The Black Church.
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The Black Church.
Petite idée pour une nouvelle histoire.
Prologue :
Chapitre 1
Prologue :
- Spoiler:
Prologue.
Une respiration haletante.
Les battements du cœur étaient tellement intensifs qu’ils vrillaient le cerveau de l’enfant.
Il sursauta quand la porte de sa chambre grinça. Elle s’ouvrait avec lenteur comme si un monstre se tapissait derrière elle. Une brise légère lui caressa le visage quand il comprit que ce n’était qu’un courant d’air avec la fenêtre entrouverte et coincé par la poignet.
Il s’humecta les lèvres et se recroquevilla sur son lit. Il pensa qu’il avait sans doute encore rêvé, ou que même cet instant n’était qu’un affreux cauchemar. La peur lui dévorait ses entrailles. Dehors, il pleuvait à torrent, et le ciel était zébré d’éclairs. À chaque coup de tonnerre, sa chambre était éclairée d’une lumière aveuglante et brève, faisant danser les ombres d’une danse macabre. Le papier-peint d’un bleu marine était moucheté de pois mauves et de voitures. Il voyait à chaque flash sa petite bibliothèque remplie de livres pour enfant. Et c’était aussi pendant ces instants que l’angoisse de l’enfant était encore plus profonde et palpable.
Il avait entendu crier. Cette voix – celle de sa mère – l’avait réveillé en sursaut, le faisant passer de l’état d’un sommeil agité de cauchemars à une réalité probablement encore plus effrayante. Il ne savait pas quoi faire, sa sœur était parti avec son père quelques jours – pour des raisons liés à la religion –, le rendant seul avec sa mère. Mais voilà, elle avait criée, et c’était un cri si glacial – encore plus pour un enfant – qu’il était tétanisé. Incapable de prendre son courage à deux mains il se plongea dans sa couette en espérant que ce n’était qu’une illusion dû à l’orage, en souhaitant se réveiller d’une seconde à l’autre, ou encore mieux, que sa mère vienne le rassurer.
Les minutes s’écoulèrent. Il entendait maintenant des coups sourds en rythme avec l’eau ruisselante sur les vitres et le toit de la maison. Les coups étaient rapides et le tonnerre grondait en un chœur symphonique. Il était encore trop effrayé pour aller fermer cette fenêtre. Sa peur infantile du monstre en dessous du lit arrachant son pied le hantait. Baissant progressivement sa couette, il observa sa chambre plongée dans les ténèbres. Il souffla un bon coup et prît d'une envie de surmonter cette épreuve, posa son pied sur la douce moquette d’un beige pâle. Il tressauta quand il marcha sur un singe en peluche à l’allure de King Kong, croyant à un animal à fourrure bien vivant. « Imbécile tu m’as fais peur » soufflait-il un peu rassuré.
Il était terrifié et il sentait une vague de frisson glacée lui parcourir l’échine. Son cœur semblait se rompre et il tambourinait ses tempes. Mais avec courage, il se dirigea vers la porte entrouverte. Il l’ouvrait complètement et attendait un instant, comme pour vérifier qu’il n’y avait aucun monstre devant lui. Ses pieds bougèrent et ses pas parcoururent le palier reliant sa chambre à celle de ses parents à quelques mètres de lui. La chambre était plongée elle aussi dans l’obscurité la plus totale. Mais ce cri le hantait et sa provenance ne venait pas de la chambre, mais d’en bas. Doucement, ses pas crissèrent sur le parquet ciré. Il posa ses mains sur la rambarde de l’escalier et avança sa tête. Personne de là où il était. Il ravala sa salive et entreprit de descendre l’escalier étroit et bruyant. Avec douceur, il déposa un pas à la fois la plante de ses pieds sur le bois frais. Le silence était total, hormis le léger bruit de ses pas et des grincements de l’escalier. Il posa sa main sur le mur parallèle à l’escalier et continua la peur au ventre.
Arrivé enfin en bas il respira plus normalement. Le carrelage était froid mais il n’en avait cure. La salle de séjour était allumée, et il était encore plus terrifié à l’idée de franchir le pas pour voir ce qu’il s’était passé. Il serra ses poings pour se donner courage et se lança. Il était alors prostré devant la porte qu’il s’immobilisa en écarquillant les yeux d’horreur.
