Vengeance (appel à textes)
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Vengeance (appel à textes)
bonjour, ce texte a été écrit pour un at de jacques flament editions. les deux premières phrases ne sont donc pas de moi. cette nouvelle n'a pas été retenue, voilà pourquoi je peux vous la livrer aux commentaires
Je me suis réveillée avec la marée. Sans doute l’influence du milieu aquatique sur mon cerveau dérangé. Les premières vagues me léchaient les pieds glaçant mon corps peu à peu, mais je ne bougeais pas, fascinée par les couleurs de ce nouveau jour. Les rayons du levant effaçaient les étoiles, pas un nuage ne gâchait l’uniformité de ce ciel bleu encore nuit.
Instant fugace de plénitude.
Le jour se leva aussi sur mon esprit et la mémoire me revint. J’avais tué et n’en ressentais aucune honte, pas le moindre remords. Normal. Pourtant, cette vengeance tant attendue me laissait un goût métallique sur la langue, comme si j’avais léché la lame plantée dans le cœur de cet homme étendu là, à mes côtés.
Il me manque quelque chose.
Les premiers promeneurs ne tarderont pas à arpenter cette superbe plage de sable fin. Ils nous découvriront certainement et je ne fuirais pas. On pourra sûrement me soigner en prison. Me guérir de l’absence de ma fille…
Le jour de sa disparition, le ciel arborait son bleu le plus doux. Comme aujourd’hui. Depuis ce terrible après-midi, je hais les beaux jours et les enfants qui courent vers l’eau dans leurs maillots colorés ou simplement nus. Je ne sors plus que sous les plafonds gris. Et chaque fois que l’orage gronde. Quand le ciel se zèbre et que le tonnerre claque, mon cœur s’unit à lui, ma colère se mêle à celle de l’atmosphère chargée d’électricité, j’emplis mes poumons de ces effluves soufrés qui m’évoquent la porte des enfers.
L’homme mort à mes côtés a succombé à mon charme. Lui, par contre… j’ai dû prendre mon courage à deux mains pour l’aborder. L’acné mangeait son visage rougeaud. Petit, trapu, bourré de complexes. Il ne s’est pas demandé pourquoi moi, jeune blonde à la silhouette élancée, m’intéressais à lui. Sa fierté l’a perdu. Je le regardais se pavaner devant les clients du café où il allait vider ses verres tous les soirs. Où il enterrait son mal-être.
« Le café de la plage. » Lieu idéal pour observer les touristes et leur progéniture… Ma petite fille, tu es vengée. Tu vois, je ne t’ai pas oubliée. Trois ans ont passé depuis ta mort, trois longues années de vaines enquêtes... Jusqu’au jour où je l’ai pris en flagrant délit.
Dans un haut-le-cœur désespéré, je me souviens. J’ai observé son stratagème pour attirer cette petite brune et je les ai suivis dans la forêt. J’ai tout vu. J’aurai pu intervenir, mais il aurait encore filé entre les doigts de la police. Je ne pouvais pas prendre ce risque.
Depuis cet instant terrible, aucun aliment ne passe la barrière de ma gorge.
Ma petite taille m’a avantagée pour cette opération « séduction ». Un mètre quarante-sept, fine silhouette, un visage d’ange… Il m’a prise pour une jeune fille. À vingt-cinq ans, j’en parais quinze. Presque une enfant. J’ai copié les adolescentes, leur mode vestimentaire, leurs gestes, leur façon de parler… et flatté son égo. Il s’est enivré d’alcool et d’orgueil puis m’a suivie sur cette plage. Il m’a baisée comme une foreuse à l’endroit même où je me trouvais quand tu as disparu. Il m’a fait mal, je le ressens encore.
Arrivé au summum de son plaisir, j’ai vu son visage se déformer. Ses mains ont enserré mon cou.
Le couteau ensablé sous moi… je l’ai sorti, plus déterminée que lui, moins imbibée, plus rapide… la lame qui s’enfonce entre les côtes… son air interloqué…
Le ciel qui s’éclaircit accueille mon rire de folle. C’était bon ! J’ai joui.
