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Papigeo
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Message par Dean_Moriarty Mer 9 Nov - 3:43

Voilà le debut d'une idée de récit. Je veux écrire une autobiographie fictive. Dites moi ce que vous en dites... Idea


Je connaissais Clarence depuis six mois quand je suis rentré chez lui pour la première fois. Il vivait avec son père dans une petite maison sur Aberdeen Street, à une petite flopée de rues de chez moi.
Ce jour là, on avait trainé une bonne partie de l’après midi au Summerfield Park et Clarence m’avait invité à gouter sa tambouille. J’avais accepté et j’entrais donc dans une petite bicoque à la décoration caribéenne de rigueur dans une famille jamaicaine. Son père rentra une heure plus tard et nous trouva dans la cuisine.

Lewis Christie était un grand bonhomme à l’allure débonnaire, une moustache blanche barrait son visage et trahissait de par sa couleur l’âge qu’il devait avoir.
Il s’est amené près de moi et m’a tendu la main, jamais vu une paluche de cette taille, il me souhaita la bienvenue chez lui, et partit s’assoir au salon, dans son rockin’chair.
Il était ouvrier pour BSA Guns, et toute la sainte journée, il soudait et assemblait des fusils
Il disait toujours qu’en tant que jamaïcain, c’était mieux d’avoir une arme en main que d’être à l’autre bout du canon.
Clarence nous prépara un Brown chicken, sa spécialité qu’il disait.

Le repas terminé, Lewis se leva de table et mis en route son vieux phonographe. Après une série de petits craquements dus au diamant sur le vinyle, le son assez strident d’une guitare lointaine se fit entendre.
Un rythme strict, régulier et bizarrement chaloupé. La voix d’un homme vint l’accompagner, avec dans son timbre une plainte clairement assumée. La voix d’un type qui te raconte ses problèmes en les prenant à bras le corps, expulsant sa rage en les chantant.C'était Robert Johnson.
Le vieux Lewis commença à opiner du chef à chaque coup sur la guitare, il écoutait avec délectation cette musique qui semblait le posséder.
Il ferma les yeux quelques secondes et sourit béatement. La chanson se termina, il éteignit son tourne-disque.
J’avais jamais entendu un truc pareil, le rythme me resta en tête encore quelques instants. En vérité, il ne m’a jamais vraiment quitté.
Puis s’en suivit un récit de la vie de ce bluesman du Mississippi, qui d’après la légende aurait pactisé avec le diable, qui en échange de son âme, lui aurait permis de devenir un virtuose de la six cordes.

Cette histoire s’encra si fort en moi que quelques années plus tard, j’aurais à mon tour l’impression de conclure un drôle de marché.

Ce soir là, en rentrant chez moi, je me suis rué sur le phonographe et la collection de disque de mes parents. À mon grand désespoir il n’y avait rien de comparable à ce que possédait Lewis mais je dois dire que ces vinyles m’ont permis de me forger une oreille correcte. Mes parents étaient plutôt branchés country : Willie Nelson, Chet Atkins ou The Everly Brothers.

Tous les soirs de cet automne 1960, je suis retourné écouter le blues du vieux Lewis et un jour il me raconta sa vie, Il avait foutu le camp de son île en septembre 1936 quand elle était encore une colonie de l’Empire. Bien décidé à se faire une place, il avait embarqué dans un radeau de fortune direction la Caroline du Nord.il avait 26 ans. Arrivé là bas, il ne trouva rien d’intéressant, le spectre du krach boursier de 1929 était encore trop présent pour faire marcher l’économie locale. Il travailla dans une ferme en cumulant les emplois d’ouvrier agricole et de gardien. Le fermier était content de lui et le payait correctement. Bref, sept mois plus tard il avait assez d’argent pour se payer une voiture et il taillait la route en ligne droite vers le grand ouest, là où du travail l’attendait. Il posa ses bagages à San Francisco et il aida à la fin du chantier du Golden Gate.
Et comme il paraissait en veine, le destin décida de mettre sur sa route la belle Martha. Une jeune cuisinière originaire de la Barbade. Ils se marièrent et s’installèrent peu après dans une petite maison sur Mission Street dans le quartier Excelsior. Clarence y est né, la même année que moi, en 1943.
Malheureusement l’accouchement fut difficile et Lewis du échanger une femme contre un fils.
Il continua de suivre le chemin de sa vie qui le mena en ici, en Angleterre. En ces temps de guerre, il ne lui fut pas difficile de trouver un emploi alors que la production de fusils battait son plein.




