Je tu elle
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extialis
Daniel
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Margaux1999
Marie Fontaine
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Je tu elle
Vous pensiez hier soir passer une soirée enfin seule, au coin du feu, lovée dans le creux de votre fauteuil préféré, votre chat siamois irradiant sa chaleur apaisante sur vos cuisses. Vous auriez branché en sourdine un concerto du divin Mozart et commencé la lecture de ce roman que je vous ai récemment fait découvrir... Rappelez-moi son titre ! Lambeaux... Oui, c'est cela. Une merveille signée Charles Juliet. Mais je m'égare ! Vous vous seriez auparavant préparé un thé à la cannelle et vous l'auriez siroté avec délice, les yeux fermés, par petites gorgées brûlantes. Puis vous auriez enfin accordé toute votre attention à ce nouvel ouvrage. D'abord en le caressant. Vous passez toujours une main tendre et curieuse sur les couvertures tantôt glacées, tantôt rugueuses, ou encore satinées, des livres. La peau des mots. Un contact quasi charnel, en prélude à la défloration des pages, encore vierges de tout regard. Enfin, vos doigts se seraient immiscés au cœur des feuillets emplis de cette odeur un peu sauvage propre aux livres neufs, à la recherche du premier chapitre.
Je sais que vous espériez une telle soirée de toute votre âme. Je sais combien vous êtes fatiguée. Mais je suis sans pitié, c'est ainsi. Vous le savez pertinemment. Pourtant, vous m'avez une fois de plus suppliée à grands cris. Je vous ai vue parcourir votre chambre en tous sens à grandes enjambées, les poings crispés de rage. Vous avez maudit votre impuissance, votre faiblesse. Des larmes ont même débordé de vos grands yeux si noirs. Comme j'ai aimé le séisme de votre corps animé par la colère ! Elle vous rendait si belle, si désirable... Je l'avoue : je prends un malin plaisir à vous pousser dans vos retranchements. Car c'est cette image que vos millions d'admirateurs plébiscitent inlassablement : une lionne à la plastique superbe, toutes griffes dehors ! J'envie leur chance... Ils ne savent jamais à l'avance ce qu'il va vous arriver, le plaisir de la découverte est toujours au rendez-vous. Moi, je suis le scénariste et le metteur en scène de votre vie sentimentale. Je la dirige, j'en connais intimement chaque détail, forcément, puisque c'est moi qui le crée... Je vous vois sourire. Oui, vie sentimentale est un doux euphémisme. Je sais...
Mais ce matin, loin de moi l'idée de la moindre vulgarité. Je n'ai qu'un seul désir, sincère, passer quelques instants avec vous, sans aucun témoin. Oui, vous avez bien entendu, sans aucun témoin. Nous pourrions papoter, faire nos mauvaises langues, et qui sait, échanger quelques confidences ? Après tout, pourquoi pas ? Nous nous connaissons depuis si longtemps... Vous ne voulez pas ? Je vois, vous boudez encore. Vous n'êtes qu'une ingrate ! Le dîner que j'ai fait livrer chez vous hier soir n'était-il pas à votre convenance ? Tout de même ! Commandé chez Lenôtre ! Le partenaire que j'ai soigneusement sélectionné pour vous n'a-t-il pas su vous séduire ? Vous combler ? Voyons ! Le sosie de Sawyer, oui, celui de Lost ! Je sais très bien qu'il est votre type d'homme ! Que vous en rêviez... Vous l'avez trouvé très quelconque ! Ce n'est pourtant pas l'impression que vous donniez cette nuit, abandonnée dans ses bras, au cours de vos ébats torrides. Mon Dieu ! J'en ai encore le rose aux joues ! Mais... il y a autre chose, qui me trouble bien plus... Vous avez en effet eu l'audace d'aller bien au-delà de tout ce que j'avais planifié pour vous deux. Voilà bien évidemment qui ravira vos adorateurs les plus fervents, à n'en pas douter au paroxysme de leur extase lorsqu'ils découvriront ces images. Je devrais m'en réjouir, cependant, vous avez momentanément échappé à mon contrôle et cela m'a terrifiée...