Je me redresse et le regarde. Les vagues lui lèchent le sexe. J’essaie de ressentir du regret, de la haine, un sentiment, n’importe lequel, pourvu que... peine perdue.
Je ne suis plus un être humain.
Le soleil qui émerge à l’horizon m’attire comme un aimant. Il m’ouvre une porte vers un ailleurs. Il caresse la surface de l’océan, déroule son tapis d’or devant moi, l’élargit pour moi. Je sais qu’il est venu réchauffer l’eau dans laquelle je m’avance doucement, hypnotisée par sa majesté... Il m’invite à revenir aux origines de la vie… on passera me prendre.
Ce matin-là, alertée par les promeneurs, la police retrouve un jeune homme poignardé, à demi immergé. Enfoncé dans sa bouche, un papier leur révèle où se trouve la petite Pauline, disparue depuis un mois.
Instant fugace de plénitude.
Le jour se leva aussi sur mon esprit et la mémoire me revint. J’avais tué et n’en ressentais aucune honte, pas le moindre remords. Normal. Pourtant, cette vengeance tant attendue me laissait un goût métallique sur la langue, comme si j’avais léché la lame plantée dans le cœur de cet homme étendu là, à mes côtés.
Il me manque quelque chose.
Les premiers promeneurs ne tarderont pas à arpenter cette superbe plage de sable fin. Ils nous découvriront certainement et je ne fuirais pas. On pourra sûrement me soigner en prison. Me guérir de l’absence de ma fille…
Le jour de sa disparition, le ciel arborait son bleu le plus doux. Comme aujourd’hui. Depuis ce terrible après-midi, je hais les beaux jours et les enfants qui courent vers l’eau dans leurs maillots colorés ou simplement nus. Je ne sors plus que sous les plafonds gris. Et chaque fois que l’orage gronde. Quand le ciel se zèbre et que le tonnerre claque, mon cœur s’unit à lui, ma colère se mêle à celle de l’atmosphère chargée d’électricité, j’emplis mes poumons de ces effluves soufrés qui m’évoquent la porte des enfers.
L’homme mort à mes côtés a succombé à mon charme. Lui, par contre… j’ai dû prendre mon courage à deux mains pour l’aborder. L’acné mangeait son visage rougeaud. Petit, trapu, bourré de complexes. Il ne s’est pas demandé pourquoi moi, jeune blonde à la silhouette élancée, m’intéressais à lui. Sa fierté l’a perdu. Je le regardais se pavaner devant les clients du café où il allait vider ses verres tous les soirs. Où il enterrait son mal-être.
« Le café de la plage. » Lieu idéal pour observer les touristes et leur progéniture… Ma petite fille, tu es vengée. Tu vois, je ne t’ai pas oubliée. Trois ans ont passé depuis ta mort, trois longues années de vaines enquêtes... Jusqu’au jour où je l’ai pris en flagrant délit.
Dans un haut-le-cœur désespéré, je me souviens. J’ai observé son stratagème pour attirer cette petite brune et je les ai suivis dans la forêt. J’ai tout vu. J’aurai pu intervenir, mais il aurait encore filé entre les doigts de la police. Je ne pouvais pas prendre ce risque.
Depuis cet instant terrible, aucun aliment ne passe la barrière de ma gorge.
Ma petite taille m’a avantagée pour cette opération « séduction ». Un mètre quarante-sept, fine silhouette, un visage d’ange… Il m’a prise pour une jeune fille. À vingt-cinq ans, j’en parais quinze. Presque une enfant. J’ai copié les adolescentes, leur mode vestimentaire, leurs gestes, leur façon de parler… et flatté son égo. Il s’est enivré d’alcool et d’orgueil puis m’a suivie sur cette plage. Il m’a baisée comme une foreuse à l’endroit même où je me trouvais quand tu as disparu. Il m’a fait mal, je le ressens encore.
Arrivé au summum de son plaisir, j’ai vu son visage se déformer. Ses mains ont enserré mon cou.