( A suivre...si ça vaut le coup)


Dernière édition par Dean_Moriarty le Dim 13 Nov - 22:18, édité 2 fois
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Message par extialis Mer 9 Nov - 7:06

ben je dis que ça vaut le coup, moi. Very Happy une petite phrase insérée dans ce texte, m'intrigue, c'est sans doute pour ça que je voudrai voir où tu veux en venir
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Message par Jafou Mer 9 Nov - 21:26

Intéressant, je suppose que la phrase qui intrigue Extialis est celle qui dit :

"Cette histoire s’encra si fort en moi que quelques années plus tard, j’aurais à mon tour l’impression de conclure un drôle de marché."

La langue est familière, le style presque "country"

La suite jeune homme !
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Message par Dean_Moriarty Ven 11 Nov - 10:36

Merci pour les encouragements!! ça fait très plaisir.

Oui je pense que la phrase intrigante était bien celle là, mais quitte à décevoir du monde, il n'y a là dedans aucun signe d'une quelconque incursion prochaine dans le fantastique, la fantasy ou la SF...

Au fait, Jafou, qu'appelles-tu un style "country"??
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Message par Papigeo Ven 11 Nov - 11:39

Un bon début pour ce texte.

Pour moi une biographie ne peut-être que sur une personne réelle.
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Message par Jafou Ven 11 Nov - 12:00

Un style Country : Une certaine façon familière de conter les choses, une nonchalance de l'écriture très west rurale, un petit air de banjo sous-jascent. Mais ce n'est qu'une sensation immatérielle probablement très personnelle. Ça éveille des images, des couleurs ...
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Message par Dean_Moriarty Ven 11 Nov - 12:09

ok Jafou, je vois ce que tu veux dire.Je suis très content qu'une musicalité se dégage de ce texte, c'était vraiment l'effet que je voulais.

@papigeo: alors disons plutôt une nouvelle écrite de façon autobiographique...
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Message par Dean_Moriarty Jeu 17 Nov - 4:14

Voici la suite :


Un jour qu’on écoutaient un disque de Howlin’Wolf le vieux et moi, il quitta la pièce et revint quelques instants plus tard avec une guitare dans la main. C’était une Gibson L-1 usée par le temps et les coups. Il la posa contre son phonographe et repartit sans même me décocher un regard. Quand il est revenu il tenait un étui à guitare. Il s’est rassit près de moi et a ouvert l’écrin. Un superbe instrument flambant neuf y reposait. Une autre Gibson, une J-45. Il m’a demandé si je pigeais quelque chose à la musique. Alors je lui ai expliqué que ma mère m’avait mis au solfège et au violon quand j’était gamin. Il me restais quelques trucs de ces années là mais à l’époque je pensais plutôt à aller faire un foot avec mes copains.
Il sourit et posa la L-1 sur mes genoux.
L’apprentissage de l’instrument a été plutôt rapide et à la fin de l’hiver je commençais à me débrouiller. Il faut aussi avouer que Lewis était un sacré bon professeur. Il vivait tellement son blues qu’il me l’expliquait de façon à ce qu’un pauvre anglais de Birmingham puisse comprendre l’essence de cette musique. Coté technique, ça n’est pas compliqué à assimiler. Un rythme ternaire syncopé et une mélodie composée de trois accords. Mais connaitre le blues, ça n’est pas le jouer et il faut une vie pour savoir l’interpréter correctement. Je pense que je devais m’en sortir puisque souvent quand on jouait, Lewis balançait sa tête de plaisir.