Sa mère était bâillonnée et avait été crucifiée – d’où les coups qu’il avait entendu –. Du sang ruisselait sur ses bras nus. A l’instar du Christ une couronne d’épine avait été posée sur son crâne, constellant son crâne d’éraflures ensanglantées. Son chemiser était à demi-arraché, laissant ses seins à découvert. Une blessure en dessous de son sein droit rappelait celle infligée par la lance de Longinus sur Jésus. Elle semblait sans vie, tellement son regard vitreux scrutait le garçon sans vraiment le voir. Devant elle, se tenait un homme sombre encapuchonné d’une soutane. Il s’était retourné au même moment que le garçon exprima un premier cri plaintif et choqué. L’inconnu se rua sur le garçon et le plaqua contre le mur de la pièce adjacente. Il le menaça d’une dague alors que le petit se faisait sur lui. De l’urine tapissa le sol carrelé et décoré de tapis Persan. Il plaqua un doigt sur sa bouche et souffla un chut avant de lui lancer un sourire pervers. Il caressa le visage de l’enfant mouillé de ses larmes qui hoquetait de terreur. Ses tremblements étaient palpables et il ferma les yeux de toutes ses forces priant pour que ce ne fût pas réel.
- Regarde moi mon petit.
L’enfant rouvrît les yeux larmoyants.
- Ne me tuez pas…
Il remarqua alors mieux son visage, il était fort, ses yeux d’un bleu cristallin contrastait avec sa barbe drue. Il voyait ses narines bouger comme s’il le sentait tel un animal sauvage. L’inconnu s’éloigna alors légèrement de lui et lui lança alors la dague à ses pieds. Avec plus de précision il pouvait voir qu’il y avait des inscriptions sur la lame en plus de la garde.
Dehors le temps était toujours aussi perturbé.
- Pourquoi ? Soufflait l’enfant déconcerté.
- Grandis, deviens fort et reviens à moi pour venger ce qui t‘étais cher… Ou meurt. Quel chemin vas-tu prendre mon petit ?
Le garçon l’observait incrédule et tétanisé.
- Si tu t’en crois capable alors retrouve-moi... Moi le grand Pape Freak, troisième du nom ! L’intrus releva alors sa manche et montra un tatouage. Il représentait une grande croix avec les inscriptions « The Black Church » à l’intérieur.
Sur ces derniers mot il disparu en un éclair, passant par la porte principale, avant de plonger dans le violent orage.
Chapitre 1
- Spoiler:
Chapitre 01 : Ray
Ray Anderson se réveilla en sursaut quand le radio-réveil l’extirpa de son rêve réminiscent. Les accords de Love Gun de KISS accompagnaient son retour à la réalité, alors qu’il s’habillait d’un jean froissé et d’un tee-shirt tout de noir. Il regardait de ses yeux noisette le papier monotone formé de lignes sombre marron sur un fond blanchâtre, en pensant à ce rêve. Ou plutôt à ce souvenir qui le hantait depuis environ quinze années. Il passa un coup de main sur ses cheveux court avant de porter son regard sur la salle de bain. Après s’être levé, il ouvrît les volets, déchirant la pénombre d’une lumière éclatante.
« Chier » Disait-il en pensant commencer une autre journée infructueuse. Depuis un bon nombre d’années, il recherchait le meurtrier de sa mère, le propriétaire de la dague qu’il gardait précieusement depuis ses dix ans. Il la sortît d’un fourreau de cuir rangé dans le tiroir de la commode à côté du lit. La dague luisait dans les rayons du soleil, relayant une lumière sur le visage de l’homme qu’il était maintenant. Il gardait toujours une barbe de quelques millimètres – Pour honorer celui qui l’a défié ? – et ses cheveux de quelques centimètres pouvaient le faire passer pour un taulard. Mais il n’en était pas un, malgré que les enseignements de son père et du reste de la famille ont été reniés. Elle, elle était descendante d’une grande famille catholique et d’un ordre peu connue qui agît pour le compte du Christianisme : prosélytisme, pression pour faire construire des églises, mais aussi des actions pour améliorer la qualité de vie des fidèles.
