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Message par Oorgan Lun 23 Jan - 15:52

Comme je l'ai dit ailleurs, j'ai écrit aux alentours de Noël quelques petits poèmes en prose. Comme leur thème sont très proches, j'ai pensé qu'il était préférable de les réunir dans un seul sujet plutôt que d'en créer un pour chaque. Mais les voici :

Le Rêve du Temple sous la Lune


Il me semble qu’il y avait, dans ce songe, un vieux temple sur une montagne solitaire et la lune — oui, c’était certainement cela. Je crois que la montagne était couverte d’une épaisse végétation, qui donnait l’impression au voyageur de marcher dans une nuit perpétuelle. Quelques ruisseaux sinueux prenaient leur source dans cette forêt ténébreuse, et descendaient silencieusement les flancs de ce mont, transportant dans leurs eaux le souvenir mélancolique du bois obscur jusqu’à la mer. Dans une corniche, où la végétation était moins exubérante qu’ailleurs, il y avait, sur l’herbe humide, les ruines d’un vieux temple, que, chaque nuit, la lune éclairait de sa lumière ; et, sous ce fin voile d’argent, les créatures qui vivaient jadis dans le temple revenaient à la vie, et chantaient, de leur voix inaudible de fantômes oubliés, des jardins verdoyants, où le bonheur était éternel, et des rivières placides et sombres, qui traversaient une sylve silencieuse et impénétrable, bordées de fleurs merveilleuses au parfum enivrant. Il y avait aussi, outre ces litanies mélancoliques d’un temps lointain, des danses gaies et des jeux joyeux, qui duraient jusqu’à la fin de la nuit. Alors, dans l’Aube nouvelle et radieuse, le spectre de ces êtres s’évanouissait, comme un rêve s’évanouit lorsque le dormeur se réveille ; et, comme pour un rêve évanoui, il subsistait quelques heures durant un souvenir vaporeux et impalpable de ces nuits sur les ruines du vieux temple.

Je crois aussi que, après l’écoulement incommensurable de maint lever de lune et de maint coucher de lune, il arriva un jour où des hommes vinrent, une hache à la main et le mensonge à la bouche, sur cette montagne solitaire ; et ils défrichèrent la forêt vaste et ténébreuse, et s’installèrent dans l’un des méandres des torrents sereins qui coulaient silencieusement le long des flancs de la montagnes ; et ces ruisseaux perdirent le souvenir du bois obscur, et la mer et les poissons et les algues l’oublièrent à leur tour.

Et cela était le fait des hommes ; car ils amenèrent avec eux les deux sœurs Malfaisance et Menterie ; et elles se propagèrent partout dans la montagne, dans l’herbe des pâtures des vaches, dans les racines des arbres restants, et aussi dans la corniche où il y avait le vieux temple. Alors la magie de la lune n’atteignit plus le vieux temple et les ombres argentées de ses habitants ne réapparurent plus.

Et le vieux temple devint une ruine banale, sale et triste, que seules connaissent la lune éplorée et ma mémoire de rêveur éveillé.





Krem


Je me rappelle aussi d’un vieux port, sombre et embrumé par ses nocturnes méditations, qui se dressait sur le rivage perdu d’une mer perdue. On l’appelait, me semble-t-il, Krem.

Chaque jour, des bateaux venus de toutes les côtes du Monde jetaient l’ancre devant ses quais de pierre, et débarquaient leurs marchandises ; si bien que dans ce port serein se défilait tout ce qui faisait la fortune de l’Occident phantasmant et de l’Orient mystérieux, à l’époque oubliée où des royaumes et des empires, souvent unis par le thrène rapide de l’arc et la litanie sinistre de l’épée, s’étendaient à la surface du globe : la soie aranéeuse d’Ysul, les gemmes des Royaumes de la Couronne de Pierre ; les épices de Gaa-lô, les fourrures des Monts Ethérés ; les luths de Menekon, le bois des Forêts de Til-Ayor ; les armes de Get-Hor, cité du Feu et de l’Acier ; et maintes autres richesses, plus nombreuses que partout ailleurs.

