2 ) L'épanouissement
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2 ) L'épanouissement
Un gros orage de juin avait ramené la fraîcheur après une semaine où le mercure devenait fou. Ce soir le thermomètre dans sa gaine dʼargent travaillé indiquait honnêtement 14 degrés, justifiant le petit feu de buches qui ronronnait allègrement sur les chenets de fonte. Dans leurs fauteuils Louis XV, garantis authentiques, Père et Mère se faisaient face, partageant à la muette un commun ennui. Il était long, maigre et sombre, extrêmement distingué, le cheveux blanc, lʼallure sévère et feuilletait un ouvrage du genre « beau livre » en tétant au travers dʼun long fume cigarettes dʼivoire la fin dʼune gitane dont les sœurs, leurs restes, emplissaient un cendrier de céramique rouge. Sur une table basse et ronde un verre en cristal gravé exhalait un parfum dʼanis.
Elle était blonde, parce que toute grise, replète, un peu ridée mais somme toute encore agréable à regarder. Une tapisserie dʼenvergure abandonnée sur les genoux, elle contemplait, absente, un monde où elle ne vivait pas, au creux des flammes de lʼâtre.
Le salon était vaste, noble, plein de dorures, de toiles de petits maîtres, très Aubusson, Savonneries, marqueterie ! Il sʼouvrait sur un hall dʼentrée par deux vastes portes vitrées à petits carreaux biseautés que surélevait une imposte en plein cintre.
Lʼun des battants tourna en silence et elle pénétra dans la pièce. Elle était très belle, svelte et mince, mais à la française, avec ce petit peu plus de chair, que les nouveaux modèles ukrainiens, venus coloniser sur le web les galeries de nus photographiques, nʼont pas sur leurs squelettes trop longtemps mal nourris.
Cheveux mi-longs, châtains clairs et yeux bleu tendre, elle avait un visage dʼune rare finesse, une bouche à lʼappel savoureux, des dents blanches, une peau de velours, le tout exempt de maquillage.
Les épaules étaient rondes et dorées dans un chemisier « paysanne » qui moulait des seins petits mais parfaits ; ventre plat, taille mince, courbe des hanches, longues jambes satinées dans une mini jupe en lin blanc et petits pieds cambrés au bout de fines attaches dans des mocassins de raphia blond : tout était parfait, attirant, désirable...
Elle sʼétait approchée silencieusement. - Vous semblez bien taciturnes En sursaut, les deux visages sʼétaient tournés vers elle : - Bérangère ? Mais... Pourquoi ne pas avoir prévenu ? - Pas pensé ; dernière minute, une envie ! - Bien toi. » Dit Père. - Elle sʼétait penchée, les avait embrassé puis avait attiré entre eux une chaise au squelette fragile et siège en tapisserie au petit point quʼelle chevauchait à califourchon, sous deux paires dʼyeux réprobateurs
- Jʼai plein de bonnes nouvelles à vous annoncer. Enfin, bonnes pour moi, parce que, vous, je ne suis pas certaine quʼelles vont toutes vous ravir.
Lʼinquiétude, déjà, dessinait sur le visage de Mère un léger pli soucieux ; père avait juste soulevé un sourcil...
- Eh bien, jʼai passé dix-huit ans ; ça, vous savez. Donc je suis majeure, et devient libre, indépendante et autonome !
Père, financier revenu de tout, eut le sourire sarcastique dont il était coutumier :
- Voilà de jolis mots, mais qui exigent dʼabord une indépendance financière que tu nʼas pas.
Mère, qui avait de lʼesprit, ajouta :
- Cʼest nouveau, le langage de cette déclaration ; tu te prends pour un président des États-Unis ?
Bérangère laissa fuser un rire cristallin. Houla, vais-je me faire gronder ! ? Mais justement, lʼindépendance financière, jʼai ! -? - Deuxième nouvelle : jʼavais une licence de biologie, je viens dʼêtre reçue en maîtrise
et jʼai dans la foulée, été admise à lʼIUFM pour y préparer agrégation et / ou CAPES. Je suis désormais élève professeur salariée par lʼéducation nationale.
Le cerveau de père traduisit aussitôt lʼinformation en « retour sur investissement ». Amer :
- Eh donc, puisque mademoiselle est « indépendante », ses parents deviennent négligeables.
- Oh, mais je vous aime toujours autant. Seulement, la fleur sʼépanouit, lʼoiseau sort du nid, bref... Tout des poncifs ça ! » Et elle rit de nouveau.
- Jʼai décidé de me trouver un petit logement modeste mais bien à moi, de passer (dans trois jours) mon permis de conduire et de mʼacheter une jolie twingo toute rouge.
Père trouva dʼun ton moqueur quʼelle était soudain bien riche pour une fonctionnaire potentielle débutante.
- Jʼai plein de copains qui se sont cotisés pour me prêter lʼargent nécessaire ; sans intérêt, monsieur mon père ! Je les rembourserai chaque mois ; le pied, non ?
Mère la pria de parler correctement !
