Des rires et des larmes
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Des rires et des larmes
Quand on lui annonça son transfert en USP, cela le fit aussitôt penser à UPS, ce qui engendra de suite une nouvelle idée de bonne blague à faire à son meilleur ami.
Car en effet il fonctionnait ainsi.
Nul n’aurait pu aisément suivre les méandres par lesquelles son esprit cheminait, même quelqu’un l’ayant côtoyé depuis toujours. Car il avait le don de toujours savoir surprendre, surtout là on l’attendait le moins.
Qui d’autre que lui, à l’annonce de sa mort imminente, (il connaissait bien-sûr tout le sens à donner à un séjour en Unité de Soins Palliatifs), aurait eu pour seul souci que de jouer sur les mots afin de rebondir sur les services de l’entreprise United Parcel Service et de là, concocter un plan diaboliquement drôle à l’encontre de son « âme jumelle » ?
Les murs blafards de la chambre d’hôpital tanguaient étrangement ; vapeurs d’éther et autres odeurs de détergent, caractéristiques, venaient titiller ses narines par épisodes réguliers ; le cathéter veineux central planté par voie sous-clavière ne manquait pas de lui rappeler sa présence au moindre mouvement un peu trop brusque ; et il ne pouvait empêcher ses yeux de s’écarquiller lorsque ces élancements fulgurants reprenaient leurs attaques sournoises, peut-être pour trouver au plus vite du regard le bouton d’appel salvateur qui engendrerait une réaction en chaîne : l’arrivée de l’infirmière, le Sevredol et l’apaisement.
Et à cet instant précisément, où toutes ces sensations se juxtaposaient sans qu’aucune ne sache en supplanter une autre, au moment même où l’infirmière à la blouse blanche négligemment détachée entrait dans la chambre d’un pas précipité, où son corps était secoué d’incontrôlables spasmes de douleur, il éclata de rire.
Un rire total, un rire profond, un de ces rires dont on sait quand il a commencé, mais dont on ignore s’il ne pourra jamais s’arrêter.
Car il fonctionnait ainsi.
La farce qu’il venait juste d’imaginer avait déjà évolué en une série de galéjades, basées sur le même mécanisme mais diversifiées tant dans le temps qu’en intensité, et il en savourait déjà toutes les conséquences.
Une manière d’être encore un peu là quand il n’y serait plus, pour ce qu’il considérait être ce qu’il avait de meilleur à offrir ; et quelque part, afin que l’on se souvienne de lui pour cet aspect si typique de son incroyable personnalité, plus que sous n’importe quel autre jour.
Et il fonctionnait ainsi depuis la plus tendre enfance.
La nature l’avait doté d’un cadeau empoisonné, un corps voué à ne pas se développer comme celui des autres, une étoffe fripée pour envelopper un esprit hors du commun, un habit « in-défroissable-à-vie » pour revêtir une âme singulièrement exceptionnelle : car ces autres, là, ces fameux autres qui sont tout le monde sauf soi-même, compteraient toujours plus que lui.
FolDingo a tout juste six ans. En compagnie de son ami et complice ElPotos, son « double » comme il se plaira à l’appeler plus tard, (à la grande consternation de ce dernier, qui a toujours considéré que FolDingo n’avait pas son égal sur la terre entière), et de leurs parents respectifs, il s’émerveille du léger bruissement des feuilles lors d’une longue promenade en forêt.
Le petit groupe doit bien souvent interrompre sa marche, car régulièrement et comme à son habitude, FolDingo manque à l’appel : un rien l’interpelle, un moins que rien le stoppe net et un encore bien moins que rien requiert toute son attention. Mais au bout de quelques minutes, il finit toujours par rallier la troupe, avide de relater ses dernières découvertes.
Pourtant cette fois-ci, l’attente se fait longue, bien trop longue pour ne pas devenir inquiétante.
Et au moment même où tout le monde s’apprête à rebrousser chemin, le voici qui arrive, un peu essoufflé mais les yeux pleins de bonheur, si excité par ce qu’il tient à partager qu’il parvient à tous les convaincre de lui emboîter le pas et de revenir en arrière.
Et pas qu’un peu !
Ils repartent ainsi sur leur propre sillage aussi longtemps qu’ils ont dû l’attendre, sans parvenir à lui arracher le moindre indice sur ce qu’il peut bien vouloir leur montrer.
Quand enfin au soulagement général, FolDingo s’arrête, se tourne vers eux et leur explique, désignant du doigt une feuille morte parmi tant d’autres jonchant le sol moussu :
« Voilà, c’est celle-là ! N’est-ce pas qu’elle est extraordinairement plus belle que toutes les autres ? ».
Car il fonctionnait déjà ainsi.
Non seulement il aurait retrouvé cette feuille parmi toutes celles du sous-bois même si le vent l’avait transportée des dizaines de mètres plus loin, mais surtout la fascination qu’elle lui avait procuré était de la plus haute importance, d’une importance telle qu’il lui fallait impérativement la montrer à tous ceux qu’il aimait tant, pour qu’à leur tour ils puissent pleinement s’extasier devant une telle merveille de la nature.
Et ses intentions étaient si louables qu’aucune ampoule au pied n’aurait pu justifier qu’on lui en veuille le moins du monde.
Car en effet, oui, il fallait bien le reconnaitre : elle était réellement et exceptionnellement belle, cette feuille morte.
Ce jour-là il n’y avait pas école.
L’opportunité habituelle pour qu’ElPotos file chez FolDingo dès potron-minet, dans cette petite villa située à trois minutes de chez lui, qui lui était aussi familière que s’il y avait habité lui-même.
