J'aime ce monde d'amour

Comme un émissaire, j'ai essayé de comprendre le monde, je me suis glissé dans la peau de cet être échevelé et caractériel pour connaître ces nouvelles visions. J'ai marché dans la rue pour voir les visages des hommes.

Pour cela j'ai fais un retour dans le temps, j'ai entendu une nouvelle fois les maux du passé. Et les exemples qui me viennent sont présents pour illustrer ce mal-être étrange et surnaturel.
Je me promenais encore hier dans ces ruelles sombres, repensant à la misère de ceux qui ont les poches vides... j'ai essayé d'imaginer l'évolution comme si elle n'avait jamais eu lieu, et l'intellect humain pour moi devait se retrouver propulsé en avant, faire un nouveau pas.
La composition du monde a changée dit-on, pourtant je vois encore les mêmes choses que j'apercevais il y a dix ans. Je ne crois pas que le monde ait été modifié, je songe parfois même à ces images que j'ai vu et que j'aperçois encore. Car c'est cela, les émissions nous montrent ce que les bases de la société veulent voir pour rêver. Ces personnes ne représentent que la litière du monde, remplie de notre honte, de notre désespoir, mais aussi de notre insouciance. Nous ne voyons pas les vies emportées par le flot des mers lancinantes de l'ignorance.

Ah ! Pourquoi ! Pourquoi nous noyons-nous dans ces calembours, dans ces chants grivois qui nous poussent à croire en des impossibles,? Pourquoi rions-nous alors que nous devrions continuer avec plus d'ardeur vers l'acquisition des choses, puis par l'apprentissage qui comble nos vies ? Je rêve d'un monde où tous nous serions capables de voir les choses comme elles sont, et non comme nous aimerions qu'elles soient, car ce n'est jamais le cas.
Je vois des mondes différents, qui semblent parfois avoir changés, mais ce ne sont que des rêves, des rêves sur l'avenir de l'esprit, mais non sur la réalité immédiate.
La colère a noyée les hommes il y a des années, tel un tsunami imprévisible recouvrant les terres de nos raisonnements. Ces conflits, armés ou non, ont fait de ce bâtiment de connaissance une tour branlante, semblant tenir sur des piliers instables. Il nous faut sauver ces souvenirs car sans eux nous ne sommes plus rien, nous ne pourrions plus respirer. Parfois je ressens cette pression, comme si tout pouvait s'arrêter d'un moment à l'autre. Et sans les souvenirs, nous mourrons. Sans notre Histoire, nous ne serons plus humains.
J'ai pensé que tout allait changer, que la vie ne serait plus la même, j'ai songé au mal qui recouvrait les plaines de l'âme, et dans ces rêves étranges j'ai connu le sombre, celui qui s'élève parmi les ombres, cette méconnaissance des choses de la vie. J'ai compris que l'homme préférait rire et se cacher que voir la réalité, la vérité qui se trouve dans les yeux des plus pauvres. J'ai failli pleurer en comprenant que jamais nous ne pourrions guérir ces maux, qui nous ont pris toutes les beautés de notre univers. Lèveraient-ils les armes en l'air que la foudre leur tomberait dessus : les dieux nous ont abandonnés.

Tout est terminé, ta tactique, tous tes tournois tuant tes hommes, tels des traîtres ayant tes armes à la main. Tel se termine tout se tambourinement, tous ces crachements semblant coucher dans un sommeil sans rêve des anges qui ont perdu espoir. Nous avons transformé les choses, et je crois que la foi que tu portais en nous s'est éteinte il y a peu, Dieu des hommes ou Terre gouvernante.
J'ai essayé de voir dans ces ruelles une lueur de la vie, et pourtant dans ces grandes villes où les personnes accomplissent leurs vœux les plus chers, je n'ai vu que le désespoir. Pourquoi alors dans ces photos de pauvres qui semblent mourir de leur si triste vie, je vois encore de l'espoir, encore un semblant de croyance en une force devenue si faible ? Pourquoi pas dans ces poches grossies par l'argent touché par les doigts sales ? Pourquoi pas dans le sourire carnassier de cet homme que je croise ?
Car quelqu'un a perdu la foi ? Non !
C'est bête à dire, pourtant je pense que le cœur a plus de force que l'on croit. Car sinon je ne saisis plus vraiment la douleur qu'il procure quand l'amour meurt... lorsqu'il n'y a plus d'espoir. Pourquoi en me promenant dans ces ruelles, j'avais l'impression de ne voir qu'une dictature en sommeil, comme si désormais il fallait avoir peur de ceux qui font la loi ? J'aimerais voir les bras se lever pour lutter contre le désespoir qui gagne les terres de la tristesse et de la peine.

Ah ! Voilà que je comprends ! Mesquin petit voleur de l'âme, gorge ouverte pour rire et semblant même danser sur ses deux jambes frêles et sans vies, c'est un peu le Malin qui ricane face à moi, et tous vous souriez à ce pauvre et chétif être qui nous détruit.
J'aimerais voir le monde ressusciter ces personnes incroyables qui créaient et savaient critiquer les forces mauvaises qui semblaient alors nous submerger. J'aimerais voir des personnes pouvant guider les foules, pour une cause juste et non sous une bannière rouge de sang. J'aime ce monde d'amour, pour faire référence à un auteur que j'adore et qui sut se faire connaître et faire entendre ses idées, autant pour se faire détester que pour se faire adorer, même s'il n'avait jamais attendu cela.
Je rêve de ce monde où tous nous accomplirions un geste pour cette Terre, pour que ces personnes grandement placées et qui s'installent encore plus haut, sur le trône d'un demi-dieu, entendent les appels au secours d'un peuple qui mourra sous le tas des immondices du passé et des débris des guerres sans buts.

Je voudrais prier un dieu quelconque que je ne connais pas pour qu'il nous aide à sortir de cette litière de tristesse et de crainte, où nous dormons sans espoir de nous lever pour en sortir. De cette ruelle infâme où se croise les âmes en déroute et dans laquelle je marche pour comprendre le monde.