Je n'ai d'écrivain que le nom...
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Je n'ai d'écrivain que le nom...
Voilà, je reviens enfin, pas pour longtemps j'imagine, à cause du travail que nous avons à faire en ce moment. Mais je tiens à montrer à tous que je suis encore en vie, d'une part, et d'une autre, que j'écris toujours avec ardeur et bonheur, ces mots qui restent en suspension dans l'air autour de moi, et ces maux qui restent toujours au plus profonds de mon cœur pour nourrir au mieux mes écrits.
Cela me fait plaisir, vraiment, alors voilà un petit texte, un essai encore une fois.
Cela me fait plaisir, vraiment, alors voilà un petit texte, un essai encore une fois.
Je n'ai d'écrivain que le nom...
Je ne suis écrivain que de nom, un plaisir que je me dois d’honorer, un déplaisir à la hauteur de cet art. Après tout je ne suis qu’un malheureux homme à qui l’inspiration est venue, piqué par le moustique de la littérature. Malgré cela, la littérature pour moi ne porte pas la signature de l’art. C’est triste, car je ne deviens sur l’instant qu’un oiseau malheureux à qui on a volé les ailes. Mais attention, depuis toujours, je le sais, les écrivains ont fait de la grande littérature : ainsi ont-ils retranscrit la beauté dans l'Art. Mais que suis-je pour ma part à part un navigateur perdu parmi l’océan des mots, l’océan regorgeant de mots dont je ne connais pas le sens ?
Ne vaut-il pas mieux l’éviter, cet astre qui emporte tout en lui, qui inspire certain, qui en détruit d’autres ? Dans les deux cas c’est une aspiration dans des méandres profonds, soit car on se laisse dominer, soit car on se débat. L’auteur en tant qu’il est artiste se doit de se débattre et de se laisser porter en même temps. Cette situation est la seule manière véritable de s’en sortir, Ô fripon petit esprit de la littérature.
Je ne suis rien de plus que ce navigateur perdu en mer.
J’éclate en sanglots, des pleurs longs et difficiles qui ne me permettent qu’une chose : voir encore une fois ce que je n’atteints pas. Parce que, écoute bien, la perfection n’existe pas, et pourtant tout vrai écrivain voudrait l’atteindre. Ce qui m’écarte de ces êtres grands est justement mon désir d’écrire sans dépasser l’impossible ; je sais que la perfection est impossible à toucher, et c’est ainsi que je vivrais mes écrits, sachant que je ne serai jamais un autre.
Il y a l’Art, et il y a mon art.
J’illuminerai de mon mieux les grands cercles si parfaits du fantastique. En revanche, il est certain que nous avons tous un maître à qui l’on doit tout, un maître qui n’a pas conscience de ce qu’il a réveillé en nous. Sans mentir je lui dois tout, mon esprit, ma plume, ma soif de connaissance sur ce monde créé, à moi de tout faire pour honorer au mieux ce qui paraît aujourd’hui n’être qu’une plume sur des contrées légendaires. J’ai longtemps chevauché ces chevaux fabuleux sur la Terre du Milieux, j’ai côtoyé avec merveille les grands de ce monde qui ne sont que papier dans l’autre vie. Nul doute que les films furent également de la partie, excusez-moi, puristes et sensibles, je ne suis qu’un rêveur. On ferait une citrouille de mes écrits que cela ne les détruirait pas à mes yeux.
Une citrouille ? La belle affaire ! Peut-être n’ai-je que peu de considération pour mes écrits finalement… ainsi honte à moi, qui transpire la folie. Je l’ai dis, je n’ai d’écrivain que le nom. Parfois on me dit que je ne crois pas assez en moi, parfois on me dit que j’ai laissé la carte de l’As en préférant prendre celle du Roi. Peu importe ! Le jeu détermine la valeur ! Disons que je ne jouerai pas à la bataille mais à la belotte ce soir. Ainsi, Ô pouvoir suprême, je me ferai un plaisir de jouer à l’atout, au moins trois des quatre As ne seront pour moi que des Dames. Ainsi je serai le vainqueur d’un match qui semblait perdu.
Alors des citrouilles, pensez-vous, ce n’est pas bien grave au milieu de tout cela.
J’économise ma salive sur les grands jeux qui existent parce que ce n’est pas dans ce genre de métaphores que je suis le meilleur, et puis ce n’est pas ce genre de métaphores qui provoquent en moi les frissons parfaits d’un jour sur mon œuvre.