A neuf ans, en général on n’attache guère d’attention à l’aspect vieillot des papiers peints, au côté un peu désuet du mobilier ainsi qu’au mélange hétéroclite des bibelots et autres éléments de décoration ; encore moins à l’effet tamisé de la lumière estompée par les volets en permanence attachés à l’espagnolette, les rétines rôdées par l’habitude de s’adapter à cette semi-pénombre.
ElPotos se sentait toujours bien dans ces murs, imprégnés de la présence de FolDingo et surtout d’une multitude de souvenirs de tous les moments partagés dans les moindres recoins de la maison.
Ainsi il lui suffisait de voir ce tabouret large et bas près du buffet Henri II dans la cuisine, pour revivre les trois heures passées à apprendre à FolDIngo à attacher ses lacets de chaussures, moins d’une semaine auparavant. Et de retrouver cette sensation de joie intense en entendant encore le cri de victoire de son ami, si fier d’avoir enfin réussi.
Mais aussi de passer devant le canapé du petit coin salon, en tissu d’un vert passé et aux franges effilochées, pour se remémorer les heures écoulées en restant affalés en contemplation devant cette tache d’humidité au plafond, évoquant tantôt un dragon à cinq têtes, (et toutes les aventures vécues avec ce monstre devenu charmant au fil des histoires racontées à deux), une autre fois une étoile de mer aux pouvoirs magiques, (il suffisait de lui demander ce que l’on désirait le plus pour que le vœu soit exaucé), ou encore une carte mystérieuse désignant l’emplacement précis du seul lieu sur terre servant de passage secret et instantané vers tout autre point de l’univers.
Et le couloir étroit et si souvent un peu trop encombré, où lorsqu’ils étaient encore au Cours Préparatoire, ElPotos comptait le nombre de secondes que FolDingo prenait pour le parcourir de bout en bout, jusqu’au jour où il a réalisé l’exploit d’y parvenir en moins de dix secondes.
Et le tout petit lave-mains fixé au mur des toilettes, pour le jour où tous deux ont pu pour la première fois atteindre la hauteur du robinet, sans avoir à se mettre sur la pointe des pieds.
Et cette petite malle dont FolDingo connaissait l’existence sans pouvoir l’atteindre, perchée sur le dessus de l’armoire de la chambre de ses parents, dont ElPotos avait réussi à s’emparer tandis que les parents de son ami s’affairaient dans le jardinet, sur la demande expresse de ce dernier qui était bien convaincu qu’elle détenait un trésor caché : elle ne contenait en fait que de vieilles couvertures trop usées pour s’en servir au quotidien, mais conservées là malgré tout, parce que « l’on ne sait jamais ». Tout autre enfant en aurait éprouvé une grande déception. Mais pas FolDingo, qui pensa aussitôt et tout heureux que c’était l’idéal pour la prochaine portée qu’aurait fatalement sa chatte tigrée recueillie quelques deux ans plus tôt, (il l’avait ramenée à la maison après l’avoir trouvée toute maigrichonne et apeurée, raclant le mur extérieur de l’école à l’heure de la sortie, au grand dam de ses parents qui ne voulaient pas d’animal dans la maison ; ce qui en plus de son cartable, lui avait demandé un effort considérable et nécessité un temps de trajet dix fois plus long qu’à l’accoutumée).
ElPotos entra dans la chambre de FolDingo sans prendre la peine de frapper, tout comme il n’avait pris aucune précaution pour franchir le seuil de la maison. Car il était ici dans son autre « chez lui ».
De même il lui aurait paru bien inutile de dire bonjour, tant son arrivée avant le lever du soleil ne faisait aucune différence avec un retour dans la chambre qu’il aurait pu effectuer le temps d’aller boire un peu d’eau au robinet de la salle de bains attenante.
« J’arrive à temps ? Tu n’as pas pris de petit déjeuner ? »
« Je me réveille à peine. »
« Super ! Je prépare tout ce qu’il faut. »
Il s’agissait d’un rituel auquel ils étaient tous deux très attachés.
ElPotos se plaisait à chauffer les bols de lait, en s’assurant qu’aucun des deux ne contienne une goutte de plus que l’autre, puis à badigeonner quelques larges tranches de pain de campagne d’une copieuse couche de beurre et de confiture maison, avant de transporter le tout sur un grand plateau en cuivre déjà bien trop lourd à vide, prenant garde de ne rien renverser lors du trajet de la cuisine à la chambre.
Sans en avoir jamais parlé, tous deux savaient quel sens ils pouvaient donner à cette véritable cérémonie.
En effet, autant ElPotos prenait un immense plaisir à pouvoir être ainsi aux petits soins de son meilleur ami au monde, autant il savait à quel point FolDingo tenait farouchement à faire toute chose par lui-même, quels qu’en soient la difficulté et l’effort demandé.
Mais paradoxalement, FolDingo tenait par-dessus tout à faire plaisir à son « double », et savait quelle joie lui procurait ce petit moment de « service à domicile ». Ainsi le bonheur de laisser l’autre faire l’emportait sur le besoin d’apprendre à s’auto-suffire.
Hors c’était bien la seule occasion où ce rôle gratifiant était consenti à ElPotos, qui le plus clair du temps se consacrait à soutenir FolDingo dans toutes les formes d’apprentissage de la vie.
En fait le principe non avoué de ce rite avait commencé un jour où prenant leur goûter ensemble, ElPotos avait pris l’initiative de préparer une tartine et de la tendre à Foldingo. Sans se fâcher mais un peu vexé malgré tout, FolDingo avait clairement fait comprendre qu’il était « assez grand » pour le faire tout seul. Quelques jours plus tard et dans les mêmes circonstances, ElPotos avait tenté une manœuvre un peu mois malhabile, en se préparant une ixième tartine puis en prétextant :
« Finalement je cale, je l’ai faite en trop. Tu la veux ? »
FolDingo était tout sauf dupe, et pour preuve il avait de suite compris l’envie manifeste de son ami d’avoir le droit à cette petite faveur, si simple et banale somme toute. Alors faisant semblant de se laisser prendre au piège, il avait prétexté à son tour :
« Allez, donne-la moi, après tout tu ne l’auras pas faite pour rien. »
Car en effet ils fonctionnaient ainsi ensemble.
