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La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race

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La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race Empty La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race

Message par Ans Mar 10 Juin - 16:28

I / "Glorieuse et vivante race, disais le poète - Ou l'histoire d'un crépuscule"




Le soleil se levait sur New Zendar. La lumière de l’aube se réfléchissait sur le toit des maisons de la cité portuaire.
Les gens commençaient à sortir de chez eux ; le boulanger ouvrant sa boutique et les colporteurs s’en allant puiser de l’eau au puit des malheureux. 
Dans le donjon de la Milice communale, on sonna du cor pour réveiller les gardes. Ils s’armèrent et partir relever leurs camarades ayant veillé toute la nuit. Quelques miliciens ouvrirent enfin la porte Nord qu’on appelait porte de la Gadoue, les égouts se jetant juste au dessous du pont qui  et la porte Sud, qu’on appelait Porte de la Mine, car le chemin des mines donnait sur New Zendar par la porte nord.
Les marchands et fermiers commençaient à entrer en ville pour vendre leurs produits quand Thrynn et Bosbek, deux hommes, qu'on qualifiât parfois de brigands, d'autres fois d'honnête, mais toujours de vagabond, pénétrèrent la cité. Le front de Thrynn, le plus âgé, se creusait de profondes rides, des cernes soulignaient ses yeux bleus. Ses cheveux blonds étaient courts, en bataille néanmoins sous on chapeau de fourrure. Il était mal rasé et un semblant de barbe blanchissante lui dévorait sauvagement le visage.
Il avait un gilet de cuir noir, des brais d’un tissu brun très léger, et des bottes en daims. Il avait un chapeau en fourrure de lapin, qui lui tenait chaud en ce début mars. Par dessus son gilet de cuir il avait un ample manteau de bure, et un sabre dans son fourreau caché en ses plis. Il regardait de ses yeux bleus la vue qui s’offrait à lui : une rue boueuse, détrempée, pleine d’immondices et d’ordures. Des mendiants se trainaient en rasant les murs, dans leurs haillons sales et puants. 
Ils étaient fatigués, et leur regard, quand il n’était pas mort, qui traduisait toute l’horreur et la précarité de leur situation, quémandait vainement une petite pièce, un écu.
Bosbek semblait plus jeune. Marqué également par des poches et des cernes sous ses yeux noirs comme la nuit, il avait des cheveux bruns qui tombaient en fines boucles sur ses larges épaules. Glabre, pas un poil n’obscurcissait son visage d’enfant - il n’y avait même pas ne serais-ce que l’ombre d’un fin duvet sous son nez, ou sur ses joues. Il avait une chemise en lin rouge, et un ceinturon doré, ainsi que des bas de laines, par dessous son grand manteau de bure et de fourrure de pèlerin, qui était sale, encrouté de boue et qui empestait plusieurs mètres à la ronde. Il ne souriait pas, il ne souriait rarement – sinon jamais. Il avait un baselard rouillé à sa ceinture, et un cimeterre à sa droite. 
Les deux hommes marchaient dans les rues, alertes. Quand on les croisait, les gens s’écartaient, méfiant de nature. Quelque chose d’étrange, comme une aura maléfique, semblait planait autour d’eux. Ils tournèrent sur la roue de la boucherie, et traversère une ruelle plus sale encore que le reste de la ville, pour arriver dans une petite cour intérieur décrépie, encore plongée dans la pénombre.
Du linge sale pendait sur des fils au dessus de leur tête. De l’eau croupie gouttait d’un toit et formait une grosse flaque noire. On entendait le bruit de métiers à tisser venant des soupirails ; des tisserands qui faisait travailler leurs ouvriers à la bougie. Thrynn cracha. Il avait un sale goût dans la bouche.
Bosbek, bègue, bredouilla « - C… C’est i…ici ? » Thrynn hocha la tête. « - S…Sommes nous o…obligé de les a…affronter ? »
« - L’avenir de notre race en dépend, Bosbek. Nous sommes déjà sur le déclin. Ces chiens d’humains et de change-forme nous ont volé notre pain, nos vignes, nos neiges, notre soleil … » Bosbek fis la moue. Il était le plus insensible des vampires à l’idée de « race » des vampires, à défendre, contre l’extinction. Il voulait vivre, longtemps si possible, et heureux.
Il était nerveux. Il porta une main à son sabre. Des silhouettes encapuchonnées avançaient de la pénombre. Elles étaient armées de fines rapières. Thrynn eut un mouvement de recul, quand la première des silhouettes le salua. Elle rabaissa son capuchon, dévoilant un visage cadavérique creusé de profondes rides. Il s’adressa à Thrynn en ces termes : « - Salut à toi, Thrynn, nous voici donc réunis pour achever notre besogne commencée dix ans plus tôt. »
Thrynn lui répondit alors « - Salut à toi, Reyfus, sage parmi les sages, nous voici donc réunis pour achever notre besogne commencée dix ans plus tôt. »
Bosbek bredouilla la même formule. Les autres silhouettes sortirent de l’ombre. C’étaient, Maelindra, une femme dans la fleur de l’âge, rousse, les cheveux noués en chignons, qui était la fille de Dreyfus, Veringard, plus jeune de visage, des cheveux noirs très longs noués en catogan, qui était le frère de Maelindra, et qui était équipé de deux cimeterres, Areingard, l’assassin, et ses deux poignards, qui étaient chauve. Il y avait aussi Enriler armé de sa masse d’arme, ainsi que Shaerinnd, son épouse.
Le groupe forma un cercle. Ils jurèrent de ne se quitter qu’une fois la besogne achevée. 
Thrynn était nerveux. Ce n’était certes pas la première fois qu’il allait se livrer à de tels actes, mais à chaque fois il éprouvait la même sensation d’anxiété à l’idée de les réitérer. Ils s’avancèrent, et Reyfus détruisit d’un coup de pied l’unique porte de la cour. Elle donnait sur un long couloir sombre, dont un grognement sourd monta en échos, comme une mise en garde. Ils y avancèrent, la mine grave, s’abandonnant aux ténèbres, et tournant le dos au ciel de l’aube. 
            « - Restez prudents » avertit Maelindra. « - Comme toujours » ajouta avec une pointe de mépris Areingard. Maelindra fit volte face et le dévisagea, ses yeux flamboyants de rage. « -Ne me reparle plus jamais sur ce ton, imbécile » siffla-t-elle entre ses dents. Areingard souris en réponse. 
« - Assez de disputes, avancez ! » leur intima Reyfus. Ils se remirent à avancer.  Ils persévéraient, le sol était humide, et désormais ils s’enfonçaient dans les égoûts de la cité portuaire. Ils avaient de l’eau sale noire et boueuse jusqu’à mis-cuisse, et progressaient difficilement. 
Enriler cria quand le sol se dérobais sous lui, l’entrainant dans une fosse profonde pleine d’épieux. Il se rattrapa au bord au dernier moment, aussi ont dût le tirer hors de ce mauvais pas.  Il se releva, s’épousseta, et déclara que ce n’était rien du tous.
« - Peste sois ces chiens ! » cria Veringard, quand ils dépassèrent le cadavre déchiqueté d’un pauvre mendiant, lacéré, éventré, à moitié  dévoré.
La tension était palpable. Ils s’enfoncèrent encore plus profondément dans les égouts. Ils tournèrent à droite dans un couloir, et entendirent une litanie monter du fond du couloir. Ils avancèrent prudemment. A la fin du couloir, le petit comité sortis de l’eau. Ils montèrent la volée de marches, et arrivèrent dans une pièce ronde : la base d’une des tours de la cité.
Ils surprirent cinq hommes en plein rituel macabre. Ils étaient nus, en cercle, autour de cadavres en morceaux plein de sang de jeunes femmes. Des symboles occultes étaient tracer sur le pavé mouillé de sang. Les Sept dégainèrent leurs armes. Les hommes nus les dévisagèrent. L’un deux, le plus grand, leur cria « - Vous allez mourir, vampires ! Votre race est condamnée à disparaître, et si il le faut, ce sera avec la notre ! A moi mes frères ! »
Et il se cabra, hurla, cria, lacéra le pavé. Une fourrure noire le recouvrit tous entier. Ses oreilles s’allongèrent, sa tête s’aplatit, son nez et sa bouche devinrent une gueule hérissée de deux rangées de dents pointues, coupante comme le fil d’une épée. Les yeux écarlates, la fourrure noire, les babines retroussées et les griffes longues comme des poignards. 
Les cinq créatures se ruèrent sur les vampires. Ils se déplacèrent avec grâce et vélocité. Veringard et Enriler sautèrent sur le dos d’un des loups. Ils lui assénèrent une série de coups de lames et de masse. Il tomba sur le dos, et Veringard lui transperça le crâne de sa rapière.
Le Loup Alpha, Ogard, se saisit de Reyfus et le jeta contre le mur, faisant trembler tous l’édifice. Il le pris dans sa gueule, et arracha son corps disloqués en deux. Maelindra hurla de rage, à la vue de la mort de son père. Elle fut pris d’une fureur incontrôlable. Ses mains crépitèrent, et pour la première fois en trois siècles, elle déchaîna la magie dans ce monde. Un rayon incandescent fusa, et frappa Ogard en pleine poitrine. Il hurla, une seconde à peine, son corps fut carbonisé, et détruit, réduis en cendres. Mais la colère et le chagrin de Maelindra l’empêchait de contrôler son pouvoir, qui plus est s’intensifiait à mesure que sa haine grandissait. Elle frappa la base de la tour qui commencer à pencher. Au même moment, Thrynn et Bosbek achevaient Lupeon, le bras droit d’Ogard. Helsif, le plus jeune, était encore un louveteau. Il avait la taille d’un homme. Thrynn lui décocha un violent coup de pied dans la gueule, et Bosbek le cueillit de son sabre, l’empalant. Héméon fut ensuite décapité par Enriler. 
Maelindra ne pouvait toujours pas contrôler son pouvoir grandissant, et intensifia involontairement le rayon ardent. La pierre se mit à fondre, et entra en fusion. La tour commença a s’écrouler quand Maelindra tombe inconsciente. Les vampires s’enfuirent hors de la salle.  Maelindra cria, et la tour explosa. Bosbek s’arrêta, et traversa la pluie de décombres. Il récupéra Maelindra, inconsciente, et l’emmena en sureté. Ensuite, la tour s’écroula entièrement.
 