Pour Ray, ce mode de vie ne lui convenait pas. Comment croire en Dieu alors qu’il avait vu sa mère assassiné devant ses yeux ? Il s’était détourné de la foi durant son adolescence et il avait rejoint à l’âge de dix-sept ans l’Église de Satan. Une branche du satanisme appelé Laveyen qui elle – par rapport au concept archaïque – n’avait pas de fondements fondés sur le mal ou la destruction, mais plutôt sur des bases philosophiques comportementales.
Il prenait alors un café qu’il se demanda où chercher. L’ordre qu’il avait intégré l’avait aidé financièrement et en informations. Mais il ne trouvait rien sur ce Pape Freak, et même pas les premier et second de nom. Il pensa que ce devait être une société secrète, avec des fondements probablement pas fondés sur l’amour.
Il bailla et se dirigea vers la salle de bain pour faire sa toilette matinale. Le miroir reflétait son visage encore fatigué, des cernes noires se dessinés sous ses yeux entrouverts. Il avait veillé assez tard la nuit dernière, plongé dans sa Bible Satanique et autres écrits d’Anton Lavey. Il le faisait pour une raison particulière propre à lui-même. Cela lui rappelait sa motivation, et les raisons qui ont fait ce qu’il est aujourd’hui.
Maintenant préparé, il voulait sortir de cet hôtel miteux, situé à la périphérie de San Francisco. Il devait aller voir la personne qu’il considérait comme son mentor. Il était au quatrième échelon – sur cinq et il était révérend –, alors que Ray était toujours au premier. Il prît sa veste en cuir, rangea sa dague à l’intérieur précieusement. Ferma la porte à clé et se dirigea dehors en saluant les employés de l’hôtel.
A la sortie une odeur de pollution emplissait l’air. Il suffisait de faire quelques pas pour voir une circulation dense. En cette année 1992, Ray avait vue l’évolution de cette ville de la Californie. Déjà petit il avait visité avec sa famille cet endroit, venant de l’Ohio ça faisait un sacrée bout de chemin, quasiment toute l‘Amérique à traverser. Mais c’était génial de voir tant de paysages, dont les grands canyons.
Il appela un taxi et lui intima à aller au quartier de Richmond. L’endroit où se tenait le siège de cette organisation créée dans les années 60 par Lavey. Il regardait alors les grands buildings défilés qu’il se disait qu’il n’avait peut être aucune chance de retrouver cet homme au tatouage.
Trente minutes, ce fût le temps de course. Il régla ce qu’il devait et se dirigea vers une grande bâtisse, qui vue de l’extérieur semblait banale, mais elle était le quartier général de l’organisation. L’intérêt de celle-ci était que tout le monde pouvait y devenir membre monnayant une donation d’adhésion. Par la suite, selon notre degré de pratique on pouvait franchir cinq échelons, il en existait un sixième mais il ne concernait que les grands prêtres ou prêtresses aptes à diriger l’église. Et à ce jour et depuis sa création, le grand prêtre était Anton Lavey.
Devant la porte fermée, il appuya sur l’interphone et attendît quelques instants. Une voix féminine lui demanda de décliner son identité et d’évoquer la raison de sa venue.
- Bonjour Sally, c’est Ray. Je viens voir Carter.
- Oh bonjour Ray ! Je t’ouvre, attend deux secondes.
La porte émît un son bourdonnement et Ray l’ouvrît d’une traite. C’était le genre de modèle d’ouverture à ouvrir de l’intérieur, très en vogue en ce moment. Elle se referma derrière lui dans un bruit sec. Le voilà alors dans un couloir un peu étroit conduisant à des bureaux. Du moins ce n’était que l’aperçu du rez-de-chaussée. Pour les autres étages c’était une autre histoire, il y avait la salle de culte, d’apprentissage, auditorium et bien sûr les appartements des prêtres et prêtresses.