Le couteau ensablé sous moi… je l’ai sorti, plus déterminée que lui, moins imbibée, plus rapide… la lame qui s’enfonce entre les côtes… son air interloqué…
Le ciel qui s’éclaircit accueille mon rire de folle. C’était bon ! J’ai joui.
Je me redresse et le regarde. Les vagues lui lèchent le sexe. J’essaie de ressentir du regret, de la haine, un sentiment, n’importe lequel, pourvu que... peine perdue.
Je ne suis plus un être humain.
Le soleil qui émerge à l’horizon m’attire comme un aimant. Il m’ouvre une porte vers un ailleurs. Il caresse la surface de l’océan, déroule son tapis d’or devant moi, l’élargit pour moi. Je sais qu’il est venu réchauffer l’eau dans laquelle je m’avance doucement, hypnotisée par sa majesté... Il m’invite à revenir aux origines de la vie… on passera me prendre.
Ce matin-là, alertée par les promeneurs, la police retrouve un jeune homme poignardé, à demi immergé. Enfoncé dans sa bouche, un papier leur révèle où se trouve la petite Pauline, disparue depuis un mois.
Re: Vengeance (appel à textes)
Wow, c'est un texte assez choquant, mais bien fait je trouve.
Juste : "la lame qui s’enfonce entre les côtes… son air interloqué…" Est ce qu'interloqué n'est pas un mot un peu faible à ce moment là ?
Et tout cas tu étais plus inspiré que moi ! (je vais poster le miens tiens)
Juste : "la lame qui s’enfonce entre les côtes… son air interloqué…" Est ce qu'interloqué n'est pas un mot un peu faible à ce moment là ?
Et tout cas tu étais plus inspiré que moi ! (je vais poster le miens tiens)
Re: Vengeance (appel à textes)
peut-être un mot trop faible en effet.
oui, je voudrais bien lire le tien.
oui, je voudrais bien lire le tien.
Re: Vengeance (appel à textes)
Terrible texte, Bab's. Terriblement efficace aussi.
un petit truc que j'ai pas compris : pourquoi le passé simple dans cette phrase ?
Le jour se leva aussi sur mon esprit et la mémoire me revint.
un petit truc que j'ai pas compris : pourquoi le passé simple dans cette phrase ?
Le jour se leva aussi sur mon esprit et la mémoire me revint.
Re: Vengeance (appel à textes)
j'ai associée la phrase que tu as relevé avec celle-ci (ci-dessus).Les rayons du levant effaçaient les étoiles
mais tu l'aurais écrite comment, toi?
Re: Vengeance (appel à textes)
Slurp ! casse-tête... qu'en pensez-vous
je le verrais bien comme ça, mais, dans ce cas, ça colle pas tout à fait avec le passé composé de la première phrase qui devrait être plutôt "je m'étais réveillée" et on passe au présent dans la suite du texte...
Le jour se leva s'était levé aussi sur mon esprit et la mémoire me revint. J’avais
tué et n’en ressentais aucune honte, pas le moindre remords. Normal.
Pourtant, cette vengeance tant attendue me laissait un goût métallique
sur la langue, comme si j’avais léché la lame plantée dans le cœur de
cet homme étendu là, à mes côtés.
Il me manque manquait quelque chose.
Les
premiers promeneurs ne tarderont tarderaient pas à arpenter cette superbe plage de
sable fin. Ils nous découvriront découvriraient certainement et je ne fuirais pas. On
pourra pourrait sûrement me soigner en prison. Me guérir de l’absence de ma
fille…
-----------------------------------------------------------------------------------
Pourquoi ne pas tout mettre au présent/passé composé :
Le jour se leva s'est levé aussi sur mon esprit et la mémoire me revint m'est revenue. J’avais J'ai
tué et n’en ressentais ressens aucune honte, pas le moindre remords. Normal.
Pourtant, cette vengeance tant attendue me laissait laisse un goût métallique
sur la langue, comme si j’avais léché la lame plantée dans le cœur de
cet homme étendu là, à mes côtés.