 
 


Dernière édition par Ans le Jeu 12 Juin - 19:35, édité 1 fois
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Message par Ans Mar 10 Juin - 16:47

Sandra avait été convoquée par la milice communale pour soigner les blessés. Il était dix heures, et elle sortie de chez elle en hâte, mal habillée et mal coiffée. Une foule immense de badauds s’étaient réunie autour des ruines de la tour. L’édifice, vieux d’au moins deux siècle, étais considéré comme l’une des tours les plus solide de la ville, et lors du dernier siège, quatre ans plus tôt, trois mois de bombardements intensifs au trébuchet ne l’avais pas endommagé.
Elle remonta la grand rue, tourna sur la place du marché, après l’église et le temple, les quais, elle traversa le canal, et se retrouva sur les lieux du sinistre. Deux gardes l’emmenèrent plus loin, et la firent entrer dans le donjon de la garde, par la porte de derrière. Elle monta les escaliers qui menaient à l’étage supérieur ; et arriva dans une salle où il y avait une vingtaine de lits alignés contre les murs. Les deux lits du fond étaient occupés par trois blessés. Elle s’avança en trottant vers les hommes. Elle releva sa tignasse de jais, et posa son sac sur une petite table. Elle examina le premier homme. Il était dans la fleur de l’âge. Ses yeux étaient clos, il respirait faiblement. Elle tâta les os de son  bras, de ses jambes, ses côtes et ses épaules. Ses deux bras étaient cassés, ses jambes également, et une cervicale semblait anormalement déplacée, pensa-t-elle. Elle tâta les côtes en sentit plusieures cassée. L’homme respirait très faiblement, aussi elle en déduisit qu’il avait le poumon perforé. Elle ne pouvait rien pour lui. Le second était livide. Elle pris son poul : nul. Elle regarda un moment le visage du mort : sans âge apparent ni jeune ni vieux, les yeux clos, la lèvre fendue et un mince filet rouge séché sur son menton.
Elle appela le garde et lui annonca que celui ci était mort. Il regardait d’un air dépité son ancien compagnon d’arme. Il pris le linceul blanc éclatant qu’on avais prévus et disposé dans une malle adjacente aux lits, et en recouvrit le corps du défunt.
Elle s’attarda alors sur le dernier homme. C’était un vieillard à la peau basanée, cheveux longs poivre et sel, gras, poisseux de sang presque noir tant il s’était assombris. Elle le toucha, et il grogna. Il essaya de se relever, mais resta bloqué dans son lit. Ses lèvres bougèrent, il émit quelques bruits sourds, puis un grognement. Ses yeux terrifiés étaient affolés, et ils regardaient partout et nulle part, dans toutes les directions à la fois. Sandra farfouilla dans sa besace et en sortit une gourde. Elle contenait du lait de pavot, et elle lui en donna une bonne gorgée. L’homme se tut, et la regarda fixement. Quelques minutes plus tard, il était endormi. Elle se releva, enfila sa cape, et pris sa besace. Elle salua le garde, lui indiquant qu’elle repasserait prendre des nouvelles de ses patients dans la soirée.
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Message par extialis Mar 10 Juin - 18:59

aller, j'attaque. début intéressant. y a du peps, des gens typés. ça bouge quoi.
c'est juste le style qui est bourré de verbes ternes. comme ce début :


