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Les chaussures roses (nouvelle)

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Wellyf
mademoiselle-A
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Les chaussures roses (nouvelle) Empty Les chaussures roses (nouvelle)

Message par mademoiselle-A Mer 22 Juin - 18:37

Voici une nouvelle que j'ai écrite à l'occasion d'un concours pour Libération dont le thème était "un voyage et une rencontre". En espérant qu'elle vous plaise. Bonne lecture.
Mademoiselle-A

"Le jour ou je l'ai vue je l'ai tout de suite aimé. Ne me demandez ni pourquoi, ni comment, cela a été un coup de foudre inexplicable. Elle est entrée dans la pièce, cette pièce remplie d’enfants, et elle a tourné la tête vers moi. Quand nos yeux se sont croisés, j’ai pensé :
« Celle-ci, c’est la mienne. Elle est pour moi »
Elle était si belle, on aurait dit une princesse occidentale, celles qui sourient en couverture
des magasines. Elle avait des cheveux dorés, un peu ébouriffés et très frisés.
Ses cheveux sont la première chose que j’ai aimée chez elle parce que, dans ma tête de
petite fille, ils étaient semblables à ceux de la poupée dont je rêvais depuis toujours. Et
puis, ils symbolisaient quelque chose pour moi. Ce blond indiquait une chose primordiale:
elle n’était pas Japonaise. Ici, toutes les chevelures que je voyais au quotidien étaient
noires et raides. Elle n’était pas japonaise. Ensuite, j’ai vu ses yeux. Des yeux allongés,
mais pas en amande. D’immenses yeux noisette, bordés de vert et d’or. Et ses longs cils
noirs, épais et recourbés ! Elle avait un nez un peu aplati et une bouche mince qui ne
gâchaient rien à sa beauté. Bien au contraire, ils la rendaient atypique. De toutes façons,
elle aurait été la plus laide de toutes, je l’aurai trouvée jolie. Bon, d’accord, peut-être pas
en réalité, mais la question ne se posait pas.
Il n’y a pas que son visage qui m’ait marquée. Elle est entrée dans cette pièce où tout le
monde portait un uniforme bleu marine, et où, jamais au grand jamais, les filles ne portaient
de pantalons. Et bien elle, elle est arrivée vêtue d’un tee-shirt blanc soyeux , d’une
veste militaire noire et d’un jean slim très foncé. C’était la première fois de ma vie que
je voyais une femme en pantalon. Cela la rendrait encore plus belle à mes yeux. Mais
quand mon regard s’est posé sur ses chaussures, j’étais sûre qu’elle était une princesse.
Elle portait la plus haute paire d’escarpins que j’ai jamais vue, noire et très vernie.
Comme Cendrillon, ai-je alors songé. Madame Ming, la directrice, s’est approchée de la
princesse et m’a montrée du doigt. Elle a souri et tout doucement est venue vers moi,
comme pour ne pas m’effrayer. Elle marchait comme une danseuse. Tout en elle était
gracieux. Elle s’est assise sur le lit juste à coté de moi et m’a tendu la main.
« Bonjour. »
Sa voix était douce et chaude. Je n’ai pas pu résister, j’ai posé ma main sur sa joue. Elle
s’est pétrifiée, surprise. Et puis, elle a fait pareil avec moi. Elle a approché sa belle main
de mon visage et l’a effleuré du bout des doigts. J’ai souri de toutes mes dents. C’est
alors qu’ elle a éclaté en sanglots. J’ai aussitôt retiré ma main, effrayée. Je l’avais fait
pleurer, mon dieu , qu’est-ce que j’avais bien pu faire de mal pour qu’elle se mette dans
un tel état ? Elle s’est essuyé doucement les yeux et puis, de nouveau, elle a souri.
« Excuse moi. Je ne voulais pas te faire peur. »
Elle a ouvert les bras et les a tendus vers moi. J’ai grimpé sur ses genoux sans me faire
prier et me suis blottie contre elle. Son parfum faisait penser aux bonbons, sucré et aci
dulé
tout à la fois. Elle m’a serrée, fort, comme si elle avait peur que je ne disparaisse.
J’avais la tête contre sa poitrine, j’entendais battre son coeur, et ce bruit régulier m’a
apaisé. Elle me caressait doucement les cheveux. C’était agréable. Et puis elle s’est
penchée et a attrapé un cabas sur lequel un motif de gâteaux était représenté.
« Je t’ai apporté quelque chose » a-t-elle dit.
Et là, c’était Noël avant l’heure. Evidemment, en comparaison de ce que j’ai reçu ensuite,
ce n’était rien. Mais les premiers cadeaux de ma vie, je les ai savourés comme s’ils
étaient des friandises. Le premier paquet qu’elle me tendit était rose bonbon. À l’intérieur,
il y avait une petite valise en carton rose à pois blanc contenant des vêtements de
poupée, tous plus luxueux les uns que les autres. Le deuxième paquet, rose également,
révéla un manteau et quelques vêtements dans des teintes oscillant entre turquoise,
rose, rouge et blanc. Le troisième contenait une poupée qui lui ressemblait beaucoup.
J’étais émerveillée et elle euphorique de voir cette joie dans mes yeux
« Elle te plait ? »
J’ acquiesçais.
« Si tu ne l’aimes pas, on peut la changer »
