplice pour les oreilles en lançant un:
« Alors les triplés, comment ça s’est passé ? »
Nous lui racontâmes tout dans le détail, puis je lançais à la cantonade :
« Je vais dans ma chambre »
J’espérais en disant cela avoir la paix, et pouvoir appeler Suse, Kim et Jane pour approfondir cette histoire de voyage. Mais apparemment, mes frères ne l’entendaient pas de cette oreille. J’avais à peine enlevé mes chaussures lorsqu’ils entrèrent, et notre « jeu » reprit :
« Cochonne.
- Débiles profonds
-Pas belle
-Psychopathes
-Méchante
-Idiots »
Cette fois, Jérémy participait aussi. Ils se jetèrent sur moi et me plaquèrent au sol. J’attrapais un de mes poufs, et l’utilisais comme massue, mais cela leur fit autant d’effet que de taper sur un gorille avec un coton-tige; autrement dit cela ne servit strictement à rien.
Je me retrouvais donc prise au piége, coincé sur le parquet entre Am et Jérém. Les garçons commencèrent à me chatouiller. Je me tordis de rire, me débâtis, hurlais et finalement réussis à leur échapper.
Je m’enfuis, dévalais les escaliers et courus me réfugier dans la cuisine, derrière ma mère; en chuchotant :
« Je suis poursuivie par des dingues »
Puis, ils débarquèrent et eurent tôt fait de me retrouver.
Je remontais en courant, entrais dans ma chambre et fermais la porte à clé.
Pour me venger, je mis un de mes CD préférés, le volume poussé à fond. Il faut vous dire que mes frères détestent mes goûts musicaux et que leur chambre est mitoyenne avec la mienne. Ils ont tenté une ou deux fois de contre balancer avec du R&B, mais ma chaîne stéréo est plus puissante que la leur et j’ai remporté la partie à chaque fois.
14 septembre
Je le savais ! J’en était sure ! Ça faisait presque un mois que je les torturais à ce sujet, mais jusqu'à aujourd’hui aucun des deux n’avait voulu l’admettre. Vous devez me prendre pour une folle, mais vous comprendrez quand j’aurais expliqué les causes de mon excitation.
A midi ,nous étions tous les huit assis à notre table habituelle du réfectoire (Léo préfère manger avec ses copains), quand tout à coup, Susanna s’est levée, imitée par James.
Puis, elle a annoncé : « On sort ensemble ».
Juste ces trois mots, pas un de plus expliquant depuis combien de temps ou un phrase à mon intention du genre : « Tu avais raison, Amé ! ». Alors, je me suis levée à mon tour, et j’ai hurlé en pointant un doigt accusateur sur eux:
« J’en étais sure ! »
Mes amis, James et Suse mis à part bien évidemment, m’ont regardée incrédule. Les amoureux sont devenus rouge pivoine puis James a murmuré d’une voix à peine audible :
« C’est vrai que Dragibus nous soupçonnais depuis un moment.»
Les autres ouvraient des bouches grandes comme des fours, à croire qu’ils avaient de la confiture dans les yeux et du vide à la place du cerveau pour ne rien avoir remarqué. Un silence gênant s’installa et puis ce fut l’explosion. Tout le monde parlait en même temps, posant mille et une questions à la fois.
Alex, qui ne ratait pas une occasion de se faire remarquer, martela la table sur le rythme de Will were rock you* en scandant : « Le bisou ! Le bisou ! » .
Les tourtereaux étaient passés du rouge pivoine au cramoisi.
Je me joignis à Alex, vite imité par le reste des troupes.
Suse s’était alors tournée vers James, et elle l'avait embrassé voracement. Nous avions applaudit à tout rompre.
Puis James repris sa place initiale entre Alex et Kim, et Suse s’était rassise à coté de moi.
À ce moment-là, je n’ai pu m’empêcher de lui glisser à l’oreille:
« Ce soir, tu ne couperas pas à un interrogatoire en règle !»
Et voila pourquoi je suis actuellement enfermée dans ma chambre, à écouter Suse me faire le récit de son histoire d‘amour. J’en suis à mon deuxième (grand) paquet de Dragibus. Je me demande si ce n’est pas à cause du fait que je passe mon temps à manger ces bonbons que mes amis m’appellent comme ça.