Le soleil se levait sur New Zendar. La lumière de l’aube se réfléchissait sur le toit des maisons de la cité portuaire.
Les gens commençaient à sortir de chez eux ; le boulanger ouvrant sa boutique et les colporteurs s’en allant puiser de l’eau au puit des malheureux.

style trèèès lourd. et pourquoi pas : "le boulanger ouvrait sa boutique, les colporteurs allaient puiser..." tout simplement. les participes présents plombent la lecture, tout le monde le dit  Laughing 

ensuite :

Thrynn et Bosbek étaient deux hommes, qu’on qualifiait parfois de brigands, d’autres fois d’honnête, mais toujours de vagabonds. Thrynn était le plus âgé. Son visage était creusé de profondes rides sur son front, et des cernes marquaient ses yeux bleus. Ses cheveux blonds étaient courts, en bataille néanmoins sous on chapeau de fourrure. Il était mal rasé et un semblant de barbe blanchissante lui dévorait sauvagement le visage.
Il avait un gilet de cuir noir, des brais d’un tissu brun très léger, et des bottes en daims. Il avait un chapeau en fourrure de lapin, qui lui tenait chaud en ce début mars. Par dessus son gilet de cuir il avait un ample manteau de bure, et un sabre dans son fourreau caché en ses plis. Il regardait de ses yeux bleus la vue qui s’offrait à lui : une rue boueuse, détrempée, pleine d’immondices et d’ordures. Des mendiants se trainaient en rasant les murs, dans leurs haillons sales et puants.
tu vois ce que je veux dire?
proposition qui vaut ce qu'elle vaut mais ça peut te donner une piste de réflexion : "Les marchands et les fermiers commençaient à entrer en ville pour vendre leurs produits quand Thrynn et Bosbek, deux hommes, qu’on qualifiait parfois de brigands, d’autres fois d’honnête, mais toujours de vagabonds, pénétrèrent dans la cité. Le  front de Thrynn, le plus âgé, se creusait de profondes rides, des cernes marquaient (soulignaient? entouraient?) ses yeux bleus."


bref, il y a de quoi faire donc, c'était juste un exemple. mais j'aime bien l'idée, l'histoire.
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La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race Empty Re: La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race

Message par Ans Mar 10 Juin - 19:33

Merci pour ces critiques ! Sa fais plaisir que des gens s'attardent ainsi sur son travail Razz
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Message par extialis Mar 10 Juin - 20:33

je t'en prie  Smile quand j'aurai plus de temps, je peaufine parce que j'aime bien ce début. au boulot donc jeune homme  Wink
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Message par Ans Jeu 12 Juin - 20:03

Elle sortit du donjon. Les cloches sonnaient onze heure. Elle leva la tête et contempla le clocher, et se dit « Déjà ! Que la matinée passe vite ! Et qu’est ce qu’elle fut tourmentée ! »
Il lui vint alors à l’esprit qu’il faudrait bientôt manger. Elle remonta la grand-rue d’un pas pressé, fendant tant bien que mal la foule qui y régnait. Désormais, les rues étaient pleines de monde. Des fermiers venu vendre leur produit place de la banque, des voyageurs, aventuriers et marchands venus d’outre mer, des badauds, ou simplement des hommes et des femmes de la cité portuaire vaquant à leur occupation. Sandra remonta la grand-rue, tourna sur la rue des Pelletiers, et arriva sur la, place de la banque. Le marché avait lieu du Mardi au Dimanche et légumes, fruits exotiques, ustensiles divers et variés, épices, armes, objets en tous genre pouvaient être trouvé aussi aisément que la plupart des produits de la vallée d’Avalon, dont New Zendar marquait la fin et gardait le plus grand des accès maritime, qui offrait une foule de village et hameaux; qui produisaient en masse fromages, venaisons, viandes, miels, vins, bières. On rencontraient aussi dans la vallée d’Avalon de nombreuses forteresses et châteaux, chacun possédant une forge qui fournissait en armes et armures les nombreuses armureries de la ville. On pouvait aussi y rencontrer la bourgeoisie marchande de la cité qui y faisait ses courses, parés de joyaux et de couteuses étoffes de velours et de soie. Elle ne s’y attarda pas, elle avais envie de manger du poisson ce jour là. Elle traversa la rue de la banque, et arriva au pont des parfumeurs. Sandra aimait passer par ce pont : c’était un large édifice bien bâtit, en pierre et en bois, qui enjambait gracieusement la rivière Zendar. Des deux côtés du pont, on avait construit des édifices : les maisons et boutiques des parfumeurs (qui donnèrent leur nom au pont, par ailleurs) mais aussi quelques joaillers, comme la joaillerie Rameozi, qui était connue à travers le monde entier, ou bien l’orfèvre Argven, qui avait des commandes des quatre coins de la planète.
Il y avait tant de maisons qu’on ne voyait pas le pont, et un visiteur non averti ne saurais même pas qu’il traverserait une rivière. Une fois arrivée de l’autre côtés, elle rabattit son châle. Elle était désormais dans le quartier plus « pauvre » de la ville. Moins de bourgeois, plus de mendiants, de mercenaires, de gueux et de ribaudes qui trainent dans les rues (même à cette heure de la journée, les ribaudes attendaient leurs client au sortir des tavernes).
Elle progressa au travers de la rue des pêcheurs, et coupa par la rue du charretier. Puis, remonta par la rue de la rue du Pèlerin, elle arriva rue des quais. Encore quelques mètres et elle était au second marché de New Zendar : le marché aux poissons.
Le second marché prenait place sur les quais du port marchand. Les pêcheurs y installaient leurs étals, et on y vendait du poisson; des fruits de mers. Des maquereaux, des sardines, du cabillaud, des moules, des huîtres, des crustacés de toute sorte …
Elle acheta quelques maquereaux justement, qu’elle fourra dans son sac, emballé dans du papier gras.
Elle s’en retourna sur le chemin de chez elle, pensant à ses consultations de l’après-midi.




