Zéphir... Sauve moi !

La musique tournait encore et encore, pendant qu’elle, cette perverse mort, triste allégresse de délivrance, essayait de m’entraîner dans son ultime transe. Je tentais en vain de faire face. Je tentais en vain de ne pas abdiquer sous le poids de la facilité. D’essayer de rester en vie, sous cette pluie vieillie, souillée par le vice humain, par leurs âmes sombres car à jeun, d’innocents rêves enfantins. Inexorablement, les quelques illusions persistant dans mon esprit humblement, s’éteignaient comme des milliers de feux annihilés par le vent.

Zéphyr ! Laisse-moi en paix ! Zéphyr ! Laisse couler le sang de cette plaie ! Zéphyr ! Chasse le temps ! Zéphyr ! Disparaît seulement pour un instant ! Je t’en supplie, onde, flux de ce vent ! Change ton chemin, abandonne ton destin ! Je ne veux plus souffrir. Je ne veux plus grandir. Zéphyr ! Revêt ton manteau d’horreur, de tristesse, de malheur ! Zéphyr ! Détruit ce qui sera sur ton passage, détruit ces miséreux constituant mon nuage, celui qui, nuit après nuit, s’acharne à cacher mon soleil, rayons symboliques de mon heureux réveil. Zéphyr ! Renverse le grand sablier ! Zéphyr ! Repends ses grains de sable, ces souvenirs enterrés ! Zéphyr ! Aide-moi à traverser ce chemin ! Zéphyr ! Brûle de tes terribles mains, ces ronces qui entravent mon lendemain ! Je veux avancer. Je ne veux plus reculer. Zéphyr ! Ne rejoins jamais ces ombres machiavéliques, cassant les secrets et les rêves d’âmes presque aussi pures qu’angéliques. Zéphyr ! Reste auprès de moi. Zéphyr ! J’ai besoin de toi.

L’eau se mêlant aux larmes, cinglaient mes joues comme de terribles armes. Mon âme semblait se défendre contre son double malveillant, contre son image riant de ce terrible jeu du destin, de ce temps avançant sans fin.

-----------------------