- Enfin, dernière nouvelle ; elle pouffa... Je suis enceinte ! Pas depuis longtemps, trois semaines, mais test et visite chez le gynéco, cʼest confirmé, solide, bien accroché ; le bonheur, quoi !
La justice, réprobatrice et atterrée, sʼétait dressée comme un double ressort, prête à stigmatiser lʼhorrible péché.
-Quoi?» En choeur et en canon!
- Enceinte, oui, vous savez : étreinte passionnée et joyeuse, circonstances favorables, mélange de chromosomes, tilt, et un bébé, un ! Vous êtes au courant du processus tout de même. Moi je vais bientôt lʼenseigner à mes élèves futurs.
Il y avait bien dans le propos comme un petit ton de défi rigolard. Mère commença... - Mais... - Père la coupa :
- Tu te fous de nous, là. Mais le ton était dur et agressif. - Non, cʼest vrai, et je suis ravie ; cʼest un peu rapide, dʼaccord, mais je me sens mille
fois libérée, bien dans ma vie, ma peau, mon siècle. Pas vous apparemment ! - Mère avala un grand bol dʼair : -Folle, tu te rends compte de ce que tu dis, ton immoralité ; tu penses aux conséquences, ce quʼon va dire ; les amis, la famille, les voisins. Tous vont te montrer, nous montrer, du doigt : fille-mère, fille perdue, fille du peuple, facile, marie-couche-toi-là, parents indignes, éducation déplorable. Jʼespère que tu ne vas pas le garder.
Le rire de Bérangère : tonique, réconfortant.
- Cʼest toi qui dit ça, madame mère ! Mais je te croyais chrétienne et pratiquante. Tu serais une tueuse dʼenfants, juste par bienséance. Mais cʼest un affreux péché, dis donc !
- Assez ! » Cria Père.
- Arrête tout de suite ce persiflage de mauvais goût. Jamais nous nʼaurions du te laisser seule à Paris pour poursuivre tes études. Beau résultat. Tant quʼà te dévergonder, tu aurais pu au moins prendre la pilule. Tu sais que cela existe, je suppose.
- Mais, quand on aime vraiment, profond, solide, durable, on ne pense pas à la pilule, la cuisine sordide!
- Ah bah, de la littérature pour midinette maintenant. Et qui est le séducteur qui tʼa fait ÇA ?
De nouveau le cristal du rire.
Il ne mʼa pas fait ; on a fait ensemble, « en gloire et en majesté » ! Ne faites donc pas les innocents hypocrites. Vous savez très bien de qui il sʼagit : Erwan, celui que jʼaime, qui mʼaime, depuis toujours ; lui seul, jamais un autre.
En outre, personne ne montrera quelquʼun du doigt. Il faudrait sortir de votre tour dʼivoire, les parents, changer de siècle. Toi, Mère, cesser de jouer « desesperate housewiwes », intendante, majordome, bonne à tout faire sans salaire et femme du monde aux récréations ! Toi le père renoncer à tout croire truqué, voir le mauvais esprit partout, prêter des arrières-pensées à chacun ; abandonner tes cols cassés amovibles et tes caleçons longs en coton qui gratte. Plus de la moitié des jeunes mères dʼaujourdʼhui sont célibataires ; demain elles le seront toutes. Très peu y trouvent à redire et grâce à cette pilule que tu évoquais, Père, les filles sont devenues égales aux garçons. Hi hi hi, même, des fois, elles leur font peur
Père suffoqua, perdant souffle et prestige (un peu !) Mère pinça les lèvres.
- Et il est satisfait, ce monsieur, de ce quʼil a fait ? Pense-t-il au moins réparer ? On le connait, oui, mais ce nʼest pas cela qui va le faire monter dans notre estime.
- Bah, aujourdʼhui, tu sais, lʼestime cʼest très dévalorisé ou beaucoup trop cher. Et réparer ? Hi, il nʼy a pas de rustines pour ces trous-là !
- Bérangère ! Père sʼétait ressaisi, financier responsable : - Et que fait-il cet Erwan, quelles sont sa position sociale, sa situation ; quʼa-t-il comme
revenus, comme capital ? A-t-il de lʼentregent, des relations. Pense t-il nous demander ta main
- Rapidement » Dit Mère redevenant pragmatique.
- Vous demander ma main ! En plein XXlè siècle, alors quʼil a déjà tout le reste. - Bérangère ! - Mais plus personne ne se marie ; après le deuxième enfant, à la rigueur. Et ceux qui le font divorcent au bout de trois ans. Le mariage, cʼest obsolète, juste des écritures administratives pour les fichiers informatiques des fonctionnaires qui fliquent tout le monde (et revendent leurs listings aux entreprises de VPC !). Quant aux curés ou pasteurs : a bas la calotte !
- Bérangère !
- Mais en fait, nous on veut se marier, sans chichis, sans soutanes (dʼabord il nʼy en a plus), vite fait sur le gaz. Les très proches, les vrais copains et basta ! on fera un barbecue taboulé, poulet grillé merguez, arrosé vinasse cave à papa !
- Mais comment parles-tu !
- Comme tout le monde. Erwan est riche, moi jʼai que dalle, alors il veut partager officiellement ; normal non ?