Il frappait de taille et d’estoc, ferraillant contre le brigand avec rage. Hrym était un solide gaillard, qui allait sur ses quarante ans. Il avait les cheveux auburn, la barbe tressée des guerriers de son île natale, Kylfin, et les bracelets de chef de clan. Björn, le doyen, les cheveux grisonnants et la barbe poivre et sel, à sa droite, venait d’empaler un des marauds. 
Hrym, le héros de guerre, para un coup de hache, et perça le ventre de son agresseur. Il émis un grognement quand l’acier lui passa à travers, tomba à genoux, expirant à mesure que le nordique retirait sa lame du corps encore chaud.
Une flèche se planta dans le bouclier de Hrym. Skjut, l’archer, décocha une flèche qui tua net le bandit à l’arc situé en hauteur. Haakon, le géant roux aux muscles d’airains, abattit sa hache et fendit jusqu’aux dents le crâne d’un des larrons. Il n’en restait que trois, qui s’enfuirent sans demander leur reste. Skjut, habile archer, en tua trois d’une unique flèche dans la nuque à chaque fois.
« - Ils sont mort » déclara Björn. Hrym se tourna vers lui, et éclatât de rire.
« - J’aime ta perspicacité mon ami ! Buvons à notre victoire ! »
Il but un peu d’hydromel de sa gourde, et invita ses amis et camarades à faire de même. Les hommes de Kylfin aimaient se battre, encore plus vaincre, et surtout boire. Il n’y avait peut être que les femmes qu’ils appréciaient autant (ou leur entrejambe certains vous dirons).
Ils se remirent de leur émotions très vite : c’était de véritables guerriers.
Hrym passa sa troupe en revue. Il y avait Björn, le doyen; Haakon le géant roux, Skjut l’archer; Bjarni qui était un jeune homme blond d’une vingtaine d’année, avec une moustache pendante, qui quittait Kylfin pour la première fois, Fròdwyn le bûcheron à la hache et sa barbe noire, et finalement Kveildulf et son marteau de guerre (Kveildulf signifiant marteau de bataille, en langue Kylfin) plein de sang.
Il eut des cris et le son de cavaliers venant au galop : Geirlaug, le frère d’arme de Hrym, venait d’arriver avec le reste de la troupe. C’était un homme dans la fleur de l’âge, blonds aux yeux bleus, barbu. Il avait une cotte de maille et était coiffé d’un Gjermundbu . Chevauchait à ses côtés Hrothgar, trente cinq ans, bruns aux yeux noirs. Il avait pour heaume un bascinet, une cotte d’arme et une épée ceinte. Puis venait Berthlaug, le petit frère de dix-neuf ans de Geirlaug, et Sygfried, vingt-deux ans. Derrière venait aussi quelques gens d’armes extérieurs au clan que Hrym avait engagé : Yoren, l’homme de Ouestterre , Tes-Lvena l’homme du désert et ses deux cimeterres, Otaku des îles du soleil et son épée « étrange » comme disent les nordiques de Kylfin, et Vyrnjolf le capitaine mercenaire de Svinvold. Ils faisaient route vers New Zendar. Une affaire importante pour leur roi, qui concernait deux individus. Hautement recherchés pour complot contre la couronne de Kylfin …
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Message par Le Boiteux Sam 14 Juin - 18:34

Salut Ans !
Première fois que je commente un de tes textes, il me semble (à part un tout petit dans lequel se faisait déglinguer une orange). Bon, j'adore la Dark Fantasy alors je vais essayer de bien détailler mon commentaire pour t'aider à améliorer le texte, et puis pour la suite. Enfin si t'es d'accord avec mes remarques, bien évidemment.
Tu vas voir c'est long. Je m'excuse d'avance, j'ai pris quelques libertés avec ton texte. Et je m'excuse d'avance aussi, parce que j'ai pas été toujours tendre, et que je suis assez exigeant, mais ce n'est pas du tout par malveillance.
Et je suis désolé des fautes, je n'ai franchement pas la motivation de relire ce pavé.
J'entre tout de suite dans le vif du sujet.


« Le soleil se levait sur New Zendar. La lumière de l’aube se réfléchissait sur le toit des maisons de la cité portuaire. »
Première erreur. Toute bête. Tu pars dans un monde imaginaire, qui est plutôt style moyenâgeux, en plus. Le « New » n'a rien à faire là. D'une ça fait beeeeaaauuucoup trop contemporain, et un plus c'est un mot anglais. La nouvelle Zendar ferait beaucoup mieux, crois-moi. D'autant que je trouve que les noms sont par la suite très bien choisis, notamment pour les noms nordiques. Y'en a un autre où t'as un peu craqué, mais j'y reviendrai plus tard.


« Les gens commençaient à sortir de chez eux ; le boulanger ouvrant sa boutique et les colporteurs s’en allant puiser de l’eau au puit des malheureux. »
Juste parce que pour le coup je ne suis pas d'accord avec Extialis (désolé). Certes la tournure peut paraître lourde, mais je trouve que ça colle parfaitement à l'atmosphère du texte. L'ambiance est pesante avec la bataille qui se présente, et on peut le sentir dès cette phrase. C'est le principal reproche que je fais à la fantasy traditionnelle : le style trop lisse. Là c'est râpeux, c'est bon. Tu casses ton rythme avec le point virgule après une phrase simple, et puis derrière tu enchaînes avec une phrase lourde pas musicale, pas belle à l'oreille. Je m'imagine le narrateur balancer cette fin de phrase d'une voix sombre, presque avec nonchalance.
Personnellement je trouve cette tournure excellente (après c'est une question de goût), et qu'elle passe très bien. À part la faute : il y a un « s » à puits.


« Dans le donjon de la Milice communale, on sonna du cor pour réveiller les gardes. Ils s’armèrent et partir relever leurs camarades ayant veillé toute la nuit. »
Exemple de phrase trop lisse de la fantasy. Elle trop « régulière » d'un point de vue grammatical. Alors que « On sonna du cor dans le donjon de la Milice communale. Les gardes s'éveillèrent, s'armèrent et partirent relever leurs camarades qui avaient veillés toute la nuit ». Pareil, j'aurai enlevé le participe présent, mais c'est simplement pour donner moins de « coulant ». Qu'en on entre dans un univers sombre, je pense qu'il faut donner un style qui accroche, qu'il faut forcer. Ça veut pas dire que ça doit être désagréable à lire ou difficile, mais que ce soit rêche, rocailleux. Je sais c'est un peu abstrait XD C'est pour ça que je t'ai donné un exemple.