Une nuit, je débarquai dans ce port antique, à l’heure où la mer devenait froide et achevait de s’obscurcir et où ses brumes se formaient et montaient sur la ville méditante, telles un châle de nuages ; puis, avec la fantaisie propre aux rêves éphémères, j’entrai dans le labyrinthe capricieux des rues tortueuses, argentées sous la lueur paisible de deux lunes — en ces temps reculés, il y en avait deux, et non pas une comme en notre morne époque, où les phantasmes ne courent plus que dans la tête de quelques hommes —, qui perçait le brouillard, me défiant de la racaille que le hantait, à l’affût du voyageur riche.

De leur propre volonté, mes pas me guidèrent dans le lacis mélancolique des bas toits pointus, jusqu’à l’échoppe obscurcie par le temps d’un antiquaire. La lumière des lunes et des étoiles tombaient en une puissante cataracte d’argent sur ce bâtiment de bois, et semblaient m’inviter à traverser leur rideau gris. Intrigué et ensorcelé, j’entrai.

De l’autre côté de la porte se trouvait le refuge de maints trésors, perdus pour notre époque sans magie, et, assis entre deux lampes à huile en or, tel le Cerbère des âges oubliés, vêtu d'une tunique de soie, plongé dans des songeries peuplées de chimères, un très vieil homme, chauve, dont l’immense barbe grise reposait négligemment sur son ventre opulent. Lorsque j’apparus, il me regarda de ses perçants yeux verts, puis retourna à ses rêveries baroques.

Je fouillai alors dans ces objets anciens, enfouis dans une obscurité peut-être due aux ans, que la lumière des deux lampes ne parvenait pas à dissiper. Malgré cela, je vis maintes choses dont l’existence autrement m’eût paru impossible.

Il y avait aussi, dans cet amas sans âge, un livre à l’antique reliure, dont le titre était si effacé qu’on ne pouvait le lire ; pourtant, je décidai de l’acheter, peut-être à cause des mystères qui semblaient contenus entre ses pages.

Lorsque je l’eus acquis, je m’en fus dans les ruelles enténébrées et sinueuses, dans lesquelles s’engouffraient le vent gris des lunes, et je regagnai le navire par lequel j’étais venu. Là-bas, je me couchai dans ma petite cabine surplombant les flots sombres de l’océan endormi, qui rêvait de brumes et de vapeurs, le livre énigmatique à côté de moi ; et je plongeai dans mes songes étranges de vallées douces, de rivières grises et de collines boisées.

Et l’Aube vint, et je me réveillai ; et je m’aperçus que livre, navire et port avaient disparu.
Et je sus que, désormais, l’obscur port de Krem aux brumes sereines et mélancoliques, plongé dans ses rêves nébuleux et ténébreux, ne se dresserait nulle part ailleurs que dans mes souvenirs.



Le Mystère des Chats Gris


Une autre fois, j’errai, sans but apparent, si ce n’est le plaisir de la promenade, dans de hautes montages, sous le soleil doux d’une saison indéfinissable, à la fois cadence finale du Printemps reverdissant et prélude de l’Été brûlant. Comment étais-je arrivé dans ces hauteurs pastorales, je ne saurais le dire ; je sais seulement que, lorsque mon songe débuta, je sortais d’une épaisse forêt de sapins, où résonnaient sans cesse les trilles gracieux d’oiseaux invisibles, éclaircissant de leur exubérante gaieté la dense obscurité engendrée par les conifères. De l’autre côté de la lisière de cette sylve ténébreuse, éclairées par le soleil de midi, s’étendaient de vastes pâturages verdoyants et frais, dans lesquels paissaient quiètement des moutons à l’épaisse fourrure blanche. Comme je pénétrais dans l’herbe humide de rosée de ces champêtres prairies, qui s’étendaient aussi loin que mes yeux voyaient, un vent frais et charmeur, venu de l’Ouest joyeux, m’assaillit facétieusement avec ses rires et ses chants venus de contrées lointaines et mystérieuses. Diverti à ce contact vaporeux, je ris, avant de reprendre ma route fantasque, à travers les hautes montagnes, sous le soleil doux d’une saison indéfinissable, à la fois cadence finale du Printemps reverdissant et prélude de l’Été brûlant.