Vexé, Père.
- Que dalle, comme tu dis ; un peu vite dit ; tu ne seras pas sans rien et tu as de solides espérances.
- Ah oui, lʼhéritage ! Mais bouffez-le ; vivez, vivez, vivez ! On en a pas besoin de vos sous ; on veut juste être aimés ; tels quʼon est.
Outrée, Mère vivait le calvaire de sa vie : un barbecue aux saucisses pour marier sa fille. Mais on était sur quelle planète, dans quel monde.
- Vous acceptez dʼêtre grands-parents, tout de même. Alors Erwan va venir ; juste un coup de biniou à lui passer. En outre, Mère, jʼajouterai que ça sonne pas mal : Bérangère de Kermadel ; non ? Toi qui es toujours à rechercher des armoiries de tes ancêtres, tu devrais apprécier !
Déjà elle avait sorti un iPhone tout blanc de sa poche...
- Le dîner fut morose. Bérangère lança bien quelques vannes dʼétudiant mais il nʼy eu pas dʼéchos perceptibles. Les aînés ruminaient. On était en plein drame social et conflit de générations avec deux certitudes incontournables : une grossesse avérée et la nécessité de sauver les meubles !
[center]-------------------------------
Erwan était beau, évidemment ! Cheveux châtains, coupés courts, yeux de chat verts dʼeau, sourire moqueur, visage taillé en force ; du muscle bien placé, sportif, puissant, un mètre quatre-vingt-trois passé, quatre-vingts kilos et lʼesprit vif, oh combien, que servait une solide culture. Bonne famille (si si cela existe), du bien au soleil, un beau métier et dans sa vie la merveilleuse Bérangère avec petit Erwan bien caché dans le chaud et lʼhumide. Erwan-la-joie-de-vivre !
Mère a fait préparer une chambre pour lui, mais devant son refus de le faire coucher avec elle dans sa chambre, Bérangère en colère lui a retenu une chambre dans un hôtel proche (ça ne manque pas au Cap dʼAntibes !), en déclarant que cʼétait elle qui le rejoindrait dans sa chambre. Ce qui a fait trois personnes en colère !
[center]..................................
.Ainsi donc, Monsieur, (lʼaccent mis sur le mot en disait long sur la signification profonde à lui donner !), vous désirez épouser ma fille et venez nous
demander sa main. Il mʼeut convenu que vous eussiez penser à le faire plus tôt ; avant... Bon, avant. Ce mariage aurait ainsi normalement précédé cette grossesse envahissante et incongrue et tout le monde eut été satisfait. »
Père avait ciselé sa grammaire pour bien montrer qui il était ! Mère, quant à elle, avait décidé de la jouer courtoise, amicale mais réservée : - Cʼest vrai, Erwan, depuis le temps que nous nous connaissons, quʼest-ce qui vous empêchait, tout comme « cette demoiselle » de nous faire part de vos projets. Nous en aurions tenu le plus grand compte et nʼaurions certainement pas eu dʼa priori négatifs à votre égard.
Pas gêné du tout Erwan :
- Même si cela parait très « ringard », nous nous aimons depuis longtemps, à lʼancienne, comme ça devrait être toujours ; mais de projet précis, nous nʼavions pas. La passion (est-ce aussi démodé ?) nous nourrissait ; cela suffisait à notre bonheur (petit rire), la preuve ce bébé. Cʼest arrivé comme ça, au naturel... Tout le monde sait que faire lʼamour (Nʼa-t-elle pas rougi, Mère ?), et subséquemment des enfants, est la principale activité des êtres du monde des vivants, les humains en tête. Alors...
- Tout cela est bien beau, Monsieur, mais trêves de réflexions sur les agissements de lʼhumanité. Il nʼen demeure pas moins que vous avez séduit une innocente jeune-fille, lui avez fait un enfant, et pensez seulement maintenant à réparer votre erreur.
- Innocente ? (rire), mais elle est biologiste ! Elle en sait beaucoup plus que moi sur les phénomènes de la vie, la reproduction et tout ça ; quant à commettre une erreur, çʼaurait été de la repousser ! Cʼest que je tiens à mes yeux, moi !
- Eh, cʼest pas avec les yeux quʼon fait les enfants ! - Bérangère !
Il sʼamusait bien Erwan, mais... - En fait, je ne suis pas venu faire une demande en mariage ; cʼest déjà fait ; elle a dit
oui ; mais juste me présenter, obtenir votre adhésion à nos projets ; votre approbation. Je ne voudrais pas être un élément de discorde entre Bérangère et sa famille. Mais si vous préférez je peux très bien mʼéclipser, sans mariage ni rien ; cela ne changera rien à la situation et à nos relations. Les couples non mariés avec enfants, cʼest presque la règle dans la « jeune » société dʼaujourdʼhui.
Nʼétait-ce pas un peu vachard, là ?
- Bien, nous ne comptons guère ; cʼest noté; Mais moi, il me parait normal même si cela est démodé, de m'intéresser à lʼavenir de ma fille, la vouloir sinon heureuse, cʼest aléatoire, du moins confortable. Avez-vous les moyens de faire vivre correctement une famille, quel est votre métier ; va-t-elle continuer à travailler ou nʼêtre quʼune « archaïque » mère au foyer?