« Quelques miliciens ouvrirent enfin la porte Nord qu’on appelait porte de la Gadoue, les égouts se jetant juste au dessous du pont qui  et la porte Sud, qu’on appelait Porte de la Mine, car le chemin des mines donnait sur New Zendar par la porte nord. »
Quelques miliciens ouvrirent enfin la porte nord – qu'on appelait porte de la Gadoue, à cause des égoûts qui se jetait en-dessous du pont – et la porte sud, la Porte de la Mine, qui... (j'ai même pas compris ce que t'as voulu dire pour la suite).
Travailler sur la ponctuation c'est PRIMORDIAL. Jouer avec la ponctuation c'est le meilleur moyen de donner du caractère à un texte (pour moi). Comme ça par exemple.


« Les marchands et fermiers commençaient à entrer en ville pour vendre leurs produits quand Thrynn et Bosbek, deux hommes, qu'on qualifiât parfois de brigands, d'autres fois d'honnête, mais toujours de vagabond, pénétrèrent la cité. »
évite de commencer une phrase par un pronom où un article quand tu peux faire autrement. C'est trop propre aussi. Attention aux trucs du style « commençaient à entrer ». Parce que dire « entraient » revient exactement au même. Ça veut dire qu'ils sont entrain d'entrer pendant que tu racontes. La fin de la phrase trop lourd, trop hachée. Et puis en plus tu dis qu'eux aussi entrent dans la ville. Ça fait doublon.
« Marchands et fermiers pénétrèrent dans la cité en même temps que Thrynn et Bosbek, deux vagabonds qu'on qualifiait parfois d'honnêtes, mais le plus souvent de brigands ». Oui je prend des libertés avec ton texte, j'espère que tu me pardonneras. Mais c'est pour te montrer comment faire quelque chose qui se lit beaucoup mieux, mais qui rend une atmosphère plus sombre. Il faut limite marteler au lecteur qu'il y a un truc pas bien qui va se jouer.


« Thrynn, le plus âgé, se creusait de profondes rides, des cernes soulignaient ses yeux bleus. Ses cheveux blonds étaient courts, en bataille néanmoins sous on chapeau de fourrure. Il était mal rasé et un semblant de barbe blanchissante lui dévorait sauvagement le visage. »
Pareil, quand tu peux éviter de commencer une phrase par le prénom, c'est mieux. Par exemple là tu peux t'en passer. Comme j'ai dit, éviter de commencer par des pronoms ou des articles. Après il faut faire attention au vocabuaire. « Des cernes soulignaient » : on souligne avec des traits, donc des cernes ne peuvent pas souligner. Ensuite pour rendre une phrase à la fois plus souple et moins lisse, il faut la travailler au maximum pour qu'elle ne suive pas un schéma conventionnel, comme n'importe qui la tournerait (en exagérant). C'est le plus gros du boulot niveau style, mais après ça vient tout seul. Fais aussi attention à ne pas surcharger avce des éléments inutiles. Par exemple la barbe dévore, donc pas besoin de rajouter « sauvagement ». Dévorer ça a déjà une connotation sauvage.
« Le plus âgé, Thrynn, avait le visage sillonné de rides profondes, et des cernes pochaient ses yeux bleus. Mal rasé, un semblant de barbe blanchissante lui dévorait le visage et de courts cheveux blonds se bataillaient sous son chapeau de fourrure ».


« Il avait un gilet de cuir noir, des brais d’un tissu brun très léger, et des bottes en daims. Il avait un chapeau en fourrure de lapin, qui lui tenait chaud en ce début mars. Par dessus son gilet de cuir il avait un ample manteau de bure, et un sabre dans son fourreau caché en ses plis. »
Attention aux répétitions des pronoms quand tu peux les éviter. Parfois on a pas le choix, mais là si. Éviter les verbes faibles (avoir, être), opte plutôt pour un verbe équivalent (Merci du conseil Demi-Tour). Évite de surcharger en description quand tu peux faire plus court (des brais d'un tissu brun très léger → C'est ultraaaa lourd), tu peux souvent remplacer plusieurs mots par un seul. Pour placer les virgules avant un « et », dit la phrase à haute voix, et ponctue selon l'intonation que tu donnes (ça vaut pour tout), ton rythme n'en sera que meilleur. « qui » : si tu peux les éviter, évite.
« Il portait un gilet de cuir noir, des brais d'un brun pâle, des bottes en daim, et un chapeau en fourrure de lapin lui tenait chaud en ce début de mars. Un manteau de bure couvrait son gilet, et ses plis cachaient la poignée d'un sabre glissé dans son fourreau. »


« Il regardait de ses yeux bleus la vue qui s’offrait à lui : une rue boueuse, détrempée, pleine d’immondices et d’ordures. Des mendiants se trainaient en rasant les murs, dans leurs haillons sales et puants. »
Surprésence du champ lexical, c'est super lourd et super pas beau. On regarde forcément avec ses yeux, et quand on regarde on a forcément une vue. « une rue boueuse, détrempée, pleine d'immondices et d'ordures » : parfait niveau du rythme. Mais immondices ça me semble un peu léger, un mot plus dur serait plus sympa.
« La ville s'offrait à son regard bleu : une rue boueuse, détrempée, pleine de saloperies et d'ordures ».


« Ils étaient fatigués, et leur regard, quand il n’était pas mort, qui traduisait toute l’horreur et la précarité de leur situation, quémandait vainement une petite pièce, un écu. ».
Précarité ça fait un peu trop socialo pour moi, au vu du contexte. « traduisait toute l'horreur ». T'es dans un registre sombre : à banir toute les formules « pathos » qui vont atténuer la dureté de la lecture. Ça fait un peu genre : « regarder les pauvres petits mendiants, c'est triste » → Non.
« Leur regard fatigué quémandaient vainement un écu, hurlant de fatigue et de misère ; quand ils n'étaient pas tout simplement morts ». Pourquoi enlever la petite pièce ? Ça fait trop trivial, et quand tu parles seulement d'écu, tu parles avec la monnaie de l'univers, sans expliquer que c'est une pièce. Le lecteur trouvera bien tout seul que c'est de l'argent. Ça renforce l'immersion de ne pas tout expliquer. (surtout que c'est plutôt évident, ici).