Le petit déjeuner à peine avalé, les deux compères sortirent de la maison sans autre but que de profiter du lever du jour.
Ils franchirent en quelques minutes la courte distance qui séparait la villa de l’orée des bois, la lumière naissante laissant apparaitre détail après détail, couleur après couleur, forme après forme. Le ciel était entièrement dégagé et se teintait petit à petit, quelques traces de brume rasaient le sol touffu et les odeurs sylvestres se réveillaient en douceur.
S’enfonçant plus avant sous les feuillus, ils aperçurent le garde forestier planté devant un alisier blanc dont les baies auraient déjà dû rougir en ce début d’automne : sûrement une insuffisance d’ensoleillement avec ces différents ormes et autres frênes trônant tout autour.
FolDingo se dirigea droit vers lui :
« Ah bien ça alors ! Jacques Dutronc ! Mon chanteur préféré, ici dans ma forêt ! »
(Le garde forestier cinquantenaire, aux cheveux grisonnants mais encore bien bruns et à l’épaisse moustache, ne ressemblait pas plus à Jacques Dutronc qu’une abeille à une baleine).
« Tu n’es pas bien physionomiste mon p’tit bonhomme ! »
« Allez, je suis trop content de vous rencontrer, ma chambre est tapissée de vos posters, je connais toutes vos chansons par cœur, je suis un vrai fan vous savez ! Chantez-moi : ‘’ Et moi et moi et moi ’’, je vous en supplie ! »
« Non mais tu débloques mon p’tit gars, tu vois bien que je ne suis pas Jacques Dutronc voyons ! »
« Oh ! Vous êtes méchant ! Vous ne voulez même pas me chanter ‘’ Et moi et moi et moi ‘’, parce que je suis petit et que je ne suis pas beau, j’ai compris ! »
« Allez ça suffit ce cinéma, filez de là tous les deux et ne faites pas de bêtises. »
« Bon, juste un autographe, alors ? Un tout petit autographe de rien du tout ? »
Au regard courroucé et menaçant qui s’ensuivit, FolDingo et ElPotos n’insistèrent pas une seconde de plus et prirent la poudre d’escampette, riant aux éclats.
Ce garde forestier commit un peu plus tard une erreur irréparable.
Il s’empressa de raconter cette rencontre farfelue à un collègue et la petite anecdote fit très vite le tour de la contrée. Malheureusement pour l’intéressé, ce que les gens en retinssent prît une tournure tout à fait inattendue :
« Le garde forestier se prend pour Jacques Dutronc ! Il croit qu’il lui ressemble, c’est à mourir de rire ! »
« Il va nous planter des cactus dans toute la forêt ! »
« Personne ne va plus oser s’asseoir ! »
Des années durant, non seulement cette image lui colla à la peau sans discontinuer, mais même son épouse fût affublée du surnom de Françoise ; on lui disait souvent en la croisant dans la rue :
« Allez sois hardie, chante-nous ‘’Tous les garçons et les filles’’, on t’aime ! »
Les deux amis étaient revenus au centre du bourg, où des gitans achevaient d’installer stands et manèges pour la fête foraine annuelle devant commencer le jour même.
Foldingo avait cumulé dans son cochon rose de tirelire au sourire éclatant la somme rondelette de cinquante francs de l’époque, (un véritable pécule), réservée à profiter de cet évènement attendu comme le Messie. Rassurés de constater que tout se mettait bien en place, ils se séparèrent en se donnant rendez-vous à midi pile, heure à laquelle la fête serait enfin ouverte au public.
Ils arrivèrent tous les deux avec le même quart d’heure d’avance, pour être sûrs que l’autre ne risquerait pas de poireauter.
Avant midi, ils avaient déjà fait cinq fois le tour de la foire et parfaitement programmé leur après-midi, sans oublier les indispensables hot-dogs et autres barbes-à-papa, mais en donnant surtout priorité absolue au nombre de tours de Surf, (la chenille), dont ils pourraient disposer : il s’agissait en effet, et de loin, de leur attraction préférée ; particulièrement pour FolDingo qui s’y sentait pousser des ailes.
Lorsqu’ils se dirigeaient vers le premier stand convoité, brusquement FolDingo stoppa tout net devant un stand de « pêche aux canards », au grand étonnement d’ElPotos qui jugeait un tel jeu bien dépassé à leur âge. C’était sans réaliser que ce qui avait retenu soudainement toute l’attention de FolDingo n’était pas le stand en lui-même, mais ces deux tout petits enfants se ressemblant comme deux gouttes d’eau, tirant la main de leur mère avec un regard suppliant tandis qu’elle tentait de s’éloigner de son mieux.
« Dans trois jours – leur dit-elle – lorsque j’aurai un peu de sous ! »
En quelques enjambées FolDingo avait gagné la cabine du forain, tendu son billet de cinquante francs et montré d’un index impatient les deux enfants toujours occupés à freiner leur maman.
Puis il attrapa ElPotos par le bras pour s’enfuir aussi vite que son corps le lui permettait, comme s’il avait peur de se faire réprimander pour avoir commis une énorme bêtise.
Ils en étaient encore à reprendre leur souffle quand ElPotos s’exclama, très agacé :
« Non mais tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? Tu as donné tous les sous à des enfants qu’on ne connaît même pas ! Et maintenant on n’a plus rien pour la foire ! »
FolDingo éluda totalement la question et se contenta de répondre :
« Viens, on va aller ramasser des champignons »
Désormais il est bien inutile de préciser qu’il fonctionnait ainsi.