La littérature a ses petits secrets, ses petits mouchoirs qu’elle appose sur elle comme pour fuir les regards de ceux qui veulent l’atteindre au niveau le plus bas. C’est ainsi que, depuis des années, j’essaie d’écarter ces mouchoirs, et je ne vois rien, je ne suis que l’écolier qui demande à son maître ce qu’il faut faire pour se corriger. Comme à lui on me dit qu’il faut persévérer et travailler. Après dix ans de persévérance, après dix ans de travail, ne serait-il pas temps pour moi de trouver les réponses ?
J’aimerai donner la foi à des gens comme elle me fut donnée avant cela. Ne pas simplement rester là à savourer la connaissance de mon monde. Je ne m’éclaire pourtant pas, je vous assure. Peut-être suis-je cette petite luciole qu’on ne voit que rarement les soirs de printemps ? Mais qu’est donc cette lumière face à celle de ce Molière incroyable dont le phare resplendit sur chaque esprit tour à tour ? Face à ce Tolkien, qui est ce géant de la littérature fantastique, torrent de lumière céleste qui s’est transformé en farfadet pour nager dans les recoins de mon esprit. Il vaque à faire de moi ce que je ne serai jamais. Triste sort pour un tel monarque. J’aimerai le libérer pour qu’il ne perde pas son temps.
Mon œuvre est éclatée, c’est ainsi qu’elle doit être, comme mon esprit. En cela elle est loin de la perfection attendue, et tant mieux. Imaginons seulement que ce filon merveilleux qu’est mon esprit doit survivre au temps grâce à mes écrits, je veux qu’on dise que j’étais le plus imparfait écrivain que cette terre aies portée.
Mais qu’un jour l’on suppose que je ne suis pas l’architecte de mes livres, que je ne suis pas le peintre qui a montré ces décors oniriques, et même mort je bannirai tout ce pourquoi j’ai travaillé, ivre de toute l’injustice que le monde a un jour connu. Je ne serai plus ce que je suis, diable de la création, car tout mon pouvoir aura été absorbé par des mots vains, semblant n’être que des paroles jeté sur un feu qui n’attendait que ce mouvement pour s’allumer. J’aurai l’impression d’avoir vécu pour mourir même en mon âme.
Même faible, même semblable à cette petite luciole, tout ce que j’écris doit me revenir un jour. Pour l’heure, c’est au lecteur d’en faire son univers.
Dernière édition par Le sombre minuit le Ven 20 Jan - 13:29, édité 2 fois
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
wow! pas mal. jamais je pourrai explorer les méandres de mon esprit aussi parfaitement. et surtout les expliquer. bravo
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
Ouaw..
J'adore. Très bien exprimée!!!!
J'adore. Très bien exprimée!!!!
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
Bien exprimé, je ne sais pas, en tout cas je ne montre que ce je ressens, et je me plonge au mieux dans l'écriture pour me décrire. C'est elle qui me fonde, alors autant que je nage dans les mots pour essayer d'exprimer tour à tour ce qui fait de moi ce que je suis, et ce que j'aimerai être par la suite. Mais si jamais des choses ne sont pas assez précises, si jamais mon texte n'est qu'un capharnaüm de trucs et bidules, il me faudrait ranger cela. Alors, hissez les voiles moussaillons ! Je pars ce soir ! J'ai à faire dans les Contrées Inconnues ! ^^
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
Ce qui m'a surtout plus c'est qu'on a l'impression que le texte est mature..
J'écoute les prètres
J'écoute les prètres
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
J'espère que ce duel était fascinant, j'aurai aimé être là, vraiment, mais j'étais occupé sur une bataille à la Plaine d'Elidor !
Je ne sais pas si je suis mature, mais disons que j'ai forgé mes idées de mieux en mieux. Et puis je suis à la fac, j'espère être un peu mature quand même ! ^^
Je ne sais pas si je suis mature, mais disons que j'ai forgé mes idées de mieux en mieux. Et puis je suis à la fac, j'espère être un peu mature quand même ! ^^
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
J'ai envie de répondre à cet "essai" à ma façon. Ceci est un extrait du début d'un roman actuellement à l'étude chez un éditeur éventuel, avec pronostique favorable : le personnage qui rédige ce texte est plus que centenaire et rédige une lettre dont le destinataire (la) n'est probablement plus de ce monde.