Ma relation avec Clarence a commencé à se détériorer au fur et à mesure que je passait du temps chez lui, il était un peu jaloux et ça pouvait se comprendre. Mes parents aussi avait quelques réticences à se que je déserte si souvent la maison. Faut dire que ma moyenne à l’école commençait sérieusement à piquer du nez. Au point qu’un jour, mon père décida qu’il ne serait plus question que je sorte. À ce moment là, Lewis et moi avions un rapport à l’autre tout particulier. Au niveau de la musique, le professeur était devenu exigeant en constatant mes dispositions, mais l’homme me passionnait, son histoire était incroyable et j’apprenait tous les jours avec lui. Quand je lui ai annoncé mon assignation à résidence, il pesta contre mes parents et finalement me fit un merveilleux cadeau. Il me confia sa vieille L-1 en me disant que je n’avais pas besoin de lui rendre.
A la fin de l’année scolaire, mon père du se résigner, je ne reprendrait pas son cabinet de pédiatre. Je me dirigeais plutôt vers la Birmingham Art School accompagné de ce bon vieux Clarence avec qui ça allait beaucoup mieux depuis qu’on se voyait seulement au lycée. J’avais gagné de l’argent en faisant des petits boulots pendant les deux dernières années, que j’avais mis de coté. Assez d’argent pour assumer quelques loyers d’un appartement en centre ville.
Pendant l’été 1960 j’avais un super job chez un disquaire. Je classais et rangeais les vinyles. L’occasion d’écouter encore de la musique. La découverte du son électrique de Chuck Berry finit de me convaincre de laisser tomber l’idée d’une piaule pour la rentrée et de claquer l’argent gagné dans une guitare électrique, un ampli, une belle collection de disques et une platine vinyle.

Ma mère était contente que je reste à la maison, malheureusement pour elle, ce fut de courte durée puisque moins d’un mois après la rentrée à l’université, j’avais rencontré un type dans un cours d’histoire de l’art. Une espèce de doux dingue, on avait parlé musique et il s’est avéré qu’on avait les mêmes goûts.. Quand il a su que je vivais chez mes parents il m’a proposé de vivre chez lui, un vrai numéro le Charlie.


Dernière édition par Dean_Moriarty le Mar 24 Jan - 9:09, édité 1 fois
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Message par extialis Jeu 17 Nov - 7:20

Very Happy
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Message par Jafou Jeu 17 Nov - 12:05

Smile OK, je continue à lire avec plaisir.L'accroche est bonne. Je me dis (très personnel) que sans changer l'atmosphère le vocabulaire pourrait être un peu plus littéraire, le cours du récit légèrement plus rapide et incisif. Attention aux fautes : relis-toi
Exemple : Mes parents aussi avait
Faut dire que ma moyenne je préférerais (il faut dire)
je n’avais pas besoin de lui rendre la lui rendre serait mieux.
[color=red] je ne reprendrait pas son cabinet (s)
en faisant des petits boulots pendant les deux dernières années, que j’avais mis de coté. Inverser les propositions, (on ne met pas de côté les deux dernières années.
Assez d’argent pour assumer quelques loyers (assurer me semble préférable)
de vivre chez lui le premier jour (dès le premier jour.
Aller, la suite !
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Message par julie Jeu 17 Nov - 21:49

J'aime bien aussi, c'est fluide, ça se lit tout seul. J'ai repéré quelques fautes aussi:

Dean_Moriarty a écrit:Voici la suite :


Un jour qu’on écoutaient un disque de Howlin’Wolf le vieux et moi, il quitta la pièce et revint quelques instants plus tard avec une guitare dans la main. C’était une Gibson L-1 usée par le temps et les coups. Il la posa contre son phonographe et repartit sans même me décocher un regard. Quand il est revenu il tenait un étui à guitare. Il s’est rassit près de moi et a ouvert l’écrin. Un superbe instrument flambant neuf y reposait. Une autre Gibson, une J-45. Il m’a demandé si je pigeais quelque chose à la musique. Alors je lui ai expliqué que ma mère m’avait mis au solfège et au violon quand j’était gamin. Il me restais quelques trucs de ces années là mais à l’époque je pensais plutôt à aller faire un foot avec mes copains.


. À ce moment là, Lewis et moi avions un rapport à l’autre tout particulier. Au niveau de la musique, le professeur était devenu exigeant en constatant mes dispositions, mais l’homme me passionnait, son histoire était incroyable et j’apprenait tous les jours avec lui.

A la fin de l’année scolaire, mon père du se résigner, je ne reprendrait pas son cabinet de pédiatre.