Mes frères (qui sont encore plus curieux que moi), tambourinent violemment à la porte de ma chambre en hurlant « Amé, ouvre ! Suse est notre amie autant que la tienne et on a le droit de savoir !»
Nous rions. Ma mère crie d’en bas
« Les garçons, laissez votre sœur tranquille. Amé, demande à Susanna si elle veut rester manger. »
J’entends mes frères soupirer, puis partir en traînant les pieds. Pauvres choux !
21 septembre
Que je vous explique: nous étudions le théâtre en ce moment en cours de français, ce qui tendrait à expliquer la façon dont j’ai retranscrit cette discussion.
Lieu: En perm. Les classes de troisième six et sept réunies et rangées par ordre alphabétique. Moi, assise entre Am et Jérém. Interdit de parler sous peine de prendre 4 heures de colle. Am, pour s’occuper, nous a dessinés tous les trois. On a commenté sur une feuille. Voila la transcription de notre conversation et les dessins pour illustrer.
Am: (me faisant passer la feuille de dessin et une feuille vierge) Regarde Amé, je t’ai dessiné.
(je regarde le dessin)
Moi: ouais, pas mal. Pas très ressemblant, mais pas mal
(Jérémy lit ce que j’ai écrit, regarde le dessin, fronce les sourcils et écrit à son tour )
Jérém: Moi, je le trouve très ressemblant
Moi: Tu plaisantes, je ne suis pas aussi jolie en vrai. Mon pif ressemble plus à une patate qu’à ce joli petit truc
(Am rit silencieusement en lisant ce que je viens d’écrire et prend la plume à son tour)
Am: Mais non, p’tite sœur, t’es très belle aussi en vrai. Et j’adore ton nez.
Jérém: Am à raison. Tu es belle, mon Dragibus. Surtout quand tu es coiffée comme ça.
Moi ,levant les yeux au ciel (c’est dur d’écrire en levant les yeux au ciel!) Vous n’êtes pas objectifs. Vous êtes de parti pris. Et au fait, Am, pourquoi j’ai la bouche ouverte ?
Am (s’esclaffant à nouveau silencieusement): Parce que t’arrêtes pas d’ouvrir ta grande gueule pour parler à tort et à travers.
(Je le fusille du regard)
Am: Lol. Moi aussi je t’aime.
Jérém (prenant ma défense comme d’hab’): Mais c’est parce qu’elle a plein de trucs à dire.
Moi: Merci Jérémy. Toi au moins tu es gentil.
Am: Je plaisantais Dragibus. Je plaisantais !!!
Moi: Mouais, ça ira pour cette fois. Allez, fais voir les autres dessins.
(Il me tend celui représentant Jérémy)
Moi: Waouh ! la coupe casque !
Am: Non !
Moi: Si!
Am: Non !
Moi: Si!
Am: Non !
Moi: Si!
Am: Non !
Jérém: Bon, c’est bon là, hein ! Et c’est vrai, Am, ça fait un peu casque !
Moi: Ah, tu vois !
Am: Oh ça va !
Moi: Et la bouche, elle s’est perdue en route ?
Am: C’est métaphorique, parce que Jérémy, il exprime tout avec les yeux
Jérém: En même temps, j’aime bien ma bouche aussi. Parce que sans bouche ,je pourrais pas embrasser les filles. Et me moquer d’Amé.
Moi: Et voila, il faut encore que tu retournes ta veste.
Jérém: Comme tu le dis si souvent, ma petite sœur chérie: « mais tu sais que je t’aime »
Moi: Bon on passe au troisième dessin ?
Jérém: Oui ,montre nous comment tu t’es dessiné.
(Am me tend son autoportrait. Je glousse et plonge ma tête derrière un cahier pendant que le surveillant me fusille du regard)
Moi: Oh non! j’adore ! C’est gé-nial. Un autoportrait que tu pourrais intituler : « ma touffe, mon sourire de débile et moi. »
Am: C’est très bas, Amé. Vraiment. Même venant de toi.
Moi: Je rigole. Tu sais que j’adore tes cheveux et que ton sourire me fait craquer à tous les coups. C’est juste une petite vengeance pour mon portrait tout à l’heure.
