Le chant de l'uterus
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Le chant de l'uterus
Le Chant de l’Utérus
A l’instar de ces petits ballons en baudruche ou autre matériau que l’on donne aux enfants (en particulier chez les marchands de chaussures chics), au repos, je suis réticulé et plat, n’occupant qu’une place minime dans les basses fosses (dites parties nobles) de ma logeuse. Je n’en demeure pas moins un organe techniquement perfectionné et complexe dont la vie humaine ne saurait se passer ; car qu’on le veuille ou non, je règne sur elle.
Vous me direz, et j’en suis bien d’accord, que sans ma parenté ovarienne, ses agents de liaison et les sacro saintes bouboules du zozo de mademoiselle, je ne servirais pas à grand chose. Ce qui prouve, au passage, l’absolue nécessité d’une solidarité sans faille entre tous les organismes relevant de la chimie du carbone ; entre autre !
Je ne gonfle ni à l’air ni à l’hélium ; mes processus sont plus subtiles. En fait pour me voir prendre un volume appelant le respect (et l’attendrissement de toute femelle humaine), il faut que mademoiselle et le zozo déjà mentionné baisent ensemble ; et au bon moment ! Je sais, le verbe baiser et sa conjugaison sont « d’un vulgaire, ma chère » sémantiquement reconnu. Mais l’expression a tellement conquis le langage courant que tous ses synonymes s’en trouvent dépassés : « faire l’amour » est ringard ; « copuler » oublié ; « forniquer » obsolète et « foutre » encore plus.
Lorsque mademoiselle s’envoie en l’air, c’est fréquent, il se produit tout au long de mes voies d’accès un remue-ménage extravagant comme si dix ramoneurs opéraient conjointement (admirez l’expression) pour un grand nettoyage de printemps. Ça va et ça vient du pertuis jusqu’à mon entrée privée que s’en est un régal, et admettons le, plutôt plaisant. In fine, je me trouve bombardé, le mot n’est pas trop fort, par une marmaille de vibrions à tête chercheuse, compétiteurs et indisciplinés, qui viennent mourir dans mes avant-postes.
Mais il arrive que l’un d’eux, au passage, dépucelle un ovule téméraire parti à la découverte en dépit des avertissements qui lui avaient été prodigués du type : menace de l’ogre, du grand méchant loup et de croquemitaine réunis. En fait simple produit de la jalousie de ceux dont le numéro de ticket n’avait pas encore été appelé.
C’est alors que se révèle mon existence. J’accueille, avec les soins et l’empressement d’une nourrice assermentée la fragile petite chose qui vient de se faire niquer !
Je suis un muscle puissant (myomètre) et protecteur que tapisse intérieurement une muqueuse (endomètre) puissamment irriguée par une vascularisation impressionnante. j’ai partout des nœuds (cotylédons)qui permettent à la chose désormais nommée foetus, de s’incruster et fixer en profondeur dans ma paroi (nidification) sous l’influence d’une enzyme spécifique produite par un blastocyte (première cellule indifférenciée de mon nouvel hôte).
C’est alors que je prend le départ sur le chemin de la gloire. Bon d’accord, l’essentiel du travail est assuré dans et par l’œuf sans coquille que j’héberge. Mais mon rôle d’interface est incontournable car j’assure par un système wi-fi perfectionné, tous les échanges avec le monde extérieur que constitue l’être supérieur qui nous abrite.
Et que croyez vous qu’il advient ? Durant neufs mois qui pour moi passent comme un éclair, grâce ma surveillance attentive, les cellules premières de la chose se multiplient deviennent des milliards et se différencient qui pour donner un nez, d’autres un cerveau (compliqué le cerveau), une main, un rein, une paire de couilles ou un vagin.
Autour des parois en matériaux composites qui m’abritent on me fait entendre de la musique, on me palpe, on m’inventorie même, mais au travers d’une échographie plutôt qu’avec un spéculum.
Le zozo continue à faire bonne manière à ma propriétaire, ce qui les jours de canicule est bien rafraichissant.
Quand vient le jour de grâce et d’aboutissement je me retrouve pressé de toutes parts comme un tube de dentifrice possédé par un vieux pingre qui tient à voir jaillir de mon extrémité jusqu’à la dernière cellule de mon hôte, ses eaux, ses enveloppes.
Il faut dire que le tunnelier qui a servi à l’élaboration de mes voies d’accès n’avait pas le compas dans l’œil ou avait préféré choisir un compromis élastique entre le diamètre d’un gros pénis et celui d’un petit bébé. La conséquence est que l’extraction hors de moi ne se fait pas sans douleurs et cris. Beaucoup de dames choisissent alors une péridurale, une anesthésie, voire une césarienne, se privant alors d’une merveilleuse douleur et d’un ineffaçable souvenir ; et rien à raconter aux copines !