« Bosbek semblait plus jeune. Marqué également par des poches et des cernes sous ses yeux noirs comme la nuit, il avait des cheveux bruns qui tombaient en fines boucles sur ses larges épaules. »
Attention au synonymes trop proches. Des poches et des cernes c'est exactement la même chose. Éviter de foutre les épithètes avant les noms. Un peu de temps en temps, mais faut pas que ce soit systématique. Ça aussi c'est un truc de fantasyste qui me sort par les yeux.
« Plus jeune, Bosbek avait lui aussi des cernes qui plombaient ses yeux de nuit. De fines mèches brunes bouclaient sur des épaules larges (petite métaphore serait sympa, parce que musicalement c'est pas jolie. Et j'ai remplacé cheveux par mèches, parce que tu parles déjà de cheveux dans la description de l'autre. Ça évite de montrer un schéma descriptif trop évident) ».


« Glabre, pas un poil n’obscurcissait son visage d’enfant - il n’y avait même pas ne serais-ce que l’ombre d’un fin duvet sous son nez, ou sur ses joues. »  
Trop lourd, et on ne comprend pas trop. Abrège. « fin duvet » : pas besoin d'épithète avant le nom, et en plus il est inutile, parce qu'un duvet c'est fin par définition. Un duvet épais ç'aurait été justifié de le préciser, en revanche.
« Glabre, pas un poil n'obscurcissait son visage d'enfant – pas même l'ombre d'un duvet sous le nez ou les joues ».


« Il avait une chemise en lin rouge, et un ceinturon doré, ainsi que des bas de laines, par dessous son grand manteau de bure et de fourrure de pèlerin, qui était sale, encrouté de boue et qui empestait plusieurs mètres à la ronde. Il ne souriait pas, il ne souriait rarement – sinon jamais. Il avait un baselard rouillé à sa ceinture, et un cimeterre à sa droite. »
Pendant les descriptions, trouve des trucs plus originaux que « il avait ça, il portait ça, etc. ». Une fois ça va, mais après c'est chiant, c'est répétitif, et ça manque cruellement de variété. N'hésite pas à hacher les phrases, quand c'est trop long c'est trop long. Et puis casser le rythme, comme je l'ai dit, ça colle parfaitement aux atmosphères pesantes.
« Une chemise en lin rouge tombait sur ses épaules de taureau, et un ceinturon doré laçait des bas de laine ; le tout couvert par un manteau de bure et de fourrure de pèlerin, crasseux et encroûté de boue. Il empestait à des kilomètres à la ronde. Le vagabond souriait peu – sinon jamais, comme le laissaient entendre le baselard rouillé et le cimeterre qui pendaient à son flanc ». Sur cette dernière phrase, c'est pour te montrer qu'il faut un enchaînement logique. Tu décrit les vêtements, puis tu parles de son caractère, et puis tu repars sur l'équipement. C'est pas logique. Une méthode pour rendre le tout plus cohérent, c'est de souligner un trait de caractère par une caractéristique physique. Si tu casses un enchaînement cohérent, tu stop net le lecteur.


« Les deux hommes marchaient dans les rues, alertes. Quand on les croisait, les gens s’écartaient, méfiant de nature. Quelque chose d’étrange, comme une aura maléfique, semblait planait autour d’eux. »
Attention , quand on utilise « on », c'est « on ». C'est pas les autres.
« Les deux marchaient des les rues, alertes. On les évitait quand on les croisait, car une aura pesante planait autours d'eux ». Attention aux approximations, comme « quelque chose d'étrange », et les verbes comme « sembler ». Il faut être précis. Après j'ai un peu de mal avec le mot maléfique, surtout dans la Dark Fantasy. C'est un mot qui me fait trop penser au merveilleux. Si tu parles de maléfique, c'est que c'est pas bien. Et s'il y a du maléfique, c'est qu'il y a du bénéfique. J'exècre le manichéisme, et c'est ce qui me gêne le plus dans le fantasy « gentille ». Un texte mature doit être beaucoup plus nuancé.


« Ils tournèrent sur la roue de la boucherie, et traversère une ruelle plus sale encore que le reste de la ville, pour arriver dans une petite cour intérieur décrépie, encore plongée dans la pénombre ».
Attention aux choses maldites. « Ils tournèrent sur la route de la boucherie », par exemple, c'est méga-moche. Tu utilises beaucoup le mot « sale », n'hésite pas à chercher des synonymes. Tu vas dans google, tu marques « sales synonymes », et t'en trouveras. Pas plus simple.
« Ils bifurquèrent vers la boucherie puis traversèrent une ruelle encore plus sordide que les autres, pour finalement arriver dans une petite cour intérieur décrépie plongée dans le pénombre. »


« Du linge sale pendait sur des fils au dessus de leur tête. De l’eau croupie gouttait d’un toit et formait une grosse flaque noire. On entendait le bruit de métiers à tisser venant des soupirails ; des tisserands qui faisait travailler leurs ouvriers à la bougie. Thrynn cracha. Il avait un sale goût dans la bouche. »
Pas grand chose à ajouter, si ce n'est qu'il faut plus de fluidité.
« Au-dessus de leur tête pendait du linge gorgé d'eau croupie ; la même eau qui formait une grosse flaque noire en gouttant d'un toit. De là on entendait le bruit de métiers à tisser venant des soupirails (des tisserands qui faisait travailler leurs ouvriers à la bougie : pourquoi préciser qu'il les faisait travailler à la bougie ?). » Le reste de la phrase est super, à part « sale » qu'il faudrait remplacer. Genre « amer » ou même « dégueulasse ». Faut pas hésiter avec le vocabulaire fort.


Pour la suite c'est du dialogue, et je vais faire très général. Et très méchant. Ils sont nuls. Un style aussi soutenu et suranné est à proscrire absolument. La seule chose à laquelle ça me fait penser, c'est aux romans chiants à crever qu'on me faisait lire au collège et au lycée. Les gens ne parlent pas comme ça, et en le faisant tu éloignes ton lecteur à grands coups de pompes dans le cul. Impossible de s'identifier avec un personnage qui parle comme s'il avait une hallebarde plantée dans le fondement.
À l'inverse, fais-les parler comme toi tu parles tout les jours. Ça passe beaucoup mieux. Par exemple dans Game of thrones, ce sont presque tous des nobles, et ils parlent comme nous, et même assez vulgairement parfois (enfin Tyrion c'est tout le temps). Et c'est bien mieux de faire ça que de les faire sortir des tirades à rallonge.