Un peu plus loin, j’arrivai, toujours en compagnie du vent frais et charmeur venu de l’Ouest joyeux, à un gros rocher, d’où sourdait un ruisseau guilleret, étincelant sous la lumière du soleil de midi, dont les eaux chuchotaient le mystère des chaudes nuits d’été et celui, plus profond, de la musique. Enchanté, je m’assis sur sa rive droite et, me sentant soudainement affamé, décidai de manger un peu de la nourriture que j’avais avec moi emporté. Tout en me sustentant, je contemplais le lointain, suivant du regard les courbes méandreuses du ruisseau, de sa source jusqu’aux confins de l’horizon céruléen, où il se soustrayait de ma vue, happé par les montagnes pâles.

Lorsque j’eus fini de manger, je m’allongeai sur la rive dextre de ces eaux allègres et je m’endormis. Mon esprit vagabonda alors le long des flots murmurants, rêve dans le rêve, et, glissant sur les galets polis par l’onde ou nageant à fleur de sa surface, chemina loin dans le ruisseau. Je le vis longer des vallées emplies de fleurs narcotiques, actionner les pales de bois d’un vieux moulin, plonger sous terre pour rejaillir maints kilomètres après en une joyeuse cascade ; je le vis, de ruisseau, se transformer en rivière, en fleuve, en mer.

Lorsqu’elle eut atteint l’océan illimité et étale, mon âme fantasque revint soudainement vers les terres, obéissant à quelque impulsion secrète. Elle remonta donc la mer, qui redevint rapidement un fleuve, puis une rivière, et s’arrêta au niveau d’une farouche colline recouverte d’arbres majestueux — sauf en son faîte, vierge des fûts fiers —, qui s’érigeait au creux d’une courbe du ruisseau guilleret. À cet instant, il faisait nuit, et la lune gibbeuse, à son zénith, brillait haute dans les cieux sombres et limpides, reflétée avec ses sœurs les étoiles dans les eaux claires du ruisseau ; et la cime des arbres sauvages qui recouvraient le mamelon était ointe de cette lueur aranéeuse ; et l’herbe haute et touffu qui recouvrait sa crête l’était aussi.
Absorbé dans cette mélancolique vision, je distinguai soudain de curieuses ombres ténébreuses, imprégnées d’argent, se mouvant avec grâce et célérité sur le sommet de la colline. Peu à peu, je compris que c’était des chats qui dansaient là-haut ; et les flots murmurant m’apprirent qu’ils dansaient là-haut depuis des temps immémoriaux, selon des rites à la lune perdus pour tout autre que l’un d’eux ; et, voyant que l’onde en connaissait bien plus à ce sujet que toutes les personnes auxquelles je pourrais en parler, je manifestai la volonté d’en savoir plus. Mais, à ce moment-là, alors qu’elle était sur le point de me révéler d’autres secrets, je m’éveillai soudain, sur la rive méridionale du ruisseau chantant.
Reposé, quoique déçu par ce réveil inopportun, je repris ma route à travers les hautes montages, sous le soleil doux d’un saison indéfinissable, à la fois cadence finale du Printemps reverdissant et prélude de l’Été brûlant, méditant sur le mystère inviolé des Chats Gris, fils du crépuscule silencieux et de la lune éthérée, rois de la sombre nuit.

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Message par Jafou Jeu 2 Fév - 18:39

C'est intéressant et original ; j'aime bien. Mais il y a un gros travail de correction à faire ( orthographe, grammaire, conjugaison). Il faut aussi procéder à des élagages du texte : trop d'adjectifs un peux pompeux. les aspects mystérieux, magiques, envoûtants d'un lieu ou d'une situation peuvent s'exprimer avec simplicité et sobriété ; ils n'en sont que mieux mis en valeur. C'est à revoir mais sympa !
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Message par Oorgan Jeu 2 Fév - 19:02

Jafou a écrit:C'est intéressant et original ; j'aime bien. Mais il y a un gros travail de correction à faire ( orthographe, grammaire, conjugaison). Il faut aussi procéder à des élagages du texte : trop d'adjectifs un peux pompeux. les aspects mystérieux, magiques, envoûtants d'un lieu ou d'une situation peuvent s'exprimer avec simplicité et sobriété ; ils n'en sont que mieux mis en valeur. C'est à revoir mais sympa !

