Bonjour à tous!
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Marcus
alissa
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Bonjour à tous!
Bonjour à tous!
Il y a bientôt un an, j'ai terminé mon premier roman.
Je l'ai écrit de 16 à 18 ans (j'en ai actuellement 19), et cela a été une expérience formidable que je m'empresse de renouveler.
Je suis passionnée par la poésie fin-de-siècle, j'aime beaucoup Julien Gracq, Anna de Noailles, Zola, et surtout Emily Brontë et Daphné du Maurier.Enfin, que des classiques. Je lis très peu de littérature contemporaine, et quand cela m'arrive, je suis souvent déçue. D'où une écriture peut être un peu vieillote, mais c'est comme ça!
voilà
Il y a bientôt un an, j'ai terminé mon premier roman.
Je l'ai écrit de 16 à 18 ans (j'en ai actuellement 19), et cela a été une expérience formidable que je m'empresse de renouveler.
Je suis passionnée par la poésie fin-de-siècle, j'aime beaucoup Julien Gracq, Anna de Noailles, Zola, et surtout Emily Brontë et Daphné du Maurier.Enfin, que des classiques. Je lis très peu de littérature contemporaine, et quand cela m'arrive, je suis souvent déçue. D'où une écriture peut être un peu vieillote, mais c'est comme ça!
voilà
Re: Bonjour à tous!
J'espère que tu trouveras ton bonheur sur ce forum !
Bienvenue à toi
Bienvenue à toi
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: Bonjour à tous!
bonsoir. tu peux nous parler un peu plus de ton roman publié?
écriture vieillotte... j'aimerai bien voir ça
bienvenue par ici en tout cas
écriture vieillotte... j'aimerai bien voir ça
bienvenue par ici en tout cas
Re: Bonjour à tous!
Bienvenue à toi, et bravo pour ce travail de longue haleine! Deux ans sur un roman, tu l'as sans doute peaufiné!
Tu peux nous en dire un peu plus? Est-il publié, et si oui chez quel éditeur? Sinon, comptes-tu le proposer à la publication? On peut avoir des extraits?
(Comment ça je suis une grosse curieuse?!)
Tu peux nous en dire un peu plus? Est-il publié, et si oui chez quel éditeur? Sinon, comptes-tu le proposer à la publication? On peut avoir des extraits?
(Comment ça je suis une grosse curieuse?!)
Re: Bonjour à tous!
merci à tous!
en fait je cherche un éditeur, mais en attendant je l'ai mis sur thebooked
ition. La lettre à Isis, c'est le titre, raconte l'histoire de deux jeunes filles, Clarisse et Avril Tessier, qui vivent très mal la mort de leur soeur aînée, brutalement décédée un an auparavant dans des circonstances étranges. Peu à peu, leur relation se dégrade. Tandis que la plus jeune ne cesse de pleurer sa chère Isis, Clarisse sombre dans la folie. La difficulté de la vie à deux se fait de plus en plus pesante, et chaque jour, l'aînée leur manque d'avantage. ...Si elles avaient su!
Comme ce huis-clos se déroule en 1825, j'ai dû faire des recherches assez poussées sur les moeurs de l'époque. Mais j'ai trouvé cela passionnant. Le plus intéressant pour moi a été de créer le personnage de Clarisse... Une fille de 17 ans, morte avant d'avoir mûrie, déjà aigrie par le ressenti... et de construire l'intrigue psychologique, le retournement.
J'en mettrais volontiers des extraits, et j'aimerais beaucoup avoir votre avis. Et vous tous, quels genre de textes écrivez-vous?
en fait je cherche un éditeur, mais en attendant je l'ai mis sur thebooked
ition. La lettre à Isis, c'est le titre, raconte l'histoire de deux jeunes filles, Clarisse et Avril Tessier, qui vivent très mal la mort de leur soeur aînée, brutalement décédée un an auparavant dans des circonstances étranges. Peu à peu, leur relation se dégrade. Tandis que la plus jeune ne cesse de pleurer sa chère Isis, Clarisse sombre dans la folie. La difficulté de la vie à deux se fait de plus en plus pesante, et chaque jour, l'aînée leur manque d'avantage. ...Si elles avaient su!