Il passa sa tête sur le bureau de droite et souri de toutes ses dents quand il vît Sally. Il était presque neuf heures et elle sirotait un thé au melon. Devant-elle il y avait une pile de dossier d’adhésion, des chèques et espèces mis de côté.
- Bonjour mon cœur. Disait-il charmeur.
- Bonjour Ray. À ce que je vois toujours aussi taquin.
- Toujours !
- Tiens tu as une lettre pour toi.
- Ah, de qui ?
- Au dos, c’est le prénom de ta sœur…
À cette évocation, le sourire de Ray s’effaça comme neige au soleil.
- Qu’est ce qu’elle me veut celle-là. Disait-il avec un minimum de retenu, même si l’insulte lui brûlait les lèvres. Merci Sally. Conclu-t-il en prenant l’enveloppe.
Après l’avoir retourné il reconnu bien l’écriture de sa sœur. Il l’a Rangea dans sa proche après réflexion et préféra vaquer à des occupations plus urgentes.
- Tu as vu Carter ?
- Oui, furtivement. Il doit être au troisième, à la salle commune. Répondît-elle avec un sourire discret.
- Merci, à plus beauté. Disait-il en faisant un clin d’œil.
Elle ne répondît que d’un sourire gênée.
Ray se dirigea alors vers l’ascenseur. Au moment d’appuyer sur le bouton 3, une femme déboula avec un gros « attendez ! » Elle se faufila à l’intérieur, et remercia Ray. Il ne la connaissait pas. Elle était habillé en tailleur, ses long cheveux brun attaché en queue de cheval mettaient très avant sa nuque nue. Il ne pût s’empêcher de trouver ça sexy.
- Troisième ?
- Vous aussi ?
- Oui.
- Carol, disait-elle, voulant probablement paraître polie.
- Ray. Répondit-il naturellement.
- Vous êtes là pour les tests ? Demanda-t-elle de ses yeux agate.
Ray lui sourît alors et enchaîna :
- Non je suis déjà un membre depuis quelques années. Si vous avez des questions, n’hésitez pas.
- Merci, je m’en souviendrais.
La porte de l’ascenseur s’ouvrît, et ils se séparèrent alors en se faisant un salut bref de la main. Ray marcha dans un couloir tout de blanc avant d’emprunter une grande porte. Quand il l’ouvrît, il y découvrît la fameuse salle commune. Elle était spacieuse et elle pouvait contenir environ deux cents personnes. Il y avait des sièges en bois surmontés d’un tissu couleur acajou. Le sol était constitué de dalles d’un noir de jais strié de lignes aléatoires blanches. Au loin, la lumière filtrait sur des rideaux d’un gris maussade. On pouvait y voir d’autres gratte-ciel à proximité, avec des façades vitrés aveuglantes quand la lumière du soleil tapait sur leurs surfaces. Et enfin dispatchés dans toute la salle, des tables ornés de chandeliers, de livres d’apprentissages et d’autres choses encore. Il y avait à cette heure une trentaine de personne dont le grand prêtre Lavey, et c’était le seul qui avait ce grade, le plus important de l’organisation. Ray scruta de l’œil en vue de repérer le révérend à la longue chevelure grisonnante : Carter.
Il le repéra dans un coin en conversation avec un jeune adhérent. Cette image semblait se superposer à sa propre expérience alors qu’il avait 18 ans. Il se voyait encore, les cheveux plus long, le visage dévoré par une barbe partielle à chercher des réponses. Il avait cherché de ce côté en pensant que « The Black Church » avait un rapport avec l’église de Satan. Et en connaissant plus le milieu il s’était avéré que non seulement c’était impossible par leurs mœurs, mais ici il n’y avait qu’un seul pape, Anton Lavey, et pas un pape Freak. L’organisation à l’a aidé alors dans ses recherches pour l’instant peu fructueuse. Au contraire de l’église de Satan, si The Black Church existait alors c’était une société secrète qui portait bien son nom.
Carter, cet homme à l’apparence si porteuse de sagesse était non seulement instruit mais aussi très intelligent. C’est grâce à sa position que la hiérarchie à débloquer des fonds pour mener à bien ces recherches. Ray avait toujours pensé qu’il l’avait pris sous son aile et il le prenait comme un père de substitution.
