A Dijon - poème en prose (?)
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A Dijon - poème en prose (?)
Lundi, je suis retourné en cours - les vacances étaient finies. En voyant Dijon sous le soleil - ses blanches places marmoréennes, ses rues sombres et tortueuses -, il m'est venu l'idée d'écrire un texte à la gloire de Dijon. Et, d'un impulsion dionysiaque, je rédigeai ceci...
Insomnie – quelque chose d’indéfinissable m’empêche de dormir. Chaleur ? Fébrilité ? Je ne sais pas. Attrapant à tâtons mon portable, je regarde l’heure. 1h 48. Plus que quatre heures environ avant la levée du jour. Je regarde à travers ma fenêtre – j’ai oublié de la fermer hier soir. Le ciel est noir, les lumières sont éteintes. Le silence règne sur la cité – pas un seul bruit ne me parvient. Trop tôt pour les oiseaux de nuit – humains ou ailés. Je tente de somnoler – réussis.
Quelques heures après, le trille aigu d’un oiseau déchire soudain cette quiétude. Son chant harmonieux commence à s’élever – mais, avant qu’il ait pu s’envoler et retomber en cascades de notes, il est couvert par le bruit infernal des premières voitures de la journée. J’ouvre les yeux. Derrière ma fenêtre, le ciel est bleu – mais probablement les fenêtres orientées vers l’Ouest ne montrent-elles que les ténèbres. La cinquième heure sonne à un clocher voisin – je décide de me lever.
Deux heures et demie plus tard environ, je suis dans le bus, seul dans la cohue. A côté de moi, l’un des mes amis écoute tranquillement de la musique. Moi, je médite. Vingt minutes s’écoulent. Nous descendons. Dehors, le ciel est bleu immaculé. Les serpents de lumière du soleil commencent à ramper le long des toits. Nous dépassons les grimaçantes gargouilles d’une église gothique. Éblouissement – le jaune fanal des cieux est en face de nous. Puis nous plongeons dans l’ombre des ruelles tortueuses.
Cinq cent mètres plus loin – devant le lycée. Nous saluons nos amis. Sonnerie annonçant le début des cours – il est 8h. Nous entrons dans l’ancien monastère. Ce matin, économie. Intérêt. Mathématiques. Ennui. Midi vient ; fin des cours.
Je remonte chez moi pour manger, le frais vent d’Est dans mon dos. Animation de la ville grouillante. Charme méridional des rues aux murs colorés. Blancheur des pavés des vastes places. Ombre des maisons hautes, lorgnant passivement les passants. Soudain, le vacarme de la cité s’arrête durant un instant fragile – une seconde, ou peut-être plus. Puis le vent tourne. Apporte à mes oreilles le pandémonium des travaux. Ronflements des marteaux piqueurs. Cris des ouvriers s’affairant encore malgré l’heure. Par-dessus ce chaos sonore, les sirènes des pelleteuses, des bulldozers et des camions. Le chant rythmé de la ville reprend.
À la maison. Thon et pâtes. Roquefort. Pas de fruits. Repas simple et rapide. Ensuite, il est l’heure de repartir – prends le bus. Lis en attendant d’arriver à mon arrêt. Descends au même endroit que ce matin – accompagné de la même personne. Sans attendre qui que ce soit, nous rentrons par derrière le lycée. Cours de Français. Puis d’Anglais.
Une courte heure de trou – la passons dans un petit parc. Froideur de la pierre d’un vieil amphithéâtre. Bruissement du vent dans les haies. Devant nous, un bassin vide ; plus loin dans cette direction, le Conservatoire – horrible ruche cyclopéenne. Lorsque l’heure s’achève, rentrons au lycée.
Il est 17h – dernier cours de la journée ; Accompagnement Personnalisé – autre nom de la permanence. Hurlement. Jeu. Énervement du professeur. Son soulagement lorsque l’ultime sonnerie retentit – plus claire et forte même que la liesse de la classe en délire.