=> qu'on écoutait
=> j'étais
=> il me restait
=> j'apprenais
=> mon père dût (avec ou sans l'accent ^^)
=> je ne reprendrais
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Message par Aganticus Mar 13 Déc - 5:10

Et ?
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Message par Dean_Moriarty Mer 14 Déc - 22:31

"Et" je suis un peu trop occupé en ce moment pour me concentrer sur la suite
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Message par Dean_Moriarty Mar 24 Jan - 9:11

suite!! :



C’était un grand blond filiforme et plutôt androgyne. Je me souviens m’être demandé s’il n’avait pas une d’idée derrière la tête en m’invitant à partager son appartement. Mais je l’avais vu plusieurs fois avec des filles de bonnes familles qu’il semblait aimanter, il avait l’air d’aimer leur compagnie. Il s’habillait le plus souvent avec des chemises a jabots et des pantalons en velours ; il en avait de toutes les couleurs. Un jour il est arrivé en classe avec sa guitare, Une Martin D-18 plutôt amochée. Entre deux cours il joua Hobo Blues de John Lee Hooker. Sa voix était plus frêle que celle du bluesman mais il dégageait une assurance folle et son jeu était précis et ciselé. Je n’avais jamais entendu chanter le blues de cette façon. Charlie transpirait la musique dans tout ce qu’il faisait et même quand il vous parlait, il semblait poser ses phrases sur un rythme que lui seul entendait. C’est ce jour là que j’ai pris la décision de m’installer chez lui. Quelque chose me disais que si je voulais progresser en tant que musicien c’est avec Charlie Davies que je devais trainer.

Je débarquais donc chez lui avec mon baluchon et ma guitare un dimanche matin de mars 1961. Il habitait dans un grand duplex assez sombre dans un vieil immeuble sur Colmore Row, pas loin de la cathédrale Saint Philippe. Il m’a fait de la place dans une des pièce ou j’ai pu installer ma platine et un matelas. Je m’y suis vite senti chez moi, nous avions chacun notre chambre et le living était encore spacieux malgré la présence d’un piano. Clarence venait me voir de temps en temps et il en profitait aussi pour acheter de la marijuana à Charlie, qui en vendait un peu aux copains. C’était surtout un gros consommateur. Moi, j’en profitais pour prendre des nouvelles de Lewis.
Je n’avais pas beaucoup d’amis en ce temps là, j’étais plutôt timide et solitaire. Ça a vite changé puisque Charlie avait des visites tous les jours après les cours. Des filles, des musiciens, des artistes et d’autres qui s’autoproclamaient « libres penseurs ». Tout ce beau monde venait pour écouter jouer Charlie, fumer de l’herbe et boire du brandy. La première fois que je l’ai accompagné à la guitare, c’est lui qui me l’a demandé alors qu’on était tous raides, un nuage de fumée opaque au dessus de la tête. Je suis allé chercher ma Gibson et Charlie s’est installé au piano. On a joué Key to the Highway de Big Bill Broonzy, puis il m’a accompagné à l’harmonica sur Good Morning Little Schoolgirls de Sonny Boy Williamson. Après cela, on a improvisé pendant une bonne demi-heure sans se soucier des autres.

Parmi ceux qui nous écoutaient, il y avait Peter Rose. Un trentenaire, célibataire endurci et plutôt vieux jeu. C’était un aristocrate, fils d’un couple de diplomates souvent absent. Il vivait à Coventry dans un énorme cottage de style Tudor. C’était un intellectuel élégant féru de Jazz et de Blues. Il m’a dit qu’il collectionnait les disques et qu’il fallait que je vienne y jeter un coup d’œil. Un jour j’ai donc pris un train pour aller saluer Peter. Il est venu me chercher à la gare de Coventry dans une Pontiac Star Chief que son père avait fait importer des Etats Unis. Il roulait sans permis avec la bénédiction paternelle sans aucune inquiétude. Il faut dire qu’à cette époque, les flics du coin n’allaient surement pas arrêter un jeune homme comme Peter dans une si belle voiture, ou alors simplement pour parler cylindres. Sa maison était une très belle demeure anglaise à la façade couverte de vigne vierge et de lierre. Et le bougre ne mentait pas au sujet de sa collection. Il y avait là au moins cinq cent disques, essentiellement du Blues. Il avait aussi une belle guitare, une Gretsch, je crois. Il m’invita à l’essayer et cinq minutes plus tard il déclara d’un ton très officiel qu’il admirait la façon dont je m’exprimais à travers la musique. J’ai été un peu surpris et je n’ai pas su quoi répondre à part « Merci ». Peter était un de ces gars qui aime faire des rapprochements entre chaque chose et dans le cas présent, il s’efforçait de comprendre ce que les sons qui sortaient de la guitare voulaient raconter. Moi je me disais simplement qu’il aimait philosopher sur tout et n’importe quoi. Cette fois là, je crois lui avoir emprunté une bonne cinquantaine de vinyles. J’étais aux anges à l’idée d’écouter ça attentivement. Je suis parti en autocar en fin d’après midi et je suis rentré à Colmore avec mon trésor sous le bras, impatient de partager ça avec Charlie.