Carter alors dans son élan remarqua le jeune homme. Ray lui souri timidement quand il le salua d’un léger coup de main. Il prît alors congé de l’autre personne et s’approcha de Ray, le regard légèrement fatigué, après tout il avait bien 70 ans.
- Comment te portes-tu ? Demanda Ray en l’enlaçant dans une étreinte amicale.
- Aujourd’hui je suis plutôt en forme.
- Bien, tu as du neuf concernant... Tu sais quoi ?
- On a un début de piste sur un associé de The Black Church ?
- Ah oui ! Répondît Ray d’un coup plus enjoué.
- L’Inner Black Circle.
- Jamais entendu parler…
- Il y a eu peu d’échos ici, mais c’est une organisation quasi-terroriste fondée par un certain Euronymous, membre du groupe Mayhem en Norvège.
- Terroriste ? Demanda Ray intrigué.
- Oui, c’est un mouvement fédérateur de gens profondément anti-chrétiens, il y a eu de meurtres et des incendies d’églises.
- Ils n’ont pas été arrêtés ?
- En Norvège, ils n’ont pas réussi à arrêter cette organisation du milieu du Black Metal.
- Ah, cette nouvelle vague de musique extrême ?
- Exact, je crois qu’on a un début de piste et on va exploiter leur milieu pour leur soutirer des informations.
- Nous n’allons pas les arrêter.
- Non, ils ne sont pas aussi forts, tout juste bon à menacer les autres groupes qui ne correspondent pas à ce qu’ils appellent le « vrai » Black Metal. Il nous faut un plus gros poisson, comme l’assassin de ta mère. Regarde ça. Disait-il en tenant du bout des doigts un article de journal. Il y a une semaine de ça, le 6 juin, l'église de Fantoft fût incendié et cet acte fût revendiqué par ce groupe.
- Ils n’y vont pas de main morte… Répondit Ray en observant la photo d’une église en proie aux flammes.
- Je te tiendrais au courant s’il y a du nouveau. Il y a de forte chance que ça ai un lien avec cette société secrète.
- Je vous remercie révérend Carter.
- De rien, ces faits sont troublants et savoir que ces sociétés secrètes agissent dans l’ombre et discrédite notre milieu… C’est intolérable !
- Je vais te laisser alors. Je dois prendre congé.
- Toujours, je commence mon service vers 10h30 ce matin.
- D’accord, passe une bonne journée.
Ray lui serra la main chaleureusement et ne put s’empêcher de l’étreindre une seconde fois.
- Prend soin de toi. Conclu-t-il.
Il s’en alla, observant les gens aux alentours. Il y avait de tout âge et une équivalence entre les hommes et les femmes. Ray porta son regard sur Anton, le visage dur, le crâne chauve à tapoter l’épaule d’une jeune initiée. Son visage s’illuminait alors d’un sourire radieux, c’était fou comme un sourire changeait la perception que l’on avait des gens. Mais Ray savait que dans beaucoup de cas ce n’était qu’une façade.
Il se dirigea vers l’ascenseur et croisa de nouveau Carol.
- Je suis perdue ! Disait-elle alarmée.
- Tu es bien venue pour les tests ? Alors au bout, tu tournes à droite puis à gauche et c’est la troisième salle.
- Merci ! Ça faisait un bon quart d’heure que je cherchais…
- Ça ira, au plaisir. Disait Ray en pensant « Elle est bête, c’était écris sur la porte ».
Elle lui sourit et se dirigea vers la salle des tests. Ray sortît du bâtiment après des brèves salutations à Sally, et pris à nouveau un taxi pour se rendre à son lieu de travail : « Aux délices Porcins ». Un bar-restaurant de banlieue où on servait beaucoup de viandes de porcs, de l’alcool et du Rince-Cochon – Une bière Française –. Trente minutes de route, de quoi lui laisser le temps de se préparer et de commencer son service.
Il mît ses mains dans ses poches et sentît l’enveloppe envoyée par sa sœur. Pour passer le temps il l’ouvrît alors. L’ouverture déchirée, il y extirpa une lettre manuscrite où il reconnu bien la signature de sa fraternelle :
Mon cher frère,
Cela fait bien longtemps que je ne t’ai pas vu. J’espère que tu te portes bien de l’autre côté de l’Amérique.