Merci pour ce premier retour ! Tant mieux si tu aimes bien Wink
En y réfléchissant, je suis assez d'accord sur le fait que ça pourrait être quelque élagué sur les adjectifs un peu pompeux ; ça me rappelle un peu le mauvais côté d'un auteur que j'aime bien et qui m'a beaucoup influencé (Lovecraft) qui a assez tendance à s'exprimer de façon pompeuse (style : C'était un cauchemar sans nom, un pandémonium vivant, un blasphème qui se tenait devant moi ! Jamais les prêtres de Sodome et de Thèbes n'évoquèrent chose plus impie ; et pourtant, elle gisait là, me regardant de ses yeux rouges comme les feux de l'Enfer... Bon, j'invente et caricature, il ne va pas jusque là.) Donc, à revoir de ce côté-là.
Par contre, à propos de l'orthographe, grammaire, conjugaison, qu'est-ce qui m'a échappé ? J'ai relu maintes fois, et je croyais en avoir éliminé (au moins) une bonne partie. (Bon, il reste toujours le problème de "phantasmant" ; j'hésite toujours sur l'orthographe à cause de l'orthographe alternative de "fantasme".) A moins que je ne sois emmêlé les pinceaux entre la version corrigée et celle qui ne l'est pas ?
Merci en tout cas d'avoir supporté ma prose Wink
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Message par Jafou Jeu 2 Fév - 19:15

J'ai lu Lovecraft et suis assez d'accord. Pour le reste, cherche bien. Je n'ai pas supporté ta prose ; j'ai dit que j'aimais bien et je n'avais pas fait attention à ton âge ; du coup, j'aime encore plus !
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Message par Oorgan Jeu 2 Fév - 19:51

Un connaisseur ! Yes ^^
Et puis, c'est compris, je vais chercher Wink
Jafou a écrit: Je n'ai pas supporté ta prose ; j'ai dit que j'aimais bien et je n'avais pas fait attention à ton âge ; du coup, j'aime encore plus !
Cool ^^
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Message par 3PtitPoints Ven 3 Fév - 12:42

J'aime beaucoup l'originalité du style. Les trois textes s’enchaînent très bien.
Par contre je suis d'accord avec Jafou sur la quantité d'adjectifs pompeux.
Ça alourdit le texte et bloque un peu l'imagination (et reste frustrant pour moi car j'avoue ne pas connaitre certains mots que tu utilises, et aller chercher dans un dictionnaire en plein milieu d'une lecture n'est pas agréable).
Après la sur-quantité d'adjectifs a aussi l'avantage de "créer" un style particulier (Lovecraft après tout est mondialement reconnu comme un maître dans son domaine).
Pour moi tu as une très bonne base qui manque peut-être de maturité (pas par rapport à ton âge à toi mais plutôt par rapport au fait que tu les as écrits il n'y a pas longtemps).
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Message par Oorgan Sam 4 Fév - 6:11

3PtitPoints a écrit:J'aime beaucoup l'originalité du style.

Il est si original que cela mon style scratch ? Ca reste quand même assez classique, non ? A moins que je ne sorte de ce classicisme inconsciemment ?

3PtitPoints a écrit:Par contre je suis d'accord avec Jafou sur la quantité d'adjectifs pompeux.
Ça alourdit le texte et bloque un peu l'imagination (et reste frustrant pour moi car j'avoue ne pas connaitre certains mots que tu utilises, et aller chercher dans un dictionnaire en plein milieu d'une lecture n'est pas agréable).

Aïe... Je connais ça moi aussi... J'espère que cela t'a servi Wink

3PtitPoints a écrit:Après la sur-quantité d'adjectifs a aussi l'avantage de "créer" un style particulier (Lovecraft après tout est mondialement reconnu comme un maître dans son domaine).