Je reprends la route de chez moi – seul. À l’intérieur du bus se presse la foule. Pourtant trouvé-je une place. Me remets à lire. À mesure que les arrêts défilent, le véhicule se désemplit. Moi-même finis par le quitter, manquant de trébucher sur le sol craquelé par des travaux dont le but ne nous est même pas connu. Tourne le coin d’une rue, devant un restaurant miteux. À ma gauche, le soleil descend vers l’Ouest, langoureux. La chaleur diminue. L’Est s’assombrit. Peu après, je suis à la maison. Salue ma mère. Monte dans ma chambre travailler en attendant le repas.
Nous dînons à 19h. Après que j’ai débarrassé la table, je m’accorde quelques instants de détente – allume l’ordinateur. Envie soudaine d’écrire un texte sur Dijon, ma ville – commence à rédiger cela :
Insomnie – quelque chose d’indéfinissable m’empêche de dormir. Chaleur ? Fébrilité ? Je ne sais pas. Attrapant à tâtons mon portable, je regarde l’heure. 1h 48. Plus que quatre he…
Insomnie – quelque chose d’indéfinissable m’empêche de dormir. Chaleur ? Fébrilité ? Je ne sais pas. Attrapant à tâtons mon portable, je regarde l’heure. 1h 48. Plus que quatre heures environ avant la levée du jour. Je regarde à travers ma fenêtre – j’ai oublié de la fermer hier soir. Le ciel est noir, les lumières sont éteintes. Le silence règne sur la cité – pas un seul bruit ne me parvient. Trop tôt pour les oiseaux de nuit – humains ou ailés. Je tente de somnoler – réussis.
Quelques heures après, le trille aigu d’un oiseau déchire soudain cette quiétude. Son chant harmonieux commence à s’élever – mais, avant qu’il ait pu s’envoler et retomber en cascades de notes, il est couvert par le bruit infernal des premières voitures de la journée. J’ouvre les yeux. Derrière ma fenêtre, le ciel est bleu – mais probablement les fenêtres orientées vers l’Ouest ne montrent-elles que les ténèbres. La cinquième heure sonne à un clocher voisin – je décide de me lever.
Deux heures et demie plus tard environ, je suis dans le bus, seul dans la cohue. A côté de moi, l’un des mes amis écoute tranquillement de la musique. Moi, je médite. Vingt minutes s’écoulent. Nous descendons. Dehors, le ciel est bleu immaculé. Les serpents de lumière du soleil commencent à ramper le long des toits. Nous dépassons les grimaçantes gargouilles d’une église gothique. Éblouissement – le jaune fanal des cieux est en face de nous. Puis nous plongeons dans l’ombre des ruelles tortueuses.
Cinq cent mètres plus loin – devant le lycée. Nous saluons nos amis. Sonnerie annonçant le début des cours – il est 8h. Nous entrons dans l’ancien monastère. Ce matin, économie. Intérêt. Mathématiques. Ennui. Midi vient ; fin des cours.
Je remonte chez moi pour manger, le frais vent d’Est dans mon dos. Animation de la ville grouillante. Charme méridional des rues aux murs colorés. Blancheur des pavés des vastes places. Ombre des maisons hautes, lorgnant passivement les passants. Soudain, le vacarme de la cité s’arrête durant un instant fragile – une seconde, ou peut-être plus. Puis le vent tourne. Apporte à mes oreilles le pandémonium des travaux. Ronflements des marteaux piqueurs. Cris des ouvriers s’affairant encore malgré l’heure. Par-dessus ce chaos sonore, les sirènes des pelleteuses, des bulldozers et des camions. Le chant rythmé de la ville reprend.
À la maison. Thon et pâtes. Roquefort. Pas de fruits. Repas simple et rapide. Ensuite, il est l’heure de repartir – prends le bus. Lis en attendant d’arriver à mon arrêt. Descends au même endroit que ce matin – accompagné de la même personne. Sans attendre qui que ce soit, nous rentrons par derrière le lycée. Cours de Français. Puis d’Anglais.
Une courte heure de trou – la passons dans un petit parc. Froideur de la pierre d’un vieil amphithéâtre. Bruissement du vent dans les haies. Devant nous, un bassin vide ; plus loin dans cette direction, le Conservatoire – horrible ruche cyclopéenne. Lorsque l’heure s’achève, rentrons au lycée.