Deux années que tu nous manque, moi et nos grands parents. Ils t’embrassent d’ailleurs très fort.
Alors toujours sataniste ? Moi, je me plais bien dans mon rôle de diaconesse, malgré la pression religieuse, je suis fier de suivre les traces de maman.
Mais passons au vif du sujet. Terre Sancte a réussi ! Ils ont retrouvés la trace de Papa. L’enquête nous a révélé une photo le montrant en compagnie d’une autre personne aux alentours d’Oslo. J’ai eu du mal à le reconnaître sans sa cicatrice sur la joue.
Je sais que tu as l’envie, et même une plus forte que moi de le retrouver. Reviens là où notre enfance à été bercé… Enfin si tu veux bien me revoir, appelle-moi au 619-366-8571, je n’ai aucun numéro pour te joindre !
Je t’embrasse fort !
Ashley Anderson.
Ray chiffonna la feuille de papier en réfléchissant à ce qu’elle incombait. Il reçut cette lettre le jour-même où une information capitale en Norvège convergeait avec celle-ci. Cela le troubla un instant. Il la déplia et arracha le numéro au cas où. Il n’était pas sûr de vouloir revoir sa sœur. Faire cavalier seul pour retrouver son père, c’était une idée bien plus plaisante pour lui.
Sa réflexion dans le taxi ne s’aboutît point. Des questions le tarabustaient. Comment joindre l’Inner Black Circle, et surtout cet Euronymous ? Est-ce qu’il avait un lien avec The Black Church ? Et leur père dans tout ça. Il avait disparu à peine un an après le meurtre de leur mère, en confiant ses enfants à ses propres parents. Des catholiques profondément pieux, ce qui en fait avait vite agacé Ray. A partir du moment que sa mère fût assassiné, sa croyance en Dieu s’était effondrée comme un château de carte. Et il y eut beaucoup de conflits familiaux, ce qui l’avait conduit à les renier et à intégrer l’église de Satan. Sa vengeance était si palpable qu’il était prêt à sacrifier tout pour l’assouvir. Les nuits il rêvait encore de cet événement, toute les sensations en étaient même amplifié, la peur, l’odeur du sang et de l’urine. Il se réveillait en sueur et ne supportait plus d’avoir subi ce choc émotionnel. Il en était même arrivé à se scarifier son bras gauche avec la dague de l’assassin. Pour lui une chose était claire, sa vengeance passait avant la recherche de son père.
Le taxi s’arrêta comme prévue devant le bar-restaurant. Ray régla sa consommation et pénétra dans le restaurant aux couleurs criardes. Un dessin caricatural d’un cochon dodu dansait sur la façade, une bière à la main, un morceau de sa propre chair dans l’autre. Il n’aimait pas spécialement travailler ici, mais il n’avait pas vraiment réussi ses études, et trouver un travail sans diplôme était une mince affaire. Du coup, quand il trouva ce travail il accepta sans hésiter.
Le petit carillon de l’entrée déchaîna ses sons légers et mélodieux, quand la porte le percuta.
« Bonjour Ray », à peine fut-il rentré que cette voix l’agressa. En fait il aimait bien qu’on le laisse en paix. Mais elle, c’était une vraie plaie, à jacasser encore et encore sur des choses aussi futiles que la mode où la drague. Ray s’en fichait complètement, mais par politesse il ne l’envoyait pas sur les roses sèchement.
- Bonjour Clara. Répondît-il poliment, en observant sa chevelure frisée qui était aujourd’hui d’un blond éclatant. « Tiens elle a encore changé » Pensait-il.
- Alors en forme le ténébreux.
- Arrête de m’appeler comme ça, t’es lourde.
- C’est pourtant ce que tu es. Répondît-elle en faisant un clin d‘œil de ses yeux bleus. Allez hop ! Au trot, les premiers clients arrivent.
- Ok.