Après tout ce remue-ménage (nous disons délivrance), je me ressaisie, me refait une fonctionnalité, me réticule à nouveau et attend la fois suivante.
Attention, ovulation en cours ; par ici la bonne soupe ! javascript:emoticonp('')
Jafou 2010[justify]
A l’instar de ces petits ballons en baudruche ou autre matériau que l’on donne aux enfants (en particulier chez les marchands de chaussures chics), au repos, je suis réticulé et plat, n’occupant qu’une place minime dans les basses fosses (dites parties nobles) de ma logeuse. Je n’en demeure pas moins un organe techniquement perfectionné et complexe dont la vie humaine ne saurait se passer ; car qu’on le veuille ou non, je règne sur elle.
Vous me direz, et j’en suis bien d’accord, que sans ma parenté ovarienne, ses agents de liaison et les sacro saintes bouboules du zozo de mademoiselle, je ne servirais pas à grand chose. Ce qui prouve, au passage, l’absolue nécessité d’une solidarité sans faille entre tous les organismes relevant de la chimie du carbone ; entre autre !
Je ne gonfle ni à l’air ni à l’hélium ; mes processus sont plus subtiles. En fait pour me voir prendre un volume appelant le respect (et l’attendrissement de toute femelle humaine), il faut que mademoiselle et le zozo déjà mentionné baisent ensemble ; et au bon moment ! Je sais, le verbe baiser et sa conjugaison sont « d’un vulgaire, ma chère » sémantiquement reconnu. Mais l’expression a tellement conquis le langage courant que tous ses synonymes s’en trouvent dépassés : « faire l’amour » est ringard ; « copuler » oublié ; « forniquer » obsolète et « foutre » encore plus.
Lorsque mademoiselle s’envoie en l’air, c’est fréquent, il se produit tout au long de mes voies d’accès un remue-ménage extravagant comme si dix ramoneurs opéraient conjointement (admirez l’expression) pour un grand nettoyage de printemps. Ça va et ça vient du pertuis jusqu’à mon entrée privée que s’en est un régal, et admettons le, plutôt plaisant. In fine, je me trouve bombardé, le mot n’est pas trop fort, par une marmaille de vibrions à tête chercheuse, compétiteurs et indisciplinés, qui viennent mourir dans mes avant-postes.
Mais il arrive que l’un d’eux, au passage, dépucelle un ovule téméraire parti à la découverte en dépit des avertissements qui lui avaient été prodigués du type : menace de l’ogre, du grand méchant loup et de croquemitaine réunis. En fait simple produit de la jalousie de ceux dont le numéro de ticket n’avait pas encore été appelé.
C’est alors que se révèle mon existence. J’accueille, avec les soins et l’empressement d’une nourrice assermentée la fragile petite chose qui vient de se faire niquer !
Je suis un muscle puissant (myomètre) et protecteur que tapisse intérieurement une muqueuse (endomètre) puissamment irriguée par une vascularisation impressionnante. j’ai partout des nœuds (cotylédons)qui permettent à la chose désormais nommée foetus, de s’incruster et fixer en profondeur dans ma paroi (nidification) sous l’influence d’une enzyme spécifique produite par un blastocyte (première cellule indifférenciée de mon nouvel hôte).
C’est alors que je prend le départ sur le chemin de la gloire. Bon d’accord, l’essentiel du travail est assuré dans et par l’œuf sans coquille que j’héberge. Mais mon rôle d’interface est incontournable car j’assure par un système wi-fi perfectionné, tous les échanges avec le monde extérieur que constitue l’être supérieur qui nous abrite.
Et que croyez vous qu’il advient ? Durant neufs mois qui pour moi passent comme un éclair, grâce ma surveillance attentive, les cellules premières de la chose se multiplient deviennent des milliards et se différencient qui pour donner un nez, d’autres un cerveau (compliqué le cerveau), une main, un rein, une paire de couilles ou un vagin.
Autour des parois en matériaux composites qui m’abritent on me fait entendre de la musique, on me palpe, on m’inventorie même, mais au travers d’une échographie plutôt qu’avec un spéculum.
Le zozo continue à faire bonne manière à ma propriétaire, ce qui les jours de canicule est bien rafraichissant.
Quand vient le jour de grâce et d’aboutissement je me retrouve pressé de toutes parts comme un tube de dentifrice possédé par un vieux pingre qui tient à voir jaillir de mon extrémité jusqu’à la dernière cellule de mon hôte, ses eaux, ses enveloppes.