Comme ce huis-clos se déroule en 1825, j'ai dû faire des recherches assez poussées sur les moeurs de l'époque. Mais j'ai trouvé cela passionnant. Le plus intéressant pour moi a été de créer le personnage de Clarisse... Une fille de 17 ans, morte avant d'avoir mûrie, déjà aigrie par le ressenti... et de construire l'intrigue psychologique, le retournement.
J'en mettrais volontiers des extraits, et j'aimerais beaucoup avoir votre avis. Et vous tous, quels genre de textes écrivez-vous?
Re: Bonjour à tous!
perso, je donne dans la fantasy (j'ai mis des extraits ici). mais j'aime bien lire les romans historiques.
Re: Bonjour à tous!
Très métaphysique!
Je trouve ton style évocatoire...Le rythme est doux, agréable à la lecture, original. J'aime beaucoup le passage sur les chats. Quelles sont tes sources d'inspiration?
Je trouve ton style évocatoire...Le rythme est doux, agréable à la lecture, original. J'aime beaucoup le passage sur les chats. Quelles sont tes sources d'inspiration?
Re: Bonjour à tous!
Bonjour Alissa !
Je crois bien que nous partageons la même désillusion au sujet des romans contemporains, pour la plupart "anorexiques". Mais quelques auteurs actuels valent tout de même le détour... En ce moment, je suis plongée dans la lecture de Françoise Chandernagor. Quel style !
Quant à moi, mon registre de prédilection est le fantastique. A la base, je suis nouvelliste (formidable école pour apprendre à écrire...). J'ai parsemé mes divers blogs de quelques-unes de mes nouvelles. Plus récemment j'ai été éditée pour mon premier roman, Gemini, dont l'écriture très cynique ne fait ni dans la dentelle, ni dans la mièvrerie...
Au plaisir de te lire bientôt ! Le résumé de ton livre donne vraiment envie de le découvrir...
Je crois bien que nous partageons la même désillusion au sujet des romans contemporains, pour la plupart "anorexiques". Mais quelques auteurs actuels valent tout de même le détour... En ce moment, je suis plongée dans la lecture de Françoise Chandernagor. Quel style !
Quant à moi, mon registre de prédilection est le fantastique. A la base, je suis nouvelliste (formidable école pour apprendre à écrire...). J'ai parsemé mes divers blogs de quelques-unes de mes nouvelles. Plus récemment j'ai été éditée pour mon premier roman, Gemini, dont l'écriture très cynique ne fait ni dans la dentelle, ni dans la mièvrerie...
Au plaisir de te lire bientôt ! Le résumé de ton livre donne vraiment envie de le découvrir...
Re: Bonjour à tous!
merci, c'est gentil. je trouve l'inspiration chez les animaux justement. et au fil de mes lectures, films....Très métaphysique!
Je trouve ton style évocatoire...Le rythme est
doux, agréable à la lecture, original. J'aime beaucoup le passage sur
les chats. Quelles sont tes sources d'inspiration?
tu nous mets un extrait de ton écrit quand? (ou bien un lien vers tbe si tu as ouvert ta page aux extraits)
Re: Bonjour à tous!
Coucou Alissa et bienvenue sur ce forum
J'éspere que tu passeras de bon moment parmis nous
A plus
J'éspere que tu passeras de bon moment parmis nous
A plus
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Bonjour à tous!
voici donc un extrait de mon roman la lettre à Isis, en espérant qu'il vous plaise! (résumé plus haut)
Contexte:
L'héroïne, Clarisse Tessier, est tourmentée depuis un an par la mort prématurée et inexpliquée de sa soeur aînée. Elle vit un grand moment d'angoisse...
