Qui a dit : Bio diversité
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Qui a dit : Bio diversité
Petit récit authentique et très africain
Le gouvernement des États Unis a annoncé officiellement que la race du Puma-Couguar de l'Est américain est définitivement éteinte...
A Java, Bornéo, Sumatra, bref, en Indonésie on décompte avec prudence les rares Orang-Outangs qui y subsistent, détruits qu'ils sont par la déforestation intensive et internationalement illégale qui ravage leur habitat, les derniers grands massifs forestiers de la planète, pour quelques sous...
En Inde, au Bengale on compte à l'unité les tigres encore présents et l'on fait de même en Afrique et en Asie pour éléphants et rhinocéros. Quant à l'ours polaire, sa banquise lui fond sous les pattes ! Mais nous avons quatre ours dans les Pyrénées et il y a cent vingt-huit loups dans le Yelowstone park...
Quand l'homme aura enfin achevé de réduire la nature à merci, enfin heureux il achèvera de s'entasser dans les ruches verticales de ses mégapoles et y crèvera, joyeux, faute d'avoir à temps sauvé les abeilles, les baleines et tous les poissons, légumes et animaux domestiques de la folie signée Monsanto Bayer et comparses...
C'était dans les années 50 du siècle précédent. A l'occasion d'un exceptionnel week-end de Noël de quatre jours, nous avions fui notre appartement, traversé les trois kilomètres du Wouri ( bras de mer traversant la ville de Douala, Cameroun) dans une barge de débarquement venant des surplus américains de la seconde guerre mondiale et pris la "micheline" qui remontait vers les premiers étages du Mont Cameroun. Ma fille ainée aujourd'hui en retraite, avait deux mois, et nul besoin, sa mère la nourrissant, de biberons, tétines, lait en poudre et eau minérale ; notre bagage était léger.
Bien sûr, et comme à chaque voyage, la micheline tomba en panne à mi-parcours ses freins ayant lâché et nous tous, les voyageurs et personnels de la régie ferroviaire, gagnâmes à pieds la station suivante pour y retrouver la micheline envoyée depuis Lalla pour nous récupérer. C'était celle tombée en panne au précédent voyage !
Ramassés sur la piste par la jeep de deux planteurs installés dans le coin nous en profitâmes pour participer avec eux aux cérémonies d'un mariage Bamiléké particulièrement haut en couleur.
Au village de N'Kongsamba à mille cinq cents mètres d'altitude, C'était le bonheur absolu : il y avait des couvertures de laine dans les lits de la Case de passage (en français, l'hôtel local, 8 chambres) et un grand feu qui flambait dans la cheminée du salon-salle à manger. Au-dehors la température était de 16° alors que nous avions quitté Douala plongée dans son bain de vapeur habituel le thermomètre en indiquant quarante-deux ! Je n'avais pas dormi aussi bien depuis plus d'un an !
Au petit matin alors que nous achevions le petit déjeuner, le patron déclara : "eux être venus manger".
Voyant tout le monde se précipiter vers la porte de la rue, intrigués, ma femme et moi, bébé sous le bras, avons suivi ce courant inattendu. A cinq cents mètres, en contrebas, la rue unique bordée de maisons au pittoresque style très africain s'interrompait brutalement devant le vaste espace d'une bananeraie collective autant que municipale qu'entretenait tout le village. Et nous vîmes apparaitre un énorme gorille à dos argenté qui debout devait bien mesurer ses deux mètres vingt et peser trois cents kilos. Il tourna la tête vers nous, nous regarda un bon moment puis repris son cheminement paisible suivi de sa tribu, une trentaine de ses congénères de tous âges, les enfants donnant sagement la main à leur maman !
Il restèrent une bonne heure à se gaver de bananes bien mures puis le grand mâle leva un bras en l'air en se tournant vers nous, pour saluer ou dire merci, allez savoir, et repartit vers sa forêt suivi de tous les siens.
Tout le monde applaudit. Il y avait là tout le village soit mille cinq cents Bamilékés et dix européens dont trois résidents permanents et sept en transit. C'est alors que je compris qu'il devait exister une sorte de pacte entre les deux communautés, humaine et gorille, reconnaissant à chacun le droit de manger dans une fraternelle cohabitation entre le village humain et sa banlieue de primates hominidés, cousins proches.
Si la même situation s'était produite cent kilomètres plus à l'Ouest et en plaine, dans les immenses bananeraies européennes qui dévalent jusqu'à Bonabéri, faubourg bamiléké de Douala sur l'autre rive du Wouri, nul doute que les gérants auraient aussitôt sorti leurs fusils pour éliminer ces intrus ravageurs.
C'était il y a si longtemps. Que reste-t-il aujourd'hui de ce merveilleux village et de ses deux communautés ? Rien probablement... (Pourtant "on" me murmure qu'il possède maintenant une université et plus d’un million d’habitants ; ce que confirme Wikipédia !)
L'ONU vient d'annoncer qu'outre les ravages dus aux braconniers, en dépit de la protection totale de l'espèce ; nos cousins, merde ; ébola en une année avait tué plus de cinq mille gorilles... Ce qui confirme une fois de plus nos parentés. Alors, pour nos cousins, ça craint méchant !
L'ONU vient d'annoncer qu'outre les ravages dus aux braconniers, en dépit de la protection totale de l'espèce ; nos cousins, merde ; ébola en une année avait tué plus de cinq mille gorilles... Ce qui confirme une fois de plus nos parentés. Alors, pour nos cousins, ça craint méchant !
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