A travailler, donc ?

3PtitPoints a écrit:Pour moi tu as une très bonne base qui manque peut-être de maturité (pas par rapport à ton âge à toi mais plutôt par rapport au fait que tu les as écrits il n'y a pas longtemps).

Merci:D

3PtitPoints a écrit:Les trois textes s’enchaînent très bien

C'était effectivement le but. A ce propos, j'en avais deux autres de cette même "suite", pour employer un terme musical, que je n'ai pas posté ici, les aimant moins. A tout hasard, les voici (le premier est bel et bien inspiré d'un rêve) :


Le Dieu Oublié


Les dieux ineffables du Songe m’emmenèrent aussi, dès que j’eus passé une nouvelle fois les frontières du sommeil, dans un marécage lointain et obscur, dont les brumes denses et mélancoliques et les arbres bas et noueux abritaient de joyeux feux follets. Avec eux, je fis maintes courses sombres et ténébreuses, dans le dédale sans âge des racines torses. Nous courûmes sur la fange bourbeuse, qui cachait dans ses profondeurs des horreurs sans nom dans sa boue, de ce marécage, nous jouâmes dans le labyrinthe des ronces épaisses, insensibles à la piqûre cuisante de cette plante. Parfois, nous nous arrêtions quelques minutes ou quelques heures, voire même quelques siècles — le temps de ces contrées phantasmatiques n’est pas le même que sur notre Terre —, et les fols esprits de flammes m’apprenaient, en ces occasions, nombre secrets de la Vie et de la Mort, bien qu’ils ne fussent jamais que les fruits chimériques de ma rêverie impénitente. Mais ces moments ne duraient jamais longtemps, et nous reprenions rapidement nos poursuites fantasques.

Une fois, au gré de notre course nébuleuse, nous atteignîmes une clairière étrange, non loin du centre du marais. Les denses brumes de la tourbe l’épargnaient de leur voile impénétrable ; et, pour cette raison même, les astres, qu’ils appartinssent à la mante céruléenne du jour ou à la cape constellée de la nuit, y brillaient. Au milieu de cette clairière, posée sur un antique piédestal taillé dan un pierre plus noire que la nuit, se dressait une grande statue de bronze, dont le sujet était une créature inhumaine, avec plusieurs bras terminés par trois longs doigts et une tête informe. Bien que la lune l’éclairât obliquement, elle n’avait point d’ombre.

Intrigué, je me rapprochai de cette idole, et je vis que des caractères runiques avaient été jadis gravés sur le piédestal sombre. M’avançant encore, je les déchiffrai, sous la clarté pâle de la lune pleine, et, bien que je ne les connusse pas, je les compris parfaitement ; alors, enthousiaste, je les lus à haute voix pour mes compagnons de braise faits, qui étaient restés en retrait :

— Sache, ô toi qui me lis, que je me dresse là depuis maintes années et suis le Dieu Oublié — moi-même, j’ai oublié le nom qui était mien avant que les Frères d’Orthol, la Reine des Vents Noirs, ne me donnassent ce lourd corps de métal comme prison. Je ne me souviens juste que j’étais jadis un esprit divin, sans chair, fils de flammes ardentes et d’alizés sauvages, que je croyais inextinguible.
Conséquemment à un tort fait à Orthol, la Reine des Vents Noirs, ses Frères me piégèrent par traîtrise, et m’emprisonnèrent de cette ignoble geôle de bronze, me prévenant que milles siècles de contemplation muette des marais, sous les yeux sentinelles des cieux dépourvus de piété, expieraient mes péchés ; et je ne pus rien faire, car leur nécromancie et leur haine étaient bien plus puissantes que ma magie. Les nuits sans lune, toutefois, m’octroient un peu de liberté, car je puis bouger et me déplacer sans être surveillé, bien qu’un sortilège interdit m’empêche de franchir la lisière de cette clairière. Durant de telles nuits, je m’assieds devant mon piédestal, et je grave ceci, en attendant l’aube.