Les semaines suivantes, on a passé tout notre temps libre à travailler ces morceaux, a force d’écoutes. Charlie continuait à voir toute sa cour mais à l’extérieur. Chez nous désormais, seuls les musiciens étaient habilités à entrer. En fin de compte, on cherchait tous les deux la même chose. Ces séances à plusieurs n’étaient ni plus ni moins que des auditions, on cherchait des acolytes pour monter un groupe. Mais mis à part Charlie qui était pianiste, nous ne trouvions que des guitaristes plus ou moins doués.


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Message par extialis Mar 24 Jan - 9:50

tite coquille là :
J’étais aux anges à l’idée d’écouter ça attentivement. Je suis parti en
autocar en fin d’après midi et je suis renter à Colmore avec mon
trésor sous le bras, impatient de partager ça avec Charlie.

sinon, rien d'autre à dire pour ma part. je note quelques noms pour chercher les musiques Laughing. c'est que j'aime bien le blues, moi.
le souci dans ces années là, c'est que la musique américaine n'était pas aussi bien exportée qu'aujourd'hui. ma mère n'en possédait que deux que j'adorai.
tu mets la suite quand tu veux Very Happy
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Message par Dean_Moriarty Mer 8 Fév - 0:28

suite:


Trois semaines plus tard, on était toujours au point mort.
J’allais souvent chez Peter et je lui expliquai nos problèmes. La musique faisait maintenant partie intégrante de moi et de ma personnalité .C’est à ce moment que j’ai commencé à écrire mes propres chansons.
C’était bientôt mon anniversaire et Peter l’avait su, je ne sais pas comment. Un jour il passa à Colmore à l’improviste pour me proposer de le fêter chez lui. Il m’expliqua que de toutes façons, les invitations étaient lancées et qu’il avait du monde à me présenter.

Le 26 juin 1961, ma mère est venue me chercher pour déjeuner à la maison et fêter ma majorité. Là bas, à ma grande surprise une Austin Mini m’attendait, c’était mon cadeau. L’ambiance était bonne et pour une fois mon père n’avait rien à me reprocher. Coté étude, l’école se passait assez bien et mes résultats n’étaient pas mauvais. L’art sous toutes ses formes me passionnait. J’ai découvert beaucoup de choses sur la peinture, j’admirais le travail de lumière de Joseph Turner et de Marc Chagall.
Je suis donc reparti de chez mes parents avec ma nouvelle voiture. Je suis repassé à Colmore pour prendre Charlie et on fila chez Peter à Coventry. Arrivés là bas, les voitures remplissaient déjà le parc du cottage. Et à l’intérieur, ça grouillait de monde. Il y avait bien une centaine de personnes et je devais en connaitre dix au plus. Pourtant, quand Peter m’a présenté tout le monde, personne n’a oublié de me souhaiter mon anniversaire. L’ambiance était incroyable, certains jouaient de la guitare, les filles dansaient dans leur robes trapèze, d’autres discutaient de philosophie autour d’un joint et d’un verre de gin. On s’est assis avec Charlie dans un grand canapé en cuir et un petit gars à lunette m’a tendu un joint. Et puis, une fille est venue me servir une bière. Je me suis détendu et on a commencé à enchainer les verres. C’est la première fois que je buvais autant. J’étais content d’être entouré de tout ce monde et je commençais clairement à m’imbiber. A un moment, j’ai senti une grande main se poser sur mon épaule, c’était Clarence. Il avait reçu une invitation de Peter. J’étais plutôt content de le voir ici. Un peu plus tard, j’ai pris une guitare, Charlie a sorti son harmonica et on a joué I’m a man de Bo Diddley. Après ça, Peter est venu nous trouver pour nous présenter quelqu’un. Le type avec lui était bedonnant et il n’avait plus un poil sur le caillou. C’était un américain d’origine irlandaise, Rory Haren. Il avait plusieurs clubs de musique dans le centre ville, je savais qu’il y organisait souvent des concerts de Blues ou des petits bœufs improvisés avec les musiciens du cru.