Son geste lui avait apporté bien plus de bonheur que tous les tours de Surf dont il aurait pu profiter, sûrement même encore plus qu’à ces deux enfants et leur maman inconnus, qu’il n’aurait jamais l’occasion de croiser à nouveau.
Avec le temps et du recul, cela devint une évidence pour ElPotos, alors convaincu que son ami avait hautement contribué à le rendre meilleur. Au point de ne pouvoir s’empêcher, à la moindre promenade sur une fête foraine, de chercher du regard d’éventuels enfants pleurant de déception devant n’importe quel stand.
Car en effet il fonctionnait ainsi.
Nul n’aurait pu aisément suivre les méandres par lesquelles son esprit cheminait, même quelqu’un l’ayant côtoyé depuis toujours. Car il avait le don de toujours savoir surprendre, surtout là on l’attendait le moins.
Qui d’autre que lui, à l’annonce de sa mort imminente, (il connaissait bien-sûr tout le sens à donner à un séjour en Unité de Soins Palliatifs), aurait eu pour seul souci que de jouer sur les mots afin de rebondir sur les services de l’entreprise United Parcel Service et de là, concocter un plan diaboliquement drôle à l’encontre de son « âme jumelle » ?
Les murs blafards de la chambre d’hôpital tanguaient étrangement ; vapeurs d’éther et autres odeurs de détergent, caractéristiques, venaient titiller ses narines par épisodes réguliers ; le cathéter veineux central planté par voie sous-clavière ne manquait pas de lui rappeler sa présence au moindre mouvement un peu trop brusque ; et il ne pouvait empêcher ses yeux de s’écarquiller lorsque ces élancements fulgurants reprenaient leurs attaques sournoises, peut-être pour trouver au plus vite du regard le bouton d’appel salvateur qui engendrerait une réaction en chaîne : l’arrivée de l’infirmière, le Sevredol et l’apaisement.
Et à cet instant précisément, où toutes ces sensations se juxtaposaient sans qu’aucune ne sache en supplanter une autre, au moment même où l’infirmière à la blouse blanche négligemment détachée entrait dans la chambre d’un pas précipité, où son corps était secoué d’incontrôlables spasmes de douleur, il éclata de rire.
Un rire total, un rire profond, un de ces rires dont on sait quand il a commencé, mais dont on ignore s’il ne pourra jamais s’arrêter.
Car il fonctionnait ainsi.
La farce qu’il venait juste d’imaginer avait déjà évolué en une série de galéjades, basées sur le même mécanisme mais diversifiées tant dans le temps qu’en intensité, et il en savourait déjà toutes les conséquences.
Une manière d’être encore un peu là quand il n’y serait plus, pour ce qu’il considérait être ce qu’il avait de meilleur à offrir ; et quelque part, afin que l’on se souvienne de lui pour cet aspect si typique de son incroyable personnalité, plus que sous n’importe quel autre jour.
Et il fonctionnait ainsi depuis la plus tendre enfance.
La nature l’avait doté d’un cadeau empoisonné, un corps voué à ne pas se développer comme celui des autres, une étoffe fripée pour envelopper un esprit hors du commun, un habit « in-défroissable-à-vie » pour revêtir une âme singulièrement exceptionnelle : car ces autres, là, ces fameux autres qui sont tout le monde sauf soi-même, compteraient toujours plus que lui.
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FolDingo a tout juste six ans. En compagnie de son ami et complice ElPotos, son « double » comme il se plaira à l’appeler plus tard, (à la grande consternation de ce dernier, qui a toujours considéré que FolDingo n’avait pas son égal sur la terre entière), et de leurs parents respectifs, il s’émerveille du léger bruissement des feuilles lors d’une longue promenade en forêt.
Le petit groupe doit bien souvent interrompre sa marche, car régulièrement et comme à son habitude, FolDingo manque à l’appel : un rien l’interpelle, un moins que rien le stoppe net et un encore bien moins que rien requiert toute son attention. Mais au bout de quelques minutes, il finit toujours par rallier la troupe, avide de relater ses dernières découvertes.
Pourtant cette fois-ci, l’attente se fait longue, bien trop longue pour ne pas devenir inquiétante.
Et au moment même où tout le monde s’apprête à rebrousser chemin, le voici qui arrive, un peu essoufflé mais les yeux pleins de bonheur, si excité par ce qu’il tient à partager qu’il parvient à tous les convaincre de lui emboîter le pas et de revenir en arrière.
Et pas qu’un peu !
Ils repartent ainsi sur leur propre sillage aussi longtemps qu’ils ont dû l’attendre, sans parvenir à lui arracher le moindre indice sur ce qu’il peut bien vouloir leur montrer.
Quand enfin au soulagement général, FolDingo s’arrête, se tourne vers eux et leur explique, désignant du doigt une feuille morte parmi tant d’autres jonchant le sol moussu :
« Voilà, c’est celle-là ! N’est-ce pas qu’elle est extraordinairement plus belle que toutes les autres ? ».
Car il fonctionnait déjà ainsi.
Non seulement il aurait retrouvé cette feuille parmi toutes celles du sous-bois même si le vent l’avait transportée des dizaines de mètres plus loin, mais surtout la fascination qu’elle lui avait procuré était de la plus haute importance, d’une importance telle qu’il lui fallait impérativement la montrer à tous ceux qu’il aimait tant, pour qu’à leur tour ils puissent pleinement s’extasier devant une telle merveille de la nature.
Et ses intentions étaient si louables qu’aucune ampoule au pied n’aurait pu justifier qu’on lui en veuille le moins du monde.
Car en effet, oui, il fallait bien le reconnaitre : elle était réellement et exceptionnellement belle, cette feuille morte.
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Ce jour-là il n’y avait pas école.