Ray enfila sa blouse de travail, avec ce qu’il appelait le blason du magasin : Le cochon, votre meilleur ami. Il trouvait ce slogan stupide. Qui mangerait son ami ? Il se plaça derrière le bar comme d’habitude et pensa aux derniers événements de la matinée. Un client l’arracha de ses pensées profondes.
- Du Rince-Cochon ! Disait un homme dans la cinquantaine, affublé d’un haut de forme, une moustache grisonnante ornait son visage creusé de rides
- Oui monsieur. Ce sera tout ? Disait Ray d’un ton un peu las, forcé par l’habitude de la monotonie des journées de travail.
- Ouaip !
« Il sens déjà l’alcool à plein nez cet imbécile. Se saouler la gueule dès le matin il ne doit pas être bien net lui » Pensait Ray en lui servant une pinte de bière.
A quelques mètres de là, un homme à l’allure totalement banale le scrutait discrètement des yeux. Il sirotait un verre de Jack Daniel’s en fumant une cigarette –Lucky Strike – dans un coin du bar. Il avait l’air absent, mais ce n’était qu’une feinte. Il sortît un carnet et prît des notes, surement pas de nature sur la qualité du bar. Il ne resta pas longtemps, mais un sourire éclairait son visage quand il franchît la porte de sortie. Il semblait avoir trouvé la solution à un problème épineux.
Les minutes s’égrenèrent, puis ce furent les heures. Ray eut une grande pause en après-midi où il se prît une bonne pinte de bière, plongé dans ses pensées. Et quelles pensées ! La lettre de sa sœur l’avait un peu perturbé, ils s’étaient quittés en mauvais termes et il ne voulait pas vraiment la revoir. Se remémorant des passages de son adolescence il s’alluma une cigarette et contempla la fumée sortir de sa bouche avec lenteur. Cette fumée lui rappela cette période où à 14 ou 15 ans il fumait en cachette dans le jardin derrière la maison de ses grands-parents. Il ne s’expliquait pas vraiment le pourquoi du comment, mais une chose était sûre : d’un côté ça le détendait par rapport à l’atmosphère pseudo-mystique qu’il avait constamment autour de lui. Et ça donnait une raison de plus pour les emmerder eux ! Ces moralisateurs à la noix. Il leur avait dit « Putain votre dieu n’existe pas ! Ou s’il existe c’est juste une grosse merde ! ». Ces catholiques profondément ancrés dans leur croyance en étaient outrés. Les années passèrent de plus en plus difficilement. Chaque jour avait son lot de disputes, toutes aussi futiles.
Il bu cul-sec et s’en alla marcher un peu le temps de reprendre sur le coup de 17h00. Ses pas le conduisirent devant une affiche d’Alien3. Ce film était sensé conclure une trilogie monstrueuse du cinéma et il l’avait vu en Mai dernier, un mois auparavant. Il faisait chaud et il retira sa veste de cuir constellé de patchs de grands groupes de Hard Rock : Led Zeppelin, AC/DC, Kiss et tant d’autres. Il adorait cette musique qu’exécrait sont entourage – particulier sa famille –. A l’époque, quand il découvrît des cassettes de Van Halen, il en fût ébloui. Depuis ce jour, il écoutait régulièrement des cassettes et vinyles des ces groupes révolutionnant l’approche musicale. Sa réflexion le poussa à se demander s’il avait commencé à écouter ce genre par contestation. Cela joua sans doute, mais son amour pour cette musique était si intense, qu’il ne doutait plus du fait qu’il était pour ce qu’elle est, au contraire de ce qu’elle représente. Il prît son walkman, et mît en marche une cassette du groupe Motörhead. Il aimait bien réfléchir en musique, ça le stimulait encore plus, ou ce n’était peut être qu’une simple impression. Cette écoute lui rappela le genre émergeant nommé Black Metal. Un certain groupe Mayhem en était un fervent précurseur et Ray n’avait pour le moment jamais écouté. Il chercha alors des productions du groupe dans un disquaire du coin. Sa recherche se conclu par l’achat de la seule production en vente du groupe à ce jour. Une cassette nommé Deathcrush avec une image des plus morbides. C’était semblait-il une photo avec des mains de noirs tranchés. Ray sourcilla et mît la cassette en marche. Le son était d’une qualité assez médiocre. Il écouta alors une intro assez originale mais qui pour l’instant ne donnait pas le ton de cette cassette de musique extrême. La première vraie chanson de l’album éponyme commença alors avec une voix criarde. Les guitares étaient vraiment saturées et cela dérouta un peu Ray, habitué à des sons plus propres. Il regarde le dos de la cassette et souri aux noms des chansons assez explicite : Necrolust, Chainsaw Gutfuck, Pure Fucking Armageddon. Sa seule pensée fût « Très joyeux tout ça ». Il enchaîna alors ces morceaux, il n‘en fût au final pas dégoûté et avait plus ou moins apprécié la cassette. Il remarqua alors le line-up – personnes intervenus sur le projet comme les musiciens – et vu le nom : Euronymous – Guitar. Il savait qu’il devait rencontrer cette personne, dans le fond il avait cure des incendies d’églises. Mais s’il avait un lien avec The Black Church, alors le choix était vite décidé.
