La vengeance.
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extialis
Margaux1999
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La vengeance.
La vengeance (18/9/12)
Une dernière couche de mascara. Un dernier coup de peigne sur mes cheveux bruns lissés. Je pince les lèvres, agrandis les yeux. Tout est parfait. C’est bien. Si je suis parfaite, la journée sera parfaite. C’est obligé.
C’est toujours ce que je me dis, mais ça ne marche jamais. Il y a toujours un talon qui casse, le mascara qui coule, la pluie qui frise les cheveux …
Mais aujourd’hui, c’est le bon jour. Aujourd’hui sera parfait, je le sais. Je le sens. Je l’espère … Une boule dans la gorge, je me compose un sourire à la fois ravageur, ironique et cassant. Ce sourire, je le garderai toute la journée. C’est mon masque, ma bouée. Sans lui, je me noie.
Je descends, prends mon Longchamp dans lequel il n’y a presque rien, et mes talons de quinze centimètres aux pieds, sort dans la rue et marche jusqu’à l’arrêt de bus. J’allume une cigarette en attendant. Je me sens tout de suite mieux. Oui, aujourd’hui va être une belle journée… Le sourire aux lèvres, je toise les gamines qui vont au collège. Sac à dos, baskets et jeans, elles me font pitié.
Arrivée au lycée, tout le monde se précipite pour me dire bonjour. Je salue avec un regard de conquérante. Les personnes autour de moi se battraient pour être mon amie. Un sentiment de toute puissance m’envahi. J’ai du pouvoir sur ces gens.
Viens le moment tant adoré des cours. Je me place au dernier rang avec ma bande. On chahute, on se parle de futilités, sans écouter un seul mot du prof. Je remarque tout de même cette fille, Noémie, installée au deuxième rang. Elle est discrète, mais quand son amie lui chuchote quelque chose à l’oreille, un vrai sourire, sincère, se forme sur son visage. Elle est heureuse. La jalousie me déchire le ventre. Une fraction de seconde. Mon monde à moi est fait de soirées, d’euphorie, de rébellion, de vrais mecs. Vivre sa vie à 200%. Elle, elle reste dans son quotidien habituel, elle ne conteste pas, n’éprouve pas de vrai plaisir. Elle a tout à m’envier.
Elle a tout à m’envier. Je ne sais pas pourquoi, mais à la fin du cours, je suis cette fille, Noémie, jusqu’aux toilettes avec ma bande. Elle y va seule, proie facile à attaquer.
– Alors, l’intello, toujours avec ton gros nez et tes cheveux frisés ?
Les filles, derrière, abordent un sourire cruel. « Chouette, un combat » ont-elles l’air de dire.
– Tu es un vrai kinder … me répond-elle.
Fou rire général.
– Qu’est ce que tu viens faire avec ton kinder ? Tu me trouves douce et sucrée ? C’est pour ça que tu es si grosse, à toujours bouffer du chocolat.
Elle détaille son corps mince, puis me lance un regard de pitié.
– Non. Je ne te crois ni douce, ni sucrée. Mais je suis sure qu’il y a beaucoup de mecs qui pourront me renseigner…
Cette fois, la bande ne rit pas.
– Mais je vais répondre à ta question. Le point commun que tu as avec les kinder, c’est que tu es brune à l’extérieur, blonde à l’intérieur.
Elle m’a attaquée. Et elle va le regretter. Seule, contre nous tous, elle n’a aucune chance.
Plus tard dans la journée, un sentiment de mal-être s’empare de moi. Ce qui c’est passé est un peu flou.
Les jours passent, et entre les soirées, les journées de cours et les attaques contre Noémie, le temps passe à une vitesse folle.
Un soir, alors que je me connecte sur Facebook, je vois une notification venant d’elle. Intriguée, je clique. Elle m’a identifiée sur une vidéo. Un texte est écrit à côté :
Tu dis que je suis moche, que mes fringues sont dépassées ? Je ne suis pas là pour te plaire ! Tu me traites d’intello, tu dis que je ne connais rien à la vie ? C’est toi qui n’y connais rien, qui ne connais ni amitié ni bonheur ! Tu dis que je suis coincée ? Toi, tu es une p*te ! Tu me rabaisses, tu m’humilies ? Je me fous de tes critiques, elles ne me touchent pas. Par contre, je ne suis pas sure que ce soit ton cas. Tu fais la forte seulement avec ta bande ? Moi, je peux faire ça toute seule, regarde la vidéo …
Je respire un grand coup. La vidéo dure assez longtemps, et est d’assez bonne qualité.