- Nous nʼavons pas discuté de ses intentions mais je serai bien étonné de la voir renoncer au métier quʼelle sʼest choisi. Quant à moi, jʼai de la fortune, pas mal, mais aussi un métier qui mʼa posé problème à cause de Bérangère. Je suis officier diplômé de la marine marchande : la mer, les bateaux, lʼexotisme en pays lointain ; le rêve. Mais un marin cʼest assez rarement à la maison. Alors comme jʼaime infiniment les grands espaces jʼai aussi appris à piloter et suis devenu lieutenant pilote de réserve dans lʼaéronavale. Du coup jʼai été accepté par Air-France comme élève pilote de longs courriers et suis aujourdʼhui co-pilote dʼun équipage de la ligne atlantique en attendant dʼêtre commandant de bord à mon tour. Jʼai un joli salaire, des temps de repos conséquents et fréquents et ferai donc un mari correct !
Mère trouva que cʼétait un métier dangereux.
- Oh, madame, moins que de monter dans une voiture, ou la conduire ! La plus-part des pilotes meurent dans leur lit dʼune mort normale.
[center]---------------------
[Quelques jours passèrent ainsi en affrontements à fleuret moucheté avec accalmies et tendance au beau fixe et lʼon finit par des embrassades et la fixation dʼune date de mariage (post natale malgré le forcing de Mère !). Puis les tourtereaux sʼen furent vers Paris retrouver les jeux de la vraie vie
Quand Bérangère revint visiter ses parents, sept mois sʼétaient écoulés et lʼon se prodigua force tendresses. Même Père qui sous ses dehors autoritaires et caustiques avait un cœur de bonbon anglais.
Et quand Bérangère ne la voyait pas, Mère avait un regard qui fantasmait vers le ventre arrondi de sa fille. Fille ou garçon ? Secret, confidentiel, pas dire.
© Jafou
Elle était blonde, parce que toute grise, replète, un peu ridée mais somme toute encore agréable à regarder. Une tapisserie dʼenvergure abandonnée sur les genoux, elle contemplait, absente, un monde où elle ne vivait pas, au creux des flammes de lʼâtre.
Le salon était vaste, noble, plein de dorures, de toiles de petits maîtres, très Aubusson, Savonneries, marqueterie ! Il sʼouvrait sur un hall dʼentrée par deux vastes portes vitrées à petits carreaux biseautés que surélevait une imposte en plein cintre.
Lʼun des battants tourna en silence et elle pénétra dans la pièce. Elle était très belle, svelte et mince, mais à la française, avec ce petit peu plus de chair, que les nouveaux modèles ukrainiens, venus coloniser sur le web les galeries de nus photographiques, nʼont pas sur leurs squelettes trop longtemps mal nourris.
Cheveux mi-longs, châtains clairs et yeux bleu tendre, elle avait un visage dʼune rare finesse, une bouche à lʼappel savoureux, des dents blanches, une peau de velours, le tout exempt de maquillage.
Les épaules étaient rondes et dorées dans un chemisier « paysanne » qui moulait des seins petits mais parfaits ; ventre plat, taille mince, courbe des hanches, longues jambes satinées dans une mini jupe en lin blanc et petits pieds cambrés au bout de fines attaches dans des mocassins de raphia blond : tout était parfait, attirant, désirable...
Elle sʼétait approchée silencieusement. - Vous semblez bien taciturnes En sursaut, les deux visages sʼétaient tournés vers elle : - Bérangère ? Mais... Pourquoi ne pas avoir prévenu ? - Pas pensé ; dernière minute, une envie ! - Bien toi. » Dit Père. - Elle sʼétait penchée, les avait embrassé puis avait attiré entre eux une chaise au squelette fragile et siège en tapisserie au petit point quʼelle chevauchait à califourchon, sous deux paires dʼyeux réprobateurs
- Jʼai plein de bonnes nouvelles à vous annoncer. Enfin, bonnes pour moi, parce que, vous, je ne suis pas certaine quʼelles vont toutes vous ravir.
Lʼinquiétude, déjà, dessinait sur le visage de Mère un léger pli soucieux ; père avait juste soulevé un sourcil...
- Eh bien, jʼai passé dix-huit ans ; ça, vous savez. Donc je suis majeure, et devient libre, indépendante et autonome !
Père, financier revenu de tout, eut le sourire sarcastique dont il était coutumier :
- Voilà de jolis mots, mais qui exigent dʼabord une indépendance financière que tu nʼas pas.
Mère, qui avait de lʼesprit, ajouta :
- Cʼest nouveau, le langage de cette déclaration ; tu te prends pour un président des États-Unis ?
Bérangère laissa fuser un rire cristallin. Houla, vais-je me faire gronder ! ? Mais justement, lʼindépendance financière, jʼai ! -? - Deuxième nouvelle : jʼavais une licence de biologie, je viens dʼêtre reçue en maîtrise
et jʼai dans la foulée, été admise à lʼIUFM pour y préparer agrégation et / ou CAPES. Je suis désormais élève professeur salariée par lʼéducation nationale.
