Aimez-vous Bach ?
2 participants
Page 1 sur 1
Aimez-vous Bach ?
AVANT-PROPOS
Bonjour à vous !
Je me nomme Henri Dupont-Lelieu, ce qui, reconnaissons le, n’est pas spécialement compromettant ni particulièrement original ! Ceux qui un jour, nommèrent ma lignée, auraient pu inverser les termes de ce nom en “Lelieu-Dupont”, c’eut été grammaticalement meilleur et tout aussi incolore.
Je suis un bourgeois aisé, doté d’un Q.I. satisfaisant tout comme le sont ma situation financière et mon statut social. Cadre supérieur dans une entreprise pour l’instant en pointe, je suis après avoir contracté un mariage d’amour utile, normalement divorcé, m’étant reproduit à deux reprises !
Étant de “bonne famille”, j’échappe au classement “Bauf” et l’on dit de moi qu’étant bien-élevé, je suis fréquentable. Je pourrais être le dernier des filous, la plus immonde des crapules ; eh bien, parce que bien élevé, je reste cependant fréquentable ; étonnant ; non ?!
Il y a maintenant un temps raisonnable, j’ai fait quelques études supérieures qui m’ont permis d’acquérir des connaissances fragmentaires et superficielles ainsi que les diplômes qui vont avec ! Alors que j’étais encore très jeune, un aîné sarcastique et lucide, m’avait toutefois informé que détenir des peaux d’âne ne signifiait strictement rien, ne servait pas à grand-chose dans le courant du quotidien, mais qu’en être démunis entraînait une condamnation sociale absolue et sans recours ! J'ai pu par la suite, oh combien, vérifier la sagesse de cet aphorisme.
Consentant à vivre selon les règles écrites ou coutumières d’une société moralement déstructurée où seuls comptent la frime et l’argent actif, je suis comme une bonne part de mes semblables, moyennement et normalement con, ce qui n’interfère en rien avec le Q.I. évoqué précédemment.
J’ai conservé avec mon épouse, outre quelques intérêts communs, bassement matériels, et le souci, dilué, de mes enfants, les amicales relations que finissent par nouer les antagonistes d’une guerre statique de longue durée par dessus la tranchée qui les sépare !
J’ai quelques maîtresses, jamais plusieurs ensemble, pour le petit plaisir (le mien me semble-t-il, plutôt que le leur !) qui ne sont ni des boudins, ni des top, ni des coups !
Bref, je suis l’un de ces individus reproduits à des centaines de milliers d’exemplaires dans chaque pays nanti qui devraient se sentir bien dans la vie ; leur vie.
Que l’on ne s’y trompe pas, je n’appartiens ni de près ni de loin à la “Jet sociéty” ou à ‘l’establishment”. Je suis sur leur frange extérieure. On ne m’a jamais vu buvant un “pot” sur la Côte avec Caroline, Steph ou Brigitte et si d’aventure je m’étais trouvé dans une soirée honorée de leur présence, cela n’aurait pas provoqué les transes d’un journaliste de la presse spécialisée ; les paparazzis m’ignorent ! Non, je vous l’ai dit, je suis juste un bon bourgeois aisé !
J’ai parmi mes proches, comme il se doit, un officier supérieur, un prélat, un magistrat du siège, un chirurgien renommé, et un professeur d’université. Je connais quelques PDG tout venant, quelques journalistes ordinaires ; j’ai côtoyé, à l’occasion quelques représentants du Show-biz, de l’art et de la culture et cultive de vagues relations dans la sphère des cabinets ministériels ; enfin je milite mollement dans diverses associations distinguées et hautement inutiles !
Je n’aimerais cependant pas vous donner de moi une image totalement terne et affligeante ; non, j’ai mes particularités bien à moi. Il y a, refoulé en mon tréfonds, le sentiment de tout ce que j’aurais pu aimer, être ou faire ; ces pulsions, ces impossibles, ces improbables qui m’auraient pu faire autre ; plus con ou moins, là n’est pas la question ; différent !