Il faut dire que le tunnelier qui a servi à l’élaboration de mes voies d’accès n’avait pas le compas dans l’œil ou avait préféré choisir un compromis élastique entre le diamètre d’un gros pénis et celui d’un petit bébé. La conséquence est que l’extraction hors de moi ne se fait pas sans douleurs et cris. Beaucoup de dames choisissent alors une péridurale, une anesthésie, voire une césarienne, se privant alors d’une merveilleuse douleur et d’un ineffaçable souvenir ; et rien à raconter aux copines !
Après tout ce remue-ménage (nous disons délivrance), je me ressaisie, me refait une fonctionnalité, me réticule à nouveau et attend la fois suivante.
Attention, ovulation en cours ; par ici la bonne soupe ! javascript:emoticonp('')
Jafou 2010[justify]
Re: Le chant de l'uterus
Bonsoir,
je n'apprécie pas du tout la façon dont le sujet est traité, bien que ce soit un sujet original... je ne trouve pas assez d'humour et trop de termes qui manquent de poésie, d'un crû un peu trop réaliste !
Désolée,
Amicalement,
je n'apprécie pas du tout la façon dont le sujet est traité, bien que ce soit un sujet original... je ne trouve pas assez d'humour et trop de termes qui manquent de poésie, d'un crû un peu trop réaliste !
Désolée,
Amicalement,
Re: Le chant de l'uterus
Aucune raison d'être désolée. On aime ou pas ; on apprécie ou pas, c'est la liberté de chacun et chacune. Personnellement j'écris des choses très différentes les unes des autres selon l'idée, selon l'humeur. Ce qui plait à l'un n'entrainera pas forcément l'adhésion d'un autre. Amicalement
Re: Le chant de l'uterus
je sais pas. j'ai lu vers 19heures et en reste dubitative.... besoin de réfléchir, moi. je dois dire que san antonio ne faisait pas dans la dentelle, quant à voir mon utérus sous cet angle là... en vrai, jamais je ne lui aurait donné un esprit, une âme.... c'est... incongru je dirai
Re: Le chant de l'uterus
Incongru : qui est malséant, inconvenant, indique un manque de savoir-vivre. Mais par rapport à quoi ? Les habituels interdits et tabous institutionnels hérités des églises et des comportements sociaux du prud'homme du XlXè. Doit-on se cantonner dans le style, la construction, et le thème à la seule expression littéraire, classique e t politiquement, socialement correcte ? Moi je dis vigoureusement non et heureusement plein de grandes plumes aussi. Amitiés
Re: Le chant de l'uterus
je me suis mal exprimée, désolée, je voulais plutot dire un texte qui me laisse perplexe. le mot incongru n'est pas à la bonne place dans ma tete
je vais le prendre, si tu veux et tenter de comprendre ou je pêche car si le début me plait beaucoup, j'ai tiqué sur certains points. par exemple :
j'y reviendrai
je vais le prendre, si tu veux et tenter de comprendre ou je pêche car si le début me plait beaucoup, j'ai tiqué sur certains points. par exemple :
niquer fais très "jeun'" (pour rester poli). ce verbe n'existe même pas dans le dico (on dit faire la nique à quelqu'un dans le sens de se moquer, seulement).J’accueille, avec les soins et l’empressement d’une nourrice assermentée la fragile petite chose qui vient de se faire niquer !
j'y reviendrai
Re: Le chant de l'uterus
Il me semble en toute franchise que " Niquer" est presque obsolète chez les" jeun". Mais j'ai vécu plus de quinze ans en Afrique tropicale où c'était le seul terme employé dans les pidgins locaux pour exprimer la chose. Ça ou "faire manière"J'avoue avoir conservé dans mon vocabulaire bien des mots et expressions de la-bas tant je les trouve savoureuses et imagées. Et puis, ne sommes nous pas au pays de Rabelais ? L'Académie est bien trop frileuse pour intégrer Niquer dans le dico officiel ; elle le fera quand on ne l'emploiera plus ! Mais tu le trouveras sur " la-conjugaison.fr. Verbe d'origine arabe (Nikāh) ou contraction de "forniquer" tu le trouveras dans le grand Robert. Je l'ai employé très volontairement car c'est aussi un verbe qui exprime la violence et quoi de plus violent qu'une cellule (demi) qui se fait agresser et squatter par une autre. La vie est violence, l'humour aussi, souvent...
Re: Le chant de l'uterus
vu sous cet angle là... forniquer n'aurait pas été à sa place dans le contexte. le mot m'a interpelé parce que par ici, c'est : "va niquer ta mère" et des insultes dans ce genre là. suis devenue allergique à force.
à part ça, pour moi, ça va. t'as de l'humour quand même.
à part ça, pour moi, ça va. t'as de l'humour quand même.
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