Le cerveau de père traduisit aussitôt lʼinformation en « retour sur investissement ». Amer :
- Eh donc, puisque mademoiselle est « indépendante », ses parents deviennent négligeables.
- Oh, mais je vous aime toujours autant. Seulement, la fleur sʼépanouit, lʼoiseau sort du nid, bref... Tout des poncifs ça ! » Et elle rit de nouveau.
- Jʼai décidé de me trouver un petit logement modeste mais bien à moi, de passer (dans trois jours) mon permis de conduire et de mʼacheter une jolie twingo toute rouge.
Père trouva dʼun ton moqueur quʼelle était soudain bien riche pour une fonctionnaire potentielle débutante.
- Jʼai plein de copains qui se sont cotisés pour me prêter lʼargent nécessaire ; sans intérêt, monsieur mon père ! Je les rembourserai chaque mois ; le pied, non ?
Mère la pria de parler correctement !
- Enfin, dernière nouvelle ; elle pouffa... Je suis enceinte ! Pas depuis longtemps, trois semaines, mais test et visite chez le gynéco, cʼest confirmé, solide, bien accroché ; le bonheur, quoi !
La justice, réprobatrice et atterrée, sʼétait dressée comme un double ressort, prête à stigmatiser lʼhorrible péché.
-Quoi?» En choeur et en canon!
- Enceinte, oui, vous savez : étreinte passionnée et joyeuse, circonstances favorables, mélange de chromosomes, tilt, et un bébé, un ! Vous êtes au courant du processus tout de même. Moi je vais bientôt lʼenseigner à mes élèves futurs.
Il y avait bien dans le propos comme un petit ton de défi rigolard. Mère commença... - Mais... - Père la coupa :
- Tu te fous de nous, là. Mais le ton était dur et agressif. - Non, cʼest vrai, et je suis ravie ; cʼest un peu rapide, dʼaccord, mais je me sens mille
fois libérée, bien dans ma vie, ma peau, mon siècle. Pas vous apparemment ! - Mère avala un grand bol dʼair : -Folle, tu te rends compte de ce que tu dis, ton immoralité ; tu penses aux conséquences, ce quʼon va dire ; les amis, la famille, les voisins. Tous vont te montrer, nous montrer, du doigt : fille-mère, fille perdue, fille du peuple, facile, marie-couche-toi-là, parents indignes, éducation déplorable. Jʼespère que tu ne vas pas le garder.
Le rire de Bérangère : tonique, réconfortant.
- Cʼest toi qui dit ça, madame mère ! Mais je te croyais chrétienne et pratiquante. Tu serais une tueuse dʼenfants, juste par bienséance. Mais cʼest un affreux péché, dis donc !
- Assez ! » Cria Père.
- Arrête tout de suite ce persiflage de mauvais goût. Jamais nous nʼaurions du te laisser seule à Paris pour poursuivre tes études. Beau résultat. Tant quʼà te dévergonder, tu aurais pu au moins prendre la pilule. Tu sais que cela existe, je suppose.
- Mais, quand on aime vraiment, profond, solide, durable, on ne pense pas à la pilule, la cuisine sordide!
- Ah bah, de la littérature pour midinette maintenant. Et qui est le séducteur qui tʼa fait ÇA ?
De nouveau le cristal du rire.
Il ne mʼa pas fait ; on a fait ensemble, « en gloire et en majesté » ! Ne faites donc pas les innocents hypocrites. Vous savez très bien de qui il sʼagit : Erwan, celui que jʼaime, qui mʼaime, depuis toujours ; lui seul, jamais un autre.
En outre, personne ne montrera quelquʼun du doigt. Il faudrait sortir de votre tour dʼivoire, les parents, changer de siècle. Toi, Mère, cesser de jouer « desesperate housewiwes », intendante, majordome, bonne à tout faire sans salaire et femme du monde aux récréations ! Toi le père renoncer à tout croire truqué, voir le mauvais esprit partout, prêter des arrières-pensées à chacun ; abandonner tes cols cassés amovibles et tes caleçons longs en coton qui gratte. Plus de la moitié des jeunes mères dʼaujourdʼhui sont célibataires ; demain elles le seront toutes. Très peu y trouvent à redire et grâce à cette pilule que tu évoquais, Père, les filles sont devenues égales aux garçons. Hi hi hi, même, des fois, elles leur font peur
Père suffoqua, perdant souffle et prestige (un peu !) Mère pinça les lèvres.
- Et il est satisfait, ce monsieur, de ce quʼil a fait ? Pense-t-il au moins réparer ? On le connait, oui, mais ce nʼest pas cela qui va le faire monter dans notre estime.
- Bah, aujourdʼhui, tu sais, lʼestime cʼest très dévalorisé ou beaucoup trop cher. Et réparer ? Hi, il nʼy a pas de rustines pour ces trous-là !
