sans titre - manque ? temps ?

De trop nombreux tours de cadran comme de tours de passe-passe pour immoler le temps qui passe, oui j’avais si peur de ne jamais te retrouver.

J’ai vu s’éloigner ton radeau de fortune, celui construit de peur, d’illusion, d’espoir et de notre amour. Peut-être. La barre virait de gauche à droite visant toujours l’horizon qui t’envoutait. Jamais un regard en arrière, rarement un regret.

Je suis restée des jours à fixer ton reflet à travers le quotidien. J’ai parcouru les semaines à la nage, me noyant dans des souvenirs parfois trop présents. Enclavée de pierres destructrices, j’ai senti s’abattre la foudre, j’ai vu le tonnerre détruire mon bonheur précaire d’un amour lointain.
Ton radeau s’est estompé à l’horizon, le soleil s’est changé en nuit obscure et les étoiles ont illuminé la rue, frontière de fortune, haine d’un simple exil.

Mais tu as planté ton drapeau d’or au creux de mon cœur ; tu reviendrais sur tes terres car ton ombre n’y est jamais réellement partie.