Ses draps glissaient, englués de sueur. Un appel la tentait. Celui, désespéré, du crépitement du feu en bas. Ne pas céder. Sa chemise collait à son corps. Elle se mit sur son séant, la secoua un peu pour laisser sa peau respirer et se recoucha. Elle imaginait les étincelles éphémères bondir hors de l'âtre, libérées, et voyait sa robe noire, avachie sur son lit, long cadavre d'une monstrueuse panthère. Un sursaut la saisit. C'était l'heure ou jamais. Elle emporta la robe sous son bras, sortit de la chambre, dévala les escaliers. Pas un bruit. La bonne et sa soeur n'avaient rien entendu. Elle s'arrêta. Les flammes léchaient ses pupilles et son corps en nage. Elle ferma les yeux, et sentit l'humidité peser sur ses cils. Sa main pétrissait le lin noir avec une béatitude mêlée de violence comme un homme tourmente la peau d'une femme aimée; Enragée, elle la jeta aveuglément au feu. A travers le vent pétillant, les tissus gémissait à en fendre l'âme, se gonflait et se tordait, craquait par endroits. Elle colla ses mains contre ses oreilles en guise de paroi. Il le fallait, il était temps, songea-t-elle, alors qu'au plus profond d'elle-même hurlait le désespoir. Elle contracta ses paupières plus fort encore. Une forte odeur de roussi se répandait dans la pièce, au fur et à mesure que la robe mourrait. Le râle brûlant la liquéfiait totalement. Ses paupières se décontractèrent, puis s'ouvrirent. Cette chemise de nuit, ah, comme elle serait mieux sans! Une seconde plus tard, elle était nue. Entièrement nue. De la folie. Alors, doucement, tout doucement, elle remonta à sa chambre à pas de loup. Devant la grande glace huileuse couleur d'étang vaseux, elle détacha ses bras de son cou et sursauta.
Contexte:
L'héroïne, Clarisse Tessier, est tourmentée depuis un an par la mort prématurée et inexpliquée de sa soeur aînée. Elle vit un grand moment d'angoisse...
Ses draps glissaient, englués de sueur. Un appel la tentait. Celui, désespéré, du crépitement du feu en bas. Ne pas céder. Sa chemise collait à son corps. Elle se mit sur son séant, la secoua un peu pour laisser sa peau respirer et se recoucha. Elle imaginait les étincelles éphémères bondir hors de l'âtre, libérées, et voyait sa robe noire, avachie sur son lit, long cadavre d'une monstrueuse panthère. Un sursaut la saisit. C'était l'heure ou jamais. Elle emporta la robe sous son bras, sortit de la chambre, dévala les escaliers. Pas un bruit. La bonne et sa soeur n'avaient rien entendu. Elle s'arrêta. Les flammes léchaient ses pupilles et son corps en nage. Elle ferma les yeux, et sentit l'humidité peser sur ses cils. Sa main pétrissait le lin noir avec une béatitude mêlée de violence comme un homme tourmente la peau d'une femme aimée; Enragée, elle la jeta aveuglément au feu. A travers le vent pétillant, les tissus gémissait à en fendre l'âme, se gonflait et se tordait, craquait par endroits. Elle colla ses mains contre ses oreilles en guise de paroi. Il le fallait, il était temps, songea-t-elle, alors qu'au plus profond d'elle-même hurlait le désespoir. Elle contracta ses paupières plus fort encore. Une forte odeur de roussi se répandait dans la pièce, au fur et à mesure que la robe mourrait. Le râle brûlant la liquéfiait totalement. Ses paupières se décontractèrent, puis s'ouvrirent. Cette chemise de nuit, ah, comme elle serait mieux sans! Une seconde plus tard, elle était nue. Entièrement nue. De la folie. Alors, doucement, tout doucement, elle remonta à sa chambre à pas de loup. Devant la grande glace huileuse couleur d'étang vaseux, elle détacha ses bras de son cou et sursauta.
Re: Bonjour à tous!
désolée, l'explication du contexte n'est pas bien passée:
l'héroïne, Clarisse Tessier, est tourmentée depuis un an par la mort prématurée et inexpliquée de sa soeur aînée. Elle vit un grand moment d'angoisse.
Donnez-moi votre avis!
l'héroïne, Clarisse Tessier, est tourmentée depuis un an par la mort prématurée et inexpliquée de sa soeur aînée. Elle vit un grand moment d'angoisse.
Donnez-moi votre avis!
Re: Bonjour à tous!
après ça, je suppose qu'un suite vient donc je n'en dirai rien.Devant la grande glace huileuse couleur d'étang vaseux, elle détacha ses bras de son cou et sursauta.
le déroulé de la scène est bon, je vois les images, la folie de cette jeune fille, c'est dire... je rentre bien dans le ton, personnellement.
pourtant les temps ne sont parfois pas adaptés comme :
sa main pétrit m'aurait mis au centre de l'action.Sa main pétrissait le lin noir avec une béatitude mêlée de violence comme un homme tourmente la peau d'une femme aimée;
de même
"à travers le vent pétillant,les tissus gémirent à en fendre l'âme, se gonfla, se tordit, craqua par endroits"Enragée,
elle la jeta aveuglément au feu. A travers le vent pétillant, les
tissus gémissait à en fendre l'âme, se gonflait et se tordait, craquait
par endroits
si tu entames un temps de conjugaison, garde le au plus possible. (tu peux prendre ou laisser, ceci n'est que mon sentiment perso)
ah oui, pour être mieux lue et commentée par un max de membres, poste ton extrait dans la rubrique "romans"
Re: Bonjour à tous!