Vous en avez assez ? Vous avez voulu vous rebeller ? Allons, n'inversez pas les rôles ! Je suis la maîtresse, vous êtes l'esclave. Vous resterez à jamais prisonnière entre ces murs, telle est ma volonté. Je décide. Vous obéissez. C'est injuste ? Non. C'est la vie. Ce matin, il est vrai, je m'étais levée de bonne humeur, avec l'intention de vous traiter en amie, d'égale à égale, de femme à femme. Fini ! Je reprends immédiatement les rênes. Comment ai-je pu à ce point me fourvoyer ? Discuter avec sa créature, sa chose ! Mais quelle aberration ! Dieu discute-t-il avec les hommes ? Vous reculez... Je vous effraie ? Tant mieux. Cela prouve que tout rentre dans l'ordre. Mon monde retrouve son équilibre. Mais que faites-vous si près de cette porte ? Vous croyez sans doute que vous allez pouvoir m'échapper ? Laissez-moi rire ! Vous n'êtes pas sans savoir que la clé qui pourrait l'ouvrir se trouve dans ma poche. Bon sang... Elle n'y est plus ! Voleuse ! Voleuse ! Tu t'enfuis ! Tu m'enfermes ! Tu n'en as pas le droit ! Comment ? Œil pour œil, dent pour dent ? Je t'ai volé ta vie, tu me voles la mienne ? Pitié... Pitié... Reviens ! Ne me laisse pas ici toute seule... C'est un malentendu...
Revenez chère enfant ! Revenez ! Nous pourrions discuter entre adultes, trouver un terrain d'entente... Elle ne répond pas... La garce ! Elle m'a abandonnée sans le moindre état d'âme. Quelle froideur. Quelle ingratitude. Après tout ce que j'ai fait pour elle. Mais que se passe-t-il encore ? Tout s'efface autour de moi... Tout devient éblouissant. Immaculé. Vierge. Je meurs ? Même pas. Revenez mon amie, je vous en supplie. Votre petit caprice est déjà pardonné, promis. Allons... Ce n'est pas possible, c'est inimaginable ! Non ! Vous ne pouvez pas me faire ça ! Vous ne pouvez pas me crucifier au beau milieu de cette page blanche : vous n'êtes qu'un personnage, et moi, je suis l'écrivain !
Je sais que vous espériez une telle soirée de toute votre âme. Je sais combien vous êtes fatiguée. Mais je suis sans pitié, c'est ainsi. Vous le savez pertinemment. Pourtant, vous m'avez une fois de plus suppliée à grands cris. Je vous ai vue parcourir votre chambre en tous sens à grandes enjambées, les poings crispés de rage. Vous avez maudit votre impuissance, votre faiblesse. Des larmes ont même débordé de vos grands yeux si noirs. Comme j'ai aimé le séisme de votre corps animé par la colère ! Elle vous rendait si belle, si désirable... Je l'avoue : je prends un malin plaisir à vous pousser dans vos retranchements. Car c'est cette image que vos millions d'admirateurs plébiscitent inlassablement : une lionne à la plastique superbe, toutes griffes dehors ! J'envie leur chance... Ils ne savent jamais à l'avance ce qu'il va vous arriver, le plaisir de la découverte est toujours au rendez-vous. Moi, je suis le scénariste et le metteur en scène de votre vie sentimentale. Je la dirige, j'en connais intimement chaque détail, forcément, puisque c'est moi qui le crée... Je vous vois sourire. Oui, vie sentimentale est un doux euphémisme. Je sais...