Am: Ouais, mais fais gaffe, ma vengeance sera terrible. Non je blague. Ou pas. Ha! Ha! Ha! Ha! (rire sadique)
Jérém (soupirant): Bon, c’est fini tous les deux, on dirait que vous avez six ans. N’empêche, Dragibus a raison, c’est très ressemblant. Non je blague.
Am: C’est vrai que c’est chiant cette manie de changer de camps toutes les dix minutes.
Jérém: Ah! Mon frère et ma sœur se liguent contre moi
(Il fait semblant de mourir et je souris.)
Moi: Vous êtes bêtes. Je vous aime.
Jérém: Oh! mon petit Dragibus !
Am: Ça y est, vous recommencez.
Jérém: ???
Moi: quoi ?
Am: A vous dire des mots tendres. C’est gerbatif.
(Je lui pince l’estomac)
Moi: T’as pas de cœur Am.
Jérém: Laisse, Amé, il est juste jaloux de la complicité qu’il y a entre nous.
(Je pose ma tête sur l’épaule de Jérémy.)
Am (l’air choqué): Amé, tu me fais des infidélités ! Hier tu m’as dit que j’étais ton frère préféré.
Jérém (me repoussant pour me regarder dans les yeux): C’est vrai?!
Am (le sourire au lèvre et les yeux pétillants de malice grâce au bordel qu’il vient de foutre.): Absolument!!
Moi: Pas! Absolument pas! Il raconte n’importe quoi.
Am: Oh que non !
Moi: Oh que si !
Am: Oh que non !
Moi: Oh que si !
Am: Oh que si !
Moi: Oh que non! Han !
Jérém: Amé! Améthyste Carmen Emmanuelle Belmos! J’y crois pas ! J’y crois pas !
Moi (rouge de honte!): Non! Non ! Non! C’est pas ce que tu crois, je… (me tournant vers Am furieuse) Non, mais attends un peu, toi, tu ne peux pas balancer des phrases pareilles hors de leur contexte comme ça.
(Jérémy renfrogné, faisait la moue; Am lui donna un coup de coude)
Am: Allez, Jérém, ne fais pas la tête, c’est comme ça. On se ressemble Amé et moi.
Jérém (acerbe): Oui vous êtes aussi faux-culs l’un que l’autre
(Il repousse violemment la feuille vers nous et baisse la tête. Mais je peux lire la peine dans ses yeux. Et je déteste faire de la peine à mes frères et sœurs, surtout à mes jumeaux.)
Moi (posant la main sur son épaule): Hé ! Hé ! Tu me fais la gueule. Hein dis Jérém ?
Jérém (se dégageant d’un coup d’épaule): Oui, et crois moi, Amé, cette fois je suis vraiment et très profondément blessé.
Moi: Oh non! S’il te plait! S’il te plait! Ne soit pas fâché je suis tellement désolée. J’ai dit ça comme ça, mais je ne pourrais jamais choisir entre vous, je vous aime trop. Et puis, c’est dégueulasse que vous pensiez que je fais des préférences. Merde, ça vous arrive d’avoir confiance en moi ?!
(Cette fois, c’est moi qui fait la gueule, et aussitôt mes frères m’apportent toute leur attention. Jérémy m’enlace me collant contre lui malgré mes protestations, et Am m’appuie sur le ventre pour me faire glousser, ce qui fonctionne a merveille.)
Moi: Arrête
Jérém: Allez, Amé, fais pas la tête, je te crois. Je sais que tu nous adores autant l’un que l’autre parce que pour moi c’est pareil. Fais moi un beau sourire s’il te plait ma puce.
Moi (faisant un sourire faux): Là ! t’es content ?!
Am: Non ! un vrai sourire. Allez ! Allez ! Un vrai sourire!
(Il m’appuie plusieurs fois sur le ventre et je gloussé à nouveau)
Jérém: Et bien voila. Tu es de plus en plus doué Am.
Am: Merci! Merci! n’applaudissez pas.
Amé: je pourrais vous faire la gueule de vous liguez contre moi, mais je vous adore. Tous les deux. Alors…
Je dépose un baiser sur la joue gauche d’Am et sur la droite de Jérémy pendant que la cloche sonne. Puis j’attrape la feuille et les croquis, leur ébouriffe les cheveux et m’enfuis en riant. Ils s’élancent derrière moi.