Il est 17h – dernier cours de la journée ; Accompagnement Personnalisé – autre nom de la permanence. Hurlement. Jeu. Énervement du professeur. Son soulagement lorsque l’ultime sonnerie retentit – plus claire et forte même que la liesse de la classe en délire.
Je reprends la route de chez moi – seul. À l’intérieur du bus se presse la foule. Pourtant trouvé-je une place. Me remets à lire. À mesure que les arrêts défilent, le véhicule se désemplit. Moi-même finis par le quitter, manquant de trébucher sur le sol craquelé par des travaux dont le but ne nous est même pas connu. Tourne le coin d’une rue, devant un restaurant miteux. À ma gauche, le soleil descend vers l’Ouest, langoureux. La chaleur diminue. L’Est s’assombrit. Peu après, je suis à la maison. Salue ma mère. Monte dans ma chambre travailler en attendant le repas.
Nous dînons à 19h. Après que j’ai débarrassé la table, je m’accorde quelques instants de détente – allume l’ordinateur. Envie soudaine d’écrire un texte sur Dijon, ma ville – commence à rédiger cela :
Insomnie – quelque chose d’indéfinissable m’empêche de dormir. Chaleur ? Fébrilité ? Je ne sais pas. Attrapant à tâtons mon portable, je regarde l’heure. 1h 48. Plus que quatre he…
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
Re: A Dijon - poème en prose (?)
Poème en prose, ça se discute mais c'est pas mal ^^
(seulement pas mal, puisqu'hier j'ai lu, en cours de français un poème en prose également sur Dijon (ma ville natale ) d'Aloysius Bertrand (la ronde sous les toits) et qu'il était vraiment magnifique ! )
Donc je suis désolée, j'ai pas beaucoup d'objectivité ^^
(seulement pas mal, puisqu'hier j'ai lu, en cours de français un poème en prose également sur Dijon (ma ville natale ) d'Aloysius Bertrand (la ronde sous les toits) et qu'il était vraiment magnifique ! )
Donc je suis désolée, j'ai pas beaucoup d'objectivité ^^
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: A Dijon - poème en prose (?)
C'est marrant : je suis passé tout à l'heure dans la rue Aloysius Bertand.
Que ce soit pas mal me semble déjà bien, pour un texte comme celui-ci.
Donc je ne suis pas vexé
Moi ne suis né à Bourg-la-Reine, en région parisienne, mais il n'empêche que je me sens plus chez moi à Dijon qu'en Île de France.
Que ce soit pas mal me semble déjà bien, pour un texte comme celui-ci.
Donc je ne suis pas vexé
Moi ne suis né à Bourg-la-Reine, en région parisienne, mais il n'empêche que je me sens plus chez moi à Dijon qu'en Île de France.
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
Re: A Dijon - poème en prose (?)
J'ai retrouvé ce que je voulais dire !
Je ne l'ai trouvé ''que'' pas mal, parce que je trouve qu'il n'est pas "à la hauteur" de tes autres textes. Tu joues moins sur les mots je trouve
Je ne l'ai trouvé ''que'' pas mal, parce que je trouve qu'il n'est pas "à la hauteur" de tes autres textes. Tu joues moins sur les mots je trouve
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: A Dijon - poème en prose (?)
En fait, je voulais faire un truc un peu moins compliqué - pas avec de mots que seuls quelques esthètes utilisent encore ou encore des subjonctifs imparfait employés comme conditionnel.
Je voulais que cela ne fût pas complexe au point de décourager des gens - le texte se trouvât-il à leur portée et en eussent-ils quasiment achevé la lecture. Et il m'a été conseillé par mainte personne de me simplifier.
Après, ça a toujours un côté un peu sectaire et ésotérique donc ça peut être sympa. ^^
Je voulais que cela ne fût pas complexe au point de décourager des gens - le texte se trouvât-il à leur portée et en eussent-ils quasiment achevé la lecture. Et il m'a été conseillé par mainte personne de me simplifier.