Mais ce matin, loin de moi l'idée de la moindre vulgarité. Je n'ai qu'un seul désir, sincère, passer quelques instants avec vous, sans aucun témoin. Oui, vous avez bien entendu, sans aucun témoin. Nous pourrions papoter, faire nos mauvaises langues, et qui sait, échanger quelques confidences ? Après tout, pourquoi pas ? Nous nous connaissons depuis si longtemps... Vous ne voulez pas ? Je vois, vous boudez encore. Vous n'êtes qu'une ingrate ! Le dîner que j'ai fait livrer chez vous hier soir n'était-il pas à votre convenance ? Tout de même ! Commandé chez Lenôtre ! Le partenaire que j'ai soigneusement sélectionné pour vous n'a-t-il pas su vous séduire ? Vous combler ? Voyons ! Le sosie de Sawyer, oui, celui de Lost ! Je sais très bien qu'il est votre type d'homme ! Que vous en rêviez... Vous l'avez trouvé très quelconque ! Ce n'est pourtant pas l'impression que vous donniez cette nuit, abandonnée dans ses bras, au cours de vos ébats torrides. Mon Dieu ! J'en ai encore le rose aux joues ! Mais... il y a autre chose, qui me trouble bien plus... Vous avez en effet eu l'audace d'aller bien au-delà de tout ce que j'avais planifié pour vous deux. Voilà bien évidemment qui ravira vos adorateurs les plus fervents, à n'en pas douter au paroxysme de leur extase lorsqu'ils découvriront ces images. Je devrais m'en réjouir, cependant, vous avez momentanément échappé à mon contrôle et cela m'a terrifiée...
Vous en avez assez ? Vous avez voulu vous rebeller ? Allons, n'inversez pas les rôles ! Je suis la maîtresse, vous êtes l'esclave. Vous resterez à jamais prisonnière entre ces murs, telle est ma volonté. Je décide. Vous obéissez. C'est injuste ? Non. C'est la vie. Ce matin, il est vrai, je m'étais levée de bonne humeur, avec l'intention de vous traiter en amie, d'égale à égale, de femme à femme. Fini ! Je reprends immédiatement les rênes. Comment ai-je pu à ce point me fourvoyer ? Discuter avec sa créature, sa chose ! Mais quelle aberration ! Dieu discute-t-il avec les hommes ? Vous reculez... Je vous effraie ? Tant mieux. Cela prouve que tout rentre dans l'ordre. Mon monde retrouve son équilibre. Mais que faites-vous si près de cette porte ? Vous croyez sans doute que vous allez pouvoir m'échapper ? Laissez-moi rire ! Vous n'êtes pas sans savoir que la clé qui pourrait l'ouvrir se trouve dans ma poche. Bon sang... Elle n'y est plus ! Voleuse ! Voleuse ! Tu t'enfuis ! Tu m'enfermes ! Tu n'en as pas le droit ! Comment ? Œil pour œil, dent pour dent ? Je t'ai volé ta vie, tu me voles la mienne ? Pitié... Pitié... Reviens ! Ne me laisse pas ici toute seule... C'est un malentendu...
Revenez chère enfant ! Revenez ! Nous pourrions discuter entre adultes, trouver un terrain d'entente... Elle ne répond pas... La garce ! Elle m'a abandonnée sans le moindre état d'âme. Quelle froideur. Quelle ingratitude. Après tout ce que j'ai fait pour elle. Mais que se passe-t-il encore ? Tout s'efface autour de moi... Tout devient éblouissant. Immaculé. Vierge. Je meurs ? Même pas. Revenez mon amie, je vous en supplie. Votre petit caprice est déjà pardonné, promis. Allons... Ce n'est pas possible, c'est inimaginable ! Non ! Vous ne pouvez pas me faire ça ! Vous ne pouvez pas me crucifier au beau milieu de cette page blanche : vous n'êtes qu'un personnage, et moi, je suis l'écrivain !
© Marie Fontaine
Re: Je tu elle
@ Admins : j'ai été obligée de taper entièrement ma nouvelle ici, pour pouvoir justifier mon texte. Quand on copie-colle, la fonction "justifier" ne marche pas. Un bug ?
