La mare, en fin d'été

(vers le milieu de l'après-midi)

Huit jours avant l'automne, la mare.
L'air tiède, même chaud, n'est pas pour crier gare.
La nappe d'un vert prairie
S'étale, toute couverte de lentilles, en tapis.

Il appelle les pas, tente presque l'unique promeneur
Que séduit ici la belle douceur de l'heure.
Là-bas pourtant deux colverts s'ébrouent,
Trouant le plan,
Tout danger rappelant :
La mare ronde
A l'eau profonde.

Des feuilles jaunes se posent lentement, c'est doux ;
Elles reposent à présent sur ce vert étonnant
Auquel le cygne noir seul demeure indifférent.
Lui aussi perce l'eau de son bec rouge,
Fouillant, chassant, happant tout ce qui bouge.

Pour nous - et c'est là le flou -
Le grand mystère reste en dessous.

Pour nous - et c'est là le flou -
Le grand mystère reste en dessous.

ça c'est bien vrai qu'il existe le monde du dessous.

très beau (et vrai) poème comme je les aime (à cause des descriptions, ça m'aide, merci)

Bien que ne nourrissant aucune hostilité pour les formes impressionnistes, voir résolument modernes, mes goûts en poésie, celle que je lis, celle que j'écris, sont à forte tendance classique. j'y veux de la musique, du rythme mais aussi un sens, une pensée, une histoire, une certaine rigueur. Là, je suis gêné. Je trouve cela un peu brouillon, un peu abscons.
"l'air tiède, même chaud, n'est pas pour crier gare" (sens ?) L'air est tiède ou chaud ? "Il appelle les pas" Qui ?. Pas de musique... Sorry.

Bravo Claude, j'aime beaucoup !

Jafou a écrit:"l'air tiède, même chaud, n'est pas pour crier gare" (sens ?) L'air est tiède ou chaud ? "Il appelle les pas" Qui ?. Pas de musique... Sorry.

Il s'agit d'un écrit de l'instant, avec ce spectacle sous les yeux :

L'air paraît d'abord tiède mais en fait un peu plus, "presque" chaud d'où le "même = voire.

La douceur de l'air ne met pas en garde, elle endort la vigilance.

Le tapis, parfaitement plan, appelle les pas, donne envie de s'avancer dessus.

OK. c'est clair mais ce n'était pas évident et je me suis vraiment posé des questions
Je pense que je m'y serais pris autrement : pas de point après tapis
et au lieu de Il appelle les pas : Qui appelle les pas
n'est pas pour crier gare>>>>>endors sans crier gare. mais chacun est propriétaire de son texte.
amitié

Jafou a écrit:OK. mais chacun est propriétaire de son texte.
amitié

Bonjour s'il en est, très matinal ...

Le "qui" (appelle les pas) me va plutôt bien à l'oreille...

La déclamation du texte s'en satisfait mieux à mon sens...

Toutefois, il ne s'agit ni d'un contresens, ni d'un défaut prépondérant de syntaxe, d'autres mots en effet, amèneraient un autre plaisir, un autre poète...