J’ai serré le jouet de toutes mes forces contre moi, et elle a éclaté de rire, un rire cristallin
et doux, comme celui d’une petite fille.
« D’accord, je crois qu’elle te plait beaucoup en fait. Est-ce qu’elle a un nom, cette demoiselle
? »
J’ai réfléchi un instant. Puis j’ai posé ma main sur la sienne.
« Et toi, comment tu t’appelles ? »
Elle a été surprise, car c’étaient les premiers mots que je prononçais en anglais.
« Mon prénom est Améthyste.
- Alors c’est comme ça que je l’appellerais elle aussi. »
Elle a souri, et puis de nouveau, ses yeux se sont embués.
« Est-ce que tu es triste ? » J’ai demandé.
« Oh non, ma chérie ! Non, pas du tout !
- Alors, pourquoi pleures-tu ?
- Il y a deux sortes de larmes, celles de tristesse, de colère. Et celle de joie. Moi,
aujourd’hui, c’est de joie que je pleure. Est-ce que tu comprends ?
- Oui.
- Bien. Est-ce que tu veux ouvrir ton dernier paquet ?
- Oui. »
Elle me l’a tendu. Il était lourd, enfin plus que les autres. J’ai défait avec soin les rubans
et ouvert la boite en carton. J’ai poussé un cris de surprise. Des chaussures en verni
rose! Par la suite, je les ai portées jusqu’à ce que la semelle soit complètement trouée.
« Ça te fait plaisir ?
- Merci beaucoup.
-Mais de rien. »
À ce moment là, madame Ming est revenue, accompagnée d’une autre dame. Madame
Ming a dit à Améthyste de la suivre dans son bureau et m’a demandé d’aller dans ma
chambre avec la dame. Je ne voulais pas quitter la princesse, alors j’ai pleuré. Elle m’a
serrée dans ses bras.
« J’ai une petite chose à régler et je te rejoins. C’est promis. »
Je lui faisait confiance, aveuglement, depuis l’instant où elle était entrée en illuminant ma
vie. Alors j’ai suivi la dame, elle portait mes cadeaux. Nous sommes entrées dans ma
chambre et nous avons mis toutes mes affaires dans une malle. Ensuite, la dame m’a
aidée à mettre mes nouveaux vêtements et mes chaussures. Je n’ai gardé avec moi que
la petite valise à pois et la poupée. Nous les avons rejointes dans le bureau de madame
Ming. Elle était toujours la. Elle m’a de nouveau souri. Elle avait l’air douce, tendre et
attentive. Elle m’a expliqué les choses.
« Ce soir, je t’emmène avec moi là où je vis. »
C’est assez surprenant la vitesse avec laquelle tout a été réglé, mais le japon devait faire
face à une crise sans précédent après le séisme. J’ai donc en quelque sorte été évacuée
en urgence. Nous avons dit au revoir et nous sommes parties. Dans le taxi qui nous amenait
à l’aéroport, elle m’a parlé d’elle, des enfants qu’elle avait déjà, de moi et de la raison
pour laquelle son mari et elle avaient fait ce choix. Elle m’a parlé de lui aussi, mais il était
déjà venu me voir, je le connaissais. Elle, je l’ai aimée chaque seconde un peu plus. Je
jouais avec ses cheveux, je sentais son parfum, je la touchais sans cesse. J’avais peur
qu’elle ne disparaisse. Elle m’a posé des questions sur moi, sur mes goûts. Nous avons
préparé ma poupée pour le voyage, la changeant de vêtement. Et puis, nous sommes
enfin arrivées à l’aéroport . Je me suis collée à elle quand nous y sommes entrées. Nous
marchions dans des dédalles interminables de couloir. J’avais sommeil, elle semblait
inquiète. Alors, elle m’a prise dans ses bras et a pressé le pas jusqu’à l’embarquement.
Chaque seconde, je craignais qu‘on ne m’enlève à elle. Elle m’a acheté des magasines
et a payé avec une carte dorée. C’était une magicienne, je l’idolâtrais. Nous sommes
montées dans un énorme appareil qui faisait un bruit assourdissant. J’avais peur, elle
m’a tenu la main pendant le décollage. Et puis elle a appuyé sur un bouton et son siège
s’est allongé.
« Le voyage va être long, tu devrais dormir. »
J’ai secoué la tête, soudain prise de panique . Elle l’a remarqué immédiatement.
« Pourquoi ne veux-tu pas dormir ? Nous ne craignons rien dans l’avion.
-J’ai peur de ne pas te retrouver lorsque je me réveillerai .
-Bébé, je serai là toutes les fois où tu te réveilleras, je te le promets. »
J’avais confiance en elle et j’avais de l’affection pour elle maintenant qu’elle m’appelait
« bébé » . Mais j’étais encore réticente. Elle a défait ma ceinture et je me suis blottie
contre elle.
« Dors, je suis là ! »
Juste avant de fermer les yeux, j’ai su que ce n’était que le début de l’aventure et que
le meilleur restait à venir. J’aimais l’homme dont elle m’avait parlé, son mari Nataniel ;
j’aimais ses enfants, même s’il allait falloir la partager avec eux à partir du lendemain. Et
je l’ai aimée elle, la princesse en jean, la magicienne, la poupée, la mère noël. La mère.
J’avais trois ans et je m’en souviens encore comme si c’était hier. Le plus beau jour de ma vie. Le jour où j’ai rencontré ma mère."
mademoiselle-A
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Message par Wellyf Mer 22 Juin - 21:09