« L’avenir de notre race en dépend, Bosbek. Nous sommes déjà sur le déclin. »
NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON. Pas le coup du personnage qui dit tout sur un ton ultra-dramatique à son pote qui est trop crétin pour s'en rendre compte tout seul. Laisse le lecteur être dans le flou et ramer, tout ça n'en sera que plus intriguant. Cette tactique, c'est comme si tu faisais un spectacle de marionnettes avec des câbles téléphoniques au lieu du fil.


« Il était le plus insensible des vampires à l’idée de « race » des vampires, à défendre, contre l’extinction. Il voulait vivre, longtemps si possible, et heureux. »
NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON. J'ai rien contre les vampires et les loups-garous, mais ces dernières années j'en ai soupé plus que de raison, et la plupart du temps en plus c'est très mauvais. Si tu veux partir sur une histoire à base de vampires et de loup, un conseil : ne prononce ni le mot vampire, ni le mot loup-garou (lycaon à la limite), avant looooongtemps. Que ton lecteur soit bien harponné. À ce moment là, j'ai eu envie de tourner les talons. Si tu as déjà accroché ton lecteur, ça ne le dérangera pas parce qu'il sera déjà dedans. Personnellement dès que je vois un synopsis vampire, je fuis en courant. Alors que j'adore les vampires. Mais ce que les auteurs, les cinéastes et tous les crétins de la Terre en on fait, c'est juste lamentable. Donc faute à la culture pop qui les a ridiculisé (comme les vampires). Donc attend le plus longtemps possible avant de lever le voile.
Et puis c'est la même chose : dire que la race est en extinction, que c'est l'hyper-catastrophe, j'avoue que c'est pas un speech super bandant. Pas quand c'est dit comme ça en tout cas. Il faut être plus subtile, que le narrateur comprenne de lui-même. Et puis que ça vienne plus tard, aussi. Pas trop en révéler au début. J'aurai lu pour le plaisir et non pas pour donner des conseils, j'aurai lâcher à ce moment, aussi intéressante que soit ton intrigue. Mais il faut que ce soit trèèèès bien amené, surtout quand on va sur les vampires et les lycaons.
« Il voulait vivre, longtemps si possible, et heureux ». Pareil, tu pars dans un univers sombre, et là tu nous sors un truc de fillette naïve.




« Il était nerveux. Il porta une main à son sabre. Des silhouettes encapuchonnées avançaient de la pénombre. Elles étaient armées de fines rapières. Thrynn eut un mouvement de recul, quand la première des silhouettes le salua. Elle rabaissa son capuchon, dévoilant un visage cadavérique creusé de profondes rides. »
Nerveux, il porta une main à son sabre, tandis que des silhouettes encapuchonnées s'avançaient dans la pénombre, armées de rapières (c'est forcément fin une rapière). Thrynn recula cependant que la première silouhette le saluait (je ne sais pas si c'est ce que tu as voulu dire, il faut être plus précis que ça, le lecteur n'est pas dans ta tête).


« Il s’adressa à Thrynn en ces termes »
Pareil que les dialogues. Trop soutenu, c'est naze.


« C’étaient, Maelindra, une femme dans la fleur de l’âge, rousse, les cheveux noués en chignons, qui était la fille de Dreyfus, Veringard, plus jeune de visage, des cheveux noirs très longs noués en catogan, qui était le frère de Maelindra, et qui était équipé de deux cimeterres, Areingard, l’assassin, et ses deux poignards, qui étaient chauve. Il y avait aussi Enriler armé de sa masse d’arme, ainsi que Shaerinnd, son épouse. »
Là c'est la ponctuation qui ne va pas du tout. On s'emmêle les pinceaux.
« S'avancèrent alors les enfants de Dreyfus(mauvais choix pour un nom, ça rappelle trop l'affaire Dreyfus) : Maelindra, une femme dans la fleur de l'âge, des cheveux roux noués en chignons ; et Veringard, qui était plus jeune, dont les longs cheveux noirs se nouaient en catogan. Deux cimeterre ceingnaient son flanc. Areingard était là aussi, avec ses deux poignards ; un assassin aussi chauve qu'impitoyable. Enfin se montrèrent Enriler, sa masse d'arme dans une main et sa femme Shaerinnd dans l'autre.


« Thrynn était nerveux. Ce n’était certes pas la première fois qu’il allait se livrer à de tels actes, mais à chaque fois il éprouvait la même sensation d’anxiété à l’idée de les réitérer ».
Attention au vocabulaire, ça fait trop gentillait, beaucoup trop. Insiste sur le dilemm, mais sans être aussi tranché.


« Enriler cria quand le sol se dérobais sous lui, l’entrainant dans une fosse profonde pleine d’épieux. Il se rattrapa au bord au dernier moment, aussi ont dût le tirer hors de ce mauvais pas.  Il se releva, s’épousseta, et déclara que ce n’était rien du tous ».
Formulation trop vieillote.
« Enriler cria lorsque le sol se déroba sous lui, le faisant chuter dans une fosse hérissée d'épieux. Au dernier moment il parvint à se rattraper au bord, et les autres purent le tirer hors du gouffre épineux ».


« quand ils dépassèrent le cadavre déchiqueté d’un pauvre mendiant, lacéré, éventré, à moitié  dévoré ».
Pareil qu'au début, pas besoin de s'apitoyer sur les mendiants.


« La tension était palpable. Ils s’enfoncèrent encore plus profondément dans les égouts. Ils tournèrent à droite dans un couloir, et entendirent une litanie monter du fond du couloir. Ils avancèrent prudemment. A la fin du couloir, le petit comité sortis de l’eau. Ils montèrent la volée de marches, et arrivèrent dans une pièce ronde : la base d’une des tours de la cité ».
Beaucoup trop de répétition et les phrases ne sont pas bien construites. On dirait que ce passage t'as saoulé et que tu t'en es débarrassé vite fais XD. Bon, évite les trucs mignons genre « petit comité ».
« La tension était palpable alors qu'ils s'enfonçaient d'avantage dans le cœur des égouts. Le groupe pris à droite et tous entendirent l'écho d'une litanie se réverbérer jusqu'à eux. Ils continuèrent prudemment, sans un mot. Une fois sortis de l'eau, ils grimpèrent une volée de marches et pénétrèrent dans une pièce ronde : la base d'une des tours de la cité ».