Mais lorsque les milles siècles se seront écoulés, je quitterai ce corps d’airain maudit qui me retient depuis trop longtemps prisonnier ; alors les cieux deviendront noirs, les mers s’assècheront ; les vents hurleront leurs complaintes ténébreuses, la terre s’ouvrira ; les forêts seront souillées de sang, le désert recouvrira les ruines des villes ; et résonneront les plaintes des Fils d’Orthol, la Reine des Vents Noirs, et de ses Frères, ceux-là qui se nomment en leur langue « Hommes ».

Lorsque j’eus achevé la lecture de ce texte gravé à jamais dans la pierre noire et éternelle, je rejoignis mes compagnons, et nous repartîmes dans nos courses oniriques, entre ronces, racines et roseaux, dans ce marécage lointain et obscur où m’avaient emmené les dieux ineffables du Songe.


La Vallée aux Monolithes

En rêve, j’eus également la vision ténébreuse d’une curieuse vallée perdue au milieu d’un labyrinthe sans fin de collines boisées. Elle était fermée de chaque côté par un mamelon enfoui, comme ses frères, sous une épaisse forêt, et un cours d’eau hyalescent coulait silencieusement en elle ; mais plus étrange était, en vérité, les centaines de monolithes qui se dressaient dedans, comme autant d’horrible doigts menaçants ayant oublié l’avertissement muet qu’ils devaient transmettre.

Lorsque l’on entrait dans cette vallée, si calme l’air et azuré l’éther fussent-ils à l’extérieur, le vent du Nord sombre et froid se mettait à hurler une complainte de mort et les cieux se changeaient en pierre. Une ombre spectrale recouvrait soudainement cette forêt de roche, tandis qu’une brume épaisse et mystérieuse montait inexplicablement du ruisseau, qui serrait entre ses anneaux cristallins les étranges monolithes. C’était en somme un spectacle lugubre, qui eût mis en fuite jusqu’au plus courageux des hommes.

Pourtant, il n’en avait pas toujours été ainsi, d’après que le chuchotement entre les pierres levées du vent du Nord sombre et froid :

— Aujourd’hui, disait-il, cette vallée est aussi triste que morne ; pourtant il n’en a pas toujours été ainsi. Jadis, il y a bien des millénaires, lorsque les pierres ne dressaient pas leur majesté primitive, des Elfes joyeux et guillerets vivaient ici ; et la vallée était alors gaie et souriante, et le soleil éthéré de l’été éternel brillait dans les cieux céruléens, remplacé par la lune argentée lorsque l’obscurité venait à l’Est. Le jour, ces êtres fols cueillaient des fruits aux arbres et se baignaient dans le ruisseau, qui, en ce temps-là, n’exhalait point de vapeurs lourdes et énigmatiques ; et la nuit, ils dansaient joyeusement au clair de lune, chantant de chœurs divins et accomplissant des danses merveilleuses ; car ils étaient les enfants des rêves de la lune. Parfois, ils conviaient les fées, dont ils partageaient le sang, à ces réjouissances ; et les fées sortaient de leur refuge secret dans un bois voisin, une île au centre d’un lac mélancolique, entouré de chênes vigoureux et méditants.
Mais il arriva une nuit où un très vieil homme, d’un âge inconcevable, vêtu d’une robe de soie blanche et ornée d’étoiles et de croissants de lune blancs, arriva devant la vallée ; et il fut furieux, pour des raisons de lui seul connues, contre les fées, qui avaient été invitées, et contre les Elfes, et aussi contre moi, car j’étais alors joyeux et doux, et j’accompagnais les Elfes et les fées dans leurs danses et leurs chants à la lune. Il se mit soudain à rugir des incantations maléficieuses contre nous ; et il accompagna ses paroles de gestes mauvais. Les cieux prirent un couleur noire, sans lumière aucune ; un vent plus fort que moi, venu de l’Ouest, souffla soudain. Lorsqu’il eut fini, un cri empreint d’une horreur cosmique tomba soudain de l’abîme obscur qu’étaient devenus les cieux ; et du ruisseau sortirent des brumes impénétrables et surnaturelles.
Cependant le vent puissant venu de l’Occident, tomba soudain ; et les cieux reprirent leur couleur normale. Mais les Elfes avaient été changés en ces monolithes que l’on voit maintenant ; et les fées pleurèrent leurs frères perdus, avant de repartir vers leur cachette dans un bois voisin. Moi aussi je les pleurai, comme je pleurai le départ des fées ; et aujourd’hui encore je les pleure, comme je pleure la gaieté perdue de la vallée.
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Message par 3PtitPoints Sam 4 Fév - 16:22

