Le génie des pères : j'aurais très bien pu écrire juste "Venise"
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Le génie des pères : j'aurais très bien pu écrire juste "Venise"
Après une longue absence, dû à un débordement non contrôlé de travail scolaire à l'approche des épreuves anticipées de BAC, je reviens avec un texte qui date de quelques mois, exercice scolaire certes, mais écrit comme je le voulais : une source d'échappatoire : le souvenir de mon voyage avec le lycée à Venise
(je m'excuse pour le titre, mais je viens de terminer mon BAC oral de français, et je ne résiste pas à citer Chateaubriand ^^)
Sous l’impact des caresses des lames de la lagune, le bateau ivre tanguait, faisant miroiter les rayons du soleil matinal sur les flots. Les couleurs douces d’une fraîche matinée maritime enluminaient les flux de la mer, nous donnant l’impression d’être sur une autre Terre, un utopique monde idyllique. La lagune ne semblait prendre fin, alors que les rires, symbolique d’un bonheur enfantin, se mêlaient au doux reflux des vagues qui nous imprégnait. Ce nouvel ailleurs, autant désiré que fantasmé, nous rassemblait devant l’image même de la Beauté ; celle que la brume se dissipant, laissait entrapercevoir à travers l’eau d’écume.
(je m'excuse pour le titre, mais je viens de terminer mon BAC oral de français, et je ne résiste pas à citer Chateaubriand ^^)
Sous l’impact des caresses des lames de la lagune, le bateau ivre tanguait, faisant miroiter les rayons du soleil matinal sur les flots. Les couleurs douces d’une fraîche matinée maritime enluminaient les flux de la mer, nous donnant l’impression d’être sur une autre Terre, un utopique monde idyllique. La lagune ne semblait prendre fin, alors que les rires, symbolique d’un bonheur enfantin, se mêlaient au doux reflux des vagues qui nous imprégnait. Ce nouvel ailleurs, autant désiré que fantasmé, nous rassemblait devant l’image même de la Beauté ; celle que la brume se dissipant, laissait entrapercevoir à travers l’eau d’écume.
D’un cri strident, une mouette rendit au silence l’agitation de l’embarcation. Seul le claquement des ses ailes contre la brise maritime troublait le silence emprunt d’admiration.
« Vole, vole, être de liberté, accompagne-nous, tes fidèles suiveurs, au cœur de cette forteresse d’Histoire où Constantinople se joint à l’Europe »
Un souffle d’admiration se répandit dans l’embarcation ; la cité intemporelle, où art roman et influences byzantines s’épousaient, se dessinait sous les couleurs pastelles du levé du soleil, à présent achevé. Venise flottait devant nous. Ile sur la lagune comme un château féérique à travers les nuages.
L’air s’irisait de contemplation de la sublimation de l’horizon, lorsque Venise se détachait de la mer. D’un œil enjoué, je me surprenais à entrapercevoir, surplombant un rio, le pont des soupirs, prison dorée de Casanova. Une ombre sauta de toits en toits, renversa des caisses emplies de denrées rares, d’épices d’orient se mélangeant aux pierres d’occident. Fuite de l’Amour comme fuite du Temps, la cité magique se peignait doucement, lorsque les cinq portails de bronze roman de la basilique ouvraient la vue aux murs des habitations, pleurant le Temps qui s’écoulait en leur donnant la Beauté du passé. Mais déjà le bateau ralentissait et le pont d’accostage se rapprochait. Nous attendions tous sur le bateau que les portes s’ouvrent ; fouler enfin du pied cette cité mystérieuse.
Bientôt, le soleil se coucha sur la douane de mer. Les étoiles s’allumèrent une à une, faisant étinceler la place Saint Marc de mille feux, comme au Moyen-âge où les torches éclairaient les dalles de marbre, lorsque les hommes d’Eglise, dans leur tunique blanche gravée d’une croix de sang hérétique, prenaient le large.
Bientôt, le soleil se coucha sur la douane de mer. Les étoiles s’allumèrent une à une, faisant étinceler la place Saint Marc de mille feux, comme au Moyen-âge où les torches éclairaient les dalles de marbre, lorsque les hommes d’Eglise, dans leur tunique blanche gravée d’une croix de sang hérétique, prenaient le large.
Nous nous regroupâmes à l’orée de l’eau, où les lumières du palais se reflétaient dans les flots. Moment de liberté dans Venise et attentes comblées de la journée unissaient nos conversations, entreprises en cercle initiatiques. La magie des confréries nous avait gagnée, à mesure que la ville de secrets ne s’était dévoilée. Un bruissement d’eau se rapprocha et rapidement, le vaporetto accosta. Dans un empressement mêlé à de l’obligation, nous montâmes à bord.
La brise nocturne frôlait mon visage et le transperçait de milliers de morceaux de vers affutés par le froid. Seule face à la mer, mon passé se déroulait sur les flots à mesure que le vaporetto ne voguait. Ces moments de solitudes et d’amertumes envers le monde entier, de croix gravée à l’encre sur mon innocent poignet m’imprégnaient. Je fermai les yeux quelques instants, m’efforçant, une nouvelle fois, de tout oublier.
Tombe immaculée de deux cultures mélangées, la blancheur de la douane de mer s’offrit aux lumières de la cité endormie. Seul restait ce lieu unique, présent d’un passé sordide et d’un avenir incertain composé de souvenirs antiques. Un mouvement se fit sentir dans l’embarcation, m’arrachant à ma contemplation ingénue. Je regardai une dernière fois cette cité mystérieuse. A travers les déambulations, l’existence bienheureuse de l’ombre du génie des pères s’enclavait en moi. Tournant le dos aux flots, la lagune aspirait encore un peu mes peurs. Cette Venise tout autant mondaine qu’initiatique me rendait au monde, prête à accepter cette douloureuse présence, celle du passé, dans des souvenirs en devenir.
La brise nocturne frôlait mon visage et le transperçait de milliers de morceaux de vers affutés par le froid. Seule face à la mer, mon passé se déroulait sur les flots à mesure que le vaporetto ne voguait. Ces moments de solitudes et d’amertumes envers le monde entier, de croix gravée à l’encre sur mon innocent poignet m’imprégnaient. Je fermai les yeux quelques instants, m’efforçant, une nouvelle fois, de tout oublier.
Tombe immaculée de deux cultures mélangées, la blancheur de la douane de mer s’offrit aux lumières de la cité endormie. Seul restait ce lieu unique, présent d’un passé sordide et d’un avenir incertain composé de souvenirs antiques. Un mouvement se fit sentir dans l’embarcation, m’arrachant à ma contemplation ingénue. Je regardai une dernière fois cette cité mystérieuse. A travers les déambulations, l’existence bienheureuse de l’ombre du génie des pères s’enclavait en moi. Tournant le dos aux flots, la lagune aspirait encore un peu mes peurs. Cette Venise tout autant mondaine qu’initiatique me rendait au monde, prête à accepter cette douloureuse présence, celle du passé, dans des souvenirs en devenir.
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: Le génie des pères : j'aurais très bien pu écrire juste "Venise"
Ouah, c'est super bien écris !
Malicie- Date d'inscription : 07/06/2013
Age : 30
Localisation : 81
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
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