- Bérangère ! Père sʼétait ressaisi, financier responsable : - Et que fait-il cet Erwan, quelles sont sa position sociale, sa situation ; quʼa-t-il comme
revenus, comme capital ? A-t-il de lʼentregent, des relations. Pense t-il nous demander ta main
- Rapidement » Dit Mère redevenant pragmatique.
- Vous demander ma main ! En plein XXlè siècle, alors quʼil a déjà tout le reste. - Bérangère ! - Mais plus personne ne se marie ; après le deuxième enfant, à la rigueur. Et ceux qui le font divorcent au bout de trois ans. Le mariage, cʼest obsolète, juste des écritures administratives pour les fichiers informatiques des fonctionnaires qui fliquent tout le monde (et revendent leurs listings aux entreprises de VPC !). Quant aux curés ou pasteurs : a bas la calotte !
- Bérangère !
- Mais en fait, nous on veut se marier, sans chichis, sans soutanes (dʼabord il nʼy en a plus), vite fait sur le gaz. Les très proches, les vrais copains et basta ! on fera un barbecue taboulé, poulet grillé merguez, arrosé vinasse cave à papa !
- Mais comment parles-tu !
- Comme tout le monde. Erwan est riche, moi jʼai que dalle, alors il veut partager officiellement ; normal non ?
Vexé, Père.
- Que dalle, comme tu dis ; un peu vite dit ; tu ne seras pas sans rien et tu as de solides espérances.
- Ah oui, lʼhéritage ! Mais bouffez-le ; vivez, vivez, vivez ! On en a pas besoin de vos sous ; on veut juste être aimés ; tels quʼon est.
Outrée, Mère vivait le calvaire de sa vie : un barbecue aux saucisses pour marier sa fille. Mais on était sur quelle planète, dans quel monde.
- Vous acceptez dʼêtre grands-parents, tout de même. Alors Erwan va venir ; juste un coup de biniou à lui passer. En outre, Mère, jʼajouterai que ça sonne pas mal : Bérangère de Kermadel ; non ? Toi qui es toujours à rechercher des armoiries de tes ancêtres, tu devrais apprécier !
Déjà elle avait sorti un iPhone tout blanc de sa poche...
- Le dîner fut morose. Bérangère lança bien quelques vannes dʼétudiant mais il nʼy eu pas dʼéchos perceptibles. Les aînés ruminaient. On était en plein drame social et conflit de générations avec deux certitudes incontournables : une grossesse avérée et la nécessité de sauver les meubles !
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Erwan était beau, évidemment ! Cheveux châtains, coupés courts, yeux de chat verts dʼeau, sourire moqueur, visage taillé en force ; du muscle bien placé, sportif, puissant, un mètre quatre-vingt-trois passé, quatre-vingts kilos et lʼesprit vif, oh combien, que servait une solide culture. Bonne famille (si si cela existe), du bien au soleil, un beau métier et dans sa vie la merveilleuse Bérangère avec petit Erwan bien caché dans le chaud et lʼhumide. Erwan-la-joie-de-vivre !
Mère a fait préparer une chambre pour lui, mais devant son refus de le faire coucher avec elle dans sa chambre, Bérangère en colère lui a retenu une chambre dans un hôtel proche (ça ne manque pas au Cap dʼAntibes !), en déclarant que cʼétait elle qui le rejoindrait dans sa chambre. Ce qui a fait trois personnes en colère !
[center]..................................
.Ainsi donc, Monsieur, (lʼaccent mis sur le mot en disait long sur la signification profonde à lui donner !), vous désirez épouser ma fille et venez nous
demander sa main. Il mʼeut convenu que vous eussiez penser à le faire plus tôt ; avant... Bon, avant. Ce mariage aurait ainsi normalement précédé cette grossesse envahissante et incongrue et tout le monde eut été satisfait. »
Père avait ciselé sa grammaire pour bien montrer qui il était ! Mère, quant à elle, avait décidé de la jouer courtoise, amicale mais réservée : - Cʼest vrai, Erwan, depuis le temps que nous nous connaissons, quʼest-ce qui vous empêchait, tout comme « cette demoiselle » de nous faire part de vos projets. Nous en aurions tenu le plus grand compte et nʼaurions certainement pas eu dʼa priori négatifs à votre égard.
Pas gêné du tout Erwan :
- Même si cela parait très « ringard », nous nous aimons depuis longtemps, à lʼancienne, comme ça devrait être toujours ; mais de projet précis, nous nʼavions pas. La passion (est-ce aussi démodé ?) nous nourrissait ; cela suffisait à notre bonheur (petit rire), la preuve ce bébé. Cʼest arrivé comme ça, au naturel... Tout le monde sait que faire lʼamour (Nʼa-t-elle pas rougi, Mère ?), et subséquemment des enfants, est la principale activité des êtres du monde des vivants, les humains en tête. Alors...
- Tout cela est bien beau, Monsieur, mais trêves de réflexions sur les agissements de lʼhumanité. Il nʼen demeure pas moins que vous avez séduit une innocente jeune-fille, lui avez fait un enfant, et pensez seulement maintenant à réparer votre erreur.