L'originalité de ton style tient dans une musicalité particulière. Quand on lit tes textes, on effectue comme des vagues. Bon j'ai un peu de mal à l'exprimer mais je le lis comme j'écouterai une valse. Il y a des mots forts que l'on marque et des mots plus "faibles" qui créent l’enchaînement.

Pour les adjectifs je pense que tu peux les retravailler oui.
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Message par Jafou Sam 4 Fév - 18:02

Bon, C'est moins bien que les premiers, tout à fait exact. Le texte est plus emphatique et brasse une multitude d'adjectifs, de descriptions commentées pompeuses et pas forcément utiles. Il faut apprendre à trier dans ce fond qui est bon dans ce style qui convient bien, pour éliminer l'ivraie et garder le bon grain.
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Message par Oorgan Sam 4 Fév - 18:51

3PtitPoints a écrit:L'originalité de ton style tient dans une musicalité particulière. Quand on lit tes textes, on effectue comme des vagues. Bon j'ai un peu de mal à l'exprimer mais je le lis comme j'écouterai une valse. Il y a des mots forts que l'on marque et des mots plus "faibles" qui créent l’enchaînement.


Etant organiste, je comprends un peu ce que tu veux dire et t'en remercie Wink Je vais donc essayer de travailler cet aspect, auquel je n'avais jamais songé auparavant.


Jafou a écrit:Bon, C'est moins bien que les premiers, tout à fait exact. Le texte est plus emphatique et brasse une multitude d'adjectifs, de descriptions commentées pompeuses et pas forcément utiles. Il faut apprendre à trier dans ce fond qui est bon dans ce style qui convient bien, pour éliminer l'ivraie et garder le bon grain.


J'étais moins inspiré que pour les précédents ; d'autant plus qu'iceux étaient des poèmes "développés", contrairement au dernier (j'entends bien le tout dernier), qui m'ont tenu en quelque sorte lieu de synopsis.

Mais ça ne m'excuse en rien.
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Message par Oorgan Lun 13 Fév - 18:04

Bon, j'ai récidivé ; en tentant toutefois de tenir compte de vos remarques Wink (allitération, non ?) J'aime bien le côté quelque peu "païen" de ce texte ; comme il m'a paru être dans la même veine que les précédents, je l'ai posté ici.
Voici céans ce que cela a donné (je n'ai pas encore trouvé de titre qui convienne) :

Le Vent des Morts

Ils étaient quarante, seuls survivants de l’exil d’Harmonuil, assis en cercle dans une vaste plaine. Le crépuscule gris était mort depuis longtemps, mais l’aube blanche ne surgirait pas avant que maintes heures sombres ne s’écoulassent ; aussi, noire était la nuit que les entourait, bien que la lune pleine les regardât telle l’œil unique d’un cyclope, éclipsant de ses rayons, qui semblaient descendre sur terre comme des rivières de vif-argent, les étoiles les plus petites. Entre les guerriers brûlait un feu vif, et sa lumière sanglante écartait la peur de leur esprit et remplissait la nuit d’ombres mouvantes ; et son crépitement semblait être l’une des mélopées funèbres chantées par les combattants sur le champ de bataille.
Autour du l’ardent foyer dansait un sorcier, chantant d’une voix étonnamment lointaine la puissance des soleils et des cités des royaumes d’après le trépas. Il réclamait par ses rites la vengeance de leurs ancêtres ; car jadis ces fiers hommes furent bannis par la traîtrise de leurs douces terres du Sud et contraints à prendre la route du Nord inconnu.
Sous l’influence de ses incantations mystiques, la sombre spirale de la fumée née du feu, qui tourbillonnait vers les cieux comme pour atteindre les Dieux, parut être une grise tour de rêves oubliés, plus vieille que ce qui courait alors sur la Terre ; et peut-être était-ce véritablement le cas ; car des âges depuis longtemps achevés semblaient reprendre vie dans cette sombre colonne ; et dans le regard du nécromancien.
Soudain, un vent mystérieux descendit des montagnes au Nord, gémissant la litanie des femmes pleurant les morts ; un nuage masqua la Lune ; les flammes du feu vacillèrent, puis s’éteignirent ; et une peur indicible s’empara d’eux, pareille aux anneaux d’un gigantesque serpent d’obscurité. Mais le vieux chaman leur fit signe de se réjouir ; car c’était le signe des Anciens, le vent de leurs aïeux ; et il avait murmuré à son oreille la chute de leurs ennemis et l’or des jours à venir.
Puis, tel un oiseau de ténèbre et de malheur, l’aquilon hurlant s’en fut vers le Sud lointain, y apportant guerre, mort et maladie sur ses villes étincelantes, qui ne seraient bientôt plus que ruines sans vie.
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Message par adrienf Dim 19 Fév - 11:34