Elle date de vendredi dernier, à une soirée. On distingue des toilettes.
Pleine d’appréhension, je clique sur le bouton play. Au passage, je vois que quelqu’un d’autre est identifié sur la photo. Lucas Oridge. Le copain d’une amie.
Faites que ce ne soit pas ça. Je ne crois pas spécialement en Dieu, néanmoins une petite aide serait la bienvenue.
Faites que ce ne soit pas ça.
Faites que ce ne soit …
C’est ça.
Une dernière couche de mascara. Un dernier coup de peigne sur mes cheveux bruns lissés. Je pince les lèvres, agrandis les yeux. Tout est parfait. C’est bien. Si je suis parfaite, la journée sera parfaite. C’est obligé.
C’est toujours ce que je me dis, mais ça ne marche jamais. Il y a toujours un talon qui casse, le mascara qui coule, la pluie qui frise les cheveux …
Mais aujourd’hui, c’est le bon jour. Aujourd’hui sera parfait, je le sais. Je le sens. Je l’espère … Une boule dans la gorge, je me compose un sourire à la fois ravageur, ironique et cassant. Ce sourire, je le garderai toute la journée. C’est mon masque, ma bouée. Sans lui, je me noie.
Je descends, prends mon Longchamp dans lequel il n’y a presque rien, et mes talons de quinze centimètres aux pieds, sort dans la rue et marche jusqu’à l’arrêt de bus. J’allume une cigarette en attendant. Je me sens tout de suite mieux. Oui, aujourd’hui va être une belle journée… Le sourire aux lèvres, je toise les gamines qui vont au collège. Sac à dos, baskets et jeans, elles me font pitié.
Arrivée au lycée, tout le monde se précipite pour me dire bonjour. Je salue avec un regard de conquérante. Les personnes autour de moi se battraient pour être mon amie. Un sentiment de toute puissance m’envahi. J’ai du pouvoir sur ces gens.
Viens le moment tant adoré des cours. Je me place au dernier rang avec ma bande. On chahute, on se parle de futilités, sans écouter un seul mot du prof. Je remarque tout de même cette fille, Noémie, installée au deuxième rang. Elle est discrète, mais quand son amie lui chuchote quelque chose à l’oreille, un vrai sourire, sincère, se forme sur son visage. Elle est heureuse. La jalousie me déchire le ventre. Une fraction de seconde. Mon monde à moi est fait de soirées, d’euphorie, de rébellion, de vrais mecs. Vivre sa vie à 200%. Elle, elle reste dans son quotidien habituel, elle ne conteste pas, n’éprouve pas de vrai plaisir. Elle a tout à m’envier.
Elle a tout à m’envier. Je ne sais pas pourquoi, mais à la fin du cours, je suis cette fille, Noémie, jusqu’aux toilettes avec ma bande. Elle y va seule, proie facile à attaquer.
– Alors, l’intello, toujours avec ton gros nez et tes cheveux frisés ?
Les filles, derrière, abordent un sourire cruel. « Chouette, un combat » ont-elles l’air de dire.
– Tu es un vrai kinder … me répond-elle.
Fou rire général.
– Qu’est ce que tu viens faire avec ton kinder ? Tu me trouves douce et sucrée ? C’est pour ça que tu es si grosse, à toujours bouffer du chocolat.
Elle détaille son corps mince, puis me lance un regard de pitié.
– Non. Je ne te crois ni douce, ni sucrée. Mais je suis sure qu’il y a beaucoup de mecs qui pourront me renseigner…
Cette fois, la bande ne rit pas.
– Mais je vais répondre à ta question. Le point commun que tu as avec les kinder, c’est que tu es brune à l’extérieur, blonde à l’intérieur.
