Pour mon aïeul : Souvenirs de 1919.
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Pour mon aïeul : Souvenirs de 1919.
Hier soir j'ai eu la chance de parler avec mes grands parents. Ma grand mère m'a raconté quelques anecdotes à l'occasion d'une discussion sur la grande guerre à propos de son propre grand père. Ce petit texte réunis tous ce que je sais de lui et la guerre 14-18. Il n'en parlait jamais sinon très peu, et avec beaucoup d'alcool. Je rend hommage à mon sang et au sien ainsi qu'a celui des héros mort pour la patrie.
Sept ans. Il était parti sept ans. Sept ans qu'il portait l'uniforme, sept ans qu'il servait la France. Sa belle patrie.
Sept années passées. Et il est là, sur le quai. Sa capote bleue, ses bottes, une gauloise aux lèvres. Un sourire qu'il peine à esquisser quand il la voit courir vers lui, alors qu'il viens de rentrer. Dans ses yeux ? Le vide.
Tous est calme, la nuit. Il se tient à la fenêtre, les yeux dans le vague. Le vague du passé. De la tranchée. Il ne parle pas. Ne dors plus. Ne pense plus. Tous son corps est couvert d'escarres et de plaies. Ses lèvres tremblent par moment, et tous son corps s'ébranle comme si il allait éructer d'un momnent à l'autre. L'horloge sonne. Minuit, déjà. Elle dors dans le lit, pense-t-il. En fait, elle ne peut dormir non plus. Elle est endeuillée. Elle a perdu celui qu'elle aimait et qu'elle a quitté il y a sept ans, appelé sous les drapeaux. Tout ira bien, lui a t on dis. Elle espérait. Et puis il devait revenir, en finir. On l'a appelé à se battre. Ce fut le temps de l'attente, du courrier et des longues nuits d'insomnies pour elles. Le temps de la fureur, du vacarme et de la terreur pour lui. Il en était devenu sourd, a passé ses journées à tirer au canon sur de pauvres hommes pas plus jeunes que lui, qui ne demandèrent rien sinon la paix, laquelle ils trouvèrent au détour d'un entonnoir, d'un obus de 105.
Toutes les nuits il tremble. Il murmure des choses, des noms et des lieux. Des images le font frémire. Le cadavre noir, arséqué et sec, figé par le froid. Là où il se tenait, prêt à faire feu. Ses orbites vides pleines de neige qui regardait dans sa direction. Il avait une belle vue sur les campagnes de la Somme cette nuit là. Les cris déchirants de ces hommes qu'il blessait. Les râles rôques réveillaient des rêves, ou plutôt cauchemard.
Il se tient au balcon, le visage bercé par le vent frais. Minuit.
Sept années passées. Et il est là, sur le quai. Sa capote bleue, ses bottes, une gauloise aux lèvres. Un sourire qu'il peine à esquisser quand il la voit courir vers lui, alors qu'il viens de rentrer. Dans ses yeux ? Le vide.
Tous est calme, la nuit. Il se tient à la fenêtre, les yeux dans le vague. Le vague du passé. De la tranchée. Il ne parle pas. Ne dors plus. Ne pense plus. Tous son corps est couvert d'escarres et de plaies. Ses lèvres tremblent par moment, et tous son corps s'ébranle comme si il allait éructer d'un momnent à l'autre. L'horloge sonne. Minuit, déjà. Elle dors dans le lit, pense-t-il. En fait, elle ne peut dormir non plus. Elle est endeuillée. Elle a perdu celui qu'elle aimait et qu'elle a quitté il y a sept ans, appelé sous les drapeaux. Tout ira bien, lui a t on dis. Elle espérait. Et puis il devait revenir, en finir. On l'a appelé à se battre. Ce fut le temps de l'attente, du courrier et des longues nuits d'insomnies pour elles. Le temps de la fureur, du vacarme et de la terreur pour lui. Il en était devenu sourd, a passé ses journées à tirer au canon sur de pauvres hommes pas plus jeunes que lui, qui ne demandèrent rien sinon la paix, laquelle ils trouvèrent au détour d'un entonnoir, d'un obus de 105.
Toutes les nuits il tremble. Il murmure des choses, des noms et des lieux. Des images le font frémire. Le cadavre noir, arséqué et sec, figé par le froid. Là où il se tenait, prêt à faire feu. Ses orbites vides pleines de neige qui regardait dans sa direction. Il avait une belle vue sur les campagnes de la Somme cette nuit là. Les cris déchirants de ces hommes qu'il blessait. Les râles rôques réveillaient des rêves, ou plutôt cauchemard.
Il se tient au balcon, le visage bercé par le vent frais. Minuit.
Re: Pour mon aïeul : Souvenirs de 1919.
Les râles rôques réveillaient des rêves, ou plutôt cauchemard.
rauques et cauchemars
c'est bien écrit, pauvre homme parti vaillant et revenu détruit. on l'appelait pas la sale guerre pour rien
rauques et cauchemars
c'est bien écrit, pauvre homme parti vaillant et revenu détruit. on l'appelait pas la sale guerre pour rien
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