Jérém: Viens là, petite peste.
Am: Tu vas voir un peu, Amé. Si on te chope pas maintenant, on se vengera à la maison et tu le sais.
Et ils tinrent paroles. La séance de « torture » puis de câlins qui suivit cette heure de perm fut mémorable.
30 septembre
Je suis morte. Pour de faux, mais quand même. Avant tout, un petit récit s’impose, non ?
Hier, après les cours, nous nous somme retrouvés chez Alex.
Je regardais MTV en mangeant (encore) des Dragibus, entourée de mes amis qui commentaient le nouveau clip de Britney.
Jérémy me fixait depuis un moment avec son air « Je vais faire une connerie » et tout à coup, sans crier gare, il a lâché: « planche à pain !»
Ce qui est totalement faux, mais bon. Pour en revenir à Jérémy, cette phrase a déclenché entre lui et moi une magnifique « bataille », arbitrée par mes copains: les filles d’un côté, et les garçons de l’autre. Pour assener le coup de grâce à l’équipe adverse ( on se croirait dans « Intervilles»), j’ai balancé :
« De toutes façons, les mecs de troisième, ils n’ont rien dans le slip! »
Les garçons m’ont regardée l’air outré, puis Alex a hurlé :
« Sus à l’ennemie !!! »
Et j’ai couru me réfugier dans la salle de bain. Sauf qu’un léger détail m’avait échappé : la clé. Elle se trouvait sur la partie extérieur de la porte. il n’a pas fallu plus d’une minute aux garçons pour m’enfermer. Prise au piège, je tournais en rond comme en lion en cage.
De l’autre coté de la porte, mes poursuivants ont hurlé:
« Retire ce que tu as dit et on te laisse sortir »
j’ai crié en réponse:
« Jamais ! Plutôt mourir ».
Et soudain, j’ai eu une illumination. Dans cette salle de bain, il y avait une fenêtre qui donnait sur le jardin ; la hauteur entre le bord de la fenêtre et le sol étant de 5…cm ; j’ai donc crié « ouvrez immédiatement, ou je saute par la fenêtre et vous aurez ma mort sur la conscience »
Mais mes amis, qui savent aussi bien que moi que la seule chose que je risque en sautant par cette fenêtre c’est de me casser un ongle, n’ont pas cédé. Alors j’ai dit :
« Adieu! »
Et j’ai sauté. Ils ont ouvert la porte et m’ont vue allongée.
Alex a chuchoté « Mourir si jeune et si belle, quel gâchis ! »
Puis Jérém a lâché:
«Moi, je m’en fout, maintenant je vais enfin avoir ma chambre perso ».
Je me suis relevée sous le choc. Pendant ce temps, les filles m’avaient rejoint dans le jardin. J’ai fait mon sourire le plus hypocrite, et j’ai susurré d’une voix doucereuse :
« Désolée de briser tes rêves, mon petit Jérémy, mais je suis bel et bien vivante et je garde MA chambre »
Il a souri, fait un clin d’œil aux autres garçons et il a dit:
« Je pense qu’on va pouvoir s’arranger. »
Ensuite, il a sauté par la fenêtre, attrapé le tuyau d’arrosage qui était poser sur le sol, et il nous a, les filles et moi, aspergées avec. Nous avons hurlé et couru nous mettre à l’abris, toujours poursuivies par les garçons. Je suis retournée dans la salle de bain accompagné de mes copines et nous nous sommes enfermées, de notre plein gré cette fois. Après nous être séchées du mieux que nous pouvions, Kim a déclaré:
« Il faut nous venger »
Nous sommes alors parties dans un délire, genre film militaire américain. Suse, Jane et moi nous étions alignées contre le mur les mains dans le dos. Devant nous, Kim faisait les cent pas. Puis elle s’est tournée, et a déclaré :
« Mesdemoiselles, voici vos armes! » Des tubes de gloss.
« Votre missions, si vous l’acceptez, nous venger »
Nous avons répondu en riant:
« Oui chef, bien chef »
Et nous sommes sorties en catimini, nos « armes » dans le dos.
Les garçons se trouvaient de nouveau dans le salon, se félicitant mutuellement de la douche qu’ils nous avaient fait prendre.