Re: Je tu elle
Ouaaaas!
C'est super jolie ce que vous avez ecrit
Vous avez un vrai talent pour cela
C'est super jolie ce que vous avez ecrit
Vous avez un vrai talent pour cela
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Je tu elle
Marie Fontaine a écrit:@ Admins : j'ai été obligée de taper entièrement ma nouvelle ici, pour pouvoir justifier mon texte. Quand on copie-colle, la fonction "justifier" ne marche pas. Un bug ?
alors j'ai essayé de voir pour ce petit problème et donc maintenant apparemment tu peux copier et justifier ton texte ensuite tu appuies sur la touche "basculer le mode d'édition"(représentée par deux "A" présent dans l'éditeur de message du forum) et ensuite tu colles et normalement c'est bon ton texte sera justifié ! (je viens de faire un essai et ça fonctionne).
Airis- Admin
- Date d'inscription : 28/05/2011
Age : 34
Localisation : France
Re: Je tu elle
Ton texte est très bien écrit.
Le suspens a été tenu tout le long. Quelques fois, je me suis dit : "C'est l'écrivain et un de ses personnages", mais il y avait toujours un mot, une phrase, pour me faire revenir sur ma certitude que je croyais pourtant inébranlable.
J'ai beaucoup aimé également le jeux des questions dans le 3e et 4e paragraphe.
{Le roman Lambeaux est vraiment très très bien écrit}
Le suspens a été tenu tout le long. Quelques fois, je me suis dit : "C'est l'écrivain et un de ses personnages", mais il y avait toujours un mot, une phrase, pour me faire revenir sur ma certitude que je croyais pourtant inébranlable.
J'ai beaucoup aimé également le jeux des questions dans le 3e et 4e paragraphe.
{Le roman Lambeaux est vraiment très très bien écrit}
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: Je tu elle
ben oui, rien à dire, comme d'hab'
enfin si, juste : "merci de partager des écrits ici" je me suis régalée
enfin si, juste : "merci de partager des écrits ici" je me suis régalée
Re: Je tu elle
Merci à vous tous pour vos lectures
Si vous aimez écrire, je vous recommande Lambeaux, dans lequel l'auteur essaye justement de trouver des réponses à ce désir irrésistible.
@ Airis, merci pour le tuyau ! Je verrai bien si ça fonctionne ainsi. Il faudrait peut-être avertir tous les autres, j'ai remarqué que quasiment aucun texte posté n'était justifié...
Si vous aimez écrire, je vous recommande Lambeaux, dans lequel l'auteur essaye justement de trouver des réponses à ce désir irrésistible.
@ Airis, merci pour le tuyau ! Je verrai bien si ça fonctionne ainsi. Il faudrait peut-être avertir tous les autres, j'ai remarqué que quasiment aucun texte posté n'était justifié...
Re: Je tu elle
Oui, c'est bien écrit, facilement compréhensible, en tout cas, les mots sont utilisés avec merveille. On voit dans leur utilisation qu'ils sont utilisés avec amour, et non avec l'envie irrésistible de créer un texte qui accroche, non, c'est l'amour de l'écriture qui ressort, et tu nous le transmet. Tu ne cherches pas à te faire aimer, mais tu cherches à aimer ton écriture au plus profond, à la base de tout ce que tu es...
Pourtant, pourtant j'ai un bémol. J'ai commencé à lire cet écrit avec le bonheur de retrouver mes heures dans La Modification, de Butor. Cette description à la deuxième personne du pluriel, essayant de nous attirer, en nous représentant, mais aussi de nous écarter, car ce n'est pas ce "je" ou ce "tu" caractéristique qui nous amène à nous identifier. J'ai aimé les trois premiers paragraphes.
Mais la présence de la première personne du singulier, dans le second paragraphe m'a déjà fait frissonné, j'avais l'impression que ça n'avait pas sa place, que quelque chose se brisait dans le rythme du premier qui m'avait tant plût. Je ne sais ni pourquoi, ni comment, mais ça m'a donné cette impression de décalage, peut-être justement ce que tu cherchais à provoquer.