Il nous a félicités pour le morceau de Diddley et il nous a invités à venir au Diamond Pipe, un club sur Kingston Row, pas très loin de notre appartement .On a bien sur accepté, on a même promis de passer le lendemain.
On est partis très tard de chez Peter et on n’était pas vraiment frais pour notre rendez-vous du lendemain. Mais je ne voulais vraiment pas passer à coté d’une occasion comme celle là de faire de la musique avec un peu plus de sérieux. J’ai du motiver Charlie avec beaucoup de conviction pour le faire sortir de son lit. Je lui ai même préparé un thé avec une larme de gin. Quand on est partis pour le club, j’ai remarqué qu’il ne s’était pas changé depuis la veille. Il avait dormi tout habillé. Un quart d'heure de bus plus tard, on était en face du Diamond Pipe. C’était un club de Blues et de Jazz assez réputé dans le coin. Il était 19heures et le club commençait à se remplir. On est entré, il y avait un quartet de Jazz qui jouait sur une petite scène. Rory Haren, le proprio, buvait une bière au bar. Il nous a fait un signe et on est allé le saluer. Il nous a offert un verre et il nous a dit que si on voulait, on pourrait jouer quand le groupe aurait fini. Il a fait signe à deux autre gars qui sont venus nous rejoindre et il nous a annoncé qu’on allait jouer ensemble. John Dixon était bassiste, c’était un roux d’environ vingt cinq ans avec de grandes mains très fines. L’autre avait des cheveux d’un blond presque blanc et il semblait mesurer deux mètre. Il s’appelait Misha Kurin mais tout le monde le surnommait « Russ ». A vrai dire, ses parents venaient d’Ukraine.


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Message par extialis Mer 8 Fév - 8:23

ça c'est un texte a écouter en musique, je pense.

'tite coquille : Après ça, Peter est venu nous trouvé pour nous présenter quelqu’un.
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Message par Dean_Moriarty Lun 2 Avr - 10:46

suite:


En fait, cette invitation tenait plus à un engagement. Haren a posé de l’argent sur la table, et nous a demandé d’aller accorder nos instruments. J’avais la trouille et je pense que Charlie aussi. On a tous bu un verre et on s’est mis d’accord sur une liste de morceaux à jouer. Le gros Rory est monté sur scène et nous a annoncé sous le nom de : John Dixon’s Blues Band. C’est vrai que John était le plus âgé et le plus expérimenté de nous quatre mais à donner son nom au groupe, je me souviens avoir pensé qu’il voulait tirer la couverture à lui. J’ai appris plus tard que Rory ne se souvenait pas de nos noms et que c’était la première idée qui lui soit venue en tête au moment de nous présenter.
Peter connaissait Rory Haren et il savait que l’irlandais nous ferait jouer, alors il s’est pointé avec quelques amis.
On est donc rentré sur scène, et on a commencé notre set.


Il est indéniable que l’irlandais était un sale type doublé d’un sac à vin mais il avait le nez fin, il savait qu’on s’entendrait musicalement à merveille. Ce fût le cas, et c’était la première fois que je prenais autant de plaisir à jouer de la musique.
John était sensé assurer le chant mais finalement Charlie a installé le micro à coté de son piano avant d’entamer Stones in my passway de Johnson. Au bout de deux minutes, on savait que ce qu’on faisait était bon. Charlie semblait avoir envouté le public, et je pense que ça rassurait aussi les autres d’avoir un type comme Charlie attirer tous les regards et assurer le spectacle. Notre son avait quelque chose de plus brutal que les morceaux originaux et Charlie avait aussi montré ce soir là que c’était lui la voix qu’il nous fallait. D’ailleurs John ne lui en a pas voulu pour le coup du micro.