C'est pas mal, je trouve. La scène est bien décris. Mais l'extrait est bien court pour que j'en dises d'avantage.
Wellyf- Date d'inscription : 31/05/2011
Age : 31
Re: Bonjour à tous!
Je me suis rendue compte que j'ai fait une immonde faute d'orthographe, ou de frappe, je ne sais plus... les tissus gémissait, quelle horreur! pardon, la phrase exacte est : le tissus gémissait!
Quand à tes remarques sur l'emploi des temps, extialis, je les trouve tout à fait judicieuses. Je ne sais pas pourquoi, je me sens souvent plus à l'aise à l'imparfait, j'aime me sentir dans une sorte de continuité. Mais il est vrai que le rythme du récit préfère logiquement le passé simple.
Je vais suivre vos conseils et mettre d'avantage d'extraits dans la rubrique roman.
Merci!
Quand à tes remarques sur l'emploi des temps, extialis, je les trouve tout à fait judicieuses. Je ne sais pas pourquoi, je me sens souvent plus à l'aise à l'imparfait, j'aime me sentir dans une sorte de continuité. Mais il est vrai que le rythme du récit préfère logiquement le passé simple.
Je vais suivre vos conseils et mettre d'avantage d'extraits dans la rubrique roman.
Merci!
Re: Bonjour à tous!
Très beau texte.
Pas d'accord avec Extialis pour le temps des verbes. Ton choix me semble meilleur pour la durée des actions ( passé simple = brièveté, mais aussi lourd, surtout au pluriel)
En revanche, je n'ai pas ressenti la folie du personnage, malgré le choix des mots, le champ lexical...
bravo
Pas d'accord avec Extialis pour le temps des verbes. Ton choix me semble meilleur pour la durée des actions ( passé simple = brièveté, mais aussi lourd, surtout au pluriel)
En revanche, je n'ai pas ressenti la folie du personnage, malgré le choix des mots, le champ lexical...
bravo
Re: Bonjour à tous!
D'accord avec Danay, le mélange passé simple/imparfait me semble parfaitement justifié :
Elle ferma(passé simple, c'est l'action en cours) les yeux, et sentit l'humidité peser sur ses cils. Sa main pétrissait (pendant ce temps..., c'est presque un état, une action secondaire davantage permanente... comme si on disait "les vagues claquaient contre les rochers", quelque chose d'extérieur à l'action en cours...
Elle ferma(passé simple, c'est l'action en cours) les yeux, et sentit l'humidité peser sur ses cils. Sa main pétrissait (pendant ce temps..., c'est presque un état, une action secondaire davantage permanente... comme si on disait "les vagues claquaient contre les rochers", quelque chose d'extérieur à l'action en cours...
Re: Bonjour à tous!
Je pense aussi que c'est un très beau texte, au vocabulaire riche, capable de faire naître beaucoup d'images. Cependant, j'ai relevé quelques maladresses qui entravent un peu sa lecture. Je te donne ci-dessous, un exemple parmi d'autres, de ce que l'on pourrait faire pour améliorer la fluidité de ton écriture.
Je ne comprends pas bien la dernière phrase... Les bras qui se détachent de son cou ?