- Innocente ? (rire), mais elle est biologiste ! Elle en sait beaucoup plus que moi sur les phénomènes de la vie, la reproduction et tout ça ; quant à commettre une erreur, çʼaurait été de la repousser ! Cʼest que je tiens à mes yeux, moi !
- Eh, cʼest pas avec les yeux quʼon fait les enfants ! - Bérangère !
Il sʼamusait bien Erwan, mais... - En fait, je ne suis pas venu faire une demande en mariage ; cʼest déjà fait ; elle a dit
oui ; mais juste me présenter, obtenir votre adhésion à nos projets ; votre approbation. Je ne voudrais pas être un élément de discorde entre Bérangère et sa famille. Mais si vous préférez je peux très bien mʼéclipser, sans mariage ni rien ; cela ne changera rien à la situation et à nos relations. Les couples non mariés avec enfants, cʼest presque la règle dans la « jeune » société dʼaujourdʼhui.
Nʼétait-ce pas un peu vachard, là ?
- Bien, nous ne comptons guère ; cʼest noté; Mais moi, il me parait normal même si cela est démodé, de m'intéresser à lʼavenir de ma fille, la vouloir sinon heureuse, cʼest aléatoire, du moins confortable. Avez-vous les moyens de faire vivre correctement une famille, quel est votre métier ; va-t-elle continuer à travailler ou nʼêtre quʼune « archaïque » mère au foyer?
- Nous nʼavons pas discuté de ses intentions mais je serai bien étonné de la voir renoncer au métier quʼelle sʼest choisi. Quant à moi, jʼai de la fortune, pas mal, mais aussi un métier qui mʼa posé problème à cause de Bérangère. Je suis officier diplômé de la marine marchande : la mer, les bateaux, lʼexotisme en pays lointain ; le rêve. Mais un marin cʼest assez rarement à la maison. Alors comme jʼaime infiniment les grands espaces jʼai aussi appris à piloter et suis devenu lieutenant pilote de réserve dans lʼaéronavale. Du coup jʼai été accepté par Air-France comme élève pilote de longs courriers et suis aujourdʼhui co-pilote dʼun équipage de la ligne atlantique en attendant dʼêtre commandant de bord à mon tour. Jʼai un joli salaire, des temps de repos conséquents et fréquents et ferai donc un mari correct !
Mère trouva que cʼétait un métier dangereux.
- Oh, madame, moins que de monter dans une voiture, ou la conduire ! La plus-part des pilotes meurent dans leur lit dʼune mort normale.
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[Quelques jours passèrent ainsi en affrontements à fleuret moucheté avec accalmies et tendance au beau fixe et lʼon finit par des embrassades et la fixation dʼune date de mariage (post natale malgré le forcing de Mère !). Puis les tourtereaux sʼen furent vers Paris retrouver les jeux de la vraie vie
Quand Bérangère revint visiter ses parents, sept mois sʼétaient écoulés et lʼon se prodigua force tendresses. Même Père qui sous ses dehors autoritaires et caustiques avait un cœur de bonbon anglais.
Et quand Bérangère ne la voyait pas, Mère avait un regard qui fantasmait vers le ventre arrondi de sa fille. Fille ou garçon ? Secret, confidentiel, pas dire.
© Jafou
Re: 2 ) L'épanouissement
je me demande si les parents comme ça existent encore de nos jours.
elle est parfaite cette nouvelle (même si t'as "merdé" avec la mise en page. ferme les balises, ça ira mieux, (j'ai eu le même soucis)) t'as su marier le style jeun's au langage soutenu d'antan. bérangère est restée correcte avec ses parents, j'aime bien la manière dont elle leur répond, j'ai presque vu les visages offusqués des parents. ce jeune couple a forcé la barrière du "politiquement correct" (désolé, aucun autre mot ne me vient à l'esprit) de belle manière.
t'en a fais un recueil de ces nouvelles?
(j'irai voir les autres tantôt)
elle est parfaite cette nouvelle (même si t'as "merdé" avec la mise en page. ferme les balises, ça ira mieux, (j'ai eu le même soucis)) t'as su marier le style jeun's au langage soutenu d'antan. bérangère est restée correcte avec ses parents, j'aime bien la manière dont elle leur répond, j'ai presque vu les visages offusqués des parents. ce jeune couple a forcé la barrière du "politiquement correct" (désolé, aucun autre mot ne me vient à l'esprit) de belle manière.
t'en a fais un recueil de ces nouvelles?
(j'irai voir les autres tantôt)
Re: 2 ) L'épanouissement
Bonjour. Non pas de recueil tant que je n'ai pas atteint les 250 pages. Mais cela peut venir très vite. J'ai déjà un recueil de Contes "tout public tendance adulte" qui atteint les 400 pages, et entre contes et nouvelles il n'y a souvent qu'une très faible différence ; selon moi !
A Bientôt.
A Bientôt.
Re: 2 ) L'épanouissement
Non, pas pour les contes, mais j'ai fait quelques tournées de conteur en collaboration avec la BDP de mon département. Côté auto-edition , jusqu'à présent j'ai juste un roman qui a été commercialisé par quelques librairies locales où je suis connu et surtout par moi-meme. Cela n'a pas trop mal marché puisqu'il ne doit m'en rester qu'une vingtaine d'exemplaires.
