Nostalgie prématurée
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Nostalgie prématurée
L’époque est à la nostalgie. La mode est « vintage », et la tendance est « rétro ». Un goût prononcé pour l’ancien qui ne fait que conforter l’idée que le monde n’est pas forcement meilleur, chemin faisant.
Depuis quelques années, nous remontons le temps, nous rapprochant progressivement du présent. Pour preuve, la tournée des idoles des années 60 a fait des petits, et tour à tour se sont succédées des anciennes gloires des décennies suivantes jusque 1990, allant plus vite que la musique elle-même. Il faut croire que nous aimons la nostalgie, au point qu’elle soit présente immédiatement après la barrière du présent dépassée.
Il est universel le fait qu’on regrette tous un jour « le bon temps » ; sauf que le grand père n’est plus le seul à pleurer une époque bénie, où il faisait bon vivre.
Aujourd’hui, toutes les générations en âge d’avoir des souvenirs deviennent nostalgiques, c’est culturel. Les années 60 et 70 sont l’apanage des quinquas et quadras. Ils regrettent leur jeunesse, au son des mobylettes et à la saveur de nouveauté, de libération, d’un certain vent de révolution.
La nostalgie des années 80 appartient aux trentenaires. Eux se remémorent le début de l’ère technologique. Le train va plus vite, le téléphone sort des maisons, l’ordinateur y entre. Le futur est sur le pas de la porte, il est le bienvenu. La musique y est avant-gardiste, expérimentale. Le cinéma est science fiction.
Avec quelques fois même des relents nostalgiques pour les années 90, l’avènement d’une culture de masse et de la mondialisation.
Nous sommes en 2011, qu’en est-il aujourd’hui ?
Le syndrome prend des aspects assez remarquables pour les natifs des vingt dernières années.
Et si l’avenir est si flou, c’est peu être qu’aujourd’hui n’est pas clair. Il est question pour eux de s’assurer un avenir à l’abri du besoin, avec dans le dos le spectre du chômage, de l’exclusion et la précarité. De se préoccuper de la retraite dès la sortie des bancs de l’école.
Il s’agit de sauver une planète en danger hier, et en sursis maintenant. De quoi ne pas apprécier son temps.
Ma génération se tait, attend et regrette les époques de tous ses ainés sans jamais les avoir vécues, écho à un présent assez hypothétique.
De la musique d’Elvis au cinéma de Besson, de Dorothée à la première console de jeu.
Et quand nos ancêtres espéraient voir le futur et ses merveilles, nous voudrions simplement revenir en arrière.
Depuis quelques années, nous remontons le temps, nous rapprochant progressivement du présent. Pour preuve, la tournée des idoles des années 60 a fait des petits, et tour à tour se sont succédées des anciennes gloires des décennies suivantes jusque 1990, allant plus vite que la musique elle-même. Il faut croire que nous aimons la nostalgie, au point qu’elle soit présente immédiatement après la barrière du présent dépassée.
Il est universel le fait qu’on regrette tous un jour « le bon temps » ; sauf que le grand père n’est plus le seul à pleurer une époque bénie, où il faisait bon vivre.
Aujourd’hui, toutes les générations en âge d’avoir des souvenirs deviennent nostalgiques, c’est culturel. Les années 60 et 70 sont l’apanage des quinquas et quadras. Ils regrettent leur jeunesse, au son des mobylettes et à la saveur de nouveauté, de libération, d’un certain vent de révolution.
La nostalgie des années 80 appartient aux trentenaires. Eux se remémorent le début de l’ère technologique. Le train va plus vite, le téléphone sort des maisons, l’ordinateur y entre. Le futur est sur le pas de la porte, il est le bienvenu. La musique y est avant-gardiste, expérimentale. Le cinéma est science fiction.
Avec quelques fois même des relents nostalgiques pour les années 90, l’avènement d’une culture de masse et de la mondialisation.
