Tueur à mes heures
Sur les quais de Ville-Neuve, appuyé sur un banc ; une veuve.
Pleurant sa perte, enfouissant ses larmes dans une lingerie verte.
Si elle avait tourné le regard, le long des berges baignées de noir,
elle aurait vu l'anthropophage, ce vil personnage !
Qui, d'un geste brusque, l'attrapa,
qui, d'un vif mouvement, l'attacha.
-Mais,.. Je suis devenue impuissante ! Diantre ! Cria-t-elle..
Lâchez moi, sieur, s'il vous reste un peu de cœur ! L'adjura-t-elle.
Hahahaha !
Permettez que je me présente,
Et qu'ainsi s'impose le joyeux dilettante,
Sachez que votre vertu ne craint rien,
je m'en voudrais que l'on me prenne pour ce type de vaurien.
Je m'appelle Ivon,
Tueur comme vocation,
je suis poète par passion !
Je me joue des rimes,
tandis que vous ramez,
à éviter l’abîme,
d'une mort certifiée !
L'air est frais, la nuit ; obscure. De ce fait, il faut que je clôture.
N'êtes vous d'accord ? Pourquoi donc ? Vous avez peur de la mort ? Et moi donc..
D'un air mélancolique, je découpe cette gente biblique,
laissant ma lame à votre contact s'émousser, pour que de vie à trépas vous passiez !
Commencerais-je par un bras ? Comment cela, vous n'y tenez pas ?!
Les jambes, d'abord ? Afin que vous ne les preniez à votre cou, alors..
Intéressant. Certes ! Vivant,.. Et bientôt inerte !
Bon ! Tranchons !
Incision de la jugulaire. Un dernier « notre père » ?
De cet instant je jouis, tandis que vous perdez la vie.
Mais je vous prie, gardez de moi le souvenir d'un homme gentil !
Je vous délivre de vos peurs, oubliez moi cette rancœur !
Limitons cette pléthore, pendant que je vous dévore..
Commencerais-je par l'oreille, accompagné d'un jus d’airelle ?
Ou vous mangerais-je la langue ? Bien trop pendue d'ailleurs !
Sur lit de délicieuse mangue, ou avec une sauce au beurre ?
Tantôt salé, tantôt sucré,
Soumis aux aléas de mon estomac,
je ne me décide pas !