..." Construire lentement ce que l’on voudrait dire, dans le silence nocturne des longues insomnies ; pensées vagues ponctuées sur l’instant par le pic des sensations. Cela reste inconscient, au sein d’un climat de passion, de ferveur, de mélancolie, le domaine réservé du rêve.
Un jour, ce jour, tout bascule, on écrit ; pénétrant dans l’irréel ; un lieu d’abstraction, le règne du virtuel.
Écrire : aboutissement d’un long cheminement de l’esprit. Acte grave, irréversible qui compromet. C’est aussi une action dont la directivité vous échappe, le texte, sous la plume, comme dans une spirite séance d’écriture automatique, prend vie, autorité, autonomie.
Lorsque j’écris (à l’âge maintenant atteint, cela devient ma quasi unique occupation), très vite se rebellent ma pensée et son affirmation. Elles sont et disent. Étrangères, elles veulent m’ignorer !
Au niveau de la seule expression, rapidement s’installe l’équivoque. En effet, je prend une ou plusieurs lettres dans l’alphabet que me propose ma culture : ce sont des graphismes abstraits auxquels une convention autoritaire mais consensuelle a conféré deux qualités : l’imagerie et la sonorité. Ce ne sont que des clefs, celles d’un code qui va ordonner et structurer le mot ; c’est un parcours initiatique.
Tout autant, le mot est fruit d’une autre convention, versatile, variable, éphémère et géopolitique, celle du sens ; signifiant, signifié ? Lui aussi est code et clef. Objet savant, sévèrement gouverné s’il est écrit ; vulgaire, familier, toléré dans ses a peu près s’il est dit, variable dans le temps !
Ces clefs sont de peur et d’angoisse ; elles ouvrent les portes de la pensée. Vecteurs exprimant la communication, comprenez bien que les mots ont cet aspect terrifiant du définitif et de l’irréversible et que par l’artifice qui les a conçus ils nous font autre. Que dire des architectures qui construisent et sous-tendent les propositions, les phrases, les paragraphes ; si subtiles qu’elles en peuvent modifier le sens dans l’éclair d’une virgule ou d’un point de suspension... Chaque vocabulaire, chaque langage n’est qu’un concept kabbalistique !
..." Construire lentement ce que l’on voudrait dire, dans le silence nocturne des longues insomnies ; pensées vagues ponctuées sur l’instant par le pic des sensations. Cela reste inconscient, au sein d’un climat de passion, de ferveur, de mélancolie, le domaine réservé du rêve.
Un jour, ce jour, tout bascule, on écrit ; pénétrant dans l’irréel ; un lieu d’abstraction, le règne du virtuel.
Écrire : aboutissement d’un long cheminement de l’esprit. Acte grave, irréversible qui compromet. C’est aussi une action dont la directivité vous échappe, le texte, sous la plume, comme dans une spirite séance d’écriture automatique, prend vie, autorité, autonomie.
Lorsque j’écris (à l’âge maintenant atteint, cela devient ma quasi unique occupation), très vite se rebellent ma pensée et son affirmation. Elles sont et disent. Étrangères, elles veulent m’ignorer !
Au niveau de la seule expression, rapidement s’installe l’équivoque. En effet, je prend une ou plusieurs lettres dans l’alphabet que me propose ma culture : ce sont des graphismes abstraits auxquels une convention autoritaire mais consensuelle a conféré deux qualités : l’imagerie et la sonorité. Ce ne sont que des clefs, celles d’un code qui va ordonner et structurer le mot ; c’est un parcours initiatique.
Tout autant, le mot est fruit d’une autre convention, versatile, variable, éphémère et géopolitique, celle du sens ; signifiant, signifié ? Lui aussi est code et clef. Objet savant, sévèrement gouverné s’il est écrit ; vulgaire, familier, toléré dans ses a peu près s’il est dit, variable dans le temps !
Ces clefs sont de peur et d’angoisse ; elles ouvrent les portes de la pensée. Vecteurs exprimant la communication, comprenez bien que les mots ont cet aspect terrifiant du définitif et de l’irréversible et que par l’artifice qui les a conçus ils nous font autre. Que dire des architectures qui construisent et sous-tendent les propositions, les phrases, les paragraphes ; si subtiles qu’elles en peuvent modifier le sens dans l’éclair d’une virgule ou d’un point de suspension... Chaque vocabulaire, chaque langage n’est qu’un concept kabbalistique !