Nous nous sommes chacune jetées sur l’un d’entre eux, les barbouillant de gloss.
Après dix minutes de maquillage forcé, nous avons fait une trêve, et j’ai déclaré:
« Un partout! vous voulez qu’on en reste là, ou vous préférez qu’on continue ? »
Il faut que je vous précise que j’étais toujours à califourchon sur Jérém, mon tube de gloss à la main
« On arrête pour aujourd’hui » a décrété James
« Je suis d’accord, mais à une condition » a ajouté mon frangin.
« Laquelle, mon petit Jérémy ?
-Je veux d’abord que tu ranges ce gloss, Dragibus, c’est une arme fatale. »
Re: Journal intime d'un Dragibus
J'ai pas compris cette phrase ?
Autrement, j'aime beaucoup, c'est marrant.
Mais heu, j'ai deux trucs à dire
Premièrement, quand arrive la péripétie, l'intrigue, le truc qui fait qu'on veut lire jusqu'à la fin ce journal ?
J'ai cru un instant, lors de la dispute entre les triplés. Quand Jérémi était vraiment vexé. J'ai cru que Jéremi était amoureux de sa sœur, ça aurait pu être pas mal. Enfin, après j'ai des idées légèrement étrange tu dois penser. Mais c'est sur ce genre de sujet que j'aime écrire.
Enfin bref, je vais pas m'étendre. Mais j'ai du mal à croire que tu vas arriver à nous tenir en haleine pendant toute une année de scolarisation, qui est déjà vraiment ennuyeuse dans la réalité, sans réel histoire à raconter, enfin si, mais pas de coups de théatre, de péripétie, de ... Enfin, je sais pas trop...
Deuxièmement, c'est bizare, j'ai l'impression que Amé s'adresse à nous. Je sais pas, je pensais trouver des phrases du genre : "Tu sais mon chère journal", "Il y'a seulement toi qui peut comprendre". Enfin des trucs comme ça.
J'attends la suite, pour voir comment avance la chose.
« Sus à l’ennemie !!! »
Autrement, j'aime beaucoup, c'est marrant.
Mais heu, j'ai deux trucs à dire
Premièrement, quand arrive la péripétie, l'intrigue, le truc qui fait qu'on veut lire jusqu'à la fin ce journal ?
J'ai cru un instant, lors de la dispute entre les triplés. Quand Jérémi était vraiment vexé. J'ai cru que Jéremi était amoureux de sa sœur, ça aurait pu être pas mal. Enfin, après j'ai des idées légèrement étrange tu dois penser. Mais c'est sur ce genre de sujet que j'aime écrire.
Enfin bref, je vais pas m'étendre. Mais j'ai du mal à croire que tu vas arriver à nous tenir en haleine pendant toute une année de scolarisation, qui est déjà vraiment ennuyeuse dans la réalité, sans réel histoire à raconter, enfin si, mais pas de coups de théatre, de péripétie, de ... Enfin, je sais pas trop...
Deuxièmement, c'est bizare, j'ai l'impression que Amé s'adresse à nous. Je sais pas, je pensais trouver des phrases du genre : "Tu sais mon chère journal", "Il y'a seulement toi qui peut comprendre". Enfin des trucs comme ça.
J'attends la suite, pour voir comment avance la chose.
Wellyf- Date d'inscription : 31/05/2011
Age : 31
Re: Journal intime d'un Dragibus
Améthyste écrit son journal à la manière d'un roman comme si elle parlait à une armée de lecteur en face d'elle. Améthyste va avoir un tas de problème ne t'en fait pas
Re: Journal intime d'un Dragibus
Cool ^^
J'attends la suite alors =D
J'attends la suite alors =D
Wellyf- Date d'inscription : 31/05/2011
Age : 31
Re: Journal intime d'un Dragibus
Je pense exactement comme toi Wellyf! Je trouve que ce texte est très bien écrit, très réaliste, mais il manque à l'héroïne cette petite étincelle déclencheuse qui fait d'elle une fille à part, dont on a envie de suivre l'histoire. D'autant plus qu'elle est attachante. Le cadre est très bien posé, maintenant j'ai hâte de la voir vraiment à coeur nu, de suivre l'histoire qui lui sera propre. Cela dit, encore bravo!
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