Il me manque quelque chose.
Les
premiers promeneurs ne
tarderont pas à arpenter cette superbe plage de
sable fin. Ils nous découvriront certainement et je ne fuirais pas. On
pourra sûrement me soigner en prison. Me guérir de l’absence de ma
fille…
je le verrais bien comme ça, mais, dans ce cas, ça colle pas tout à fait avec le passé composé de la première phrase qui devrait être plutôt "je m'étais réveillée" et on passe au présent dans la suite du texte...
Le jour se leva s'était levé aussi sur mon esprit et la mémoire me revint. J’avais
tué et n’en ressentais aucune honte, pas le moindre remords. Normal.
Pourtant, cette vengeance tant attendue me laissait un goût métallique
sur la langue, comme si j’avais léché la lame plantée dans le cœur de
cet homme étendu là, à mes côtés.
Il me manque manquait quelque chose.
Les
premiers promeneurs ne tarderont tarderaient pas à arpenter cette superbe plage de
sable fin. Ils nous découvriront découvriraient certainement et je ne fuirais pas. On
pourra pourrait sûrement me soigner en prison. Me guérir de l’absence de ma
fille…
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Pourquoi ne pas tout mettre au présent/passé composé :
Le jour se leva s'est levé aussi sur mon esprit et la mémoire me revint m'est revenue. J’avais J'ai
tué et n’en ressentais ressens aucune honte, pas le moindre remords. Normal.
Pourtant, cette vengeance tant attendue me laissait laisse un goût métallique
sur la langue, comme si j’avais léché la lame plantée dans le cœur de
cet homme étendu là, à mes côtés.
Il me manque quelque chose.
Les
premiers promeneurs ne
tarderont pas à arpenter cette superbe plage de
sable fin. Ils nous découvriront certainement et je ne fuirai
pourra sûrement me soigner en prison. Me guérir de l’absence de ma
fille…
Re: Vengeance (appel à textes)
rahhh! crénom! j'aime bien les deux (propositions)
je vais ruminer ça, car après tout, rien n'est joué même si l'at est passé. ça vaut le coup d'étudier la "chose"
je vais voir et te proposer un correction ça donnera une nouvelle vie à ce texte (que j'aime bien finalement parce qu'il fait partie de ma pensée)
je l'ai ruminé pendant deux mois, tu sais? et je suis bien sûre que s'il arrivait quelque chose de similaire à l'un de mes enfants, je serai intraitable étant donné le peu de moyen de la justice. je ne dis pas là qu'il faut faire justice soi-même, non. mais j'ai mal quand un adulte touche un enfant.
ce soir, je suis le reportage sur les tutelles à juste titre... je suis en pleine réflexion parce que... rendez-vous chez le juge le 28 de ce mois. pour mon père... à ma demande
je vais ruminer ça, car après tout, rien n'est joué même si l'at est passé. ça vaut le coup d'étudier la "chose"
je vais voir et te proposer un correction ça donnera une nouvelle vie à ce texte (que j'aime bien finalement parce qu'il fait partie de ma pensée)
je l'ai ruminé pendant deux mois, tu sais? et je suis bien sûre que s'il arrivait quelque chose de similaire à l'un de mes enfants, je serai intraitable étant donné le peu de moyen de la justice. je ne dis pas là qu'il faut faire justice soi-même, non. mais j'ai mal quand un adulte touche un enfant.
ce soir, je suis le reportage sur les tutelles à juste titre... je suis en pleine réflexion parce que... rendez-vous chez le juge le 28 de ce mois. pour mon père... à ma demande
Re: Vengeance (appel à textes)
Je n'ai qu'un mot à dire Baboue : Wow !
(Les remarques de Daniel sont pertinentes, personnellement, j'opterais pour la deuxième proposition )
(Les remarques de Daniel sont pertinentes, personnellement, j'opterais pour la deuxième proposition )
Re: Vengeance (appel à textes)
j'ai pris la deuxième proposition de daniel. c'est vrai qu'en relisant, c'est plus fluide.
merci à vous deux
merci à vous deux
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