La soirée a profité à Rory jusqu’au bout puisqu’on s’est retrouvé au bar à engloutir tous notre paie en tournée de bière si bien qu’au bout du compte, rincés, Rory nous a proposé de nous offrir le reste des boissons si on revenait jouer toutes les semaines. On a donc scellé la création du groupe dans une mare de bière avant de rentrer se coucher. A vrai dire, avant de partir j’avais réussi à flirter avec Lexie Segall, c’était la première fois que je tirais partie de mon jeu de guitare pour séduire une fille. J’étais d’habitude assez timide mais ce soir là, je sentais que tout était possible pour moi. Lexie était une petite brune dynamique qui s’extasiait à chaque accord plaqué sur ma guitare. Peter qui était resté avec nous nous raccompagna à Colmore en voiture et passa le reste de la nuit avec nous. On a parlé musique et pour la première fois on a aussi parlé business. Peter voulait devenir une sorte de manager pour nous. Il voulait nous payer de nouveaux instruments, en nous emmener faire une tournée dans le nord jusqu’en Ecosse pendant l’été.
Mais il fallait que le reste du groupe soit d‘accord. L’alchimie entre nous était parfaite et Charlie et moi voulions continuer à jouer avec John et Russ.
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Message par Dean_Moriarty Mar 3 Avr - 14:13

Le fait de me concentrer sur la musique m’a bien évidemment détourné des études, mais j’essayais tout de même de rester à flot, en tout cas ce fut le cas quelques temps. Le garçon timide que j’étais existait enfin à travers sa guitare.
J’ai continué à voir Lexie en espérant qu’on pourrait vraiment sortir ensemble. Elle me plaisait beaucoup et j’avais commencé à écrire des bribes de chansons pour elle. Charlie se moquait de moi souvent me disant qu’elle n’était pas une fille pour moi. Je ne comprenais pas pourquoi, elle me paraissait parfaite.
Et puis un jour, elle m’a avoué qu’elle avait des sentiments, mais pour Charlie...
Pour être précis, elle avait toujours des sentiments pour lui. Elle me raconta que Charlie et elle avait été ensemble un court moment, une nuit en somme, et qu’elle l’aimait.
Le salaud ne m’avait rien dit, si ce n’est qu’à demi mots. Sur le coup de la jalousie, je lui en ai voulu mais pas bien longtemps. La déception que j’avais ressentie m’avait offert de pouvoir écrire sur d’autres thèmes plus tristes, un peu comme avec le vieux Lewis.

Pendant ce temps, Peter avait convaincu John et Russ de lui faire confiance. Il appela à Colmore et nous invita à venir diner chez lui avec eux. Il avait préparé un steak and kidney pie ; une sorte de pâté en croute de steak et de rognons avec des pommes de terre. Je n’avais jamais gouté à ce plat et je dois avouer que je n’ai pas du tout aimé ça. Peter l’a bien vu et il alla me préparé une assiette de fromage et quelques fruits.

Un peu plus tard, il nous amena dans un des petits salons du cottage. Derrière la porte, il y avait des instruments flambants neufs comme il nous l’avait promis. Il avait aussi aménagé une partie de la pièce en petit studio d’enregistrement avec deux micros et une console quatre pistes. Peter nous a dit qu’on pourrait répéter là si ça nous convenait. J’étais aux anges. Posé contre l’accoudoir d’un fauteuil club, c’était une Fender Noscaster couleur crème. Une guitare splendide. Russ était gêné, Peter lui offrait aussi un set de batterie complet.
John avait refusé de changer d’instrument, il vouait un culte à sa basse rouge et ne voulait en changer sous aucun prétexte.
Pour finir, dans un autre coin de la pièce, il y avait un orgue Hammond à coté du piano droit que Peter avait ramené déménagé d’un autre salon. Plus qu’manager, Peter Rose était véritablement notre mécène.
Ce soir là, on a vraiment fait connaissance avec les autres gars. Mon intuition ne m’avait pas mentie, John était bourré d’assurance, et c’était un vrai bosseur. Il avait vingt cinq ans et bossait comme surveillant dans un collège en centre ville. Il commençait aussi à se faire un nom en tant que bon musicien de studio et il avait enregistré quelques disques avec des artistes locaux et aussi des jingles pour certaines publicités diffusées à la radio.


Russ était le fils d’immigrés ukrainiens d’Odessa. Son père était barbier et sa mère travaillait dans un dispensaire comme infirmière. Moi qui me considérais comme timide, ce n’était rien à coté de Russ. Il parlait doucement et ne regardais jamais personne dans les yeux plus de cinq secondes. Au delà de ça, il était d’une gentillesse rare et semblait finalement bien pataud du haut de ses deux mètres. A la batterie, il s’avérait être assez fin et son groove mi blues mi jazz était inimitable.