Ouah ! J'aime beaucoup. Cette intrigue au début : qui est-ce ? que se passe-t-il ? où l'on est ? Et franchement petit à petit on comprend tout doucement. Ta nouvelle est vachement bien mené.
Bravo, j'aime beaucoup !
Au plaisir de te relire.
Wellyf
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Date d'inscription : 31/05/2011
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Message par Alyañore Mer 22 Juin - 21:13

J'aime beaucoup ! Sauf peut-être la dernière phrase.
Tu écris :
"Le jour où j'ai rencontré ma mère" et tu écris déjà "La mère noël. La mère" juste avant donc je trouvais ça un peu lourd mais sinon c'est vraiment génial !
Alyañore
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Message par Gallingham Jeu 23 Juin - 7:04

C'est assez rare de ma part, mais je n'ai pas grand chose à dire sur ta nouvelle, sauf que j'aime beaucoup. Bien menée, bien écrite. On sent la petite fille qui parle.
Allez, juste une toute petite chose, une broutille. A un moment donné la fille demande "pourquoi pleures-tu?" alors que le reste du temps, elle pose plutôt ses questions en inversant la forme interrogative (exemple: "comment tu t'appelles?"). Alors voilà, pour rester dans le même ton, est-ce qu'il ne faudrait pas que ce soit "pourquoi tu pleures?"
Gallingham
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Message par mademoiselle-A Jeu 23 Juin - 7:04

Merci pour les encouragements et les critiques constructives. C'est exactement ce que je cherchais en venant sur ce forum Very Happy
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Message par Marie Fontaine Jeu 23 Juin - 14:22

Comme les autres, j'ai été prise par le charme envoûtant de cette très jolie histoire... On ne sait pas trop où tu veux nous emmener mais on te suit les yeux fermés. Même remarque qu'Alyañore : je trouve le "mère noël" de la fin en trop. Il plombe l'émotion...
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Message par Le sombre minuit Sam 14 Jan - 21:41

Peut-être que tu devrais remplacer le dernier "mère" par "maman", car on sentirait encore plus cet attachement de la fille à cette femme qui restait une inconnue à ses yeux. L'important dans ta nouvelle apparemment c'est de montrer le lien si important qui relie une fille et sa mère, même si cette dernière n'est pas sa mère biologique, et le terme "maman" renforcerait certainement cet attachement.
Comme tu dois l'avoir compris, j'ai aimé ton texte, même si tu aurais dû remettre la mise en forme, pour ne pas que cela semble tant entrecoupé et si long, car sur l'ordinateur, on a parfois une réticence à lire les longs textes, à cause des problèmes de lecture fréquents.
Merci pour cette lecture.
Le sombre minuit
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