Ses draps glissaient, englués de sueur. Un appel la tentait. Celui, désespéré, du crépitement du feu en bas. Ne pas céder. Elle se mit sur son séant, tira sur sa chemise collée à son corps pour laisser sa peau respirer, puis se recoucha. Elle imaginait les étincelles éphémères bondissant hors de l'âtre, libérées, tandis que ses yeux hallucinés fixaient sa robe noire, avachie au pied du lit, long cadavre d'une monstrueuse panthère. Un sursaut la saisit. C'était l'heure ou jamais. Elle bondit hors de sa couche et la robe sous le bras, sortit de la chambre, dévala les escaliers. Pas un bruit. La bonne et sa sœur n'avaient rien entendu. Elle s'arrêta devant la cheminée. Les flammes léchaient ses pupilles et incendiaient son corps en nage. Elle ferma les yeux, sentit l'humidité peser sur ses cils. Sa main pétrissait machinalement le lin noir avec une béatitude mêlée de violence comme un homme tourmente la peau d'une femme aimée. Soudain le jouet d'une rage intérieure, d'un geste sec elle la jeta dans le feu. A travers le souffle pétillant, le tissu gémit à en fendre l'âme, se gonfla et se tordit, craquant par endroits. Elle colla ses mains contre ses oreilles en guise de paroi. Il le fallait, il était temps, songea-t-elle, alors qu'au plus profond d'elle-même hurlait le désespoir. Elle contracta ses paupières plus fort encore. Une forte odeur de roussi se répandait dans la pièce, au fur et à mesure que la robe mourait. Son râle brûlant liquéfiait tout son être. Lentement, ses paupières se relâchèrent, puis s'ouvrirent. Cette maudite chemise de nuit, ah ! comme elle serait mieux sans ! Une seconde plus tard, elle était nue. Entièrement nue. De la folie. Alors, doucement, tout doucement, elle remonta à sa chambre à pas de loup. Devant la grande glace huileuse couleur d'étang vaseux, elle détacha ses bras de son cou.
Je ne comprends pas bien la dernière phrase... Les bras qui se détachent de son cou ?
Ses draps glissaient, englués de sueur. Un appel la tentait. Celui, désespéré, du crépitement du feu en bas. Ne pas céder. Elle se mit sur son séant, tira sur sa chemise collée à son corps pour laisser sa peau respirer, puis se recoucha. Elle imaginait les étincelles éphémères bondissant hors de l'âtre, libérées, tandis que ses yeux hallucinés fixaient sa robe noire, avachie au pied du lit, long cadavre d'une monstrueuse panthère. Un sursaut la saisit. C'était l'heure ou jamais. Elle bondit hors de sa couche et la robe sous le bras, sortit de la chambre, dévala les escaliers. Pas un bruit. La bonne et sa sœur n'avaient rien entendu. Elle s'arrêta devant la cheminée. Les flammes léchaient ses pupilles et incendiaient son corps en nage. Elle ferma les yeux, sentit l'humidité peser sur ses cils. Sa main pétrissait machinalement le lin noir avec une béatitude mêlée de violence comme un homme tourmente la peau d'une femme aimée. Soudain le jouet d'une rage intérieure, d'un geste sec elle la jeta dans le feu. A travers le souffle pétillant, le tissu gémit à en fendre l'âme, se gonfla et se tordit, craquant par endroits. Elle colla ses mains contre ses oreilles en guise de paroi. Il le fallait, il était temps, songea-t-elle, alors qu'au plus profond d'elle-même hurlait le désespoir. Elle contracta ses paupières plus fort encore. Une forte odeur de roussi se répandait dans la pièce, au fur et à mesure que la robe mourait. Son râle brûlant liquéfiait tout son être. Lentement, ses paupières se relâchèrent, puis s'ouvrirent. Cette maudite chemise de nuit, ah ! comme elle serait mieux sans ! Une seconde plus tard, elle était nue. Entièrement nue. De la folie. Alors, doucement, tout doucement, elle remonta à sa chambre à pas de loup. Devant la grande glace huileuse couleur d'étang vaseux, elle détacha ses bras de son cou.
Re: Bonjour à tous!
Marie: il est vrai que le texte amélioré que tu me proposes est beaucoup plus limpide, et devrais-je dire, plus élégant. J'ai toujours eu du mal à garder une certaine sobriété quand j'écris. Cependant, j'ai essayé, à ce moment-là particulièrement, de rendre compte de l'affolement de ma Clarisse non seulement par la violence de vucabulaire, mais aussi par un phrasé dense, voire rugueux. Cela dit tes remarques sont tout à fait intéressantes et je les prends en compte. Non pouur ce roman-ci, parce que je n'ai pas touché ce qui a été fait; j'ai écrit ce livre à 16-17 ans, et je veux le laisser tel que je l'ai conçu à cet âge. Mais pour mon autre roman!
ah oui, autre chose: tout à fait d'accord avec la bizarrerie sur les bras et le cou! J'imaginais en fait qu'elle avait les bras repliés autour de ses épaules, et les mains sur la nuque. Merci!
ah oui, autre chose: tout à fait d'accord avec la bizarrerie sur les bras et le cou! J'imaginais en fait qu'elle avait les bras repliés autour de ses épaules, et les mains sur la nuque. Merci!
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