Pour fêter l’évènement, on a jammé pendant trois bonnes heures en jouant des titres de Muddy Waters et quelque uns de mes nouveaux morceaux encore à l’état embryonnaire.
Charlie avait ramené de l’herbe et aussi de l’acide. C’est la première fois que je goutais à ce truc.
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Message par extialis Mar 3 Avr - 19:51

A vrai dire, avant de partir j’avais réussi à flirter avec Lexie Segall,
c’était la première fois que je tirais partie de mon jeu de guitare
pour séduire une fille. J’étais d’habitude assez timide mais ce soir là,
je sentais que tout était possible pour moi. Lexie était une petite
brune dynamique qui s’extasiait à chaque accord plaqué sur ma guitare.
Peter qui était resté avec nous nous raccompagna à Colmore en voiture et
passa le reste de la nuit avec nous. On a parlé musique et pour la
première fois on a aussi parlé business. Peter voulait devenir une sorte
de manager pour nous. Il voulait nous payer de nouveaux instruments, en
nous emmener faire une tournée dans le nord jusqu’en Ecosse pendant
l’été.
Mais il fallait que le reste du groupe soit d‘accord.
L’alchimie entre nous était parfaite et Charlie et moi voulions
continuer à jouer avec John et Russ.
je tirais parti? et puis "et nous emmener"?

Pendant ce temps, Peter avait convaincu John et Russ de lui faire
confiance. Il appela à Colmore et nous invita à venir diner chez lui
avec eux. Il avait préparé un steak and kidney pie ; une sorte de pâté
en croute de steak et de rognons avec des pommes de terre. Je n’avais
jamais gouté à ce plat et je dois avouer que je n’ai pas du tout aimé
ça. Peter l’a bien vu et il alla me préparé une assiette de fromage et
quelques fruits.
préparer

Plus qu’manager, Peter Rose était véritablement notre mécène.
heu là : plus qu'un manager?

voilà, j'aime bien le côté blues de ce récit, ça me rappelle ma jeunesse Laughing
mais le temps employé importe de nombreux verbes auxiliaires et à la longue, je trouve que ça plombe un peu le récit. enfin, c'est mon avis, mais il me semble que sous un autre mode, le récit ferait plus vivant, plus riche, non?
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Message par danay Mer 4 Avr - 9:21

bonjour,
La ponctuation laisse à désirer...ce qui ne permet pas toujours la compréhension du texte.
Et puis, beaucoup de problèmes dans le choix des temps verbaux...tantôt passé composé, tantôt imparfait... aucune unité de temps !
De nombreuses répétitions rendent le texte rébarbatif à lire.
L'idée est bonne.
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Message par Dean_Moriarty Mer 4 Avr - 9:44

danay a écrit:
Et puis, beaucoup de problèmes dans le choix des temps verbaux...tantôt passé composé, tantôt imparfait... aucune unité de temps !
.

je ne vois pas de verbe dans ta phrase, au moins ça évite les problèmes de temps...

Blagues à part, merci d'avoir pris le temps de me lire.

mon problème avec les temps vient aussi du fait que je sache pas rédiger de dialogues propres et compréhensibles...
Pour la ponctuation, je vais me relire, ça m’embête cette histoire.
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Message par danay Mer 4 Avr - 10:59

ce que je veux dire, c'est que, dans les premiers paragraphes par exemple ( je ne suis pas allée plus loin !) tu varies entres passé composé et imparfait, ne sachant pas où situer le narrateur....
Ces temps du passé n'ont pas la même valeur narrative.
bon courage, pour la ponctuation !
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Message par alissa Ven 1 Juin - 8:59

J'ai foncé sur ce récit qui ne m'avait pas emballé la première fois que j'avais commencé de le lire.
Bon, il faut dire que depuis, "sur la route" est passé par là (j'insisite, le livre, pas le film pourri). Ça y ressemble beaucoup, je suppose que ce n'est pas un hasard? Le style fait très américain, j'aime assez, mais je n'arrive pas à bien visualiser les scènes. Cela vient peut-être du fait que tes phrases sont presques toutes de la même longueur, et qu'il n'y a aucun dialogue. L'un dans l'autre, cela donne quelque chose d'un peu monocorde.
Par contre je trouve que le passé composé et l'imparfait s'accordent très bien ensemble, je pense que tu as bien fait de préférer le passé composé au passé simple, qui a un côté trop snob pour ton récit. J'aime bien l'univers musical que tu mets en scène, et quel dommage que tu te sois arrêté là! La suite m'intrigue.
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