L’opportunité habituelle pour qu’ElPotos file chez FolDingo dès potron-minet, dans cette petite villa située à trois minutes de chez lui, qui lui était aussi familière que s’il y avait habité lui-même.
A neuf ans, en général on n’attache guère d’attention à l’aspect vieillot des papiers peints, au côté un peu désuet du mobilier ainsi qu’au mélange hétéroclite des bibelots et autres éléments de décoration ; encore moins à l’effet tamisé de la lumière estompée par les volets en permanence attachés à l’espagnolette, les rétines rôdées par l’habitude de s’adapter à cette semi-pénombre.
ElPotos se sentait toujours bien dans ces murs, imprégnés de la présence de FolDingo et surtout d’une multitude de souvenirs de tous les moments partagés dans les moindres recoins de la maison.
Ainsi il lui suffisait de voir ce tabouret large et bas près du buffet Henri II dans la cuisine, pour revivre les trois heures passées à apprendre à FolDIngo à attacher ses lacets de chaussures, moins d’une semaine auparavant. Et de retrouver cette sensation de joie intense en entendant encore le cri de victoire de son ami, si fier d’avoir enfin réussi.
Mais aussi de passer devant le canapé du petit coin salon, en tissu d’un vert passé et aux franges effilochées, pour se remémorer les heures écoulées en restant affalés en contemplation devant cette tache d’humidité au plafond, évoquant tantôt un dragon à cinq têtes, (et toutes les aventures vécues avec ce monstre devenu charmant au fil des histoires racontées à deux), une autre fois une étoile de mer aux pouvoirs magiques, (il suffisait de lui demander ce que l’on désirait le plus pour que le vœu soit exaucé), ou encore une carte mystérieuse désignant l’emplacement précis du seul lieu sur terre servant de passage secret et instantané vers tout autre point de l’univers.
Et le couloir étroit et si souvent un peu trop encombré, où lorsqu’ils étaient encore au Cours Préparatoire, ElPotos comptait le nombre de secondes que FolDingo prenait pour le parcourir de bout en bout, jusqu’au jour où il a réalisé l’exploit d’y parvenir en moins de dix secondes.
Et le tout petit lave-mains fixé au mur des toilettes, pour le jour où tous deux ont pu pour la première fois atteindre la hauteur du robinet, sans avoir à se mettre sur la pointe des pieds.
Et cette petite malle dont FolDingo connaissait l’existence sans pouvoir l’atteindre, perchée sur le dessus de l’armoire de la chambre de ses parents, dont ElPotos avait réussi à s’emparer tandis que les parents de son ami s’affairaient dans le jardinet, sur la demande expresse de ce dernier qui était bien convaincu qu’elle détenait un trésor caché : elle ne contenait en fait que de vieilles couvertures trop usées pour s’en servir au quotidien, mais conservées là malgré tout, parce que « l’on ne sait jamais ». Tout autre enfant en aurait éprouvé une grande déception. Mais pas FolDingo, qui pensa aussitôt et tout heureux que c’était l’idéal pour la prochaine portée qu’aurait fatalement sa chatte tigrée recueillie quelques deux ans plus tôt, (il l’avait ramenée à la maison après l’avoir trouvée toute maigrichonne et apeurée, raclant le mur extérieur de l’école à l’heure de la sortie, au grand dam de ses parents qui ne voulaient pas d’animal dans la maison ; ce qui en plus de son cartable, lui avait demandé un effort considérable et nécessité un temps de trajet dix fois plus long qu’à l’accoutumée).
ElPotos entra dans la chambre de FolDingo sans prendre la peine de frapper, tout comme il n’avait pris aucune précaution pour franchir le seuil de la maison. Car il était ici dans son autre « chez lui ».
De même il lui aurait paru bien inutile de dire bonjour, tant son arrivée avant le lever du soleil ne faisait aucune différence avec un retour dans la chambre qu’il aurait pu effectuer le temps d’aller boire un peu d’eau au robinet de la salle de bains attenante.
« J’arrive à temps ? Tu n’as pas pris de petit déjeuner ? »
« Je me réveille à peine. »
« Super ! Je prépare tout ce qu’il faut. »
Il s’agissait d’un rituel auquel ils étaient tous deux très attachés.
ElPotos se plaisait à chauffer les bols de lait, en s’assurant qu’aucun des deux ne contienne une goutte de plus que l’autre, puis à badigeonner quelques larges tranches de pain de campagne d’une copieuse couche de beurre et de confiture maison, avant de transporter le tout sur un grand plateau en cuivre déjà bien trop lourd à vide, prenant garde de ne rien renverser lors du trajet de la cuisine à la chambre.
Sans en avoir jamais parlé, tous deux savaient quel sens ils pouvaient donner à cette véritable cérémonie.
En effet, autant ElPotos prenait un immense plaisir à pouvoir être ainsi aux petits soins de son meilleur ami au monde, autant il savait à quel point FolDingo tenait farouchement à faire toute chose par lui-même, quels qu’en soient la difficulté et l’effort demandé.
Mais paradoxalement, FolDingo tenait par-dessus tout à faire plaisir à son « double », et savait quelle joie lui procurait ce petit moment de « service à domicile ». Ainsi le bonheur de laisser l’autre faire l’emportait sur le besoin d’apprendre à s’auto-suffire.
Hors c’était bien la seule occasion où ce rôle gratifiant était consenti à ElPotos, qui le plus clair du temps se consacrait à soutenir FolDingo dans toutes les formes d’apprentissage de la vie.