Certes, l'idée est merveilleuse, et très inquiétante pour nous auteurs. Quoi de pire que d'imaginer n'être que les esclaves de nos personnages (même si je pense que nous le sommes un peu tout de même, à certains moments de notre écriture que l'on veut toujours parfaite, toujours exceptionnelle à nos yeux).
Mais... je dois l'avouer, j'aurai aimé que tu gardes ce rythme à la Butor dont le "je" est un peu le frein, même si après quelques lignes, on rentre aussi dans ce jeu.
Néanmoins, un texte qui a refait surgir en moi cette terrible sensation de n'être que le jouet de ce que j'écris, au moment les plus critiques de ma vie. Merci vraiment de m'avoir fait revivre ces moments là qui sont si particuliers.
Pourtant, pourtant j'ai un bémol. J'ai commencé à lire cet écrit avec le bonheur de retrouver mes heures dans La Modification, de Butor. Cette description à la deuxième personne du pluriel, essayant de nous attirer, en nous représentant, mais aussi de nous écarter, car ce n'est pas ce "je" ou ce "tu" caractéristique qui nous amène à nous identifier. J'ai aimé les trois premiers paragraphes.
Mais la présence de la première personne du singulier, dans le second paragraphe m'a déjà fait frissonné, j'avais l'impression que ça n'avait pas sa place, que quelque chose se brisait dans le rythme du premier qui m'avait tant plût. Je ne sais ni pourquoi, ni comment, mais ça m'a donné cette impression de décalage, peut-être justement ce que tu cherchais à provoquer.
Certes, l'idée est merveilleuse, et très inquiétante pour nous auteurs. Quoi de pire que d'imaginer n'être que les esclaves de nos personnages (même si je pense que nous le sommes un peu tout de même, à certains moments de notre écriture que l'on veut toujours parfaite, toujours exceptionnelle à nos yeux).
Mais... je dois l'avouer, j'aurai aimé que tu gardes ce rythme à la Butor dont le "je" est un peu le frein, même si après quelques lignes, on rentre aussi dans ce jeu.
Néanmoins, un texte qui a refait surgir en moi cette terrible sensation de n'être que le jouet de ce que j'écris, au moment les plus critiques de ma vie. Merci vraiment de m'avoir fait revivre ces moments là qui sont si particuliers.
Re: Je tu elle
C'es toujours aussi beau mais avec les petites modification de LE SOMBRE MINUIT c'est encore plus jolie
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Je tu elle
Un texte divin, tout simplement!
Ecrirecestmapassion- Date d'inscription : 09/06/2011
Age : 26
Re: Je tu elle
@ Le Sombre Minuit : Merci pour ton appréciation ! Je vais tenir compte de ton avis très intéressant. Cependant, étant donné que je n'écris pas du Butor, et que j'avais dans l'idée de simplement recréer un de mes moments d'écriture, il était nécessaire pour moi d'inviter toutes ces personnes et de dialoguer avec elles, quitte à créer un décalage. Il y a foule dans mon esprit quand j'écris ! Pour ce qui est du "malaise" instauré justement par ce décalage, c'est ma "marque de fabrique" : pour moi, écrire ne va pas de soi, je le fais pour interpeller, questionner celui qui me lit. Si tu as réagi viscéralement ("frissonné"), alors pour moi c'est gagné... ça me rappelle une très intéressante scène vue dans la saison 3 de Six Feet Under : un prof d'arts plastiques montre à la classe le dessin d'une élève et dit qu'il a eu la nausée en le voyant. Il ajoute que pour lui, l'Art, c'est exactement ça : ce qui nous oblige à nous confronter à nos malaises les plus intimes, pour essayer de comprendre en quoi ils nous dérangent, et de ce fait, en apprendre un peu plus sur nous-mêmes... Quoi qu'il en soit, merci encore pour la perception que tu as eue de mon texte, c'est toujours très intéressant, enrichissant, de pouvoir s'extirper de sa propre vision.