Je n’ai pas le masochisme assez ardent pour couver d’une envie nostalgique les S.D.F. loqueteux ou marginaux baba-cool qu’il peut m’arriver de croiser ; non, jamais. Mais il est des instants fortuits, des situations imprévues, des pulsions inattendues qui font naître en moi un frémissement prémonitoire de ce qui va m’arriver !
J’ai des dons !
J’ai élaboré et développé au fil des ans, ce qui au départ, n’était qu'embryonnaire, une aptitude à me soudain dédoubler, me quitter pour pénétrer un autre !...
J’ai encore d’autres spécialités dont je vous reparlerais.
Quand concourent ensemble l’instant, le lieu et le prétexte, la chose se fait sans que je me sois au préalable consulté et sans que je me le soit aucunement autorisé ou interdit !
Je ne m’inquiète pas de cet état particulier qui surprend la première fois, car je sais que passées les transes de la félicité, de l’horreur ou du rire, je réintégrerais ce moi confortable qui est loin de me déplaire. Ce qui me quitte et prend son autonomie hors de moi, n’est, à tout prendre qu’une projection immatérielle de mon être profond et sidéral..........
Bien au contraire cela me permet de donner corps à un vieux rêve qui me hante le subconscient : j’aurais tellement voulu être quelqu'un !
Comme, par exemple :
UN GRAND CHEF D’ORCHESTRE (a suivre)
Re: Aimez-vous Bach ?
Salut !
Il m'est difficile de commenter ton texte parce qu'il est très particulier et parce qu'il met en avant une étrange conception de la nouvelle. Je ne sais pas si elle peut d'ailleurs être considérée comme telle ! De même, je ne saurais te dire si j'ai bien compris les tenants et aboutissants de ton écrit. Je suppose que tu décris la banalité de sa vie pour ensuite nous faire entrer dans l'originalité de ses autres vies. Mais comment, voilà la question !
Je ressens néanmoins une certaine fierté et un désir de vouloir nous surpasser, nous lecteurs, chez ton personnage. Est-ce voulu ?
Il m'est difficile de commenter ton texte parce qu'il est très particulier et parce qu'il met en avant une étrange conception de la nouvelle. Je ne sais pas si elle peut d'ailleurs être considérée comme telle ! De même, je ne saurais te dire si j'ai bien compris les tenants et aboutissants de ton écrit. Je suppose que tu décris la banalité de sa vie pour ensuite nous faire entrer dans l'originalité de ses autres vies. Mais comment, voilà la question !
Je ressens néanmoins une certaine fierté et un désir de vouloir nous surpasser, nous lecteurs, chez ton personnage. Est-ce voulu ?
Sujets similaires
» Aimez-vous Bach (suite
» Aimez-vous Bach (3è séquence)
» Aimez-vous Bach (4è partie et fin)
» A lire si vous voulez vous lancer
» D'où venez-vous?
» Aimez-vous Bach (3è séquence)
» Aimez-vous Bach (4è partie et fin)
» A lire si vous voulez vous lancer
» D'où venez-vous?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Jeu 2 Mar - 21:58 par martin1
» mefiez vous des charlatants
Jeu 3 Oct - 16:28 par Jafou
» Une chanson de geste
Jeu 3 Oct - 16:22 par Jafou
» De retour après quelques années d'absence....
Lun 23 Sep - 21:25 par Le sombre minuit
» 5 et 6 juin...
Jeu 6 Juin - 8:09 par Jafou
» Les Imaginales
Lun 20 Mai - 20:05 par extialis
» Désinscription du forum
Dim 19 Mai - 7:29 par extialis
» Aimez-vous Bach (3è séquence)
Mar 14 Mai - 18:26 par Le sombre minuit
» L'ascension extraordinaire du Maudit
Lun 13 Mai - 19:02 par extialis