En fait le principe non avoué de ce rite avait commencé un jour où prenant leur goûter ensemble, ElPotos avait pris l’initiative de préparer une tartine et de la tendre à Foldingo. Sans se fâcher mais un peu vexé malgré tout, FolDingo avait clairement fait comprendre qu’il était « assez grand » pour le faire tout seul. Quelques jours plus tard et dans les mêmes circonstances, ElPotos avait tenté une manœuvre un peu mois malhabile, en se préparant une ixième tartine puis en prétextant :
« Finalement je cale, je l’ai faite en trop. Tu la veux ? »
FolDingo était tout sauf dupe, et pour preuve il avait de suite compris l’envie manifeste de son ami d’avoir le droit à cette petite faveur, si simple et banale somme toute. Alors faisant semblant de se laisser prendre au piège, il avait prétexté à son tour :
« Allez, donne-la moi, après tout tu ne l’auras pas faite pour rien. »
Car en effet ils fonctionnaient ainsi ensemble.
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Le petit déjeuner à peine avalé, les deux compères sortirent de la maison sans autre but que de profiter du lever du jour.
Ils franchirent en quelques minutes la courte distance qui séparait la villa de l’orée des bois, la lumière naissante laissant apparaitre détail après détail, couleur après couleur, forme après forme. Le ciel était entièrement dégagé et se teintait petit à petit, quelques traces de brume rasaient le sol touffu et les odeurs sylvestres se réveillaient en douceur.
S’enfonçant plus avant sous les feuillus, ils aperçurent le garde forestier planté devant un alisier blanc dont les baies auraient déjà dû rougir en ce début d’automne : sûrement une insuffisance d’ensoleillement avec ces différents ormes et autres frênes trônant tout autour.
FolDingo se dirigea droit vers lui :
« Ah bien ça alors ! Jacques Dutronc ! Mon chanteur préféré, ici dans ma forêt ! »
(Le garde forestier cinquantenaire, aux cheveux grisonnants mais encore bien bruns et à l’épaisse moustache, ne ressemblait pas plus à Jacques Dutronc qu’une abeille à une baleine).
« Tu n’es pas bien physionomiste mon p’tit bonhomme ! »
« Allez, je suis trop content de vous rencontrer, ma chambre est tapissée de vos posters, je connais toutes vos chansons par cœur, je suis un vrai fan vous savez ! Chantez-moi : ‘’ Et moi et moi et moi ’’, je vous en supplie ! »
« Non mais tu débloques mon p’tit gars, tu vois bien que je ne suis pas Jacques Dutronc voyons ! »
« Oh ! Vous êtes méchant ! Vous ne voulez même pas me chanter ‘’ Et moi et moi et moi ‘’, parce que je suis petit et que je ne suis pas beau, j’ai compris ! »
« Allez ça suffit ce cinéma, filez de là tous les deux et ne faites pas de bêtises. »
« Bon, juste un autographe, alors ? Un tout petit autographe de rien du tout ? »
Au regard courroucé et menaçant qui s’ensuivit, FolDingo et ElPotos n’insistèrent pas une seconde de plus et prirent la poudre d’escampette, riant aux éclats.
Ce garde forestier commit un peu plus tard une erreur irréparable.
Il s’empressa de raconter cette rencontre farfelue à un collègue et la petite anecdote fit très vite le tour de la contrée. Malheureusement pour l’intéressé, ce que les gens en retinssent prît une tournure tout à fait inattendue :
« Le garde forestier se prend pour Jacques Dutronc ! Il croit qu’il lui ressemble, c’est à mourir de rire ! »
« Il va nous planter des cactus dans toute la forêt ! »
« Personne ne va plus oser s’asseoir ! »
Des années durant, non seulement cette image lui colla à la peau sans discontinuer, mais même son épouse fût affublée du surnom de Françoise ; on lui disait souvent en la croisant dans la rue :
« Allez sois hardie, chante-nous ‘’Tous les garçons et les filles’’, on t’aime ! »
Les deux amis étaient revenus au centre du bourg, où des gitans achevaient d’installer stands et manèges pour la fête foraine annuelle devant commencer le jour même.
Foldingo avait cumulé dans son cochon rose de tirelire au sourire éclatant la somme rondelette de cinquante francs de l’époque, (un véritable pécule), réservée à profiter de cet évènement attendu comme le Messie. Rassurés de constater que tout se mettait bien en place, ils se séparèrent en se donnant rendez-vous à midi pile, heure à laquelle la fête serait enfin ouverte au public.
Ils arrivèrent tous les deux avec le même quart d’heure d’avance, pour être sûrs que l’autre ne risquerait pas de poireauter.
Avant midi, ils avaient déjà fait cinq fois le tour de la foire et parfaitement programmé leur après-midi, sans oublier les indispensables hot-dogs et autres barbes-à-papa, mais en donnant surtout priorité absolue au nombre de tours de Surf, (la chenille), dont ils pourraient disposer : il s’agissait en effet, et de loin, de leur attraction préférée ; particulièrement pour FolDingo qui s’y sentait pousser des ailes.
Lorsqu’ils se dirigeaient vers le premier stand convoité, brusquement FolDingo stoppa tout net devant un stand de « pêche aux canards », au grand étonnement d’ElPotos qui jugeait un tel jeu bien dépassé à leur âge. C’était sans réaliser que ce qui avait retenu soudainement toute l’attention de FolDingo n’était pas le stand en lui-même, mais ces deux tout petits enfants se ressemblant comme deux gouttes d’eau, tirant la main de leur mère avec un regard suppliant tandis qu’elle tentait de s’éloigner de son mieux.
« Dans trois jours – leur dit-elle – lorsque j’aurai un peu de sous ! »
En quelques enjambées FolDingo avait gagné la cabine du forain, tendu son billet de cinquante francs et montré d’un index impatient les deux enfants toujours occupés à freiner leur maman.
Puis il attrapa ElPotos par le bras pour s’enfuir aussi vite que son corps le lui permettait, comme s’il avait peur de se faire réprimander pour avoir commis une énorme bêtise.