Nous sommes en 2011, qu’en est-il aujourd’hui ?
Le syndrome prend des aspects assez remarquables pour les natifs des vingt dernières années.
Et si l’avenir est si flou, c’est peu être qu’aujourd’hui n’est pas clair. Il est question pour eux de s’assurer un avenir à l’abri du besoin, avec dans le dos le spectre du chômage, de l’exclusion et la précarité. De se préoccuper de la retraite dès la sortie des bancs de l’école.
Il s’agit de sauver une planète en danger hier, et en sursis maintenant. De quoi ne pas apprécier son temps.
Ma génération se tait, attend et regrette les époques de tous ses ainés sans jamais les avoir vécues, écho à un présent assez hypothétique.
De la musique d’Elvis au cinéma de Besson, de Dorothée à la première console de jeu.
Et quand nos ancêtres espéraient voir le futur et ses merveilles, nous voudrions simplement revenir en arrière.
Dean_Moriarty- Date d'inscription : 02/06/2011
Age : 38
Localisation : Lille
Re: Nostalgie prématurée
Merci pour cette remarquable analyse Dean. J'ai trois enfants d'à peu près ton âge qui se posent les mêmes questions... Les générations avant vous, malgré cette tendance à la nostalgie, avaient quand même en commun de se projeter dans l'avenir. Comment ne pas nous sentir responsables de cette épée de Damoclès que nous avons élevée au-dessus de vos têtes ? Pendant des années, je me suis sentie toute seule dans mon coin à avoir osé me couper de cette folie de la consommation à outrance. Mais depuis que je suis sur internet, j'ai fait la connaissance de beaucoup de personnes comme moi. Finalement, nous sommes de plus en plus nombreux à penser autrement, ça me rassure. Et puis je vois ces jeunes de ton âge en Espagne qui se réunissent par milliers pour dire stop ! Leur mouvement s'étend peu à peu à l'Europe. Je souhaite que cela aboutisse à une vraie prise de conscience. Nous verrons bien. Moi, en tout cas, j'ai envie d'y croire...
Re: Nostalgie prématurée
c'est très bien écrit mais je ne me sens pas concernée par ce texte. je ne ressens aucune nostalgie du passé et n'ai pas d'avenir.
tu sais, le spectre du chômage, nous l'avons, nous aussi à notre âge. mon conjoint sort d'une licence pro géossol et il fait surveillant d'examens. je bosse quelques heures par ci, par là au gré de la demande et mon premier fils (qui a ton âge) prend le temps d'apprendre et de vivre, c'est tout ce qu'il nous reste de l'avenir si rose que nous promettent les politiques. et, tu vois, on est bien tous les cinq à prendre le jour comme il vient, finalement.parce qu'on a appris à vivre avec pas grand chose.
tu sais, le spectre du chômage, nous l'avons, nous aussi à notre âge. mon conjoint sort d'une licence pro géossol et il fait surveillant d'examens. je bosse quelques heures par ci, par là au gré de la demande et mon premier fils (qui a ton âge) prend le temps d'apprendre et de vivre, c'est tout ce qu'il nous reste de l'avenir si rose que nous promettent les politiques. et, tu vois, on est bien tous les cinq à prendre le jour comme il vient, finalement.parce qu'on a appris à vivre avec pas grand chose.
Re: Nostalgie prématurée
J'aime beaucoup.
Mais pareil, je ne me sens pas concerné le moins du monde. Pourquoi ? Je suis en première S, et ( 30s de raconte sa life ) demain je dois rendre mon projet d'orientation. On me demande presque de choisir qu'elle métier je veut faire pour le restant de ma vie. Oui, c'est limite ça. Comme si je savais ! Avec ça, il faut se demander quelle langue faut il apprendre ; qui sera la super puissance dans 20ans. Et puis, comme tu l'as dit, il faut déjà penser à la retraite.