Après, ça a toujours un côté un peu sectaire et ésotérique donc ça peut être sympa. ^^
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
Re: A Dijon - poème en prose (?)
poème en prose? texte en apnée que j'ai lu. mazette! (je reprends mon souffle) que d'images, que de visions, de flashs...
j'ai pas lu trucmuch bertrand, donc me voilà vierge de toute influence et donc, voilà mon avis perso : époustouflant. heu... je trouve
j'ai pas lu trucmuch bertrand, donc me voilà vierge de toute influence et donc, voilà mon avis perso : époustouflant. heu... je trouve
Re: A Dijon - poème en prose (?)
Merci ! Le but était effectivement cela : donner une impression d’essoufflement - seule la nuit peut arrêter la ville de grouiller et de résonner ; et encore. C'est pour cela que j'ai utilisé le présent de narration : il me paraissait plus approprié pour rendre cet effet. C'est pour cela que, si je devais conseiller une musique à écouter en le lisant, je conseillerais les litanies de Jehan Alain (compositeur) moderne ; on y retrouve un peu le thème de la ville, avec ses rues grouillantes, ses tours cyclopéennes, "l’éléphantiasis de la pierre qui grimpe et s'étale partout" (citation de Lovecraft). Bon, les litanies sont quand même bien plus sombres que mon modeste texte ; c'est une musique assez ténébreuse. Mais peut-être ne pouvait-il guère naître à l'orgue de choses heureuses à cette époque d'entre les guerres ?
Merci encore !
(Au fait, j'ai commencé à regarder Gahilila (j'ai un doute sur l'orthographe :?ce mot)
Merci encore !
(Au fait, j'ai commencé à regarder Gahilila (j'ai un doute sur l'orthographe :?ce mot)
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
Re: A Dijon - poème en prose (?)
gahila j'écoute ton lien
edit : suite de courtes invocations... il porte bien son titre ce morceau.
j'ai un pote organiste depuis longtemps. 5 claviers, sans compter celui des pieds, ça doit pas être évident de dompter tant de touches.
edit : suite de courtes invocations... il porte bien son titre ce morceau.
j'ai un pote organiste depuis longtemps. 5 claviers, sans compter celui des pieds, ça doit pas être évident de dompter tant de touches.
Dernière édition par extialis le Sam 17 Mar - 11:49, édité 1 fois
Re: A Dijon - poème en prose (?)
(tu joues sur un orgue comme ça, toi aussi ?!)
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: A Dijon - poème en prose (?)
Franchement, à mon niveau, ça va - encore qu'il y ait pas mal de pédalier (c'est le nom clavier des pieds). Les Litanies, c'est deux-trois ans au-dessus de mon niveau. Moi, j'en suis à Bach, Balbastre et les autres Franaçsi du XVIIème/XVIIIème. Faudrait que je demande à mon prof s'il peut pas me donner un peu de moderne comme ça... J'aime bien les pleins-jeu et les grands-jeux...
Et le mec-là est le meilleur organiste de France (et l'un des meilleurs dans la monde), donc je crois que je vais faire de longues dents avant de pouvoir jouer comme lui ^_^
Et le mec-là est le meilleur organiste de France (et l'un des meilleurs dans la monde), donc je crois que je vais faire de longues dents avant de pouvoir jouer comme lui ^_^
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
Re: A Dijon - poème en prose (?)
Okay. Je penserai à toi Jeudi alors, je vais voir un des plus bel orgue d'Europe (il parait) - celui de Aachen (heu Aix la chapelle je crois)
mathmatha- Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 28
Re: A Dijon - poème en prose (?)
L'Allemagne, c'est quand même la patrie des Grands : Bach, Buxtheude, Pachelbel... Les orgues y sont excellents. (Les organistes ausi paraît-il ; ils sont payés, d'ailleurs - contrairement aux Français.)
Nous, on a aussi de bons trucs mais peu de choses valent Bach, moi je dis ^^
Nous, on a aussi de bons trucs mais peu de choses valent Bach, moi je dis ^^
Oorgan- Date d'inscription : 23/01/2012
Age : 27
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