Re: 2 ) L'épanouissement
Bluette dramatique avec forte participation bretonne. Pourrait être classé dans les
" Régionaux".
" Régionaux".
Re: 2 ) L'épanouissement
c'est quoi une bluette (excuse mon ignorance, je ne demande qu'à apprendre )
Re: 2 ) L'épanouissement
On dit "bluette" parce qu'il s'agit sous une forme ou une autre, romantique, romanesque ou réaliste, d'une histoire sentimentale, une histoire ou prédominent sentiments et rapports de personnes entre elles par oppositions aux très sérieux et intellectuels romans qui traitent de tout sauf l'essentiel des rapports humain et qui font la gloire et la réputation de ces écrivains toujours présents sur les plateaux télé qui n'écrivent que pour leurs pairs et dont les tirages sont inversement proportionnels à cette gloire qu'on leur accorde !
Re: 2 ) L'épanouissement
d'accord. tu devrais faire un peu de pub par ici pour vendre le reste si tu en as envie.
Re: 2 ) L'épanouissement
C'est une idée, mais je pensais que les membres n'étaient pas autorisés à faire de la pub "pro domo" et puis, sous quelle forme ? Le titre "Comme un vol d'éphémères" est référencé sur le net dans différents sites : Chapître.com, Amazone, Fnac; alexandrie.org, priceminister.com, imprimermonlivre.com. Il existe d'ailleurs deux livres portant le même titre ; alors je précise que je ne suis pas JF. Griblin !
Re: 2 ) L'épanouissement
là, vas là. amisse ne s'est pas génée, pourtant elle commente bien moins que toi.
https://lesecrivainsamateurs.jeun.fr/f39-espace-auteurs-edites
au plaisir de découvrir extraits et 4ème de couv'. t'es présent sur fb?
https://lesecrivainsamateurs.jeun.fr/f39-espace-auteurs-edites
au plaisir de découvrir extraits et 4ème de couv'. t'es présent sur fb?
Re: 2 ) L'épanouissement
Impossible je ne suis pas autorisé à publier dans ce forum. Je suis effectivement présent sur FB mais j'utilise très peu ; ils m'énervent. Quand j'apprend que je suis "maintenant l'ami de ma fille ou de ma petite fille, j'ai envie de rugir. Bon je vais poster quelque chose dans la catégorie "roman".
Re: 2 ) L'épanouissement
ça alors, c'est bizarre... (pour ce forum, je dis)
pour l'appellation "amis", baf, je suis aussi l'amie de ma mère et de mon fils (le plus vieux), je passe au-dessus des mots, seuls les échanges m'importent finalement.
pour l'appellation "amis", baf, je suis aussi l'amie de ma mère et de mon fils (le plus vieux), je passe au-dessus des mots, seuls les échanges m'importent finalement.
Re: 2 ) L'épanouissement
j'ai tenté de poster des extraits de roman ; walou ! je me suis fait dire que c'était trop long. La générosité me perdra. Quelles sont les limites ?
Re: 2 ) L'épanouissement
la limite? le respect des mirettes du lecteurs
plus sérieusement... je dirais la valeur d'une nouvelle? (tu peux aussi souligner l'extrait d'un lien vers ton blog si tu en as un)
plus sérieusement... je dirais la valeur d'une nouvelle? (tu peux aussi souligner l'extrait d'un lien vers ton blog si tu en as un)
Re: 2 ) L'épanouissement
Pas de blog, trop astreignant. Insomniaque depuis toujours et m'en trouvant bien j'ai de très grandes mirettes. J'avais posté une trentaine de pages ; il existe des nouvelles bien plus longues que cela. Je vais recommencer en plusieurs étapes courte.
Re: 2 ) L'épanouissement
merci, parce que moi, je suis myope (petites mirettes donc ) et j'attrape vite des migraines à taper si petit. (ps : tu sais que tu peux "éditer" ton texte pour corriger tes erreurs)
Re: 2 ) L'épanouissement
Bon à savoir. Voila j'ai posté quatre extraits et la 4è de couverture dans "roman contemporain. En quatre fois c'est passé sans problème.
Re: 2 ) L'épanouissement
Oh lala qu'est-ce que je n'aimerai pas avoir des parents comme ça, sans déconner mdr! Sinon, pour parler plus sérieusement (ce qui ne m'arrive pas souvent) j'aime beaucoup le style, c'est très bien écrit.
Au plaisir de lire d'autres de tes écrits
Au plaisir de lire d'autres de tes écrits
Loddy44- Date d'inscription : 27/06/2011
Age : 29
Localisation : Dublin
Re: 2 ) L'épanouissement
Les parents "comme ça" sont heureusement une espèce à peu près disparue. Quoi que dans le secret de vieilles familles bien installées de la "bonne" bourgeoisie provinciale on peut encore souvent avoir des surprises. j'en connais dont les filles de dix-sept ans font une petite révérence en saluant les amies de leur maman !, Heureux que tu aimes.
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