Ils en étaient encore à reprendre leur souffle quand ElPotos s’exclama, très agacé :
« Non mais tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? Tu as donné tous les sous à des enfants qu’on ne connaît même pas ! Et maintenant on n’a plus rien pour la foire ! »
FolDingo éluda totalement la question et se contenta de répondre :
« Viens, on va aller ramasser des champignons »
Désormais il est bien inutile de préciser qu’il fonctionnait ainsi.
Son geste lui avait apporté bien plus de bonheur que tous les tours de Surf dont il aurait pu profiter, sûrement même encore plus qu’à ces deux enfants et leur maman inconnus, qu’il n’aurait jamais l’occasion de croiser à nouveau.
Avec le temps et du recul, cela devint une évidence pour ElPotos, alors convaincu que son ami avait hautement contribué à le rendre meilleur. Au point de ne pouvoir s’empêcher, à la moindre promenade sur une fête foraine, de chercher du regard d’éventuels enfants pleurant de déception devant n’importe quel stand.
~~~~~~~~~~~~~~
Dernière édition par DanBert le Lun 16 Juil - 5:15, édité 5 fois
DanBert- Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 67
Localisation : Fontaine de Vaucluse
Re: Des rires et des larmes
J'aime bien. La tournure des phrases est superbe.
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Des rires et des larmes
Merci Margaux !
J'espère parvenir à offrir un style accessible à tout le monde, si à ton âge cette lecture est plaisante, alors ça baigne.
J'espère parvenir à offrir un style accessible à tout le monde, si à ton âge cette lecture est plaisante, alors ça baigne.
DanBert- Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 67
Localisation : Fontaine de Vaucluse
Re: Des rires et des larmes
Dècidément, nous nous chevauchons tout le temps! j'écris une réponse quand vous rédigez la suite, ou répondez vous-même!
"La nature l’avait doté d’un cadeau empoisonné, un corps voué à ne pas se développer comme celui des autres, une étoffe fripée"... Cet homme avec beaucoup d'humour et de joie de vivre était atteint d'un handicap? nanisme?
J'avais un ami "Werdnig Hoffmann", qui ressemblait à un myopathe en fin de vie, c'est-à-dire en fauteuil roulant, incapable de tenir sa tête, qui ne pouvait pas écrire plus de quelques courtes lignes parce que le stylo était trop lourd, mais qui débordait d'humour. Un jour que je lui avais demandé pourquoi il avait étudié les maths pour lesquelles il n'avait pas spécialement d'intérêt, il s'était marré en répondant: "Pardi! Parce que je ne pouvais pas être déménageur!"
Bonne suite.
Je travaille en ce moment sur mon ordi à mes oeuvres privées, parce qu'il y a une averse toutes les dix minutes ici, et que je n'ai pas envie de me faire saucer. Alors je jette de temps en temps un coup d'oeil sur mes mails. je me fais donc plaisir avec ce petit bavardage.
A plus tard peut-être.
"La nature l’avait doté d’un cadeau empoisonné, un corps voué à ne pas se développer comme celui des autres, une étoffe fripée"... Cet homme avec beaucoup d'humour et de joie de vivre était atteint d'un handicap? nanisme?
J'avais un ami "Werdnig Hoffmann", qui ressemblait à un myopathe en fin de vie, c'est-à-dire en fauteuil roulant, incapable de tenir sa tête, qui ne pouvait pas écrire plus de quelques courtes lignes parce que le stylo était trop lourd, mais qui débordait d'humour. Un jour que je lui avais demandé pourquoi il avait étudié les maths pour lesquelles il n'avait pas spécialement d'intérêt, il s'était marré en répondant: "Pardi! Parce que je ne pouvais pas être déménageur!"
Bonne suite.
Je travaille en ce moment sur mon ordi à mes oeuvres privées, parce qu'il y a une averse toutes les dix minutes ici, et que je n'ai pas envie de me faire saucer. Alors je jette de temps en temps un coup d'oeil sur mes mails. je me fais donc plaisir avec ce petit bavardage.
A plus tard peut-être.
Amiedetous- Date d'inscription : 28/06/2012
Re: Des rires et des larmes
Tu es décidément bien curieuse !
J'apprécie le rapprochement avec ton ami, du point de vue de l'humour, peut-être compensatoire, (qui sait ?), c'est tout à fait ça...
J'apprécie le rapprochement avec ton ami, du point de vue de l'humour, peut-être compensatoire, (qui sait ?), c'est tout à fait ça...
DanBert- Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 67
Localisation : Fontaine de Vaucluse
Re: Des rires et des larmes
pour le moment, j'ai rien à dire sur le fond, perso. pour la forme peut-être une répétition sur le troisième paragraphe, mais rien de bien grave en somme (pour ma part personnelle, bien sûr)
Re: Des rires et des larmes
C'est intéressant cette notion de "répétition" que tu soulèves.
En effet, je comprends ta position, en qualité de "lectrice avertie", le 1er paragraphe est certainement tout à fait compréhensible, (et en quelque sorte, il s'adresse à ce type de lecteurs).
Cependant mon intention est d'être aisément "compréhensible" par tous, ainsi je ne suis pas sûr que Margaux aurait pu saisir tout le sens de cette 1ère phrase, sans le 3ème paragraphe ?
Et dans ce même 3ème paragraphe, j'avais plus le sentiment d'étayer mon propos que de tomber dans la redondance.
Je devrais donc peut-être revoir ça autrement, mais tout inclure dès le 1er paragraphe ne me séduit pas, car je tiens à une entrée en matière assez courte pour être percutante.
En effet, je comprends ta position, en qualité de "lectrice avertie", le 1er paragraphe est certainement tout à fait compréhensible, (et en quelque sorte, il s'adresse à ce type de lecteurs).
Cependant mon intention est d'être aisément "compréhensible" par tous, ainsi je ne suis pas sûr que Margaux aurait pu saisir tout le sens de cette 1ère phrase, sans le 3ème paragraphe ?