Je vais m'arrêter là parce qu'honnêtement j'en ai marre, et en plus j'ai soulevé l'essentiel (même un peu plus) de tout ce qui me gênait et de tout ce qui peut être amélioré selon moi. Tu n'as qu'à appliqué le reste sur ce qui suit. Juste une chose : tes deux seconds messages sont bien moins bons que le premier (niveau style). Parce que beaucoup moins travaillés que le premier je pense. Beaucoup beaucoup de répétitions et tu perds un peu ce style acide qui va bien.
De façon général, je dirai de prendre plus de temps, de détailler encore plus, de donner une foultitude de détails. Parce que ce sont les détails qui font l'immersion.
En ce qui concerne les combats, n'hésite pas à entrer dans la violence. C'est quelque chose qui m'énerve aussi dans la fantasy « tout public », c'est l'édulcoration de la violence. Je suis désolé, mais quand on transperce un mec, ça fait pas juste « le mec se fait transpercer ». Y'a du sang, des tripes, des hurlements, de la merde qui sort des intestins (bon t'es pas obligé d'aller jusque là. Moi je suis taré, je t'accorde un peu d'innocence). Bref la mort c'est pas quelque chose de jolie, et dans les romans il ne faut pas édulcorer. Il faut y aller franco. La mort c'est dégueulasse alors il faut mettre le paquet (sauf si tu vises un public de 10 ans, bien sûr. Les pauvres sinon).
N'hésite pas à prendre un vocabulaire âcre, voir vulgaire par moment. Ne te censure pas, ne te met aucune limite. C'est ça qui est génial avec la littérature.


C'est à peu près tout ce que j'ai à dire. Concernant le scénario je commenterai pas plus parce que j'aime pas faire du petit à petit là-dessus. Un scénario s'apprécie sur la longueur, et surtout dans son ensemble. Mais ça semble avoir du potentiel.
Oui, j'aime bien ce début. Au vu de ton âge c'est déjà vraiment pas mal. Je vois déjà pas mal de maturité à certains moments dans l'écriture, mine de rien.
Pour finir, je dirai que plus que l'intrigue, c'est la construction narrative qui est ultra importante. Fais très attention à ça. On a beau avoir une bonne histoire, il faut réussir à bien la raconter. Et c'est ça le plus dur. Donc prend ton temps, attarde-toi. Je sais qu'on est toujours pressé d'avancer le schmilbik, où certains passage sont pas super sexy à écrire, mais il faut prendre le temps. Et puis détailler, détailler.


Voilà, tout ça c'est que mon avis, et t'es pas obligé d'être d'accord. Les réécritures que j'ai faite ne sont que des exemples, ce que moi j'aurai fait (ce qui n'est pas forcément bien). Encore une fois je suis désolé d'avoir pris des libertés avec ton textes XD Mais en tout cas bon courage pour la suite, en espérant que mon commentaire te servira un peu.
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La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race Empty Re: La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race

Message par Ans Sam 14 Juin - 23:25

Merci, merci, merci beaucoup pour le temps consacré à lire et interpréter la Mesnie Mordrissoire.
Sauf que le problème c'est que tu t'es grippé dans l'idée que je faisais de la "Dark Fantasy" or ce n'est pas le cas ... Je ne me classifie pas dans un genre, je ne cherche pas à en faire un ... C'est souvent vouloir écrire un genre qui tue le texte (d'après mon expérience) alors je laisse couler mon écriture.
Quelques remarques ^^

Tu dis que New Zendar ne sonne pas bien, mais je suis catégorique sur ce sujet : je ne veux pas et ne changerais pas ce noms, car New Zendar est la ville principale de la map "Valley of Swamps" du serveur "Avalon_Eu" du mod "Persistent World" du jeu "Mount and Blade : Warband" où se situe l'action Razz


C'est Reyfus et pas Dreyfus ^^

Le parti pris du vampire est pris. Sauf qu'ils ne boivent pas du tout de sang ils /!\ SPOILER /!\ sont anthropophages et se transforment et sortes de bêtes rappelant les goules. /!\ SPOILER /!\

Ensuite, je sais que la suite n'est pas au niveau du premier. Pourquoi ? J'ai passé quelques six heures sur le premier post (week end light), à peine une heure pour chacun des suivants (manque de temps hélas) Sad

Je n'ai pas d'autres objections sinon la tournure des phrases que tu as modifié ^^ Mais j'y penserais quand je retravaillerais toussa. Merci encore mille fois !


Je joins d'ailleurs la carte de New Zendar telle que je l'ai connue quand j'y jouait. Je l'ai adaptée pour l'imaginaire de l'histoire, mais pour vous y retrouvez :
- Le "Red Light District" est le quartier de la Route du boucher
- le "Import Dock" est le marché des quais
- A la place de "Export Warehouse" il y a le donjon de la milice
- le St Lazlo's square est la place de la banque
J'ai rajouté des portes et agrandit la ville dans mon imaginaire ^^

Voili voilou.
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La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race Empty Re: La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race

Message par Le Boiteux Dim 15 Juin - 8:50

En fait c'est le ressenti que j'ai eu, tout simplement ; je m'imaginai quelque chose de plutôt sombre, et j'ai pensé que c'était l'effet que tu voulais donner. J'aime pas classifier les genres non plus, mais, ça me semblait "orienté" compte tenu de l'écriture.
Mount & Blade je connais Razz (de nom).

Par contre, si tu veux faire des vampires qui ne sont pas des vampires ? Pourquoi ne pas tout simplement leur donner un autre nom ? Parce que je pense que ça pourrait (éventuellement) desservir. Le vampire est sans doute le personnage fantastique le plus connu et le plus revisité. ça peut faire penser à un manque d'originalité ou à du "je fais comme tout le monde". Mais bon ça c'est mon avis, tu peux bien les appeler vampires si tu veux. Après tout, il y en a bien eu une qui leur a mis des diamants sur la peau... (quel désastre...)

La reformulation des phrases c'est pas ce qui faut faire, bien sûr. C'est juste que selon moins ça serait plus agréable à la lecture. Mais bon c'est pas forcément mieux, et c'était surtout pour montrer comment éviter certaines petites maladresses, comme les répétitions, ou éviter de toujours commencer les phrases de façon lambda (mais tu peux le faire si tu veux, tout le monde n'a pas les mêmes goûts). Après si deux trois trucs t'ont servi, c'est déjà pas mal.

La seule chose sur laquelle je t'incite très fortement à revenir, ce sont les dialogues, qui pour le coup sont LE point faible du texte. Pour les raisons que j'ai dites.

(j'avoue je me suis un peu emporté, mais c'est la preuve que j'ai bien aimé Wink)
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La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race Empty Re: La Mesnie Mordrissoire, ou l'histoire du Crépuscule d'une Race

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