Je n'ai rien a ajouté, je partage l'avis des autres
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Message par Jafou Dim 19 Fév - 14:06

Le Vent des Anciens (peut-être)
J'aime bien et ne relève pas de fautes.
Pourtant : en rouge ce qui est inutile ; en bleu ce qui me semble maladroit ou mal construit, en cyan mes suggestions.
à toi de voir.

Ils étaient quarante, seuls survivants de l’exil d’Harmonuil, assis en cercle dans une vaste plaine. Le crépuscule gris était mort depuis longtemps, mais l’aube blanche ne surgirait pas avant que maintes heures sombres ne s’écoulassent ; aussi, noire était la nuit que (qui) les entourait, bien (alors)que la lune pleine les regardait telle l’œil unique d’un cyclope, éclipsant de ses rayons, qui semblant descendre sur terre comme des rivières de vif-argent, les étoiles les plus petites. Entre les guerriers brûlait un feu vif, et sa lumière [color=red]sanglante écartait[/color] évacuait la peur de leur esprit et remplissait la nuit d’ombres mouvantes ; et .Son crépitement semblait être l’une des mélopées funèbres chantées parque chantaient les combattants sur le champ de bataille.
Autour du l’ardent foyer dansait un sorcier, chantant psalmodiant d’une voix étonnamment lointaine la puissance des soleils et des cités des royaumesroyales d’après le trépas. Il réclamait par ses rites Ses rites réclamaient la vengeance de leurs ancêtres ; car jadis ces fiers hommes furentjadis bannis par la traîtrise de leurs douces terres du Sud et contraints à prendre la route du d'un Nord inconnu.
Sous l’influence de ses incantations mystiques, la sombre spirale de la fumée née du feu, qui tourbillonnant vers les cieux comme pour atteindre les Dieux, parut être sembla une grise tour de un ologramme des rêves oubliés, plus vieillevieux que ce qui courait alors sur la Terre ; et peut-être était-ce véritablement le cas ; car d les âges depuis longtemps achevés semblaient reprendre vie dans cette sombre colonne image ; et dans le regard du nécromancien.
Soudain, un vent mystérieux descendit des montagnes au du Nord, gémissant telle la litanie des femmes pleurant les morts ; un nuage masqua la Lune ; les flammes du feu vacillèrent, puis s’éteignirent ; et une peur indicible s’empara d’eux, pareille aux anneaux d’un gigantesque serpent d’obscurité. Mais l Le vieux chaman leur fit signe de se réjouir ; car c’était le signe des Anciens, le vent de leurs aïeux ; et il avait murmuré prédit à son oreille la chute de leurs ennemis et l’or des jours à venir.
Puis, tel un oiseau de ténèbre et de malheur, l’aquilon hurlant s’en fut vers le Sud lointain, y apportant guerre, mort et maladie sur les villes étincelantes, qui ne seraient bientôt plus que ruines sans vie.
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