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
C'est tellement vrai, cette façon de retranscrire le mot et son sens lorsqu'il est lié à d'autres. En l'occurrence ici à des merveilleuses pensées, à celles qui remplissent les romans - et les bons s'il vous plait ! - je suis impressionné. Le point, la virgule, et surtout les points de suspension sont si importants qu'ils régissent un texte parfois plus que les mots, je dois l'avouer.
Très bel extrait donc, qui éblouit l'esprit par sa précision.
Très bel extrait donc, qui éblouit l'esprit par sa précision.
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
@Le sombre minuit: Je pense que tu es du moins un minimum matûre...!
Ca serais dommage que tu ne soit pas à ton age
Bonne soirée... (=
Ca serais dommage que tu ne soit pas à ton age
Bonne soirée... (=
Margaux1999- Date d'inscription : 01/06/2011
Age : 25
Localisation : Poudlard.
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
Nous avons tous nos stades Margaux, les uns voient, les autres regardent. J'espère être quelqu'un qui voit, je ne serai alors pas mature inutilement.
(Attention, la "mâture", c'est l'ensemble des mâts d'un navire, "mature" ne prend pas d'accent circonflexe sur le "u", ce n'est pas comme "mûre". Être mature, les fruits sont à maturité... voilà pour le point d'orthographe. ^^)
(Attention, la "mâture", c'est l'ensemble des mâts d'un navire, "mature" ne prend pas d'accent circonflexe sur le "u", ce n'est pas comme "mûre". Être mature, les fruits sont à maturité... voilà pour le point d'orthographe. ^^)
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
"ainsi ils ont créé l’art ", plutôt "ainsi ont-ils créé l'art"
"ainsi ils ont créé l’art dans toute sa beauté"; la beauté est l'objet de l'art, non l'art lui-même. Un tableau fait avec art est beau, mais non pas l'art lui-même du peintre
"c’est une aspiration dans des méandres profonds", image redondante et stéréotypée
"Je ne suis rien de plus que ce navigateur perdu en mer.": stéréotype
"ainsi honte à moi, qui transpire la folie": la folie se transpire-t-elle ?
"ce filon merveilleux qu’est mon esprit ": narcissisme déplacé, même si ironique
"ainsi ils ont créé l’art dans toute sa beauté"; la beauté est l'objet de l'art, non l'art lui-même. Un tableau fait avec art est beau, mais non pas l'art lui-même du peintre
"c’est une aspiration dans des méandres profonds", image redondante et stéréotypée
"Je ne suis rien de plus que ce navigateur perdu en mer.": stéréotype
"ainsi honte à moi, qui transpire la folie": la folie se transpire-t-elle ?
"ce filon merveilleux qu’est mon esprit ": narcissisme déplacé, même si ironique
posidonius- Date d'inscription : 20/01/2012
Re: Je n'ai d'écrivain que le nom...
Effectivement, "ont-ils" passe mieux.
Pour l'art, c'est vrai qu'il y a une réflexion dessus, j'essaierai de m'en souvenir, merci.
Le cliché est une figure de style en lui-même. Il permet au lecteur de se représenter quelque chose qu'il connaît très bien. Maintenant, je sais que cela peut paraître redondant.
Je pense que "transpirer la folie", c'est comme une hyperbole. Je sais que l'on ne peut pas transpirer la folie, vraiment, mais bon...
Oui, c'est un peu narcissique, je suis d'accord... je devrais pas. Mais enfin, quand je lis Hemingway, il s'est basé sur le mensonge et le narcissisme, ce que je déteste. Pourtant c'est un grand écrivain. En revanche, je ferai attention à ce que j'écris dans cette branche là, désolé.
Merci pour ton aide.
Pour l'art, c'est vrai qu'il y a une réflexion dessus, j'essaierai de m'en souvenir, merci.
Le cliché est une figure de style en lui-même. Il permet au lecteur de se représenter quelque chose qu'il connaît très bien. Maintenant, je sais que cela peut paraître redondant.
Je pense que "transpirer la folie", c'est comme une hyperbole. Je sais que l'on ne peut pas transpirer la folie, vraiment, mais bon...
Oui, c'est un peu narcissique, je suis d'accord... je devrais pas. Mais enfin, quand je lis Hemingway, il s'est basé sur le mensonge et le narcissisme, ce que je déteste. Pourtant c'est un grand écrivain. En revanche, je ferai attention à ce que j'écris dans cette branche là, désolé.
Merci pour ton aide.
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