@ Ecrirecestmapassion : merci beaucoup pour ta lecture !
@ Ecrirecestmapassion : merci beaucoup pour ta lecture !
je, tu , elle.
bonjour MARIE.
Vous avez insufflé une âme dans votre texte. Il vit au même titre que les personnages indéfinis. C'est exultant.
Bonne continuation.
ROUDANE.
Vous avez insufflé une âme dans votre texte. Il vit au même titre que les personnages indéfinis. C'est exultant.
Bonne continuation.
ROUDANE.
ROUDANE- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 76
Re: Je tu elle
Bonjour Roudane ! Merci ! N'ayez jamais peur de laisser un peu, beaucoup de votre âme, en écrivant
Re: Je tu elle
C'est vrai que moi aussi j'aime faire en sorte que le lecteur soit désarçonné, ça rend le texte plus intéressant, plus fort. Tant pis pour ceux qui ne sont pas "dans le texte".
Et justement, j'ai apprécié ton texte, énormément. Mais c'est la force avec laquelle je me suis retrouvé en face de moi-même, et ce que je préfère dans un texte. Cela devient même souvent plus fort quand le malaise devient plus fort.
Ce que j'ai éprouvé était exceptionnel. Merci.
Et justement, j'ai apprécié ton texte, énormément. Mais c'est la force avec laquelle je me suis retrouvé en face de moi-même, et ce que je préfère dans un texte. Cela devient même souvent plus fort quand le malaise devient plus fort.
Ce que j'ai éprouvé était exceptionnel. Merci.
Re: Je tu elle
Je reviens pour la troisième fois lire ce texte depuis que tu l'as posté, non pas parce que je ne l'ai pas compris, mais parce que je ne m'en lasse pas. J'aime beaucoup le fait d'avoir posé ta relation avec ton personnage, et je pense que seuls sont qui en ont aussi sont capables de la comprendre. Car quelle relation! Moi je manque toujours de mots pour la décrire, mais c'est aussi parce que je la garde jalousement pour moi.
En tous cas, je tenais juste à te dire ça.
Et puis tout de même, te faire la gueule alors que tu lui donnes le sosie de Sawyer alors là!!!! Je dis vive l'ingratitude hein!!!!
(SNIF! Il me manque à moi Sawyer! )
En tous cas, je tenais juste à te dire ça.
Et puis tout de même, te faire la gueule alors que tu lui donnes le sosie de Sawyer alors là!!!! Je dis vive l'ingratitude hein!!!!
(SNIF! Il me manque à moi Sawyer! )
Elmoon- Date d'inscription : 07/06/2011
Age : 35
Re: Je tu elle
Eh bien... merci Elmoon
Tu as raison : quelle relation ! avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses souffrances... Et puis, on ne peut pas dire que nos personnages sont gentils et obéissants, ils n'en font souvent qu'à leur tête ! J'ai parfois beaucoup de mal à les suivre, je me demande où ils veulent en venir Et eux, les sournois, ne se gênent pas pour me lancer d'un air goguenard : "Mais arrête de te poser des questions ! Écris !" Alors j'écris, et je vais de surprise en surprise, ils m'étonneront toujours...
(il me manque à moi aussi Sawyer )
Tu as raison : quelle relation ! avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses souffrances... Et puis, on ne peut pas dire que nos personnages sont gentils et obéissants, ils n'en font souvent qu'à leur tête ! J'ai parfois beaucoup de mal à les suivre, je me demande où ils veulent en venir Et eux, les sournois, ne se gênent pas pour me lancer d'un air goguenard : "Mais arrête de te poser des questions ! Écris !" Alors j'écris, et je vais de surprise en surprise, ils m'étonneront toujours...
(il me manque à moi aussi Sawyer )
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