Et dans ce même 3ème paragraphe, j'avais plus le sentiment d'étayer mon propos que de tomber dans la redondance.
Je devrais donc peut-être revoir ça autrement, mais tout inclure dès le 1er paragraphe ne me séduit pas, car je tiens à une entrée en matière assez courte pour être percutante.
DanBert- Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 67
Localisation : Fontaine de Vaucluse
Re: Des rires et des larmes
hmmm, je vois que je me suis mal exprimée. juste deux mots que je te surligne en bleu, c'est tout
redésolée de m'être si mal fait comprendre
tant que j'y suis, j'aurai enlevé la virgule en rouge et rajouté celle en vert, mais ça, ce n'est qu'une question de rythme respiratoireQui d’autre que lui, à l’annonce de sa mort imminente, (il connaissait
bien-sûr tout le sens à donner à un séjour en Unité de Soins
Palliatifs), n’aurait eu d’autre souci que de jouer sur les mots (,) pour
rebondir sur les services de l’entreprise United Parcel Service et de là,
concocter un plan diaboliquement drôle à l’encontre de son « âme
jumelle » ?
redésolée de m'être si mal fait comprendre
Re: Des rires et des larmes
Autant pour moi...
Paragraphe édité, merci du conseil et du temps partagé !
Le texte avance bien, la validation moins vite, ElPotos n'a pas encore pris le rythme de lire ses mails au quotidien.
DanBert- Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 67
Localisation : Fontaine de Vaucluse
Re: Des rires et des larmes
C'est gentil de s'impatienter !
2 chapitres ajoutés au 1er post.
La suite est en chantier...
2 chapitres ajoutés au 1er post.
La suite est en chantier...
DanBert- Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 67
Localisation : Fontaine de Vaucluse
Re: Des rires et des larmes
J'ai relu la totalité de ce qui tu as écrit ici, et j'ai aimé. Le nom donné aux deux héros me gêne encore (je me serais sentie mieux avec Pierre, Paul, Jacques ou Jean), mais je me suis laissée prendre par les anecdotes au point que la fin est arrivée trop vite. Pourquoi ce nom de ElPotos? Je l'accepterais mieux si je pouvais lui donner une signification.
Foldingo n'est pas nain, puisqu'il atteint le robinet des lavabos de l'école en même temps que son ami. Mais il a besoin de trois heures pour apprendre à attacher ses lacets à un âge où son ami sait le faire, et il beurre mal ses tartines. Ah oui, il marche lentement aussi.
J'ai besoin d'une image pour suivre un personnage. Si on me dit I.M.C (c'est une supposition plausible pour le moment), je peux bien mieux rentrer dans l'histoire. Mais je pense que tu sais exactement ce que tu fais en ne donnant des informations qu'au compte goutte. Est-ce que tu joues à "Susucre Médor" pour nous ménager un petit choc?
J'ai envie de lire la suite.
Foldingo n'est pas nain, puisqu'il atteint le robinet des lavabos de l'école en même temps que son ami. Mais il a besoin de trois heures pour apprendre à attacher ses lacets à un âge où son ami sait le faire, et il beurre mal ses tartines. Ah oui, il marche lentement aussi.
J'ai besoin d'une image pour suivre un personnage. Si on me dit I.M.C (c'est une supposition plausible pour le moment), je peux bien mieux rentrer dans l'histoire. Mais je pense que tu sais exactement ce que tu fais en ne donnant des informations qu'au compte goutte. Est-ce que tu joues à "Susucre Médor" pour nous ménager un petit choc?
J'ai envie de lire la suite.
Amiedetous- Date d'inscription : 28/06/2012
Re: Des rires et des larmes
Merci !
Je n'ai pas encore pris le temps de réfléchir aux noms à attribuer aux deux personnages clés, tout simplement parce que j'attends d'être moi-même complètement "entré" dans l'histoire pour ce faire.
Mais comme je ne suis pas le dernier que ça gêne, je ne vais plus tarder à m'en occuper.
Pour le reste, et bien disons... que tu as déjà dit l'essentiel !
Je n'ai pas encore pris le temps de réfléchir aux noms à attribuer aux deux personnages clés, tout simplement parce que j'attends d'être moi-même complètement "entré" dans l'histoire pour ce faire.
Mais comme je ne suis pas le dernier que ça gêne, je ne vais plus tarder à m'en occuper.
Pour le reste, et bien disons... que tu as déjà dit l'essentiel !
DanBert- Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 67
Localisation : Fontaine de Vaucluse
Re: Des rires et des larmes
Juste un petit coucou en passant,, (j'ai vu de la lumière... ).
Depuis les deux nouveaux passages ajoutés dans le 1er post il y a une dizaine de jours, d'une part les priorités de la vie m'ont largement sollicité, d'autre part j'ai découvert des aspects de la vie de mon personnage principal que j'ignorais jusqu'alors.
Ces aspects ne font que renforcer ma motivation mais impliquent de revoir un peu mon fil conducteur, et même peut-être de réviser déjà quelques phrases du peu de texte déjà écrit.
Dès que je peux m'y remettre, je partage ici.
Depuis les deux nouveaux passages ajoutés dans le 1er post il y a une dizaine de jours, d'une part les priorités de la vie m'ont largement sollicité, d'autre part j'ai découvert des aspects de la vie de mon personnage principal que j'ignorais jusqu'alors.
Ces aspects ne font que renforcer ma motivation mais impliquent de revoir un peu mon fil conducteur, et même peut-être de réviser déjà quelques phrases du peu de texte déjà écrit.
Dès que je peux m'y remettre, je partage ici.
DanBert- Date d'inscription : 07/07/2012
Age : 67
Localisation : Fontaine de Vaucluse
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