16h30 approchait et il devait vite revenir à son lieu de travail avant 17h00. Quand ce fût le cas il fît ce qu’il devait faire. Servir des jeunes pour la plupart jusqu’en fin de soirée sur le coup des 23h00. Il rentra par la suite chez lui éreinté et il se coucha promptement. Une pensée le fustigea alors qu’il allait entrer dans le monde des rêves. Il n’avait pas prît le temps d’appeler sa sœur pour donner une réponse. Il avait bien envie de faire cavalier seul mais il allait avoir besoin d’aide. Et il connaît trop peu de personnes pour l’aider. Sa sœur… En pensant à elle, ça l’énerva un peu plus encore.
« Je vais devoir l’appeler et planifier tout ça » Souffla-t-il un peu déprimé.
Le numéro était toujours dans sa veste avec la cassette. Il déplia le papier et resta scotché dessus quelques instants. Il devait aller dans une cabine pour appeler en dehors de l’État de la Californie, et sortir le rebuta un peu. En plus de l’heure, il devait être environ 3h du matin dans l’Ohio, mais il souri en pensant l’embêter avec un appel aussi tardif. C’était puéril de penser ainsi, il le savait, mais il s’en fichait.
Il s’habilla légèrement, dehors même à minuit la température était douce. La lune éclairait d’une lumière diffuse les immeubles sombres. La pollution lumineuse rendait le ciel opaque, seul la lune pouvait prétendre se montrer.
Il trouva une cabine à proximité et y introduit une pièce de monnaie. Il composa le numéro et attendît quelques sonnerie quand la voix à moitié endormie de sa sœur lui rappela cette réalité : il n’avait pas entendue cette voix depuis des années.
- Allô oui ?
- C’est Ray.
- Oh bonsoir Ray ! – Son ton avait changé, il était plus énergique – Tu as donc bien reçu ma lettre.
- Oui.
- Tu viens me rejoindre alors ?
- Je dois régler quelques détails, mais d’ici quelques jours je retournerais à la maison.
- Parfait ! – Ray sentit une pointe de soulagement –
- Je te rappellerais quand je partirais.
Il entendît un début de phrase comme « attend » mais il ne voulu pas prolonger la conversation et il raccrocha. Demain, il devait revoir Carter pour planifier un plan d’approche d’Euronymous, ce qui incluait aussi avoir plus d’informations et prendre un congé précipité de son travail. Mais cela lui importait peu, le gérant était un ami et frère sataniste.
Au loin, à une rue adjacente de celle où se tenait Ray, un homme habillé de vêtements sombres prenait des notes comme « 00h03 - Passe un coup de téléphone ». Il faisait sombre et cela lui assurait une certaine discrétion. Il rangea son calepin quand une prostituée l’aborda. Elle était plus que présentable et jolie, mais cela n’intéressa pas du tout l’homme qui la rejeta rapidement. Tout ce qui l’intéressait c’était filer cette personne, après tout c’était le fils de Benny Anderson, quelqu’un à surveiller de près.
Fullcrazy- Date d'inscription : 21/11/2011
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Jeu 2 Mar - 21:58 par martin1
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