Peut-être que, quand j'aurais la cinquantaine, et que lorsque que je vivrais la télé ( oui oui on ne regardera plus la télé, on vivra la télé car on sera dans le décor ), bah je dirais
-" Hé hé, tu sais fils, ma télé à moi bah elle était plate, et pour jouer au jeux vidéo et bah on avait une manette, comme une télécommande... comme une... un ... Et pis je pouvais faire des fêtes dans les champs avec mes amies!! Les champs, c'est quoi ? bah c'est ... "
Mais pour l'instant, le future est bien trop stressant pour m'intéresser au passé de mes ainés.
Mais pareil, je ne me sens pas concerné le moins du monde. Pourquoi ? Je suis en première S, et ( 30s de raconte sa life ) demain je dois rendre mon projet d'orientation. On me demande presque de choisir qu'elle métier je veut faire pour le restant de ma vie. Oui, c'est limite ça. Comme si je savais ! Avec ça, il faut se demander quelle langue faut il apprendre ; qui sera la super puissance dans 20ans. Et puis, comme tu l'as dit, il faut déjà penser à la retraite.
Peut-être que, quand j'aurais la cinquantaine, et que lorsque que je vivrais la télé ( oui oui on ne regardera plus la télé, on vivra la télé car on sera dans le décor ), bah je dirais
-" Hé hé, tu sais fils, ma télé à moi bah elle était plate, et pour jouer au jeux vidéo et bah on avait une manette, comme une télécommande... comme une... un ... Et pis je pouvais faire des fêtes dans les champs avec mes amies!! Les champs, c'est quoi ? bah c'est ... "
Mais pour l'instant, le future est bien trop stressant pour m'intéresser au passé de mes ainés.
Wellyf- Date d'inscription : 31/05/2011
Age : 31
Re: Nostalgie prématurée
C'est bien écrit, et bien analysé, je trouve.
Nous avons tous peur de l'avenir, mais de là à dire que nous avons la nostalgie, et que nous aimerions vivre ce que nos parents ont vécu... Non, peut-être pas. Mais ce qui est sûr c'est que je me lance toujours dans mes écrits pour oublier l'époque dans laquelle nous vivons. Mais Zola écrivait pour échapper à ce genre de vie, critiquant la politique de son époque dans les Rougon-Macquart. Balzac et la Comédie Humaine, Hugo et ses
Misérables.
Je ne crois pas que les personnes se mettent à vivre moins bien, mais simplement qu'ils se mettent à avoir plus peur, peur de l'avenir, peur du présent et peur des conséquences de leurs actes...
Nous vivions avant le vingtième siècle dans un temps où les gens rêvaient l'apocalypse comme un renouveau des vies, comme un monde meilleur. Nous, nous le vivons comme la pire des choses, car nous savons que nous avons mille et une manière de mourir.
Le savoir n'est pas forcément bon, soyez-en certain.
Nous avons tous peur de l'avenir, mais de là à dire que nous avons la nostalgie, et que nous aimerions vivre ce que nos parents ont vécu... Non, peut-être pas. Mais ce qui est sûr c'est que je me lance toujours dans mes écrits pour oublier l'époque dans laquelle nous vivons. Mais Zola écrivait pour échapper à ce genre de vie, critiquant la politique de son époque dans les Rougon-Macquart. Balzac et la Comédie Humaine, Hugo et ses
Misérables.
Je ne crois pas que les personnes se mettent à vivre moins bien, mais simplement qu'ils se mettent à avoir plus peur, peur de l'avenir, peur du présent et peur des conséquences de leurs actes...
Nous vivions avant le vingtième siècle dans un temps où les gens rêvaient l'apocalypse comme un renouveau des vies, comme un monde meilleur. Nous, nous le vivons comme la pire des choses, car nous savons que nous avons mille et une manière de mourir.
Le savoir n'est pas forcément bon, soyez-en certain.
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