Elle m’a attaquée. Et elle va le regretter. Seule, contre nous tous, elle n’a aucune chance.
Plus tard dans la journée, un sentiment de mal-être s’empare de moi. Ce qui c’est passé est un peu flou.
Les jours passent, et entre les soirées, les journées de cours et les attaques contre Noémie, le temps passe à une vitesse folle.
Un soir, alors que je me connecte sur Facebook, je vois une notification venant d’elle. Intriguée, je clique. Elle m’a identifiée sur une vidéo. Un texte est écrit à côté :
Tu dis que je suis moche, que mes fringues sont dépassées ? Je ne suis pas là pour te plaire ! Tu me traites d’intello, tu dis que je ne connais rien à la vie ? C’est toi qui n’y connais rien, qui ne connais ni amitié ni bonheur ! Tu dis que je suis coincée ? Toi, tu es une p*te ! Tu me rabaisses, tu m’humilies ? Je me fous de tes critiques, elles ne me touchent pas. Par contre, je ne suis pas sure que ce soit ton cas. Tu fais la forte seulement avec ta bande ? Moi, je peux faire ça toute seule, regarde la vidéo …
Je respire un grand coup. La vidéo dure assez longtemps, et est d’assez bonne qualité.
Elle date de vendredi dernier, à une soirée. On distingue des toilettes.
Pleine d’appréhension, je clique sur le bouton play. Au passage, je vois que quelqu’un d’autre est identifié sur la photo. Lucas Oridge. Le copain d’une amie.
Faites que ce ne soit pas ça. Je ne crois pas spécialement en Dieu, néanmoins une petite aide serait la bienvenue.
Faites que ce ne soit pas ça.
Faites que ce ne soit …
C’est ça.
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: La vengeance.
Exact, mais je ne pense pas qu'elle soit très heureuse de voir la vidéo.
Je me demande en fait laquelle des deux me fait le plus pitié... L'une essaie de de faire une image de marque et essaie de se dire qu'elle est aimée de tous alors que ce n'est pas le cas. Je trouve que c'est plutôt triste... à vrai dire j'ai toujours été asssze indulgent avec ce genre de personnes qui paraissent toujours avoir quelque chose à dire contre les autres, mais qui ont en même temps une sorte de lueur dans les yeux, une lueur de rage et de tristesse que je ne comprends pas. Je trouve que c'est très bien retranscrit ici.
Une écriture simple et précise : j'ai vraiment bien aimé. Merci.
Je me demande en fait laquelle des deux me fait le plus pitié... L'une essaie de de faire une image de marque et essaie de se dire qu'elle est aimée de tous alors que ce n'est pas le cas. Je trouve que c'est plutôt triste... à vrai dire j'ai toujours été asssze indulgent avec ce genre de personnes qui paraissent toujours avoir quelque chose à dire contre les autres, mais qui ont en même temps une sorte de lueur dans les yeux, une lueur de rage et de tristesse que je ne comprends pas. Je trouve que c'est très bien retranscrit ici.
Une écriture simple et précise : j'ai vraiment bien aimé. Merci.
Re: La vengeance.
Franchement, je suis agréablement surprise : t'as fait de super progrès Margaux !
(mais il y avait quoi dans la vidéo ?)
(mais il y avait quoi dans la vidéo ?)
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: La vengeance.
Donc, un deuxième texte: décidément, je suis bien contente d'être allée en classe avant l'invention des ordinateurs et des portables...
Je l'ai trouvé facile et agréable à lire. Surtout, continue d'écrire!
Je l'ai trouvé facile et agréable à lire. Surtout, continue d'écrire!
Amiedetous- Date d'inscription : 28/06/2012
Re: La vengeance.
C'est une superbe nouvelle ! La construction synthétique, la chute, tout y est... Félicitations !
Re: La vengeance.
Ben, enfaite a l'origine il n'y avait pas de vidéo. Mais j'ai rajouté ça au dernier moment, parcequ'au début, c'était un long message sur Facebook. Mais bon, je trouvais que ça clochait donc je l'ai changé. Ravi que cela vous ai plus. ;D
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
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